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Bienvenue à Bouquinbourg
meurtre
21 mars 2010

Un pas de trop, Patricia Wentworth

9782264039903FSJ'ai eu la chance de recevoir, à l'occasion du Swap Irlande, ce roman policier de la part de Caro, ma swapeuse...
Quelle belle découverte ! Je ne connaissais Patricia Wentworth que de nom, et pensait qu'elle nous était contemporaine
et situait ses romans dans l'Angleterre des années 40...
En réalité, Patricia Wentworth écrivait à la même époque qu'Agatha Christie, et a même imaginé,
quelques années avant la reine du polar et avec Miss Maud Silver, le prototype du armachair detective, dont Miss Marple est le plus célèbre exemple ...
Revenons en à Un pas de trop, roman policier qui met en scène le deuxième détective de l'auteur, Frank Abbott.

Lucas Dale est un homme sûr de lui, immensément riche, et heureux propriétaire de King's Bourne, une magnifique demeure dans la campagne anglaise. Bien décidé à épouser Susan Lenox, dont la famille possédait la propriété, Lucas Dale tente par tous les moyens de séduire la belle, déjà fiancée à un autre.
Lorsque le riche propriétaire est retrouvé dans son bureau avec une balle dans la nuque, un terrible constat s'impose : il a été assassiné !
L'inspecteur Lamb de Scotland Yard, aidé du jeune inspecteur Abbott, est dépêché sur place pour mener l'enquête. Curieusement, personne ne semble avoir entendu quoi que ce soit dans la maison...

Roman policier bien ficelé, avec une intrigue classique, certes, mais bien menée. Un très bon moment de lecture, pour ceux qui adhèrent au charme paisible de la campagne anglaise et à ses histoires retorses. Un meurtre étrange, des passions humaines, un village où rien ne reste privé bien longtemps.
Les personnages sont bien esquissés et permettent une identification certaine, malgré la méfiance du lecteur.
Patricia Wentworth nous entraîne avec brio dans cette intrigue, laissant planer une atmosphère de soupçon sur chacun des personnages, et donnant au lecteur l'impression d'être épié par les commères du village, dissimulées derrière leurs rideaux.
Un huis-clos intrigant, où aucun des personnages n'est véritablement ce qu'il paraît et où chaque mensonge aide un peu plus le meurtrier à se dissimuler.
Les langues se délient difficilement, au prix de bien des sacrifices, et les masques tombent au fur et à mesure afin que la vérité soit mise au jour.

Bref, un excellent moment de lecture qui m'incite à m'intéresser de plus près à cette auteure prolifique, bien connue Outre-Manche. Merci beaucoup Caro pour cette découverte ! Je vais essayer de trouver les enquêtes de Miss Silver maintenant, pour chercher les similitudes avec cette chère Miss Marple !

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7 mars 2010

Duel en Enfer : Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur, Bob Garcia

9782290018880Je viens de terminer Duel en enfer, un polar historique qui m'intriguait... L'auteur, Bob Garcia, présente un prolongement de l'œuvre de Conan Doyle et se réapproprie ses personnages le temps d'une enquête. Son précédent roman, Le Testament de Sherlock Holmes, paru en 2005 aux éditions du Rocher, avait reçu le Prix Intramuros.

George Newnes, directeur du Strand Magazine, est assailli par les lectrices de son périodique qui exigent de nouvelles parutions des aventures du célèbre détective. Devant tant d'insistance, il propose au Dr Watson un financement pour son association d'aide aux nécessiteux en l'échange de son journal rédigé
dans la moiteur londonienne de l'été 1888. A cette époque, des prostituées étaient retrouvées égorgées et affreusement mutilées dans le quartier pauvre de Whitechapel... Sherlock Holmes, secondé par le Dr Watson, avait mené l'enquête...

Lecture rapide malgré les 666 pages de ce roman, j'ai passé un bon moment mais ce n'est pas dû tant à la plume de l'auteur qu'à mes souvenirs de Conan Doyle. J'ai aimé replonger dans le Londres de cette époque, mais je n'ai vraiment pas apprécié la façon dont Bob Garcia l'a appréhendé. Détails sordides et vulgarités semblent lui avoir été nécessaires pour dépeindre les bas quartiers londoniens de cette fin du 19ème. J'ai souvent eu l'impression d'être immergée dans un décor de pacotille où chaque trait a été grossièrement forcé pour plus de vraisemblance... Les personnages pauvres sont vulgaires, gras et grotesques et ne provoquent pas d'empathie mais plutôt du dégoût.
De plus, un détail m'a gênée tout au long de la lecture : la question de la vraisemblance. Je m'explique : la lectrice que je suis lit un roman qui donne à voir des extraits du journal qu'a tenu Watson durant cette sombre affaire. Donc, et c'est là que le bât blesse, la question de l'écriture en elle-même se pose. Watson consigne au jour le jour les événements qui ont eu lieu au cours de cette enquête. Comment donc expliquer qu'il relate des faits sans importance (comme les blagues salaces des pubs mal famés) voire des anecdotes humiliantes sans en faire cas (quand il se retrouve par exemple avec un jeune prostitué dans une chambre, l'ayant confondu avec le déguisement de Holmes, et que celui-ci commence à le déshabiller...) Voulant ponctuer son récit de temps morts parfois comiques, Bob Garcia a oublié cette question de vraisemblance. Pas une seule fois le journal de Watson n'évoque une quelconque honte à relater un événement, ni ne paraphrase des propos vulgaires et inutiles à l'intrigue. Il ne suffit pas de commencer chaque chapitre par une date pour faire d'un roman un extrait de journal...
Enfin, l'intrigue en elle-même est assez longue, avec de grandes pauses ponctuées par des cauchemars de Watson qui n'apportent pas grand chose. J'ai eu du mal à adhérer à cette succession de faits souvent sans intérêt, parfois prévisibles... Le dénouement est intéressant, mais n'a pas suffi à me faire aimer ce roman.
Par contre, la postface de l'auteur démêlant la vérité de la fiction était intéressante à la lumière de ces sordides événements.
Je remercie 47286519 et jailupour ce livre reçu dans le cadre d'un partenariat.
 L'avis de Latite, de Pickwick  et de Matilda sur ce livre !

11 février 2010

Level 26, Anthony E. Zuiker

9782749911229Très intriguée par ce thriller, je n'ai pas résisté et l'ai lu cette nuit... Level 26 se présente comme un livre avant-gardiste, qui tente d'allier lecture et visionnage de vidéos.  L'auteur, scénariste des Experts, espère ainsi séduire la génération adolescente actuelle, plus encline à regarder des vidéos sur Internet qu'à lire...
L'éditeur annonce ainsi : "Toutes les vingt pages, Internet peut prendre le relai du roman : enregistrez-vous sur www.level26.com."
Pour une fois, je substitue mon résumé à la quatrième de couverture, très alléchante :

"
Les policiers du monde entier répartissent les criminels sur une échelle de 1 à 25, selon leur dangerosité.
Un tueur échappe à cette classification. Cruel à l'extrême, insaisissable, sévissant sur tous les continents, il ne connaît aucune limite ni aucun mode opératoire de prédilection : c'est le niveau 26. Un seul homme peut l'arrêter. Il s'appelle Steve Dark, et depuis que ce monstre a massacré sa famille, il s'est juré de cesser de traquer les psychopathes. Mais bientôt, il n'aura plus le choix."


Cette quatrième de couverture m'avait littéralement fascinée, et ce, sans exagérer. Pourtant pas attirée de prime abord par les thrillers, j'avais succombé.
L'intrigue débute très vite : un homme, comme l'annonce la quatrième, défie les lois de cruauté et de dangerosité établies par les policiers spécialisés en criminels. Ses crimes sont atroces, parfois même écœurants, et rien ne semble l'arrêter.
Steve Dark, le seul policier à avoir été sur le point de l'arrêter un jour, poursuit sa vie meurtrie au bord de l'océan, en compagnie de sa femme, prête à accoucher. 
Tout ça est annoncé dès le résumé sur la quatrième. L'intrigue est donc posée : retiré de la police, Steve va être contraint de poursuivre ce fameux criminel. Très vite, le lecteur comprend pourquoi.
Mais l'intrigue ralentit alors, le rythme se fige presque, et le lecteur attend que le héros accepte cette mission et que la traque commence.
Petit temps mort donc, au tiers du roman, puis l'intrigue accélère de nouveau, à un rythme vertigineux, et le dénouement point son nez sans prévenir.
Pour ma part, j'ai été assez déroutée. Les chapitres étant très courts et la mise en page très aérée (ce qui est un confort de lecture d'un autre côté), l'intrigue semble survolée, effleurant en surface certains thèmes pourtant attendus. Le dénouement arrive dans une temporalité qui s'est accélérée au point que tout semble s'être déroulé en quelques jours.
Beaucoup de questions restent en suspend, surtout au niveau du fameux Level 26, peut-être par souci de déshumanisation du personnage. J'aurais néanmoins apprécié d'en savoir un peu plus sur son passé, pour appréhender davantage sa psychologie et comprendre les atrocités qu'il commet tout au long du roman. Son personnage m'a souvent fait penser à  Hannibal Lecter pour son côté invincible, indestructible et d'une dangerosité extrême, mais en moins effrayant.
En revanche, la psychologie de Steve Dark est bien esquissée et vraisemblable et permet une identification certaine.
La spécificité de ce roman (se compléter avec des vidéos), détail qui m'avait intriguée au plus au point, m'a laissée, quant à elle, assez indifférente. Ainsi, au début du roman, alors que le lecteur est amené à visionner les vidéos que le meurtrier a faites de ses crimes, le site Internet nous présente des séquences semblables à un film. On s'attendrait à un film d'une caméra amateur posée dans une cave, alors que le film se présente comme une alternance d'angles de prise de vue qui rendent incompatible la vision subjective et l'impression d'avoir accès aux archives du tueur (je suis un peu confuse, non ?)
Par la suite, j'avoue qu'il a été assez désagréable de me relever pour aller voir sur mon ordi ce qui s'était passé car le livre ne le dit pas...
L'idée était pourtant très novatrice et intéressante, mais j'ai trouvé finalement qu'elle coupait court à toute imagination du lecteur (surtout au niveau des personnages) Pour ma part, j'ai hésité à regarder les vidéos pendant ma lecture ou les visionner une fois le livre terminé... Finalement, j'ai été bien obligée de les regarder au fur et à mesure pour comprendre toute l'intrigue. Et ce manque de liberté m'a plutôt dérangée... (surtout quand on lit au lit et qu'on n'a pas envie de ressortir, allumer son ordi, pour bien tout comprendre...)

En bref, j'ai passé un bon moment de lecture, mais j'ai été assez déçue de la brièveté du texte qui ne permet pas d'exploiter cette intrigue pourtant bien menée.  Beaucoup de questions restent sans réponse et en appellent de nouvelles, ce qui est bien dommage, mais compréhensible si une suite est prévue (j'ai lu cette info sur la critique de Cynthia !)

Je remercie 47286893 et les Editions Michel Lafon pour ce livre reçu dans le cadre d'un partenariat !

20 janvier 2010

Cercueils sur mesure, Truman Capote

Cercueils_sur_mesureEmportée par le Challenge 2 euros de Cynthia, en ce moment je n'arrête pas de lire  des 47287655courts romans ou des nouvelles publiés dans cette collection.

Je viens de terminer
Cercueils sur mesure, le deuxième roman que je lis de l'écrivain américain Truman Capote.

Dans ce très court roman de 120 pages, Truman Capote nous présente une forme littéraire très originale : il extrait du réel une histoire romanesque qu'il met en récit, sans pour autant la fictionnaliser.
En effet, il relate dans ce titre un fait divers réel qui a défrayé la chronique aux Etats Unis : une série de meurtres très cruels et assez mystérieux, pour lesquels les victimes recevaient à chaque fois une mise en garde par un colis contenant un cercueil miniature avec une photo d'eux à l'intérieur...
Connaissant personnellement un enquêteur qui travaillait sur ces meurtres, Truman Capote relate les entretiens qu'il a eus avec lui et les personnes qu'il a eu l'occasion de rencontrer. Il ne s'agit donc pas d'une fiction à proprement parler, mais d'un roman qui rend compte d'un événement réel.

Bref, vous l'aurez compris, l'intrigue est d'autant plus mystérieuse et fascinante qu'elle a vraiment eu lieu !
Le texte, composé presque entièrement de dialogues, est d'une lecture très rapide, et la traduction très bien menée. Les soupçons se portent très vite sur un individu, mais les preuves manquent. Haletant, ce roman nous mène vers l'inexorable avec brio.
Encore une fois, une très bonne lecture, qui me donne envie de pousser plus en avant ma découverte de cet auteur...

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