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27 mai 2018

Pome, Marie Desplechin

Pome, Marie DesplechinPome est un roman jeunesse signé Marie Desplechin paru originellement en 2007 aux éditions L'Ecole des Loisirs. Une nouvelle édition avec une couverture de Magali Le Huche est paru la semaine dernière. Pome est le deuxième tome de la trilogie formée par Verte et Mauve

Verte est une petite sorcière, comme Ursule et Annastabotte, sa mère et sa grand-mère. A la fin du premier tome, elle a retrouvé Gérard, son père, qui ignore tout de sa condition. Elle partage donc son quotidien entre l'appartement de sa mère et de son père et les enseignements de sorcellerie que sa grand-mère lui délivre le mercredi après-midi. Mais lorsqu'emménage en face de chez son père une fille de son âge, Verte n'est plus seule et trouve illico une amie. Car Pome, c'est son nom, est une sorcière aussi. A elles deux, les deux espiègles vont révolutionner la vie de leurs proches, à commencer par Ray - Papi Ray comme elles l'appellent - le père de Gérard, qui endosse à la perfection le rôle de grand-père idéal en leur préparant de faramineux goûters et de délicieuses frites et en les amenant le mercredi chez Anastabotte.

J'avais adoré Verte, il y a quelques années et j'avais adoré découvrir l'adaptation en BD de ce roman par Magali Le Huche l'an dernier. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongée cet après-midi dans Pome, ce deuxième tome.     
Marie Desplechin reprend les ingrédients qui ont fait de Verte un roman jeunesse de référence et en offre une excellente suite. Pome est drôle, les personnages toujours aussi attachants et les thèmes abordés tout autant actuels. Relations intergénérationnelles, amitié, confiance, famille, en un peu plus de 150 pages Marie Desplechin fait mouche avec une simplicité désarmante. L'intrigue est bien ficelée et la narration prise en charge à tour de rôle par les personnages (avec un clin d'oeil à la probable adaptation en BD par Magali Le Huche à chaque chapitre avec un dessin du personnage narrateur), marque de fabrique de la série, offre un rythme dynamique à l'ensemble.
Bref, un must have de la littérature de jeunesse que cette trilogie à lire à tout âge. Elle rejoint mon panthéon des séries jeunesse feel good et bien ficelées avec Sauveur & FilsUn grand merci aux éditions L'Ecole des Loisirs de m'avoir permis de découvrir ce tome. Je vais de ce pas dévorer Mauve, le dernier titre de la série !

"Dans cette vie faite d'événements saisissants, j'ai connu un "avant" et un "après". Ou plutôt un "avant" et un "avec". Avant Pome. Avec Pome. La séparation entre les deux époques est bien visible : "avec" est mon histoire, "avant" ma préhistoire." (p.98)

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16 mai 2018

Mon traître, Pierre Alary d'après Sorj Chalandon

Mon traître, Pierre Alary d'après Sorj ChalandonMon traître est un album de Pierre Alary d'après le roman du même nom de Sorj Chalandon, paru en janvier aux éditions Rue de Sèvres.

Mon traître est l'histoire vraie de l'amitié qui lia Sorj Chalandon à Denis - Tyrone dans le roman et la BD - un combattant de l'IRA qui a trahi les siens durant vingt-cinq ans en donnant des informations à l'armée britannique. Sorj - Antoine dans l'histoire - est un luthier parisien qui découvre l'Irlande du Nord à la fin des années 70, alors que le conflit fait rage dans les rues de Belfast. Il se lie d'amitié avec un couple, Jim et Cathy, et rencontre Tyrone Meehan, un combattant de la première heure pour l'indépendance de l'Irlande.

Quelle claque cet album... Je l'ai ouvert un matin printanier, alors que le soleil tapait fort sur mes fenêtres, et en quelques minutes j'ai eu l'impression de plonger dans le Belfast des années 70, sombre, violent, mais lumineux aussi, par les liens qui unissent les personnages. Cette histoire vraie, racontée tout en pudeur et en poésie, prend aux tripes, c'est certain. Elle interroge la notion d'amitié, de solidarité, de combat, de confiance, de trahison, d'honnêteté et de duplicité. C'est brut, sans fard. Et c'est bon !

Pierre Alary fait sien le texte de Chaladon pour mieux le rendre en images. Le trait est net, parfois un peu saccadé, les tons sépias, sombres, et l'album est entrecoupé du compte-rendu de l'interrogatoire de Tyrone, interrogé par l'IRA. L'immersion est totale, l'émotion palpable. J'ai un grand tort : je n'ai pas encore lu les deux romans de Sorj Chalandon évoquant cette histoire, Mon traître et Retour à Killybegs. Je sais que je dois y remédier assez rapidement. J'ai néanmoins eu envie de découvrir cette adaptation et j'ai rudement bien fait. A lire, sans hésiter une seconde. L'avis de Mo', conquise aussi. Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour la découverte de cet album coup de poing.

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La BD de la semaine

Cette semaine chez Stephie !

25 avril 2018

Calpurnia T.1, Daphné Collignon d'après Jacqueline Kelly

Calpurnia, Daphné CollignonCalpurnia de Daphné Collignon est l'adapation en bande dessinée du roman de Jacqueline Kelly paru en 2013 à L'Ecole des Loisirs. Ce premier tome sort aujourd'hui aux éditions Rue de Sèvres. 

Eté 1899, Texas. Calpurnia, onze ans, s'ennuie dans la vaste demeure familiale, sous la chaleur écrasante, au milieu de ses six frères. Alors que son père dirige une fabrique de coton et travaille beaucoup, sa mère, sévère, la cantonne à sa condition féminine et veut faire d'elle une dame. Mais la jeune fille ne l'entend pas de cette oreille. Un jour, après avoir observé des sauterelles jaunes peu communes, elle décide de demander de l'aide à son grand-père. Ce dernier passe beaucoup de temps dans son laboratoire et s'intéresse de près à la science. Il va initier Calpurnia à cette dernière et lui ouvrir de nouveaux horizons.

Quelle réussite cet album ! Je n'avais pas lu le roman originel mais je me suis plongée avec délice dans ces pages, réfléchissant au monde aux côtés de Calpurnia, la jeune naturaliste en herbe. Les magnifiques dessins de Daphné Collignon offrent un style graphique intéressant, entre douceur et charme suranné. La rondeur des personnages fait écho à l'enfance, et les textes qui accompagnent chaque planche font de l'album un réel roman graphique. Celui-ci suit la trame du roman et scinde les aventures de la jeune fille en trois chapitres.    

L'intrigue en elle-même apporte une réflexion sur la condition féminine. Une jeune fille qui ne s'intéresse pas aux mondanités et préfère étudier les insectes et la nature, quelle inconvenance ! Déplacer l'intrigue à cette époque est historiquement intéressant, mais l'écho contemporain est bien réel, vu le faible taux de femmes dans la branche scientifique. En plus de cet atout qui fait un pied de nez aux stéréotypes de genre, Calpurnia est une héroïne attachante, espiègle et réfléchie mais que Jacqueline Kelly n'a pas exempte de défauts, heureusement.   

Un premier tome très réjouissant, qui ressemble par ses couleurs à un carnet de croquis ou un herbier. Encore une suite que je vais attendre avec impatience ! Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour la découverte de ce joli album.

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La BD de la semaine

Cette semaine chez Mo' !         

18 avril 2018

Vies volées : Buenos Aires, Place de mai, Matz et Mayalen Goust

Vies volées Buenos Aires Place de mai, Matz et Mayalen GoustVies volées : Buenos Aires, Place de mai est un album écrit par Matz et mis en dessins par Mayalen Goust paru en janvier aux éditions Rue de Sèvres.

Buenos Aires, 1998. Santiago et Mario sont meilleurs amis mais dans la tête de ce dernier se bousculent de nombreuses questions quant à son identité. Aussi brun que ses parents sont blonds, Mario est en effet persuadé d'avoir été adopté, lorsque la dictature militaire a fait disparaître des opposants politiques et fait adopter les nouveaux-nés par des militaires ou des policiers proches du régime. Santiago à ses côtés, il décide de rejoindre les Grands-Mères de la place de Mai qui défilent chaque semaine en plein coeur de la ville pour réclamer le retour de leurs petit-enfants, et faire un test ADN pour savoir s'il fait partie de ces enfants volés.

J'avais adoré Le Travailleur de la nuit, biographie du fougueux Alxandre Jacob signée Matz, l'an dernier. J'étais très curieuse de découvrir à nouveau son travail.   
Prenant appui sur les événements qui ont défrayé l'histoire argentine, Matz raconte la vie de ces héros fictifs meurtris par ces disparitions. Personne ne semble épargné et chaque famille porte en son sein une histoire tragique. Tortures, enlèvements, meutres, les séquelles de ces 30 000  disparitions sont là, comme en témoignent les Abuelas de Plaza de Mayo, ces grands-mères qui défilent depuis 1977 en face de la demeure du chef du gouvernement pour demander justice.
Malgré un retournement de situation assez prévisible, l'intrigue possède une force et une émotion certaines. Le scénariste s'emploie à questionner la question de la filiation, du pardon et de l'acceptation au travers de personnages complexes et travaillés.    
Les dessins résolument modernes aux tons très doux de Mayalen Goust s'accordent au texte de Matz et le complètent, les visages laissant parfois place à du vide, lorsque la question de la quête identitaire submerge l'intrigue.     
Un album dur autant que poétique, qui dénonce les horreurs de la dictature  de 1976 à 1983 en Argentine. A lire, sans hésiter. Il me rappelle Argentina Argentina de Christophe Léon, un roman jeunesse sur le même sujet que j'avais lu et beaucoup aimé il y a quelques années.
La critique de Mo', très enthousiaste elle aussi. Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour la découverte de cet album.

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La BD de la semaine

Cette semaine chez Noukette !

12 avril 2018

Dark Web, Dean Koontz

Dark Web Dean Kontz

Dark Web est le dernier roman de l'américain Dean Koontz paru en février 2018 aux éditions de l'Archipel. 

Parce que David, son mari, s'est donné la mort sans raison apparente et que sa hiérarchie semble vouloir étouffer l'affaire, Jane Hawk, inspectrice du FBI, décide d'enquêter seule. Après un congé sans solde, la vente de sa maison et le placement de son fils chez un couple d'amis, la jeune femme se lance à la poursuite d'un complot qui semble s'étendre à l'échelle nationale. David n'est en effet pas le seul à s'être donné la mort sans signe avant-coureur : une vague de suicides sans précédent frappe les Etats-Unis. Mais plus Jane avance dans ses recherches, plus elle semble déranger en haut lieu et se faire d'ennemis. 

Page-turner efficace, bien rythmé, Dark web est un thriller de facture assez classique mais qui fonctionne bien. Les péripéties s'enchaînent pour l'héroïne livrée à elle-même et l'adrénaline est là, à chaque page. Fusillades, courses-poursuites, Dark Web a vraiment tout d'un film d'action, surtout que l'écriture cinématographique de  Dean Koontz permet de s'imaginer aisément les scènes.   
Mais si les 400 pages se dévorent sans peine, j'ai eu l'impression que l'auteur ne se foulait pas, livrant au lecteur un thriller efficace mais sans âme, certain d'en vendre des milliers d'exemplaires grâce à son nom. L'intrigue est assez classique, ledit complot intéressant mais un peu gros et flirtant avec la science-fiction de ses premières amours et les personnages un brin caricaturaux. Jane s'enfuit sans cesse à travers le pays, seule à bord de sa voiture, de môtels en sandwichs, de fusillades en prises d'otages. Bref, il manque clairement quelque chose à ce thriller pour le rendre inédit.   
Enfin, gros bémol mais qui a son importance : il n'est nulle part fait mention qu'il s'agit d'un premier tome. Imaginez ma surprise, alors que je pensais découvrir un one-shot, une fois arrivée à la fin du roman avec un énorme cliffhanger. Le complot étant quasi dévoilé à la fin du premier tome, je ne suis vraiment pas sûre de lire la suite lorsqu'elle paraîtra. Merci à Audrey de Langage&Projets et aux Editions de l'Archipel pour l'envoi de ce thriller.

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4 avril 2018

Brigade Verhoeven T.1 Rosie, Pascal Bertho et Yannick Corboz

Brigade Verhoeven TRosie est une adaptation en BD du roman Rosie&John de Pierre Lemaître par Pascal Bertho et Yannick Corboz. C'est le premier tome de la série Brigade Verhoeven paru en janvier aux éditions Rue de Sèvres. 

Camille Verhoeven, commandant de police criminelle, est dépêché sur une étrange affaire d'attentat. Jean Garnier, un jeune homme sans passé criminel, vient de faire exploser une bombe en plein Paris. Aucune victime n'est à déclarer mais lors de l'interrogatoire, Jean est formel : il a disséminé six bombes dans la capitale, une par jour durant six jours, et chacune explosera si ses volontés ne sont pas respectées. Il veut que sa mère soit libérée de prison, qu'on lui donne cinq millions d'euros et deux billets pour l'Australie. Pour Verhoeven, cette histoire n'a ni queue ni tête. Surtout que Rosie, sa mère, est incarcérée pour avoir renversé en voiture et tué la petite amie de Jean quelques mois plus tôt...

Excellente plongée dans l'univers policier contemporain, ce premier tome est efficace autant qu'il est bien mené. Le tandem d'auteurs prend le temps d'installer son décor et ses personnages pour mieux dérouler son intrigue. La brigade criminelle du nom de son commandant est bien campée, et le commandant Verhoeven n'échappe pas lui non plus à une représentation soignée. 
L'intrigue avance à bon pas, portée par une mise en page dynamique et des planches alternant différents plans et trouve son dénouement à la fin de ce tome. L'ensemble est assez cinématographique, entre couleurs douces et rondeurs des traits. Les personnages ont un petit je-ne-sais-quoi de surannée, un peu comme les anciens Disney. Les trognes sont soignées et témoignent d'une volonté de bien installer le décor et les personnages d'une série prometteuse. Une excellente découverte que je fais d'ores et déjà découvrir autour de moi et qui m'a enchantée ! Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cet album.

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 BD de la semaine saumon

Cette semaine chez Moka !

7 mars 2018

Pourquoi y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? Soledad Bravi et Dorothée Werner

Pourquoi y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmesPourquoi y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? est un album signé Soledad Bravi pour les illustrations et Dorothée Werner pour les textes. Il est paru chez Rue de Sèvres le mois dernier.

Revenons à la Préhistoire et parcourons au fil des pages la chronologie de l'évolution des droits de la femme : les figures incontournables qui ont oeuvré pour l'égalité (Olympe de Gouges, les Suffragettes, Simone Veil, Gabrielle Chanel, etc.), les dates clés, les événements politiques et sociétaux, etc. C'est avec humour et simplicité que les deux auteures nous entraînent dans ce panorama en BD et nous offrent une perspective diachronique de la condition féminine.

En cette veille de Journée Internationale des droits des Femmes, je ne pouvais pas ne pas me pencher sur cet album au petit format qui promet de balayer le champ historique pour comprendre la source des inégalités hommes femmes qui sévissent encore aujourd'hui. 
Le ton est volontairement sarcastique et le trait humoristique pour traiter de ces faits qui font froid dans le dos. A travers l'Histoire, et malgré les nombreuses voix qui se sont élevées, la femme a toujours été considérée comme inférieure à l'homme, pour des raisons clairement absurdes. Les auteures s'attachent à déconstruir ces idées reçues en les dénonçant purement et simplement.  
Si j'ai adoré l'idée d'une telle chronologie et la postface qui fait le point sur la situation des femmes dans le monde en 2018 et les derniers événements s'y référant (Harvey Weinstein, bonsoir !) j'ai trouvé que certains faits manquaient d'un petit accompagnement pour être appréhendés dans leur complexité, selon le lectorat. Si les dates et mentions des fonctions des personnes citées est pertinent, c'est dommage que des faits soient traités très rapidement (comme l'évocation de la chanson Femme libérée par exemple). Pour autant, Pourquoi y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? reste un court album très bien ficelé, agréable à lire et qui permet une bonne vue d'ensemble sur la question. Je remercie les éditions Rue de Sèvres de m'avoir permis de découvrir cet album.

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 BD de la semaine saumon

Cette semaine chez Moka !

2 mars 2018

Sauveur et Fils saison 4, Marie-Aude Murail

Sauveur et Fils saison 4Sauveur & Fils est une série de romans de Marie-Aude Murail publiée à L'Ecole des Loisirs. Le quatrième tome, Saison 4, est paru en janvier 2018.

Dans le cabinet de Sauveur Saint-Yves, psychologue clinicien, gravitent toujours autant de patients en quête de mieux-être. Certains sont nouveaux, comme Jean-Jacques, jeune adulte qui ne sort quasi plus de chez sa mère et passe sa vie dans sa chambre à jouer à des jeux en réseau, tandis que d'autres viennent depuis plusieurs mois, comme Ella, troublée par ses problèmes de genre, et qui s'intéresse de plus en plus à l'écriture, Samuel, qui a enfin retrouvé son père mais s'interroge sur cette nouvelle relation, les soeurs Blandine et Margaux, qui décident de partager leur séance chez Sauveur. Côté jardin, c'est toujours autant un joyeux bazar ! Jovo, l'ancien SDF qui a emménagé chez Sauveur et Lazare, poursuit sa convalescence tandis que Gabin redoute de retourner vivre avec sa mère et se plonge de plus en plus dans The Walking Dead et que Louise tente d'apaiser ses deux enfants, perturbés par la nouvelle séparation de leur père. Mais au 12 rue des Murlins, le joie et la simplicité ne sont jamais loin !

Quel délice cette série ! Si vous n'aviez pas compris à quel point c'est un bijou (malgré les couvertures ornées de cochons d'Inde qui fleurissent sur mon blog depuis quelques semaines), je vais en rajouter une couche avec cette chronique. 
Marie-Aude Murail excelle dans l'art de dépeindre la vie dans sa banalité comme dans ses petits drames. Elle analyse avec la finesse qui lui est propre la psychologie des adultes comme celle des adolescents et fait virevolter son petit monde au gré des semaines. C'est beau, vivant, drôle, émouvant aussi, et parfois triste. Le microcosme dépeint durant ces quatre tomes s'élargit au fil des pages et l'ensemble s'imbrique et trouve une sorte de dénouement et d'apaisement dans ce tome. Les personnages suivis depuis la première saison comme ceux apparus dans celle-ci voient leurs vies transformées aux côtés de Sauveur, pilier rayonnant et protecteur de la série. Le personnage n'est heureusement pas exempt de failles, et c'est justement ce qui lui offre toute sa vraisemblance.  Une série qui excelle dans la constance de sa qualité, et c'est assez rare pour être noté. Il n'y a pas de saison de trop dans cette série. Plongez les yeux fermés dans ce tome ! Et si malgré toutes mes chroniques vous n'avez pas encore eu l'occasion d'ouvrir un tome, procurez-vous la saison 1 et vous comprendrez alors mon enthousiasme (et celui des nombreux autres lecteurs de tous âges conquis). Un grand merci aux éditions L'Ecole des Loisirs de m'avoir permis de lire et adorer cette série. J'ai refermé à regret ce quatrième tome...

Pour retrouver l'intégralité des mes avis sur la série, cliquez sur les couvertures ci-dessous !

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25 février 2018

Sauveur & Fils saison 3, Marie-Aude Murail

Sauveur et fils saison 3Sauveur & Fils est une série de romans imaginée par Marie-Aude Murail et publiée à L'Ecole des Loisirs. Le troisième, Saison 3, est paru en juin 2017.

Au 12 rue des Murlins, à Orléans, Sauveur continue la thérapie de ses patients. Le psychologue clinicien père célibataire aide tour à tour Mme Germain, atteinte de tocs, Monsieur Kermatin, qui se croit surveillé par ses voisins du dessus à l'aide d'une caméra installée dans le plafond, mais aussi ses patients enfants et adolescents, qu'il tente d'aider du mieux qu'il peut. Ella, victime de cyberharcèlement, qui voudrait être un garçon, Maïlys, quatre ans, qui oppose à l'indifférence de ses parents une violence envers elle-même, Blandine, hyperactive parce qu'elle veille sur sa soeur Margaux, qui vient d'attenter une nouvelle fois à sa vie, ou encore Samuel, de père inconnu, qui découvre enfin qui est celui-ci. Une fois la porte de son cabinet fermée, c'est de l'autre côté de la maison que Sauveur tente d'organiser les choses. Avec Louise et ses enfants, il tente de former une famille recomposée. Mais la place manque un peu, entre Gabin, un jeune patient qui a emmenagé dans le grenier depuis que sa mère est internée en psychiatrie et Jovo, un ancien légionnaire ex-SDF... 

Ce mois de février aura été placé sous le signe de Sauveur ! J'ai en effet dévoré les saisons 2, 3 et 4 en deux semaines, bercée par la douce musique de cette maison de famille qui déborde de vie et de joie. Marie-Aude Murail réussit avec brio la poursuite de sa série, étoffant ses personnages, détaillant les histoires personnelles, reliant les unes aux autres dans un microcosme dont le cabinet de Sauveur est au centre.  
Une série fine, pleine de tendresse et d'humour, qui aborde des sujets sensibles avec intelligence : l'adolescence et son mal-être, les relations frères soeurs, les relations parents enfants, le harcèlement, la construction identitaire, la famille. Bref, une série à mettre entre toutes les mains, petites ou grandes ! 
Un grand merci aux éditions L'Ecole des Loisirs de me permettre de pousuivre la découverte de cette série. Une lecture commune avec SvCath dont je file lire l'avis ! 

Si vous aviez raté mes chroniques sur les deux premiers tomes, les voici :

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21 février 2018

Aquarica T.1 Roodhaven, Benoît Sokal et François Schuiten

Aquarica TAquarica est un diptyque imaginé par Benoît Sokal et François Schuiten. Le premier tome,  Roodhaven, est paru en octobre 2017 chez Rue de Sèvres.

Roodhaven, 1930. Le petit port de pêche vit du commerce de la baleine depuis des générations, hanté par les disparus en mer. Quand un matin vient s'échouer sur la plage une créature mi-animale mi-métallique, les pêcheurs s'emballent : le crabe géant qu'ils ont devant leurs yeux a récupéré une partie du Golden Licorn - une épave d'un navire échoué il y a plus de cinquante ans - et semble l'avoir assimilé à sa chair. Il n'en faut pas plus pour que les esprits s'échauffent et que cette découverte confirme la théorie des anciens : le naufrage serait dû à une baleine gigantesque que les pêcheurs décident d'aller tuer. Pendant ce temps, John Greyford, un jeune chercheur, est dépêché sur place pour appréhender la créature. Mais en l'approchant, il se rend compte qu'une jeune fille y est logée. Aquarica, c'est son nom, lui demande de lui venir en aide pour sauver son peuple. 

Quel album ! Dès les premières planches, le lecteur est plongé dans les dessins tumultueux de François Sokal. L'ambiance est lourde et sombre à Roodhaven, et le dessinateur rend compte avec justesse de cette atmosphère empesée et de la noirceur qui a gagné les pauvres âmes qui y vivent. Les visages déformés par l'alcool et une vie de dur labeur s'opposent à la candeur de la jeune fille et du scientifique venu étudier la créature.

Les planches se suivent et ne se ressemblent pas, alternant les découpages et les plans pour mieux provoquer un sentiment d'immersion du lecteur. Difficile de ne pas se faire happer par cette intrigue qui oppose la science aux légendes, qui offre des personnages anguleux, des trognes de vieux loups de mer et une jeune fille digne héritière des sirènes des légendes. Un régal dont j'attends le second tome avec impatience ! Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres de m'avoir permis de découvrir cet album.

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BD de la semaine saumon

Cette semaine chez Stephie !

 

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