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Bienvenue à Bouquinbourg
meurtre
6 juin 2013

Un crocodile sur un banc de sable, Elizabeth Peters

P1060748Un crocodile sur un banc de sable est un roman de l'écrivain américain Barbara Michaels, écrivant sous le pseudonyme d'Elizabeth Peters, paru en 1975. C'est le premier tome de la série consacrée aux grandes heures de l'égyptologie mettant en scène Amelia Peabody et qui compte aujourd'hui dix-huit tomes.

Héritière de la fortune de son père, l'anglaise Amelia Peabody décide de profiter de son temps pour voyager. Passionnée par l'antiquité, la jeune femme commence son périple par Rome, où elle rencontre la jeune Evelyn Barton-Forbes. Elle engage cette dernière comme dame de compagnie et s'envolent toutes deux pour l'Egypte. Sur place, elles rencontrent les frères Emerson qui mènent des fouilles archéologiques malgré leur peu de moyens. Lorsqu'une momie est découverte sur le chantier et disparaît le lendemain, les quatre anglais décident de mener l'enquête.

J'aime beaucoup l'époque des grandes découvertes archéologiques et j'avais envie de revivre l'effervescence qui s'est emparée de l'Angleterre au début du XXe siècle face aux vestiges égyptiens. Et pour moi, les vacances d'été sont souvent propices à la lecture de romans policiers historiques. Bon, je ne suis pas encore en vacances, mais l'été frappe à la porte ces derniers jours. Un crocodile sur una banc de sable, Elizabeth Peters
Avec Un crocodile sur un banc de sable, disons le tout de suite, Indiana Jones n'est pas loin. Ce roman, classé policier, a tout d'un roman d'aventure qui se déroule en Egypte. Amelia et ses trois comparses se lancent à la poursuite d'un pilleur de tombes, les péripéties de multiplient, les adversaires sont multiples et armés, la nuit est propice à tous les incidents, et l'étau se resserre progressivement.
L'intrigue policière n'est vraiment pas le plus important dans ce livre (j'ai découvert le dénouement à la moitié du roman tant la liste des suspects est maigre, c'est dire) ; mieux vaut l'ouvrir pour se plonger dans un décor suranné, aux côtés d'anglais passionnés par les vestiges. La romance qui éclôt offre une touche de sentimentalisme qui annonce la série à venir.

Mais force est de reconnaître que ce roman permet de se plonger dans cette période et d'en voir certains aspects. Grâce aux frères Emerson, le lecteur découvre ainsi les démarches administratives et les concurrences qui existaient à cette époque entre les grands archéologues. Se pose aussi la question de la légitimité de ces fouilles et du rapatriement des objets découverts dans les pays financeurs des opérations.
Un roman policier un peu léger donc, mais qui plaira à qui veut rêver de découvertes archéologiques, de soirées chaudes au milieu du désert, de tombeaux scellés depuis des milliers d'années... Bref, moi en somme. Et je vais continuer avec plaisir cette série !
D'autres avis : Claire, Neph, etc.

Et trois nouvelles avancées dans les challenges auxquels je participe :

  • 3/10 au Challenge Polar historique chez Samlor.
  • 2/10 pour le Challenge Voyage dans l'Egypte antique que j'organise (par ici les infos !)
  • Ma lettre P au Challenge ABC de Babelio.   

v h okl

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23 avril 2013

La mort s'invite à Pemberley, P.D. James

P1060314La mort s'invite à Pemberley est le dernier roman de  la britannique Phyllis Dorothy James alias P.D. James, paru en 2011 en langue anglaise avant d'être traduit en français chez Fayard en 2012 .

P.D. James a fait le choix audacieux de faire un pastiche du célèbre Orgueil et Préjugés de Jane Austen. L'intrigue se situe après la fin du roman originel. Elizabeth Bennet a épousé M. Darcy. Ensemble, ils ont eu deux enfants. Leur bonheur semble total. Le roman s'ouvre à la veille du célèbre bal donné à Pemberley, la demeure familiale. Mais cette dernière est le théâtre d'un crime affreux commis en pleine nuit dans le parc.

La mort s'invite à Pemberley est le premier roman que je lis de la grande dame du roman policier. P.D. James, un grand nom à découvrir, c'est évident... Ou à redécouvrir, à défaut d'avoir apprécié ce livre ! Comme d'ordinaire, lorsqu'un rendez-vous avec une oeuvre est manqué, je ne vous fais pas languir.
La magie n'a pas opéré avec ce titre. Pas une seule seconde. Si j'ai apprécié l'oeuvre d'Austen, je n'ai absolument pas réussi à me glisser dans l'intrigue de P.D. James. Des lourdeurs la parsèment, dès les premières pages qui résument Orgueil et Préjugés, et ne quittent pas le roman. Les personnages sont grossièrement dépeints et leurs relations semblent artificielles.
L'intrigue policière, quant à elle, se met en place rapidement mais souffre d'une lenteur qui n'augure rien de bon. Les témoins se succèdent, les redites dans les dialogues aussi, puis le procès surgit sans qu'à aucun moment le lecteur n'ait le loisir de se poser en enquêteur. C'est à peine si le meurtre distille une once de piment à ce roman. Le dénouement apporte une touche de rebondissements mais bien trop tard pour que ce roman ne trouve grâce à mes yeux.
L'ironie et la critique sociale que j'avais tant appréciées chez Jane Austen ont disparu ici au profit de badinages. La condition féminine, sujet central des oeuvres d'Austen, subit dans ce roman d'importants anachronismes. Un pastiche n'est pas aisé et rares sont les auteurs qui ont su se glisser dans les pas d'un autre en se faisant oublier. P.D. James échoue ici, égrenant dans ses pages une touche contemporaine préjudiciable à l'ensemble.
Une rencontre ratée, vous l'aurez compris. Mais je ne m'avoue pas vaincue et découvrirai P.D. James avec d'autres oeuvres.

D'autres avis : Cynthia, PetiteFleurYuko, etc.

Ce roman me permet d'avancer dans deux de mes challenges :

c'est ma deuxième participation au Challenge British Mysteries de Lou et Hilde

et la lettre J de mon Challenge ABC organisé par Babelio.

British Mysteries   Challenge ABC Babelio

 

7 février 2013

L'oeil du témoin, Carole Martinez

L'oeil du témoinL'oeil du témoin est un roman jeunesse écrit par Carole Martinez - dont Le coeur cousu et Du  Domaine des murmures ont fait grand bruit - publié en 1998 chez Pocket sous le titre Le Cri du livre, avant d'être réédité  chez Rageot en 2011 sous ce nouveau titre.

Noé a douze ans et n'a jamais vu la mer. Quand ses amis partent en juillet, comme chaque année, en colo à la mer, l'adolescent se sent exclu et triste. Dans la chaleur étouffante de l'été, de mornes journées se dessinent à l'horizon. Mais ce serait sans compter un événement étrange. Un jour, alors que Noé observe au télescope l'arrivée d'une vacancière parisienne dans son village, il assiste impuissant à un meurtre. Marguerite, la bibliothécaire, est étranglée par un homme que ni Noé ni son amie ne voient. Les deux adolescents se lancent ensemble à la poursuite du meurtrier.

J'avais adoré Le Coeur cousu et Du Domaine des murmures et j'étais curieuse de découvrir la plume de Carole Martinez dans un roman pour ado. C'est à l'occasion du Salon du livre Jeunesse de Montreuil en décembre dernier que j'ai craqué et me suis offert ce petit livre.
J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Carole Martinez, cette plume si musicale et rythmée qui m'avait enchantée avec ses deux précédents romans. La romancière nous offre ici un roman à la langue riche et poétique, accessible aux enfants dès 12 ans.
L'intrigue policière est riche et possède un un rythme intéressant. Alors que le jeune héros pensait s'ennuyer pendant la période estivale, le voilà transformé, en compagnie de Vague, la jeune vacancière, en justicier pour découvrir le meurtrier de la douce bibliothécaire. Le dénouement, inattendu et très bien ficelé, offre au roman une singulière dimension.
Carole Martinez aborde dans ce roman la question de l'adolescence, mais aussi celle du handicap - les parents de Noé sont malvoyants - et de l'amitié.
Bref, u
n livre à mettre entre les mains des petits (comme des grands, mais c'est ce que je vous dis à chaque fois !)
D'autres avis : Argali et Cynthia.

"On avait assassiné Marguerite. On avait éteint ces yeux immenses que ses éternelles lunettes argentées ne parvenaient pas à encercler entièrement. C'était comme si une bibliothèque avait brûlé, comme si on avait bâillonné tous les livres. C'était la fin des lectures à voix haute. Les livres étaient orphelins, et moi je pleurais de fureur et d'impuissance d'avoir assisté sans bouger à cet assassinat. Je pleurais pour tous les livres maintenant sans voix." (p.29-30)

4 janvier 2013

Le Voleur de Maigret, Simenon

P1050859Le Voleur de Maigret est un roman de Georges Simenon paru sous forme de feuilletons en 1967 et mettant en scène le célèbre commissaire.

Alors qu'il est dans le bus, en train de fumer tranquillement sa pipe, Maigret se fait dérober son portefeuille par un jeune homme. Le lendemain, il lui est restitué par courrier. Quelques jours plus tard, le jeune voleur prend contact avec lui : sa femme vient d'être assassinée et il craint d'être accusé du meurtre.

J'avais rencontré Maigret en fac lorsque j'étudiais le roman policier, et je n'étais jamais revenue vers lui. J'étais donc curieuse de découvrir un nouveau roman le mettant en scène.
Quelle déception ! Le Voleur de Maigret est un court roman au rythme très lent, dans lequel il ne se passe quasiment rien. En général, cela ne me dérange pas. J'aime que l'intrigue se mette en place avec lenteur et se déroule doucement. Mais ce roman m'a réellement déroutée par sa simplicité.
Les personnage mis en scène sont parfois caricaturaux et le milieu décrit - le milieu artistique - est plus esquissé que réellement dépeint. C'est à Paris que tout se déroule. Cela pourrait être n'importe où et c'est bien dommage.
Quant au Commissaire Maigret, il observe, interroge brièvement les protagonistes et attend presque que l'enquête aboutisse sous ses yeux. Il assiste à cette enquête plus qu'il n'y participe réellement et tout semble se dérouler sans son concours. Sa méthode : aspirer la vie qui l'entoure comme une éponge et attendre que la vérité ne lui vienne.
Chaque enquêteur possède sa méthode personnelle pour imbriquer tous les éléments de l'enquête et parvenir à une solution, mais dans le cas de Maigret, et dans ce roman en particulier, cela frôle l'inaction... Point de révélation finale théâtrale à la Poirot ni de déduction discrète derrière un rideau à la Miss Marple. Non, Maigret dîne en compagnie des suspects, et lorsqu'il a parlé à tous, il attend que l'un craque.
Je n'ai rien contre l'écriture feuilletonnesque, bien au contraire : écrire sous une contrainte de temps permet parfois de créer de véritables pépites. Mais ce court roman de Maigret m'a laissé en bouche un goût d'inachevé, de précipité et de bâclé.
Je ne m'avoue pas vaincue : je lirai de nouveau des aventures de Maigret. Ce n'était peut-être qu'une mauvaise rencontre...

Je tiens néanmoins à remercier Hermine de Babelio et les Editions Omnibus pour l'envoi de ce roman sur mon Kindle lors d'un Masse Critique spécial édition numérique.

Et voici ma neuvième lecture sur mon Kindle et ma neuvième participation au Club des lecteurs numériques.

 Lecteurs numériques           Lu sur mon Kindle

 

28 juin 2012

Vous prendrez bien une tasse de thé ? Claude Keller

Vous prendez bien une tasse de théVous prendrez bien une tasse de thé ? est le premier roman du psychothérapeute Claude Keller paru en mai 2012 chez Plon.

Lyon, l'hiver. Dora, quinze ans, est une lycéenne brillante. Fille d'un psychanalyste et d'une soprano, la jeune fille est destinée à un brillant avenir. Mais le jour où elle rencontre Benjamin, vingt-deux ans, enfant de la Ddass et voyou à ses heures, sa vie bascule. Dora décide de fuguer pour le rejoindre. Mais elle n'est pas au bout de ses surprises. Car la vieille dame qu'ils rencontrent dans la rue les emmène dans un immeuble bourgeois où tout va basculer. Les vies ordinaires vont voler en éclat et les masques tomber. Et Dora et Ben sont loin d'être les seuls concernés : tout l'immeuble le sera.

A la manière d'un Perec, Claude Keller nous propose, dans son roman, de se focaliser sur un immeuble et ses habitants à un instant t.
Un engrenage se met en place, et tous les personnages vont se rencontrer, alors même que rien de les y destinait. Certains avec leurs blessures, d'autres avec leurs vices ou encore leur violence, et la jeune héroïne se retrouve bien vite au milieu d'un théâtre de violence et d'excès complètement étranger à son univers confortable.
Le suspense ne cesse d'augmenter et l'étau de se resserrer autour de ce couple de jeunes un peu paumés. A la façon d'une pièce de théâtre, Claude Keller fait minutieusement converger tous ses personnages au 7 rue d'Auvergne et le compte à rebours se met en marche.
Mais si l'idée de départ est bonne, malheureusement, le tout s'essouffle rapidement. La psychologie des personnages est légère et sombre souvent dans la caricature. Le schéma jeune fille de bonne famille / jeune garçon paumé de la Ddass est trop éculé pour réellement fonctionner. L'auteur affuble ses personnages de personnalités et de caractères ô combien faciles : le gamin de la Ddass à qui rien ne sourit, la jeune bourgeoise qui a sauté une classe et aux parents CSP+, la jeune punk avec épingle à nourrice dans ses oreilles en rupture avec sa famille, la veuve riche et un peu gaga, etc. La galerie de personnages ressemble à n'importe quel saga de l'été ou feuilleton télévisé... C'est ennuyeux et ça manque de saveur.
C'est bien dommage, car l'alternance de points de vue offre à l'intrigue un dynamisme bienvenu et permet au lecteur de s'immerger complètement dans ce vaudeville contemporain qui aurait pu être drôle, émouvant, poétique même (comme le promettait la quatrième). Mais rien de tout cela pour moi. Je n'ai pas réussi à prendre en sympathie les personnages ni m'intéresser vraiment à leurs sorts. Malgré une construction narrative intéressante et un suspense indéniable, j'ai refermé ce roman un peu déçue.
Je tiens à remercier   logo2   et les éditions Plon  pour ce livre reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.

 

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8 janvier 2012

Mort sur le Nil, Agatha Christie

9782253029342FSMort sur le Nil est un célèbre roman policier de la non moins célèbre Agatha Christie, publié pour la première fois en 1937.

Deux amies, un prétendant volé et un mariage dans la foulée : ainsi débute ce roman. La riche et belle héritière Linnet Ridgeway ainsi que son époux, Simon Doyle, convolent en voyage de noces en Égypte. Mais leur bonheur est gâché par la présence de Jacqueline de Bellefort, la jeune fiancée délaissée.
Lorsqu'ils s'embarquent tous les trois, en compagnie d'autres clients de l'hôtel, sur le vapeur S.S. Karnak pour une croisière sur le Nil, ils ne se doutent pas que la mort rôde. Mais Hercule Poirot veille au grain. Et quand Linnet et retrouvée assassinée et que les soupçons pèsent sur Jacqueline, son ancienne amie, le détective belge s'adonne à son activité favorite : mener l'enquête.

Avec Mort sur le Nil, Agatha Christie signe un roman policier original, qui allie étude de moeurs et réflexion sur son temps. Grande voyageuse, la Reine du crime est en effet habituée aux voyages en Orient avec son premier mari. Et l'intrigue de son roman prend racine dans cette société aisée du 19e siècle dont elle fait partie. Les personnages dépeints font tous (ou presque) partie de cette élite sociale qui occupe son temps en plaisirs et détentes, sans s'occuper d'autre chose que des convenances.
On plonge dans ce roman avec l'envie d'un exotisme lié à ce mode de vie si loin de notre quotidien, sans préoccupation financière ni professionnelle. Mais Agatha Christie, bien qu'appartenant à cette société, en dresse un portrait moins candide qu'il n'y paraît. Et tous ses personnages n'ont pas la chance d'avoir une vie d'oisiveté. Et c'est là que le drame survient.
Une lecture très agréable en ces temps pluvieux. Il fait chaud, sous le soleil égyptien. Et Hercule Poirot excelle à faire tomber les masques, dans le huis-clos étouffant de ce bateau... A lire ou à relire, au choix.Challenge La littérature fait son cinéma 3e catégorie

Voici ma dixième et dernière participation au Challenge La littérature fait son cinéma de Will, avec l'unique adaptation cinématographique de ce roman à ce jour, réalisée par John Guillermin en 1978 avec Peter UstinovJane Birkin, Lois Chiles, Bette Davis, Mia Farrow...

 

 
 
Et voici ma cinquième participation au Mois anglais de Lou, Cryssilda et Titine
et une participation rétroactive à mon Voyage dans l'Egypte antique
 
 
2 octobre 2011

Le crime de l'Orient-Express, Agatha Christie

9782253010210FSLe crime de l'Orient-Express, paru pour la première fois en 1934, est un des romans les plus célèbres de la Reine du crime.

Hercule Poirot voyage dans le prestigieux Orient-Express pour rentrer à Londres. Mais un crime est commis durant la nuit, alors que le train est bloqué par la neige et notre détective belge préféré est chargé de résoudre l'enquête. Bien vite, la victime apparaît sous un jour peu flatteur. Les masques se hissent. Les témoins se taisent. Hercule Poirot enquête.

Pourquoi vous parler de ce roman connu de tous ? Parce que c'est une relecture pour moi - j'ai lu quasiment tous les romans d'Agatha Christie quand j'étais plus jeune - et que j'aime, par période, me replonger dans un de ses romans. Il est certains moments durant lesquels le charme suranné des romans d'Agatha Christie m'attire inéluctablement. Un plaisir rassurant en somme.
Si je me souvenais vaguement de l'intrigue, j'avais en tout cas bien en mémoire le meurtrier. Plaisir gâché vous me répondrez ? Non. Même si je connaissais le dénouement, j'ai dévoré ce roman en une soirée, appréciant le style d'Agatha Christie et me délectant des indices qu'elle parsème dans ses dialogues.
Je n'en dirai pas plus. D'autres l'ont fait bien mieux que moi et avant moi. UnChallenge La littérature fait son cinéma 3e catégorie excellent roman policier à découvrir ou à redécouvrir.

Une lecture que j'inscris dans le Challenge La littérature fait son cinéma de Will, avec l'adaptation cinématographique de ce roman réalisée par Sidney Lumet en 1974 avec pléthore de grands acteurs : Albert Finney, Lauren Bacall, Anthony Perkins, Sean Connery et Ingrid Bergman.

 

 

 

 

20 avril 2010

Le mystère de la maison Aranda, Jeronimo Tristante

couv71970536Je viens de terminer Le mystère de la maison Aranda, bien heureuse de découvrir ce roman policier dont j'avais entendu parler il y a quelques temps.

Madrid, 1877. Victor Ros vient d'être promu sous-inspecteur. Pour cet ancien voleur à la tire, cette promotion est le résultat d'un dur labeur. Mais au moment où il rentre dans sa nouvelle fonction, deux affaires attirent son attention : des prostituées se font assassiner d'un coup de poignard dans le ventre, tandis que dans le même temps une jeune femme agresse son mari en pleine nuit, après avoir lu un passage de La Divine Comédie...

Très enthousiaste à l'idée de commencer cette lecture, mon entrain s'est affaibli au fur et à mesure de celle-ci... Le rythme de l'intrigue est très lent (une centaine de pages pour que l'histoire se mette en place), les personnages sont peu consistants et une abondance de dialogues parfois stériles et redondants parsèment le texte. Bref, un enthousiasme de plus en plus mou de mon côté, mais j'ai néanmoins poursuivi ma lecture.
Sauf que... Sauf que l'évocation des meurtres des prostituées , qui survient très tôt dans le roman, m'a bien évidemment fait penser à Jack l'Éventreur, transposant le drame à Madrid. Cet aspect de l'intrigue m'a fortement déplu, me faisant suspecter l'auteur de manquer d'imagination...
Et l'allusion à l'œuvre de Dante m'a complètement refroidie. Toute l'intrigue repose sur la question de la prétendue malédiction de la maison où la jeune femme agresse son mari, et le lien avec le livre démoniaque qu'elle lisait : La Divine Comédie. Depuis quelques années, une malédiction semble frapper les habitants de la maison Aranda et pousser les épouses à poignarder leurs maris. Et à chaque fois, l'œuvre de Dante se trouve à leurs côtés, sur la scène du crime. J'ai vraiment eu beaucoup de mal à adhérer au raisonnement de l'auteur et n'ai jamais été entraînée dans le côté fantastique dont il a teinté son roman.
L'intrigue est simple, trop simple pour un lecteur averti de romans policiers, les révélations sont courues d'avance et les personnages ont une psychologie développée a minima. Le duo que forme Victor Ros avec son collègue ressemble à une pâle copie de Sherlock et Watson, appliquant avec soin la méthode développée par Doyle :  observation et déduction.
Bref, après un dénouement ô combien prévisible, j'ai refermé ce roman en me disant qu'outre le voyage dans le Madrid de la fin du XIXe, il ne m'avait pas beaucoup apporté... Dommage ! C'est vraiment rare que je ne n'accroche pas avec un "Grand détective" de 10/18...
Je remercie néanmoins  
47286893 et la collection 10/18 pour ce roman reçu dans le cadre d'un partenariat.

17 avril 2010

L'affaire du Chien des Baskerville, Pierre Bayard

baskerville_bayardA Lyon, à l'occasion du Festival Quais du Polar, j'ai eu la chance de rencontrer Pierre Bayard, un auteur que j'apprécie et estime beaucoup, après avoir lu Qui a tué Roger Ackroyd (sur lequel j'avais rédigé un billet) et Enquête sur Hamlet.
Pour terminer ma lecture de son cycle de "critique policière", qui est définie, par le site Fabula comme une
  "démarche justicière", prenant comme point de départ
" l’attention aux invraisemblances", je me suis lancée dans L'affaire du Chien des Baskerville.
Je me suis donc empressée d'acheter cet essai, de le faire dédicacer (en faisant au passage deux ou trois blagues...) et de le dévorer !

Tout le monde connaît la légende du chien des Baskerville, développée par Conan Doyle dans son ouvrage éponyme. Sur la lande déserte, un immense chien, telle une évocation des Enfers, surgit, tous crocs dehors, pour tuer ses pauvres victimes... Le célèbre Sherlock Holmes, appelé à enquêter, s'intéresse de près au décès de Charles Baskerville, héritier de la famille, survenu quelques mois avant le début de la narration. Quelqu'un semble s'en prendre aux Baskerville, et Henry, le neveu de Charles, est en danger ! Heureusement, Watson et Sherlock sont là pour le protéger et déjouer la machination qui se trame...
Oui, mais... Mais Pierre Bayard se penche sur cette affaire et met en parallèle certaines incohérences du texte... Et si Sherlock Holmes s'était trompé d'assassin ? Et si ce dernier coulait depuis tout ce temps des jours paisibles entre les lignes de Conan Doyle, à jamais innocenté d'un crime que personne ne semble voir dans ce roman ?

Comment résister à une deuxième lecture de Conan Doyle, plus approfondie, plus fouillée, qui permet de lire entre ses lignes ? Pierre Bayard excelle une nouvelle fois dans cet exercice, scindant son propos en étapes progressives et amenant son lecteur à une révélation pour le moins étonnante.
Une excellente lecture pour qui s'intéresse à cette enquête du célèbre détective et qui permet de la reconsidérer sous un autre angle. U
Sans_titre_2n détour par les relations entre Doyle et son célèbre personnage permet non seulement de mettre en perspective ce roman par rapport à l'œuvre de l'écrivain mais aussi de comprendre l'emprise du personnage sur son créateur et les réactions qu'il suscite chez ce dernier.
Pierre Bayard insinue le doute dans l'esprit de son lecteur, l'amenant à s'interroger sur le degré fictionnel d'un texte et la frontière entre réalité et imagination...
Allez, j'avoue, sixième coup de cœur de l'année... Vous l'aviez peut-être deviné ?

"Observation et déduction, telles sont donc, exposées ici pour la première fois mais souvent reprise dans l'ensemble de l'oeuvre, les deux clés de la méthode Holmes, celle qui doivent lui permettre de mener à bien ses enquêtes." (p.41)

"Loin d'être un système fermé, la méthode Holmes laisse ainsi subsister, tant au niveau ponctuel des indices qu'à celui de la construction d'ensemble, des solutions alternatives. Et c'est paradoxalement sa richesse qui la conduit à l'incertitude." (p.58)

"Et dès lors que Le Chien des Baskerville, s'ouvre sur une erreur d'interprétation de Holmes, il est inévitable de se demander si celle-ci ne préfigure pas une erreur plus globale, portant sur l'ensemble du roman, et si, se glissant dans la marge étroite entre loi scientifique et généralité statistique, un assassin n'en aurait pas profité pour échapper à la police et pour couler depuis, en toute impunité, des jours paisibles." (p.58)

"Et si l'on suit cette hypothèse, il existe donc, autour du monde littéraire ouvert par l'œuvre, une multitude d'autres mondes possibles que nous pouvons compléter par nos images et nos mots." (p.69-70)

4 avril 2010

L'écho des morts, Johan Theorin

couv69435149Je viens de terminer L'écho des morts, sacré Prix du meilleur polar suédois en 2010. J'étais assez enthousiaste à l'idée de cette lecture...

Lîle d'Öland, au Sud Est de la Suède. Joakim, sa femme Katrine et leurs deux enfants ont décidé de quitter Stockholm pour s'installer à Aludden, une ancienne demeure de gardien de phare. L'endroit est immense et isolé, mais la famille se plaît dans ce havre de paix.
Jusqu'au jour où une catastrophe se produit. Joakim, de retour de Stockholm, apprend par téléphone qu'un membre de sa famille vient de se noyer. Affolé, il rentre chez lui et découvre  avec horreur la victime de ce drame...
Anéanti par cette perte, le père de famille tente de faire face en rénovant la vieille bâtisse. Mais tandis que d'étranges voix surgies de nulle part le font frémir, sa fille, Livia, semble communiquer avec l'au-delà à travers ses rêves...

Au début de ma lecture, j'oscillais entre l'enthousiasme et la crainte de tomber dans un roman fantastique où les morts communiquent avec les vivants... Étant relativement rationnelle et pragmatique, l'ennui a commencé à pointer en même temps que les évocations diverses de fantômes...
Heureusement, et sans vous révéler pour autant l'intrigue complète de ce roman, libre au lecteur d'interpréter ces mentions de l'au-delà... J'ai donc poursuivi ma lecture avec plaisir !
Johan Theorin, que je lisais pour la première fois, emmène son lecteur dans une Suède aussi frigorifiante qu'inquiétante. La tourmente
- spectaculaire tempête de neige inattendue - menace les personnages, tandis que l'intrigue avance pas à pas.
Le rythme est assez lent, la narration alterne les focalisations sur les personnages principaux, menant ainsi plusieurs intrigues en parallèle.
L'intrigue principale est assez pesante : un père de famille fait face à un deuil en le niant totalement, allant jusqu'à continuer à mettre quatre assiettes pour le repas de Noël, tandis que derrière son dos se nouent plusieurs histoires que l'on soupçonnent liées. Les divers personnages ont une psychologie intéressante et bien développée.
J'ai passé un bon moment de lecture, me laissant engourdir dans cette atmosphère froide et venteuse, évoluant doucement au rythme de l'intrigue et des personnages. Seul bémol, le dénouement, assez rapidement traité, que j'ai trouvé un peu invraisemblable et qui a décrédibilisé à mes yeux tout ce qui précède...

Je remercie   47286519  et les éditions  logo_haut pour cette livre reçu dans le cadre d'un partenariat.

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