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Bienvenue à Bouquinbourg
adolescence
3 septembre 2011

La répétition, Eleanor Catton

La répétition, Eleanor CattonLa répétition est le premier roman de la néo-zélandaise Eleanor Catton, publié en 2007 sous le titreThe Rehearsal.

Victoria, jeune élève d'un lycée réservé aux filles, subit les attouchements de son professeur de musique. Tous les élèves sont sous le choc et tentent par tous les moyens de surmonter leur émoi. Mais l'événement est tel qu'il donne lieu à la mise en scène d'une pièce de théâtre par des comédiens en herbe d'une école de théâtre.

La répétition est un roman qui peut sembler d'un abord difficile. Eleanor Catton joue avec la temporalité et mêle mise en scène théâtrale et fiction pour mieux mettre en péril les codes du genre. Elle le fait avec brio, et c'est avec peine que j'ai cerné, lorsque j'ai commencé ma lecture, ce qui était fiction et ce qui était métadiscours sur le théâtre.
Les chapitres alternent, précédés d'un jour de la semaine ou d'un mois, et c'est grâce à cette indication temporelle parfois floue que le lecteur peut se repérer dans cette construction narrative complexe.

L'auteure propose une réflexion double sur l'adolescence, d'un côté, et sur le jeu du comédien et la mise en scène de théâtre de l'autre. C'est brillant, savamment construit et furieusement intriguant ! Ses personnages adolescents incarnent cette période délicate avec autant de consistance que de vrais adolescent
s. Mais où commence le jeu des comédiens et où s'arrête la plume d'Eleanor Catton ?
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas été tant malmenée, secouée, mise en doute par la temporalité, ou plutôt l'absence de temporalité, dans un roman. Ma dernière expérience remonte à ma lecture de L'apprentissage de la ville de Luc Dietrich. La répétition est une lecture riche, qui se mérite, qui reste en tête par sa construction en chapitres alternés entre vraie fiction et fausse fiction. Une petite pépite !

Une nouvelle lecture à inscrire dans le Challenge d'Anne, Des notes et des mots.

 Je remercie libfly et denoel  pour ce livre de la rentrée littéraire reçu en avant-première.
  Capture

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31 août 2011

Je mourrai pas gibier, Alfred

gibierJe mourrai pas gibier est à l'origine un roman de Guillaume Guéraud paru aux éditions du Rouergue, dans la collection "DoAdo noir", en janvier 2006. Parce que sa lecture a été un choc pour lui, Alfred a décidé de l'adapter en BD.

Le personnage principal est un jeune de Mortagne, une ville de mille habitants et des poussières dont les seuls sources d'emploi sont la scierie et les vignes. Une rivalité oppose les travailleurs des deux entreprises.
Pour échapper à tout ça, le narrateur est parti étudier en CAP mécanique et ne revient que le weekend chez ses parents, où il aime partager des moments avec Terence, l'idiot du village, dont les autres se moquent. Jusqu'à ce jour terrible...

Je mourrai pas gibier est un roman qui avait fait couler beaucoup d'encre lors de sa sortie dans une collection pour adolescents aux éditions du Rouergue. La fameuse dialectique de dire l'indicible en jeunesse. Et je comprends bien pourquoi. Cette BD s'ouvre sur un bain de sang au milieu duquel trône le narrateur qui se présente dès lors comme le meurtrier. Huit victimes, dont un enfant, tuées à la pelle, au marteau et au fusil. Devant une folie meurtrière comme celle-ci, une seule question : pourquoi ?JE_MOURRAI_PAS_GIBIER_1a6-2

L'intrigue en elle-même est violente - la folie meurtrière qui s'empare d'un adolescent - mais est amenée d'une manière telle que le lecteur est happé par ces vies brisées et cette fatalité intrinsèque à ce village. Comme si rien n'existait autour de Mortagne, microcosme étouffant et malsain, que cette querelle ancestrale et les bagarres qui en découlent. Comme si aucune échappatoire ne s'offrait au personnage, sinon celle de s'orienter vers une autre branche professionnelle. Comme si la vie se jouait de ces personnages minuscules aux destins dérisoires.

Même l'univers graphique d'Alfred épouse la violence du texte. Il ne s'agit pas ici de litres d'hémoglobine, non, mais d'un trait et de couleurs qui semblent porter en eux la tragédie. Alfred a pris le parti, lors de scènes de violence, de les dénuer de couleurs. Comme si le temps s'arrêtait. Comme si la violence était comme la colère, blanche. Comme si la haine n'avait pas besoin de couleurs pour s'exprimer. Ce choix graphique offre un choc visuel lors de la lecture qui semble faire écho au poids des mots choisis par Guéraud pour décrire la scène.

Bref, vous l'aurez compris : Je mourrai pas gibier est une BD dont on ne ressort pas indemne, violente, mais d'une intelligence telle que je ne peux que vous la conseiller. Lecture mémorable en perspective. 

"Je suis né chasseur ! Je mourrai pas gibier !" (p.12)

"A Mortagne, on n'a pas vraiment les moyens de réfléchir, en fait. On a bien un cerveau,
mais rien d'autre à mettre dedans que du raisin, des planches, de la sueur et du plomb.
C'est comme ça.
Pour le reste, on n'a pas les armes qu'il faut pour changer les choses." (p.55)

 

L'avis de Noukette, Val, Canel, Mo', Yaneck et l'Ogresse sur cet album.

Alfred, le scénariste et dessinateur de cette adaptation en BD, se livre dans ce billet à une  interview passionnante sur son travail d'adaptation.

Et, petit plus, vous pouvez feuilleter la BD  sur le site de Delcourt.

 

Et voici ma vingtième participation
à la BD du mercredi de
Mango.

Logo_BD_du_mercredi_de_Mango_1

 

Et ma onzième participation
au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note : 18/20)

Logo_top_bd_2011

Et l'heure du bilan BD du mois d'août, qui découle du Top BD, a sonné.

En voici les 10 premiers.

Pour la suite, rendez-vous chez Yaneck.

 

1- (=) Persépolis, Marjanne Satrapi, L'Association                 19.29

2- (N) Gaza 1956, Joe Sacco, Futuropolis                               19.17

3- (=) Tout seul, Christophe Chabouté, Vents d'Ouest          18.83

4- (+) Maus, Art Spiegelmann, Flammarion                               18.79

5- (- ) Le journal de mon père, Jiro Taniguchi, Casterman   18.75

6- (=) Elmer, Gerry Alanguilan, Ca et là       18.68

7- (=) Garance, Gauthier, Labourot, Lerolle, Delcourt    18.67

8- (=) Universal War One, Denis Bajram, Soleil                      18.59

Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.

9- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, J. Van Hamme, G. Rosinski, Casterman    18.5

10- (=) V pour Vendetta, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt 18.44

 ... (pour lire la suite)

 

 

3 juillet 2011

Théo et l'énigme des diamants, Didier Leterq

9782746505353FSDidier Leterq est ingénieur au Commissariat à l'Energie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA). Passionné par la science et les énigmes, il écrit depuis peu pour la jeunesse. Théo et l'énigme des diamants est son second roman.

En rentrant du collège, Théo, onze ans, trouve dans une poubelle une étrange enveloppe cachetée. A l'intérieur, une énigme et un symbole. Excité, l'adolescent se rend chez son grand-père, pour que celui l'aide à résoudre ce mystère. Les deux acolytes se rendent très vite compte que chaque énigme résolue en appelle une nouvelle. Mais où cela va-t-il les mener ?

Théo et l'énigme des diamants est un court roman au rythme très rapide. Chaque nouveau jour est synonyme d'une nouvelle énigme pour Théo et son grand-père. Les péripéties sont nombreuses et l'intrigue avance bien.
Cette collaboration inter-générationnelle n'est pas sans me rappeler celle de Verte avec sa grand-mère, dans le roman de Marie Desplechin. J'aime beaucoup cette idée de complicité entre un aïeul et un ado. Dans ce roman, c'est à la fois émouvant et bien traité. Didier Leterq ne donne pas à voir une personne âgée fantasmée, mais un grand-père héroïque à sa façon, très humain, qui se plaît à aider son petit-fils dans sa lubie d'enquête. Ce tandem de personnages, s'il n'est pas courant en littérature de jeunesse, offre ici un souffle particulier à cette intrigue originale bien qu'un peu prévisible. Mon intérêt n'aurait pas été autant éveillé avec une énième enquête menée par un tandem de héros adolescents...
Un roman pour les enfants dès 11 ans. Un roman qui leur plaira pour sa vraisemblance alliée au côté excitant d'une enquête à mener.

Je tiens à remercier Jérôme, Lire_pour_le_plaisir et les Éditions Pommier pour ce petit roman reçu dans le cadre d'un partenariat.

6 juin 2011

Petit meurtre et menthe à l'eau, Cécile Chartre

1249449330Cécile Chartre est bibliothécaire jeunesse à Pau. Petit meurtre et menthe à l'eau est son troisième roman paru aux Éditions du Rouergue.

Philibert, 13 ans, est tout sauf ravi de passer son mois d'août à la montagne avec son père et Magali, sa belle-mère. Rando et sac à dos ne passionnent pas le collégien. Ainsi, lorsqu'il voit au Shopi une annonce pour garder un chat pendant une semaine, il saute sur l'occasion. Non seulement il pourra avoir une semaine de tranquillité loin des randonnées familiales, mais en plus il se fera de l'argent de poche !

Cécile Chartre prend le pas, dans ce court roman, de donner la parole à un jeune adolescent en pleine crise. Philibert, le narrateur, a tout de l'ado insupportable que tout rebute, sans pour autant être antipathique. Sa psychologie, finement étudiée, n'est pas sans me rappeler son pendant féminin Adélaïde, chez Geneviève Brisac, dans Angleterre, découvert il y a peu.
Évitant l'écueil du parler djeunes, Cécile Chartre réussit à se glisser dans la peau de son héros et le rendre attachant. Alternant doutes et coups de gueule, Philibert est un ado de 13 ans bien campé !
Une lecture courte, à la douce saveur de la menthe à l'eau, qui se lit d'une traite, et se termine avec une jolie pirouette ! A conseiller dès 9-10 ans ! L'avis en demi-teinte de Manu.               

Je tiens à remercier Jérôme, Lire_pour_le_plaisir et les Éditions rouergue pour ce petit roman reçu dans le cadre d'un partenariat.

13 mai 2011

Angleterre, Geneviève Brisac

angCela faisait quelques temps que ce titre me tentait, et je n'avais pas eu le courage de résister lors de mon passage au Salon de Montreuil en décembre dernier...

Ce roman dresse le portrait d'une adolescente un peu en marge. Adélaïde, envoyée par ses parents en voyage linguistique en Angleterre, ne comprend ni les filles de son âge, ni ce que lui raconte sa famille d'accueil, ni ce que les garçons lui trouvent... Loin de sa famille, dans ce pays qui la rebute, la jeune ado va bien évoluer pendant ces trois semaines.

J'avoue tout de suite : ce roman m'a attirée non seulement parce que j'adore l'Angleterre (presque autant que l'Inde, c'est dire !) mais aussi parce que je savais que je m'identifierai à l'héroïne de Geneviève Brisac.
Envoyée moi aussi en voyage linguistique dans ce beau pays malheureusement trop pluvieux à mon goût, j'ai souri en découvrant les péripéties de cette ado mal dans sa peau.
Genevière Brisac réussit un coup de maître en choisissant son héroïne comme narratrice de son récit (un peu comme Claire Ubac dans Le fruit du dragon) et en réussissant pleinement à se faire oublier derrière la parole de son personnage. Identification garantie !
Dévoré lors du Read-a-Thon en avril dernier, ce roman m'a permis un petit retour en arrière très appréciable qui saura séduire aussi bien les nostalgiques comme moi que les ados d'aujourd'hui et leurs questions existentielles !

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17 mars 2011

Ceux qui sauront, Pierre Bordage

Ceux_qui_sauront_Pierre_Bordage_Uchronie_J_ai_LuEt voilà la première uchronie chroniquée sur mon blog ! Pour ceux qui commencent déjà à se demander de quoi je parle, une uchronie "est un temps imaginaire, une autre Histoire que celle que nous connaissons", pour reprendre les mots d'Alain Grousset, directeur de la collection Ukronie chez Flammarion.

Nous sommes en 2008. La Révolution française n'a pas eu lieu. La société est régie par des règles inégalitaires :  les masses populaires n'ont pas accès à l'éducation et sont maintenues dans l'ignorance. La monarchie en vigueur leur interdit toute scolarisation et l'accès aux progrès technologiques.
Deux adolescents, Jean et Clara, tentent d'échapper à leur condition. Le premier en apprenant clandestinement à lire pour ne pas subir les conditions de vie de sa classe sociale ; la seconde en fuyant le mariage arrangé pour le prestige de sa famille. Mais les tensions sociales, très prégnantes, sourdent, et les deux adolescents sont entraînés malgré eux dans la violente opposition sociale.

J'avais ce livre dans ma PAL depuis quelques temps et je suis vraiment contente de l'en avoir sorti ! Pierre Bordage nous entraîne avec brio dans cette uchronie aux relents actuels. Evidemment, la Révolution française a bien eu lien en 1789, mais quand on regarde de plus près la société  française actuelle, très inégalitaire, l'intrigue de Ceux qui sauront n'est pas loin...
En réécrivant ainsi notre Histoire, Pierre Bordage imagine une France encore monarchiste, dans laquelle le peuple n'a pas accès à la lecture et pour qui l'éducation est prohibée pour éviter tout soulèvement. Le propos est certes accentué par rapport à notre situation, mais peu s'en faut...
Pour en revenir à ce roman, l'intrigue est bien ficelée et fonctionne très bien. L'alternance de chapitres avec un narrateur féminin et un narrateur masculin permet de séduire un vaste public.
Pierre Bordage mêle inextricablement le destin de deux personnages que tout oppose : l'une riche, l'autre pauvre ; l'une pour qui l'éducation est un fardeau, l'autre pour qui la lecture est synonyme de liberté. Bien entendu, tout converge vers leur rencontre (et je dois dire que je l'attendais un peu plus tôt dans le roman...) qui occasionne une remise en question des deux côtés.
Le présent imaginé par Pierre Bordage est un savant mélange de ce qui fut et de ce que nous connaissons aujourd'hui (internet est ainsi appelé R2i pour Réseau International et Informatique), même si certaines technologies n'ont pas vu le jour, par peur des dirigeants d'être utilisées comme contre-pouvoirs (comme le téléphone par exemple)

Un roman qui se lit très vite, au rythme étourdissant, et à l'intrigue intéressante 59552646_pqui évite de sombrer dans l'écueil de la facilité. Une approche sombre d'une société perdue, qui résonne étrangement avec les événements mondiaux actuels... J'inscris cette lecture dans le Challenge  Winter Time Travel de Lhisbei, consacré aux uchronies.
L'avis d'Emmyne, qui avait lu ce roman à sa sortie en 2009.

 

13 mars 2011

Blog, Jean-Philippe Blondel

Blog_Blondel_Actes_SudLa couverture de ce roman publié chez Actes Sud en mars 2010 avait retenu mon attention il y a quelques mois chez Cynthia. Finalement, je l'ai découvert il y a peu dans le cadre de mon travail.

Lorsque le narrateur découvre un jour que son père lit son blog depuis quelques mois, le sentiment de voir son intimité violée est fort. Sa vie entière est ressassée sur ces pages, et l'adolescent se sent trahi. Il décide de se venger et de ne plus parler à son père. Mais lorsque celui-ci dépose une mystérieuse boîte devant sa chambre, les rôles s'inversent...

Il est difficile de ne pas trop en dire sur ce court roman...Son originalité  réside dans la sensibilité de son ton et l'approche psychologique par un héros masculin d'une activité souvent connue pour être appréciée par les filles, la rédaction d'un journal. L'emploi de la narration à la première personne permet de s'identifier rapidement au personnage principal et de comprendre son ressenti.
L'idée de comparer blog et journal intime n'est pas en soi originale mais permet d'aborder des problématiques de conflit génrationnel par ce biais. Le héros et son père réussissent à trouver des points communs à leurs jeunesses respectives et renouer ainsi le dialogue.
Une intrigue bien ficelée, portée par un narrateur adolescent, qui aborde aussi bien les problèmes familiaux que les dangers d'internet, le tout sans démagogie ni moralisme, et un  texte fragmenté qui ne tombe pas dans l'écueil d'employer le langage des jeunes pour les séduire sans pour autant laisser transparaître la parole de l'adulte qui écrit derrière. Bref, une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui, je pense, saura conquérir un lectorat d'adolescents, filles comme garçons, qui sauront s'identifier au narrateur, autant que les adultes !
Quant à Jean-Philippe Blondel, rencontré au Festival Encres Vives à Provins le weekend dernier, il m'a conquise par son humour et sa gentillesse (ce qui m'a poussée à acheter This is not a love song et Le baby-sitter)

28 février 2011

Alchimie, Beth Fantaskey

9782702434925Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas choisi cette lecture : c'est une  lecture professionnelle que j'ai faite il y a quelques semaines. Par manque de  temps, je n'avais pas encore pris le temps de la présenter.
Je dois avouer aussi que,
en commençant  ce roman, je n'étais attirée ni par la couverture ni par le bandeau "Par  l'auteur de Comment se débarrasser d'un vampire amoureux ?" et que je redoutais le pire...

Alors qu'elle assiste à l'enterrement de son père, assassiné sur un parking, Jill  Jekel se lie d'amitié avec un garçon de son collège, Tristan Hyde, venue la  soutenir dans cette épreuve. Entre les deux adolescents, aux noms trop évocateurs pour être anodins, une alchimie naît peu à peu.
Lorsque Jill se rend compte que son père, chercheur en biologie, a vidé le compte en banque qui devait servir à financer ses études et que sa mère s'enfonce peu à peu dans une sévère dépression, la jeune fille décide de prendre sa vie en main et de participer à un concours de chimie. Aidé de son acolyte littéraire, elle se lance dans la recréation de la potion qu'a utilisé le célèbre Dr Jekyll pour se transformer en Mr Hyde....

Alors que j'ouvrais ce roman avec beaucoup d'a priori, j'ai été agréablement surprise. Même si les personnages possèdent peu de densité psychologique et que le style de l'auteur est plat, l'intrigue fonctionne bien.
Le suspense est au rendez-vous de ce roman qui, s'il n'est finalement qu'une réécriture moderne de Dr Jekyll et Mr Hyde de Stevenson, possède néanmoins certaines qualités indéniables.
L'alternance de points de vue à chaque chapitre (ou presque), annoncée par le nom du personnage qui prend en charge la narration, permet de dynamiser le récit et d'en apporter plusieurs éclairages. Le choix typographique de l'italique lorsque la Bête prend le contrôle du personnage est aussi une excellente façon de l'indiquer finement au lecteur.
Enfin, le fait que ce roman soit en un seul tome, et non pas le premier opus d'une série, permet d'appréhender dans sa globalité l'intrigue développée par l'auteur et de ne pas avoir une impression d'inachevé une fois la dernière page tournée.

Même si l'intrigue comporte certaines prévisibilités et que la plume de l'auteure est vraiment sans intérêt, ce roman
a le mérite de moderniser l'oeuvre de Stevenson en l'adaptant à des héros adolescents contemporains, ce qui permet de tisser un parallèle entre ces deux œuvres.

22 janvier 2011

L'étrange vie de Nobody Owens, Neil Gaiman

9782226189547Voilà un autre de mes livres reçus à Noël et dévoré illico ! Depuis que j'ai commencé à lire les romans de Neil Gaiman, je me découvre petit à petit une passion pour cet auteur à l'imagination hors norme...

Nobody Owens ressemble à n'importe quel enfant... Sauf qu'il vit dans un cimetière et est élevé par les revenants qui y résident depuis que sa famille a été massacrée  alors qu'il était encore un nourrisson.
Au fil des années, le jeune Nobody ne se satisfait plus de l'enceinte du lieu et veut découvrir ce qu'il y a au-delà des grilles du cimetière, malgré les mises en garde de sa famille ectoplasmique. Mais le danger rôde dehors. Et le meurtrier de sa famille n'est pas loin.

J'ai encore une fois dévoré ce roman d'une traite, m'immergeant complètement dans l'univers paradoxalement sombre et rassurant de Neil Gaiman.
L'étrange vie de Nobody Owens est un roman ténébreux à la poésie rare mettant en scène la vie du jeune Nobody, originale à souhait et absolument imprévisible.
Il réside une part d'innocence totalement déroutante dans l'histoire de ce garçonnet entouré de fantômes.
La psychologie des personnages est très bien esquissée et l'auteur dote ses personnages fantômes d'une humanité profonde qui apporte  au roman une densité dramatique certaine.
Encore une fois, Neil Gaiman tient son lecteur en haleine dans cet univers merveilleux aux codes que lui seul détient de manière à ce que ce dernier se pose jusqu'à la dernière page la question de l'identité du meurtrier des parents de Nobody et les raisons de ce meurtre atroce.
Je n'ai pas pu m'empêcher de rapprocher l'histoire de Nobody à celle de Coraline, l'héroïne phare de cet auteur : deux enfants solitaires dans un monde étrange à la fois sombre et enchanteur qui apporte son lot de dangers...
Une très bonne lecture qui confirme mon goût pour les romans de Neil Gaiman.
Un grand merci à mes gentils donateurs de ce roman à Noël, je suis ravie !

27 octobre 2010

Entremonde, Hiromi Goto

Entremonde_Hiromi_Goto

Il y a quelques mois, j'ai eu la chance de gagner ce roman pour la jeunesse à un concours surlivraddict, en partenariat avec les  Éditions baam. Malgré mon récent déménagement, je l'avais mis dans mes cartons, bien décidée à me plonger dans ce cet Entremonde,dont la première de couverture  me rappelait les films de Miyazaki.

Mélanie a quatorze ans. A cause de son surpoids, elle est la risée de ses camarades. Élevée seule par sa mère, elle survit dans une misère précaire que tous ignorent. Un jour, alors qu'elle rentre de l'école, sa mère a disparu sans laisser de trace. Inquiète, Mélanie l'attend, en vain, jusqu'à la nuit. Réveillée par un coup de téléphone, elle apprend que sa mère a été enlevée par un certain M. Gluant. Ce dernier lui donne rendez-vous dans un tunnel d'autoroute. Bien décidée à sauver sa mère, Mélanie se voit propulsée dans l'Entremonde, un univers entre le Monde de la Chair et celui des Esprits où les âmes, une fois leur vie terminée, expient leurs pêchés...

Quelle imagination ! Hiromi Goto nous entraîne dans ce conte merveilleux avec aisance. En 300 pages, elle esquisse les contours d'un univers qui alterne entre onirisme et monstruosité. Cette course folle de Mélanie n'est pas sans rappeler celle d'Alice au Pays des Merveilles, toutes deux pénétrant dans un univers parallèle par un tunnel (vertical pour Alice, horizontal pour Mélanie) et rencontrant dans leur périple des personnages aussi étranges qu'absurdes. Les animaux anthropomorphes et les créatures hybrides foisonnent dans ce conte, le dotant parfois d'un caractère inquiétant. L'univers de Miyazaki n'est pas loin non plus, entre le personnage de la vieille dame qui aide Mélanie et les créatures bizarres à la physionomie changeante que l'héroïne croise.

Je me suis laissée happer par cette plongée dans l'Entremonde, charmée par l'imagination d'Hiromi Goto et suspendue au fil de son intrigue. Un excellent roman pour la jeunesse qui mérite de ne pas passer inaperçu longtemps !

Un grand merci àlivraddict et aux Éditions  baam pour ce concours et cette jolie lecture !

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