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Bienvenue à Bouquinbourg
15 septembre 2011

Tokyo, Mo Hayder

mo-Hayder_tokyoTokyo est le troisième roman de la romancière britannique Mo Hayder. Publié en France en 2004, il traînait dans ma PAL depuis quelques temps, après avoir été dégoté chez un bouquiniste.

Grey, la vingtaine, débarque seule à Tokyo, obsédée par un sujet : le massacre de Nankin par les Japonais en 1937. Mais le seul témoin de cet épisode, un vieil universitaire, n'est pas disposé à revenir sur cette période de sa vie et à lui parler.
La jeune anglaise est rapidement embauchée dans un bar à hôtesses. Mais les cients qu'elle y rencontre sont loin d'être des hommes d'affaires lambdas. Subvenant à ses besoins, Grey continue en parallèle ses recherches sur Nankin. Car son obsession n'est pas qu'empathique : la jeune femme a bien des secrets à cacher et des réponses à trouver dans cette tragédie. Et son précédent internement en hôpital psychiatrique la pousse à chercher des vérités dans le passé.

Je connaissais de réputation Mo Hayder et de ses romans. Je savais que je m'exposais à une lecture choquante, violente, etc.
Résultat ? Une nuit d'insomnie quand, arrivée à la moitié du livre et après un début plutôt calme, l'intrigue s'accélère.  Je me suis laissé happée jusqu'à la dernière page. Vous dire que j'étais tellement tendue qu'il m'était impossible de m'endormir sans connaître le dénouement n'est pas loin de la vérité... Non, en fait c'est l'exacte vérité !
Tokyo est un roman que l'on peut qualifier de morbide. Non seulement l'histoire personnelle de Grey, l'héroïne, prend très vite une tournure dérangeante, mais les détails historiques sur le massacre de Nankin font froid dans le dos.
Si Mo Hayder avoue en postface la difficulté de trouver des documents sur cet épisode historique et, surtout, des documents exposant les faits d'une façon cartésienne, sans exagération dans la cruauté ni dans l'horreur, elle en propose ici une version très personnelle mêlée à une part fictionnelle intéressante. Les personnages possèdent une psychologie très fine et leurs vies s'entremêlent inextricablement.
Comme tout bon thriller, la tension monte progressivement (le personnage de la Nurse est devenu mon cauchemar ultime !) et les explications sont données au compte-goutte pour ménager le suspense. L'alternance de temporalité entre les chapitres - Nankin en 1937 et aujourd'hui à Tokyo - permet de faire évoluer les deux histoires de façon parallèle et de faire monter l'intensité dramatique conjointement.

Lectures communesIl y a beaucoup à dire sur ce roman mais je m'arrêterai là. Pour terminer, je vous préviens : si vous ouvrez ce livre, faites le en connaissance de cause. Pour ma part, je crois que je vais m'arrêter là dans ma découverte de Mo Hayder (je suis une trop petite nature pour ce type de thrillers...)
Tokyo
était une lecture commune avec
Manu, Estellecalim, (un peu en retard) Canel et Sophie.

Et comme je n'ai pas pu résister au Challenge Thriller de Cynthia,
je me suis inscrite dans la catégorie "Touriste planquée" (3 thrillers à lire avant le 15 juin 2012)

Challenge Thriller

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Commentaires
S
@Estellecalim : Comme je te comprends... Mais moi ce n'est vraiment pas pour tout de suite ! <br /> <br /> @Tinusia : Contente que cette lecture t'ait plu malgré tout. Je pensais t'avoir déjà répondu, mais visiblement non... C'est sûr que le fait que la fiction se mêle à la réalité donne une autre dimension à l'horreur. Une lecture brutale mais ô combien utile...
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T
Dernière page tournée, avec un peu de nausée. Et je comprends bien les raisons de ton insomnie ! j'ai failli tomber dans la nuit blanche, il y a peu. Fiction ou réalité ? Piètre historienne, je me suis lancée dans des recherches sur le massacre de Nankin, et ce que j'ai lu a dépassé en horreur tout ce que Mo Hayder, finalement, a pu écrire. <br /> Nous, les français, qui croyons avoir été les seules victimes du dérangement mental et de la perversité de certains de nos congénères planétaires... nous avons aussi à remuer d'autres cadavres que ceux de nos ancêtres. L'homme ainsi décrit, même agissant sous ordres, est une brute sanguinaire qui n'a aucune autre excuse que la pire des bestialités que même les animaux ne sauraient lui voler.<br /> Merci, en tout cas, de m'avoir fait connaître ce roman, qui, même s'il te met en permanence le coeur au bord des lèvres, a le mérite de dire de quel bois nous sommes faits.
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E
Comme toi, je ne vais pas relire Mo Hayder tout de suite, je pense. Mais j'ai un petit fond maso, sans doute, et il est possible qu'un de ces jours, j'y retourne quand même. L'avantage, c'est que maintenant je suis prévenue ;)<br /> (et j'ai enfin publié mon billet ! Il fallait que ça décante, je pense)
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S
@MyaRosa : J'espère que tu as le coeur bien accroché !^^
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M
On m'avait conseillé cet auteur il y a quelques années mais ça ne me branchait pas. Je sentais que ce n'était pas le bon moment mais depuis quelques temps, je suis de plus en plus tentée... Je ne pensais pas commencer par Tokyo, il ne me tentait pas trop mais ton avis me fait douter car je suis intriguée...
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