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Bienvenue à Bouquinbourg
service de presse
30 octobre 2015

Horrorstör, Grady Hendrix

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Horrorstör est un roman du journaliste new-yorkais Grady Hendrix paru en août cette année chez Milan et demi, un label développé par les éditions Milan. 

Rien ne va plus au magasin Orsk de Cleveland, en Ohio. En effet, depuis quelques jours dans la célèbre enseigne américaine de meubles en kit, les employés découvrent au petit matin de multiples dégradations. Quelqu'un rôderait-il une fois la nuit venue, dans les allées remplies de meubles aux noms aussi imprononçables que Kjërring ou Liripip ? C'est ce que doivent découvrir trois employés, engagés à rester une nuit dans l'immense magasin. Mais ils ne sont pas au bout de leur surprise !

Horrorstör est un roman singulier, et avant de vous parler du fond, j'ai envie - et c'est assez rare pour le noter - de vous parler tout d'abord de sa forme. Vous vous en doutiez vue la couverture, mais il s'agit bien là d'une parodie d'Ikea. Pour parfaire cet aspect-là, l'éditeur a eu l'idée de présenter ce roman comme le véritable catalogue de la célèbre enseigne suédoise ! Et le résultat est vraiment  étonnant et rudement bien fait ! Comme dans le catalogue Ikea (on voit la spécialiste, j'avoue être une grosse fan du géant suédois depuis toute petite !), les premières pages sont consacrées  au sommaire, puis au plan du magasin, aux modalités de livraison, à la carte de fidélité, etc. Chaque chapitre commence par un focus sur un meuble avec sa référence, etc. Bref, un côté esthétique qui permet au lecteur de se plonger dès l'ouverture de ce roman dans son inquiétante intrigue.

Grady Hendrix joue sur cette expérience de son lecteur (américain et européen, s'entend) des magasins Ikea et lui propose de plonger dans une virée cauchemardesque et infernale de ce système ultra codifié et rassurant, d'ordinaire. Car après vous avoir confortablement installé dans un cadre que vous connaissez bien, Grady Hendrix va vous malmener, cher lecteur. Et vous promettre l'horreur en faisant petit à petit basculer son intrigue, comme annoncé en couverture (oui, parce que le recto du livre est tout beau, mais le verso fait peur !) 

Bon, à force de me lire vous savez que je suis une toute petite nature qui a peur assez facilement. Et force est de constater que cette lecture m'a terrorisée. Je ne sais pas si c'est parce que je manque d'habitude en matière de lecture d'horreur (rigolez, rigolez, Stephen King c'est pas encore pour moi... C'est pour les grands, ça !) ou si c'est parce qu'en grande amatrice d'Ikea, je me suis vraiment projetée dans les scènes, mais j'ai vraiment eu peur. Alors je vais sûrement être la seule, parce qu'en regardant les avis des copines blogueuses à droite à gauche, j'ai vu qu'elles étaient déçues de ne pas avoir eu aussi peur que ce qu'elles espéraient, mais personnellement, ça m'a suffi !

Néanmoins, j'ai adoré cette lecture qui a eu le mérite de m'emmener dans une intrigue étrange, aux relents de critique du système capitaliste, sur fond d'horreur. Mais j'ai réussi à aller au bout, et ça c'est un exploit (bon, ce n'était pas au milieu de la nuit mais le matin, toutes lumières allumées...) Bref, je vous conseille largement ce roman, pour sa forme et son fond, et rien que pour l'expérience. Il va transformer votre vision d'Ikea... Si je vous dis que j'y vais demain ?

Si vous voulez lire des avis moins effrayés, filez voir ceux d'Hilde et Clarabel.

Un grand merci à Milan et demi et à Hilde et Lou pour ce roman gagné au concours qu'elles ont organisé lors du Challenge Halloween. Ca sera ma cinquième et dernière participation cette année à ce challenge que j'affectionne particulièrement. Et une participation de plus au Reading Challenge !

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22. Un livre qui vous effraie

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13 octobre 2015

La Box de Pandore

Lorsque j'ai été contactée pour découvrir La Box de Pandore, j'ai d'abord eu un moment de réflexion. Et bien oui, parce qu'entre les box en tous genres et moi, ce n'est pas une grande histoire d'amour. Je crois que, même si j'adore les suprises en général, j'ai du mal avec l'idée d'acheter sans connaître le contenu. Et force est de constater que les box pullulent depuis quelques années sur tous les thèmes. Alors si j'ai succombé deux fois au Chouette Kit, c'était vraiment parce que j'étais au début de ma pratique de couture mais l'idée ne m'avait pas emballée plus que ça et j'ai vite arrêté.

Mais revenons à la Box de Pandore, qui a retenu mon attention car elle est consacrée à la littérature de jeunesse. Difficile de refuser... J'ai donc accepté de recevoir la Box de septembre et d'en parler. J'ai rempli un questionnaire en ligne et décidé avec le concepteur de la box de recevoir un échantillon panachant les âges. Chaque box contient 3 livres, 2 goodies, des gourmandises.

J'ai donc reçu avec plaisir la semaine dernière ma box. Et j'ai été agréablement surprise à l'ouverture : un soin tout particulier est accordé à la présentation, les articles étant emballés dans un joli papier de soie et entourés d'un ruban. Ouvrir la box c'est comme déballer un cadeau !

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  Le contenu de ma box 

  • 3 livres : un roman ado, un album petite enfance et un album dès 8 ans, ici Tempest Les ennemis du temps de Julie Cross, La p'tite école de Brigitte Vaultier et Chiara Dattola et Vol de Nuage de Jacques Pimpaneau et Princesse Camcam
  •  2 goodies : un stylo et un bloc-note coloré
  • 1 gourmandise : des kiss-cool au citron
  • 1 surprise : le magazine Alex la Souris
  • 1 marque-pages et une carte postale à l'effigie de la Box de Pandore

Alors je tiens tout de suite à préciser que lors du remplissage du formulaire, l'âge des enfants à qui la box est destinée est demandé pour recevoir des livres adaptés. Pour ma part, j'ai demandé à recevoir une box-test sur différents âges pour avoir une idée du type de livres que l'on pouvait recevoir.

  Mon avis 

Bien que n'étant pas consommatrice de box, j'ai aimé le concept d'une box de livres pour enfants. Le questionnaire permet de vraiment cerner les goûts de chaque enfant et de proposer des livres susceptibles de leur plaire. J'ai aimé cette idée de conseils alliant le côté surprise. 
J'aime aussi l'idée de se faire conseiller en littérature de jeunesse et de sortir de sa zone de confort. Cette box peut être une solution également pour les parents qui n'ont pas de libraire près de chez eux et qui ont une offre commerciale limitée en matière de livres. 
Enfin les goodies (ici des articles de papeterie, j'adore !) offrent un petit plus, un aspect cadeau mais qui reste dans le monde des livres, tout à fait appréciable. Pour ma part, j'ai été séduite par l'idée. 
Un grand merci à l'équipe de la Box de Pandore pour cet envoi et cette belle découverte.

 

Pour tous les détails et découvrir la Box de Pandore, rendez-vous sur le site !

La box de Pandore

11 octobre 2015

Susine et le Dorméveil T.2 Dans le monde d'après, Enna et Lefevre

Susine et le Dorméveil TSusine et le Dorméveil est une série d'albums publiés dans la collection Métamorphoses de Soleil. Après un premier tome qui m'avait enchantée, Bruno Enna et Clément Lefèvre reviennent avec un deuxième volet, Dans le Monde d'Après, paru en mai 2014.

La petite Susine habite avec ses parents au 12 rue des cauchemars. Le quotidien de la petite fille n'est pas des plus roses depuis que ses parents ne se parlent plus et la négligent et que sa grand-mère a disparu. Susine décide alors de repartir dans le Dorméveil, ce monde merveilleux qui lui permet d'échapper à son quotidien, pour retrouver les oreilles de ses parents. Car si ses parents ne se parlent plus, c'est bien connu, c'est parce qu'ils ont perdu leurs oreilles et ne peuvent plus s'entendre ! Mais cette fois, la petite fille décide de partir en pleine nuit et la liaison se fait mal : au lieu d'atterrir dans le monde d'avant, plein de joies et de douceurs, c'est dans le monde d'après que la petite fille se retrouve. Un monde sombre où la tristesse et le silence ont remplacé la joie et les rires et où une prophétie la concernant plane.

Fantasque, poétique, onirique, un peu inquiétant parfois, ce second tome est en tout point aussi agréable à lire que le premier. Le lecteur accompagne encore une fois la petite Susine dans son périple imaginaire peuplé de créatures monstrueuses.
Le dessin de Clément Lefèvre est toujours aussi enchanteur et transporte le lecteur dans cet univers merveilleux lumineux et sombre à la fois. Les doubles pages se suivent et ne se ressemblent pas, alternant différentes mises en page pour que le texte et les dessins se répondent en un écho bien poétique. 

Susine - qui ressemble en bien des points à la Alice de Carroll - explore cet univers inquiétant où ses questions restent sans réponse et où l'incompréhension règne, jusqu'au dénouement ! La fantaisie est de mise, au fil des pages, et flirte avec un surréalisme certain. C'est beau, poétique, très agréable à regarder comme à lire. Bref, un album magnifique qui emmène son lecteur bien loin...

Un grand merci aux Éditions  pour la découverte de cet album.

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7 octobre 2015

Aliénor Mandragore T.1 Séverine Gauthier et Thomas Labourot

Aliénor Mandragore TAliénor Mandragore est le premier titre d'une collaboration entre Séverine Gauthier pour le texte et Thomas Labourot pour les dessins, paru en février chez Rue de Sèvres.

Merlin et sa fille Aliénor vivent paisiblement dans la forêt de Brocéliande. Merlin, en mycologue passionné, tente d'enseigner à sa fille comment devenir une druidesse accomplie. Mais lors d'une leçon dans la champignonnière, Merlin meurt foudroyé par le cri d'une Mandragore et réapparaît en fantôme, suppliant sa fille de le ressusciter. Aliénor n'a d'autre choix que de demander de l'aide à la Dame du Lac et à Morgane pour l'aider dans sa quête.

Ce premier tome revisite avec un humour certain le cycle arthurien et le fait avec brio. Si l'intrigue se centre sur la quête de la jeune Aliénor - personnage inventé par le tandem d'auteurs, qui hésite entre devenir druidesse et apprendre la magie des fées -  elle n'en demeure pour autant pas dénuée de références à la légende arthurienne. Le jeune duo d'auteurs s'en empare pour mieux se l'approprier et la tourner en dérision. Comment ne pas rire devant la Dame du Lac se déplaçant dans sa baignoire pour toujours être en contact avec les eaux de son lac ou devant Morgane, l'ennemie jurée de Merlin, transformée en apicultrice émérite ? L'essentiel est néanmoins là et les relations originelles entre les personnages sont respectées (notamment le contentieux entre Morgane et Merlin) et une planche présentant les personnages permet en début d'album de s'approprier cette légende.
Les dessins de Thomas Labourot possèdent une rondeur enfantine qui sied parfaitement à l'univers enchanteur de l'intrigue et lui offre une dimension merveilleuse des plus appréciables. Les planches se suivent et ne se ressemblent pas dans leur découpage, leur organisation ou encore leurs teintes. Quel régal que de parcourir cet univers aux côtés d'Aliénor !
L'intrigue est bien menée et efficace - alternant entre quête identitaire et roman initiatique - et met en scène un personnage qui suscite d'emblée une forte sympathie, Aliénor, face à une figure paternelle écrasante et ridicule à la fois. Merlin ainsi raillé... Quel plaisir !
Un premier tome très réussi et prometteur ! Espérons que la belle énergie qui transpire dans ces pages se poursuive dans les tomes suivants... Je les attends en tout cas avec impatience !

Un grand merci à Coline et aux Éditions Rue de Sèvres pour la découverte d'Aliénor et de son univers.

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Et zou ! Une nouvelle lecture à inscrire au Challenge Halloween organisé par Hilde et Lou

et ma BD de la semaine, aujourd'hui chez Yaneck !

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19 septembre 2015

La dernière réunion des filles de la station-service, Fannie Flagg

imageLa dernière réunion des filles de la station-service est le dernier roman de l'actrice et auteure américaine Fannie Flagg paru en avril 2015 aux éditions du Cherche Midi.

Sookie Poole a bientôt soixante ans et n'aspire qu'à une seule chose : se reposer, après avoir marié ses trois filles. Alors que sa vie est plutôt paisible à Point Clear, en Alabama - entre visites à Lenore, son excentrique et inépuisable mère, et nourrissage des oiseaux de son jardin - un courrier lui annonce un jour qu'elle a été adoptée. Son monde vole alors en éclat et son équilibre vacille. Sa mère biologique est en réalité une américaine du Wisconsin d'origine polonaise issue d'une famille de pompistes. Sookie ne peut s'empêcher de partir à la recherche de ses origines pour mieux comprendre qui elle est.

Chacune de mes lectures d'un roman de Fannie Flagg est un moment délicieux. J'avais adoré Beignets de tomates vertes, vous le savez, et plus récemment Miss Alabama et ses petits secrets. Et ce roman ne déroge pas à la règle !

La dernière réunion des filles de la station-service s'inscrit dans la droite lignée des précédentes oeuvres de l'auteure. L'intrigue se déroule en Alabama et met en scène, encore une fois, des personnages féminins forts et qui suscitent une vive empathie. Cette fois-ci, c'est d'une quête identitaire qu'il s'agit, puisque Sookie part sur les traces de sa mère biologique. Mais Fannie Flagg ne se contente pas de cet aspect-là et injecte à son roman une dimension historique en s'attardant sur l'épisode des WASP (Woman Airforce Service Pilots) d'août 1943 à décembre 1944, lors du second conflit mondial. Défendant comme à son habitude la condition féminine, l'auteure offre un rôle de choix à ces femmes pilotes dans les forces armées aériennes américaines et leur rend hommage en imaginant trois soeurs  qui intègrent les WASP pour soutenir, à leur manière, l'effort de guerre. J'ignorai tout des WASP et j'ai découvert avec grand plaisir ce rôle des femmes américaines dans le conflit. Si Fannie Flagg souhaite les mettre en lumière et leur rendre hommage, elle ne peut pour autant pas faire l'économie du fossé qui les sépare des hommes qui participèrent à la guerre et des hommages et indemnités qu'ils reçurent, contrairement à elles. C'est criant d'injustice, sans être pour autant une surprise, mais c'est important de ne pas l'oublier.

Fannie Flagg nous offre encore une fois un roman d'une humanité rare et des plus agréables à lire, dans lequel les personnages féminins occupent la première place. Sa plume légère et son humour légendaire en font une douceur dont on aurait tort de se priver, et que l'on referme le sourire aux lèvres.

Un grand merci à Solène et aux éditions du Cherche Midi pour ce roman reçu en service de presse.

Et zou ! Une nouvelle participation au Reading Challenge 2015 ! 

16. Un titre d'un auteur que j'aime et que je n'ai pas lu

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16 septembre 2015

Eloge de la névrose en 10 syndromes, Leslie Plée

Eloge de la névroseEloge de la névrose en 10 syndromes est le dernier album de l'illustratrice parisienne Leslie Plée paru en août dans la collection Tapas chez Delcourt.

Du syndrome de l'adultisme à celui de l'imposteur procrastinateur en passant par celui du fardeau, Leslie Plée croque avec humour les petites névroses du quotidien.

J'ai découvert Leslie Plée il y a cinq ans à l'occasion de la lecture de Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses, le petit album dans lequel elle racontait avec un humour féroce son expérience de "libraire" dans une grande surface de produits culturels. A cette occasion, même, je lui avais posé quelques questions pour en savoir un peu plus sur elle et son métier d'illustratice (mon interview ici). Je n'avais jusque là pas eu l'occasion de rouvrir un de ses albums. J'étais donc enthousiaste à l'idée de découvrir cet éloge de la névrose. 

Leslie Plée nous offre encore une fois une analyse des plus fines de notre société et de ses petits travers psychologiques, le tout dans un condensé d'humour qui laisse difficilement indifférent. La jeune illustratrice n'hésite pas à se mettre une nouvelle fois en scène pour illustrer ses propos sur les névroses diverses et variées qui hantent nos quotidiens, inventées par ses soins ou bien réelles. De l'auto-dérision, donc, et pas qu'un peu, de la psychologie, aussi, Michel, son chat obèse et mascotte de ses albums, et un dessin minimaliste pour illustrer le tout. J'ai été conquise !

L'humour est toujours aussi décapant, parfois engagé (notamment pour la condition féminine avec le syndrome des règles bleues), jamais méchant. Leslie Plée est avant tout la cible de son humour et c'est très agréable de retrouver son personnage un peu gauche et complexée mais qui assume désormais ses névroses. L'ensemble est un peu fantasque, entre syndromes réels, syndromes réels mais adaptés par Leslie Plée et pure imagination de cette dernière. Une petite bouffée d'air frais que cet album sans langue de bois dont la lecture va sûrement occasionner chez vous une identification. Alors, êtes-vous atteint par le syndrome du nicodépendant anxieux ou par le syndrome de l'adultisme ? Ouvrez cet album pour le savoir !

Merci beaucoup à Mélanie et aux éditions Delcourt pour cet album.

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Le blog de Leslie Plée

Leslie Plée

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 C'est ma BD de la semaine, aujourd'hui chez Noukette.

 

9 septembre 2015

Le jardin de Minuit, Edith

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Le Jardin de Minuit est un album signé Edith et paru fin mai dans la collection Noctambule de chez Soleil. Il s'inspire librement du roman de la britannique Philippa Pearce Tom et le Jardin de Minuit paru en 1958 et qui reçut la Médaille Carnegie cette même année.

Angleterre, XXe siècle. Tom est envoyé en vacances chez son oncle et sa tante. L'été s'annonce des plus ennuyeux pour le jeune garçon, seul enfant dans cette maison. Mais une nuit, Tom entend la pendule sonner treize coup et, piqué de curiosité, décide d'aller voir l'heure qu'elle affiche. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il découvre derrière la porte du fond, un jardin immense et merveilleux. Intrigué, le jeune garçon le visite et y rencontre d'autres enfants, qui ne peuvent malheureusement pas le voir. Mais une fois le matin arrivé, le jardin a disparu et laisse place à une cours triste et sans végétation. Heureusement pour Tom, chaque nuit lui offre la possibilité de s'évader dans ce jardin merveilleux...

Classique de la littérature de jeunesse anglaise, Tom et le Jardin de Minuit fait partie de ces oeuvres oniriques et envoûtantes pour son lecteur. Décider de s'y frotter et de l'adapter en album est un pari audacieux dans lequel Edith s'est lancée. Beaucoup a été dit de cette adaptation en album, et si certains ont été déçus, bercés durant leur enfance par le roman originel, pour ma part il n'en est rien, pour la simple et bonne raison que je ne connaissais que de nom le roman de Philippa Paerce et ai donc découvert avec cet album cette intrigue merveilleuse. Je ne parlerai donc pas de l'intrigue - dans la mesure où je n'ai pas le recul nécessaire pour évaluer l'adaptation d'Edith par rapport à l'oeuvre dont elle s'inspire - mais me centrerai davantage sur les dessins et l'ambiance.

Edith - dont je découvre le travail avec cet album - offre à l'intrigue un rendu visuel un brin suranné qui colle parfaitement l'époque de l'intrigue. Les couleurs sont douces, tirant vers le jaune et le vert, et rendent hommage au jardin merveilleux que Tom visite chaque nuit. Les univers sont clairement identifiables par les tonalités utilisées, claires et chatoyantes la nuit, lorsque le garçonnet découvre le jardin et foncées et sombres la journée, lorsqu'il est en compagnie de son oncle et sa tante et que sa journée est rythmée par l'ennui. L'ensemble est particulièrement agréable à l'oeil et répond à l'intrigue en lui offrant une dimension des plus intéressantes.

Les personnages possèdent un petit quelque chose d'enfantin dans leur faciès, peut-être à cause de leurs nez un peu rougis et leurs visages ronds et semblent faire rappeler que l'enfance et ses rêves sont au centre de cette intrigue.

Pour ma part, Le Jardin de Minuit fut une très belle lecture. J'ai adoré me faufiler aux côtés de Tom et découvrir chaque nuit avec lui un jardin enchanteur. Et, cela n'a rien d'étonnant, j'ai très envie de découvrir le texte de Philippa Pearce maintenant !

Je tiens à remercier Mélanie et les éditions Soleil pour cette découverte.

D'autres avis sur cet album : Mo', JérômeNouketteHervéJacquesLivresse, Sandrine, Yaneck et  Faelys.

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C'est ma BD de la semaine, aujourd'hui chez Stephie.

 

27 août 2015

Le château des étoiles T.2 1869 : La conquête de l'espace, Alex Alice

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Le château des étoiles est une série imaginée par le dessinateur et scénariste français Alex Alice parue dans un premier temps sous forme de gazettes avant d'être publiée en albums. Le premier tome était paru en septembre l'année dernière (et avait été l'un de mes coups de coeur de l'année) et le second sort le 16 septembre cette année.

A la fin du premier tome, nos héros parvenaient à s'échapper in extremis des griffes de Bismarck grâce à l'éthernef, et s'envolaient dans le ciel. L'album s'ouvre sur cette évasion réussie et ses conséquences. Alors que le projet de franchir le mur de l'éther grâce à l'éthernef et découvrir l'espace se concrétise pour la petite équipée, celle-ci va peu à peu se diviser. Car si le père de Séraphin pense avant tout à la science et à ses avancées, le roi semble s'engager dans une autre voie plus solitaire, tandis que Séraphin, obnubilé par la disparition de sa mère dans l'espace, semble vouloir la retrouver à tout prix.

J'avais adoré en tous points le premier tome de ce feuilleton scientifique, découvert il y a presque un an, et j'ai éprouvé le même plaisir à la lecture de ce nouvel épisode des aventures de Séraphin et ses acolytes.

Si le premier tome avait posé les bases du contexte historique et scientifique, ce second volet permet de reprendre l'intrigue là où elle s'était arrêtée, alors que la petite équipée vogue en plein ciel, à bord de l'éthernef, synonyme de bien des possibles.

L'intrigue s'enrichit grâce aux divergences d'opinion des personnages et l'album - composé de trois chapitres - ne connaît pas de temps mort. L'ensemble relève à la fois du roman d'apprentissage - avec le personnage de Séraphin - mais aussi du roman scientifique - dans la droite lignée de Jules Verne, bien entendu - et du récit d'aventure.  La question des découvertes scientifiques et de leurs retombées sur le monde se pose et n'est pas sans rappeler certaines inventions accidentelles comme la dynamite, dont Alfred Nobel n'avait pas mesuré la portée. C'est fin, intéressant, et Alex Alice offre une dimension réflexive des plus intéressantes en abordant ce point.

Pour ce qui est des dessins, Alex Alice nous offre encore une fois un festival de couleurs et d'ambiances absolument majestueux. L'aquarelle utilisée ici permet de beaux délavés et une palette riche en nuances. La science est là, bien entendu, par son sujet et ses machines, mais la poésie point, c'est certain, dans ces dégradés de bleus et cette explosion de couleurs à chaque double page. Miyazaki avait été évoqué, déjà, à la sortie du premier tome (par moi et beaucoup d'autres), et cet album confirme cette évocation. Un bijou visuel ! En clair, une série qui poursuit sur sa lancée en terme de qualité, un second album aussi réussi que le précédent et qui me donne largement envie de connaître la suite des aventures de nos héros.

Je tiens à remercier grandement Coline et les éditions Rue de Sèvres pour la découverte de cet album.

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27 juin 2015

La pyramide des besoins humains, Caroline Solé

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La pyramide des besoins humains est le premier roman jeunesse de Carolie Solé paru en mai dans la collection Medium de L'Ecole des Loisirs.

La pyramide des besoins humains est la représentation schématique de la théorie de Maslow qui classe les besoins humains en cinq catégories : besoins physiologiques, de sécurité, d'amour, de reconnaissance et de réalisation. C'est aussi le nom d'un nouveau jeu de télé-réalité auquel Christopher, quinze ans, un père violent et une fugue à son actif, va participer. Un peu par hasard, un peu par provoc', sans penser aux conséquences.

La pyramide des besoins humains est un court roman jeunesse (un tout petit plus de 120 pages, encore une fois), impossible à lâcher tant il hypnotise dès les premières pages.
Le lecteur suit avec avidité le parcours le parcours du jeune narrateur fugueur dont on sait finalement peu si ce n'est son contexte familial violent, selon les étapes de ce jeu de télé-réalité qui consiste à se mettre en scène selon les cinq besoins énoncés et obtenir le plus de voix possibles des internautes. Or pour Christopher, même le premier besoin n'est pas rempli de façon conventionnelle puisque le jeune homme dort dans un sac de couchage crasseux, dans la rue et se nourrit de hot-dogs douteux qu'il achète à un autre sans-abri. Mais c'est justement cette différence par rapport aux 14 999 autres candidats qui va attirer l'attention sur lui et le rendre célèbre en un rien de temps.image
Ce personnage adolescent cabossé suscite d'emblée une empathie sans concession, tant il offre un regard mature et distancié sur sa vie. Pas de pathos à outrance dans ces pages à la narration à la première personne, mais le récit d'une expérience - celle de Christopher avec la célébrité - et l'évocation d'une enfance dure mais sur laquelle le personnage porte là encore un regard juste.
Dénonçant les dérives de notre société et les dangers de l'interpénétration des sphères privées et publiques - notamment par les réseaux sociaux - et portant par là même un regard acéré sur notre époque, Caroline Solé amène à réfléchir aux conséquences de la mise en scène de sa vie et à la fabrique de célébrités aussi éphémères que dangereuses.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Rien de Janne Teller, autre roman jeunesse dont la lecture m'avait nourrie longtemps après avoir refermé ses pages. La pyramide des besoins humains est une belle réflexion à glisser entre toutes les mains, surtout adolescentes, cela va sans dire. Mais pas que.

Un grand merci à Coline et aux Editions L'Ecole des Loisirs pour la découverte de ce roman coup de poing.

Les avis de Jérome, Noukette, Hélène et Leiloona.

 

11 mars 2015

Ekhö Monde Miroir T.3 Hollywood Boulevard, Arleston et Barbucci

Paris Empire est le deuxième tome de la série Ekhö écrite par Christophe Arleston et dessinée par Alessandro Ekhö THollywood Boulevard est le troisième tome de la série Ekhö écrite par Christophe Arleston et dessinée par Alessandro Barbucci, paru en novembre 2014 chez Soleil.

De passage à Hollywood pour faire signer un contrat à la belle Norma Jean, Fourmille et Yuri découvrent qu'il est possible de faire du cinéma sans électricité !    
Mais leur venue à Los Angeles prend une toute autre tournure lorsque Norma Jean est retrouvée morte dans sa piscine. Et lorsque Fourmille est possédée par l'esprit de la belle actrice, les deux compères n'ont d'autre choix que de découvrir ce qui s'est passé. Meurtre ou suicide, réussiront-ils à élucider la mort de Norma Jean ?

Qu'on se le dise : j'aime beaucoup cette série loufoque ! Ouvrir un nouveau tome est à chaque fois une promesse de détente et d'évasion dans un univers barré et onirique à souhait.     
Ce troisième tome ne déroge pas à la règle et entraîne son lecteur dans les grandes heures du cinéma hollywoodien en lui rendant hommage. Harry Potter côtoie E.T., il est possible de croiser Dark Vador dans un couloir ou encore King Kong et si vous ne craignez pas de louer dans un motel, celui de Bates semble être tout à fait approprié...     
Dans ce monde parallèle de bric et de broc où un film peut être tourné même sans électricité, les créatures fantastiques pullulent et il est bien difficile de faire se côtoyer les tournages. Elizabeth Taylor et Marilyn se crêpent le chignon pour des questions de cachets tandis que les T-Rex de Spielberg s'échappent entre deux prises. Difficile pour nos deux héros de mener l'enquête !     
Un excellent moment de détente et une foultitude d'hommages divers aux grands noms du cinéma à chaque page. Bref, un très bon troisième album qui possède son intrigue propre mais qui stagne légèrement sur l'intrigue générale de la série. On aurait pu le reprocher à Arleston et Barbucci, mais ce tome est tellement loufoque et drôle qu'on leur pardonne allègrement de geler leur série pour pondre un tel titre.     
Un grand merci à Claire et aux éditions pour cet album.

C'était ma BD de la semaine chez Stephie aujourd'hui et ma 62e participation au Top BD des blogueurs de Yaneck (15/20)

  Top BD

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Planche 3 Ekhö 3

Une lecture que j'inscris dans le cadre du Challenge Marilyn de George.

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