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Bienvenue à Bouquinbourg
adolescence
15 juillet 2010

Sous le charme de Lilian Dawes, Katherine Mosby

lilan

Malgré mon départ en vacances imminent, je n'ai pas pu résister à la quatrième de ce roman (je sais, j'ai très peu de volonté lorsqu'il faut résister à des livres...) Mais en le fermant, je me dis que j'ai vraiment bien fait d'avoir été faible et d'avoir succombé...

Ce roman débute dans les années 1950. Gabriel, dix-sept ans, se fait exclure de son pensionnat pour avoir fumé en cachette. Envoyé chez son frère Spencer à Manhattan, le jeune garçon découvre à ses côtés la vie mondaine et littéraire new-yorkaise et ses codes. Et lorsqu'il croise la route de la frêle et belle Lilian, une jeune peintre, son cœur chavire.

Difficile de résumer ce roman sans vous donner l'impression qu'il est mièvre et commun... Car c'est tout le contraire ! Plonger dans ce roman c'est s'immerger dans le New-York des 50's et ses codes mondains. Grâce à son personnage principal, - Gabriel,  jeune ado naïf -, Katherine Mosby permet au lecteur de découvrir cet univers avec un filtre d'innocence. Qu'il est bon de voir évoluer ce personnage adolescent dans ce monde qui lui est inconnu et tenter d'en comprendre les règles !

L'intrigue est bien construite et évolue à un rythme lent qui semble en harmonie avec les journées du jeune Gabriel, qui voit parfois l'ennui l'envahir. Malgré une certaine prévisibilité sur un certain point, l'intrigue développée par Katherine Mosby est originale. Mais le point fort de ce roman c'est l'immersion dans cette époque et ce lieu mythique, le tout porté par une plume poétique et imagée à souhait.

"Les gens ne sont pas des noix qu'on ouvre d'un coup. Apprendre à connaître quelqu'un est un plaisir à savourer, comme du chocolat. On ne peut pas l'avaler tout rond, il faut le laisser fondre lentement afin que le palais en goûte chaque infime nuance." (p.265)

"Le passé a aussi peu de consistance que le futur : hypothétique et faussé, romancé par un millier de forces déformantes et filtré par le voile trompeur de l'émotion." (p.281)

"La vie ne devrait pas avoir d'autres limites que celles de l'imagination." (p.322)

Les personnages sont attachants. Certains sont caricaturaux (surtout dans les mondains que fréquente Gabriel) mais chacun apporte à ce roman une touche de fraîcheur. Lilian, femme enfant mystérieuse et ô combien hypnotique, m'a fait furieusement penser à un mélange de Marilyn Monroe et d'Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany's...

Si je vous dit qu'il s'agit encore une fois d'un coup de cœur - le dixième de l'année - vous me croyez ? coeur

Je remercie grandement livraddict et folio pour ce roman découvert dans le cadre d'un  partenariat.

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7 juin 2010

Fablehaven T.2 La menace de l'étoile du soir, Brandon Mull

9782092525647FSConquise par le premier opus de la saga Fablehaven, j'ai décidé de poursuivre ma découverte de ce sanctuaire secret pour créatures merveilleuses avec le deuxième tome, La menace de l'étoile du soir.

Le roman débute à la fin de l'année scolaire, près d'un an après les événements du premier tome. Kendra et son frère Seth ont repris une vie normale mais les deux adolescents sont encore marqués par les événements auxquels ils ont assisté avec leur grand-père.
Dès le début des vacances estivales, ils retournent à Fablehaven pour aider leurs grands-parents dans leur tentative de sauvegarder le sanctuaire face à la menace de la société de l'étoile du soir. A leurs côtés, un maître des potions, un c
ollectionneur d'objets magiques et une chasseuse de créatures maléfiques... Le temps presse ! Il  leur faut préserver l'artéfact caché dans Fablehaven des griffes de l'étoile du soir !

Autant j'ai passé un excellent moment de lecture avec Le Sanctuaire secret, le premier tome de la saga, autant ce deuxième opus m'a déçue. Le début du roman est long, très long, trop long à mon goût. Les deux héros sont au collège et attendent avec impatience la fin de l'année, tel le lecteur qui attend que les péripéties débutent et que l'action se situe de nouveau dans le fabuleux sanctuaire.
L'intrigue met du temps à se mettre en place et se perd en détails souvent inutiles. J'ai cru plusieurs fois que le livre allait me tomber des mains, tant mon entrain s'émoussait au fil des pages.
Les personnages n'ont pas gagné en épaisseur psychologique et voient leurs défauts exacerbés avec cette suite. Seth est toujours aussi inconscient malgré ses erreurs passées et le moralisme associé, tandis que Kendra, sa sœur, est un personnage insipide et fade, dont le caractère ne se révèle qu'à partir de la moitié du roman.
Je me suis ennuyée avec cette lecture, n'y trouvant ni la fraîcheur et la nouveauté du premier tome ni d'intérêt pour l'intrigue manichéenne et simpliste. Le roman semble structuré de façon caricaturale, et la scène finale n'en est que davantage un archétype. Même la révélation du dénouement n'a pas su aiguiser ma curiosité et me donner envie de poursuivre plus loin ma lecture.
C'est vraiment dommage car le premier tome était réellement prometteur, notamment avec cette idée de réserve pour créatures merveilleuses quelles qu'elles soient, bénéfiques ou maléfiques. Son côté à la fois fascinant et innovant avait su me conquérir malgré certaines lourdeurs dans la narration. Avec ce deuxième tome, j'ai eu l'impression de n'avoir que des aspects négatifs et de ne pas retrouver l'imagination et l'attrait du Sanctuaire Secret.

14 mai 2010

Fablehaven T.1 Le Sanctuaire Secret, Brandon Mull

fablehavenIl y a quelques temps sur la blogosphère, le premier tome de cette saga a fait couler beaucoup d'encre... Laissant passer cet engouement, je me suis intéressée cette semaine au premier tome de la série Fablehaven, ou "refuge des créatures fabuleuses", intitulé Le Sanctuaire Secret.

Alors que leurs parents partent en croisière en Scandinavie Kendra, treize ans, et son frère Seth, onze ans, sont confiés à leurs grands-parents paternels. Leur vieille maison,  au beau milieu de la nature, semble d'un ennui mortel pour les deux adolescents.
Mais des phénomènes étranges se produisent peu à peu et conduisent leur grand-père à leur avouer qu'il est le gardien de Fablehaven, un refuge pour créatures fabuleuses. Fascinés, les deux enfants regardent d'un autre œil la forêt qui environne la propriété, remplie de ces êtres incroyables. Le jour où leur grand-père est enlevé et l'équilibre de la réserve remis en question par une sorcière maléfique, les deux jeunes héros passent à l'action !

Autant le dire tout de suite : j'aurais adoré ce roman plus jeune ! L'univers merveilleux de Brandon Mull n'a certes rien d'innovant puisqu'il a directement puisé dans la fantasy ses personnages, mais il est une invitation à l'évasion et à l'imagination. Les personnages boivent un lait produit par une vache géante pour voir les rares créatures fabuleuses autorisées à se promener dans le jardin de la vieille demeure, telles les fées. Sans ce lait, le jardin semble peuplé d'insectes en tous genres, mais la forêt, où toutes sortes de créatures plus ou moins bienveillantes évoluent, est moins effrayante...

L'intrigue a un schéma assez classique - deux adolescents doivent rétablir un équilibre mis à mal par des forces occultes - et est souvent assez manichéenne, mais fonctionne bien. Les trouvailles de Brandon Mull - notamment l'idée de préserver la diversité des espèces fabuleuses, ode à nos préoccupations actuelles - permet de revisiter l'aspect fantasy du roman. Les ogres côtoient les sorcières, naïades et autres satyres pour mieux vanter l'importance de cette diversité.

Petit bémol à mon goût, la psychologie des personnages qui, si elle est assez bien détaillée,  est parfois assez grossière : je n'ai pas pu m'empêcher d'être agacée par le personnage de Seth, à la fois égoïste et inconséquent. Son attitude donne trop souvent lieu, à mon goût, à des leçons de morale consensuelle dans le roman, donnant à ce dernier un ton édifiant et moralisateur parfois lourd...

Pour conclure néanmoins, j'ai passé un très bon moment de lecture, m'évadant avec plaisir à Fablehaven, et, comme je viens d'acheter le deuxième tome de la série, La menace de l'étoile du soir, vous aurez très vite mon avis sur ce roman !

8 mars 2010

Junk, Melvin Brugess

9782070396924FSNous avions lancé l'idée d'une lecture commune avec Tinusia pour ce roman qui me tentait depuis un certain temps... C'est chose faite !Sans_titre_2
Junk est un roman paru en 2002 aux éditions Gallimard dans la collection Scripto, pour les adolescents. Ce détail explique mon choix de le classer en littérature de jeunesse, malgré la couverture que je présente ici (la version adulte, parue en 2009 dans la collection Folio).

Nico est un jeune adolescent mal dans sa peau : avec une mère alcoolique qui ne tient plus debout et un père violent, sa vie est dure. Heureusement il a Gemma, une fille de son âge avec qui il sort. Un peu paumée aussi, en rébellion surtout.
Le jour où Nico décide de fuguer, il rencontre Richard, un homme étrange et profondément philanthrope, qui récupère des maisons abandonnées pour ouvrir des squats pour les jeunes sans toit. Nico s'installe donc dans un squat où Gemma le retrouve, ayant fuguée elle aussi, mais par désœuvrement. Les deux adolescents débutent alors une vie de pseudo liberté, où tout est simple. Mais le jour où deux jeunes de leur âge arrivent et leur proposent de venir vivre dans leur squat, l'enfer de la drogue se referme sur eux...

Cinquième coup de cœur de cette année, Junk est un livre que l'on n'ouvre pas sans conséquences et qui résonne longtemps après en avoir tourné la dernière page...
L'auteur présente les événements relatés comme inspirés de ce qu'il a vu et côtoyé lorsqu'il vivait à Bristol dans les années 80. La misère et la drogue vont souvent de paire et se referment sur de nombreux jeunes telle la gueule d'un loup.
Nico et Gemma, les deux personnages principaux, ont l'innocence et la candeur de leur âge, à peine quinze ans, et se croient naïvement plus forts que leurs paradis artificiels. Leur histoire est très dure, mais reflète une triste réalité que l'on ne peut ignorer. La narration alternée, adoptant à tour de rôle le point de vue des différents protagonistes, permet d'avoir non seulement une vue d'ensemble de l'intrigue mais aussi des opinions diverses sur celle-ci. Certains personnages subissent leur addiction sans en avoir conscience, tandis que d'autres, plus lucides, tentent en vain de décrocher, ou tout du moins de baisser leur consommation. Les relations entre les personnages sont réalistes, la psychologie de ces derniers très bien étudiée, l'intrigue bien menée...

Bref, j'ai eu du mal à refermer ce livre, prise dans le tourbillon infernal de cette histoire, souffrant avec les personnages, espérant en même temps qu'eux, anticipant, parfois, leurs déconvenues et leurs rechutes. L'enfer de la drogue est décrit avec précision par l'auteur qui l'argumente ainsi : « Je pense qu'il est préférable que les jeunes n'entendent pas parler de la drogue pour la première fois le jour où quelqu'un essaiera de leur en vendre. » Les mots sont durs, les sensations décrites en détails, les phrases font sens douloureusement et dangereusement. On est emportés par cette lecture noire, repoussant l'inextricable dénouement, tentant de fuir cet engrenage déjà enclenché.

Une lecture coup de poing dont vous ne sortirez pas indemne. A ne pas mettre entre toutes les mains, certes, mais en gardant à l'esprit la visée de l'auteur...

Lectures communes

23 novembre 2009

Le fruit du dragon, Claire Ubac

dagonVoilà encore un roman que j'essaie de diffuser autour de moi tellement il m'a plu ! Le fruit du dragon est un roman de Claire Ubac publié en 2003 par  l'École des Loisirs.

Margaux rêve du voyage en Asie que son père lui a promis, rien que tous les deux. Depuis le divorce de ses parents, elle peine à discuter réellement avec lui.
Mais ce dernier s'enlise peu à peu dans une dépression liée à  cette séparation et se sent incapable de tenir sa promesse  d'emmener sa fille en périple en Asie.
L'adolescente est donc confiée à des amis de son père, un couple accompagné de sa fille Jesse, 13 ans, que Margaux a tôt fait de rebaptiser "Supernigaude".
Le voyage à travers le Vietnam va finalement se transformer en voyage initiatique pour la jeune fille, loin de ceux qu'elle aime et de ce qu'elle connaît.Elle va prendre conscience de sa relation avec ses parents, de son rapport à l'autre et de sa conception de la vie... Elle va grandir et beaucoup apprendre de ce voyage, de sa déception et de ses frustrations.

Le fruit du dragon est un roman très rafraîchissant, qui transporte le lecteur dans la moiteur du  Vietnam et les parfums d'Orient.
Les descriptions font appel à tous les sens et mobilisent le lecteur à tous les niveaux. Le Vietnam est au centre d'une représentation à la fois visuelle, olfactive et auditive.
Le lecteur vit chaque instant au côté de l'héroïne, capable, grâce à la plume de Claire Ubac, de s'imaginer lui aussi en plein milieu d'un marché d'Hanoï ou en train de visiter un temple bouddhiste.
Les personnages sont très attachants, notamment Margaux, l'héroïne, pleine de doutes et de colère.
Pour échapper à la frustration de son quotidien, elle s'invente un quotidien où Lia, son alter ego imaginaire, est détenue captive par cette famille. Ces situations cocasses l'empêchent souvent de faire preuve de bonne foi et donnent lieu à des séquences très intéressantes dans lesquelles elle découpe les scènes plan par plan,
à la manière d'un metteur en scène ou un réalisateur.

A lire pour l'originalité de l'intrigue, mêlant quête identitaire et humour, mais aussi pour le Vietnam, personnage à part entière dans ce roman.
Il m'a personnellement convaincue davantage encore de l'attrait que j'avais pour ce pays...

"
Abandonnée de sa famille et louée à des kidnappeurs sans scrupule, quelques goulées d'eau à vingt degrés de moins que la fournaise ambiante font comprendre à Lia la captive à quel point elle tient encore à la vie." p.43

"Le corps se traîne en limace, rêvant qu'on le déleste de ses vêtements et de sa chevelure lourde comme un serpent. Des odeurs violentes prennent le nez, parfums d'épices, senteur familière de poulailler, puanteur de fruits surs, d'urine ou de camphre. Les bruits sont vivants aux oreilles. Je commence à repérer la mélodie de la langue vietnamienne." p.80

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12 novembre 2009

Rien, Janne Teller

rienJe viens de terminer ce livre qui m'a bouleversée et fait réfléchir...
Rien de Janne Teller, paru aux éditions du Panama en 2007 est en effet de ces livres dont on ne ressort pas indemne.
Ce roman pour ado, qui a reçu le prix du meilleur livre jeunesse décerné par le Ministère de la Culture Danois, ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant.

Pierre Anthon, un jeune ado de 14 ans, décide le jour  de sa rentrée en 4ème de grimper dans un prunier et d'y rester , proclamant le fait que la vie n'a pas de sens et que "tout commence pour finir".
Ses camarades de classe cherchent
en vain un moyen  de le déloger de son abri, puis s'interrogent sur sa motivation.
Si Pierre pense que rien n'a de sens, alors ils vont lui prouver qu'il existe une signification au monde en érigeant un "mont de signification" composé d'objets auxquels ils tiennent et qui font sens pour eux.  Le sens naîtra de ce sacrifice.
Chacun oblige alors un de ses camarades à se séparer de quelque chose auquel il tient pour prouver à Pierre que la vie a un sens.
D'une paire de boucle d'oreille à un gant de boxe, les jeunes deviennent de plus en plus durs entre eux et les sacrifices demandés prennent une ampleur incontrôlable. Jusqu'à l'irréparable et l'insoutenable...


A la lecture de ce livre, le lecteur se sent emporté dans un tourbillon de surenchère impossible à contrôler et sent l'horreur poindre son nez. Le petit jeu cruel des personnages, leur volonté de prouver à leur condisciple que la vie est porteuse d'une certaine signification, leurs blessures personnelles à chaque sacrifice, met mal à l'aise en même temps qu'il fascine.
Jusqu'où vont-il aller ? Quelle limite vont-il imposer à cette leçon de réflexion ? Ne vont-il pas perdre en chemin leur lucidité et une part de leur humanité ?
Un roman vraiment très réussi, loin de laisser le lecteur indifférent, et qui résonne longtemps après avoir fermé la dernière page...

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