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Bienvenue à Bouquinbourg
meurtres
10 septembre 2015

Millénium 4 Ce qui ne me tue pas, David Lagercrantz

imageCe qui ne me tue pas est le quatrième tome de la série Millénium, dont la paternité revient au regretté Stieg Larsson, disparu en 2004, et qui en écrivit les trois premiers chapitres. Ce quatrième volet de la saga, dont la sortie a tant échauffé les esprits, a été écrit par le journaliste suédois David Lagercrantz, qui a récupéré l'intrigue et les personnages de Larsson et a imaginé une nouvelle aventure de Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander. La sortie mondiale le 27 août - dix ans jour pour jour après la parution du premier opus - a enflammé le milieu littéraire, et c'est bien entendu dans la collection Actes Noirs de chez Actes Sud que les lecteurs français peuvent retrouver ce texte.

Mikael Blomkvist est fatigué. Considéré par beaucoup comme un journaliste de la vieille école, celui qui s'est donné corps et âme pour la revue Millenium, a perdu le goût de son métier, tandis que la revue, détraquée de toute part, peine à trouver des financeurs. Mais lorsque le professeur Frans Balder l'appelle au milieu de la nuit et lui demande de venir le voir dans l'instant, la curiosité de Mikael est titillée. Car Balder est bien connu pour ses recherches sur l'intelligence artificielle et prétend détenir des informations sensibles sur le service de renseignement américain grâce à une hakeuse qui ressemble étrangement à Lisbeth Salander. Mikael n'a pas le temps d'arriver que le professeur est assassiné, laissant comme témoin de son meurtre August, son fils autiste. 

Il n'est pas dans mon habitude de me ruer sur des textes qui font polémique lors de leur sortie pour participer à un soi-disant élan général. Je préfère de loin me tenir à l'écart de ce genre d'engouement et marcher sur mon propre chemin de lectrice, butinant çà et là au gré de mes découvertes. Mais cette fois-ci, ma curiosité a été piquée. Car entre Millénium et moi, c'est une histoire d'amour ancienne, qui date d'avant l'ouverture de ce blog (c'est dire...). Et quand j'ai appris la récupération des personnages de Larsson par un autre, j'ai été curieuse du résultat. Car voyez-vous, ma lecture de la trilogie originelle a commencé il y a dix ans, lorsque je découvrais par hasard le premier tome dans la bibliothèque toulousaine de mon quartier. S'ensuivirent trois jours de lecture intense, où j'ai plongé aux côtés de Mikael et Lisbeth dans cette Suède qui me fascinait tant et que je découvrais quatre ans plus tard. On était en 2006. J'étais alors une jeune étudiante en lettres qui ne buvait pas de café mais adorait les descriptions de Mikael, exilé dans ce petit bourg suédois pour mener son enquête, enchaînant cafés et sandwichs pour tenir le rythme.

Alors peut-être est-ce par nostalgie de cette époque que j'ai ouvert ce quatrième tome, curieuse de savoir si David Lagercrantz allait réussir là où Stieg Larsson avait excellé ? Par envie de frissons et d'addiction ? Allez savoir... Je ne m'attarderais pas ici sur les détails peu reluisants de la sortie de ce tome - opposant la veuve de Larsson et le père et le frère de ce dernier, chacun se battant pour l'héritage de celui qui a vendu 82 millions d'exemplaires de sa trilogie - mais plutôt sur mon ressenti de lecture. Contrairement à d'autres, les textes de Larsson sont assez loin dans mon parcours de lectrice puisque les ayant lus lors de leur sortie française, je n'y suis plus revenue depuis 2007. Mes souvenirs ne sont donc pas des plus frais, mais j'ai en mémoire néanmoins leur effet sur moi. Si le premier tome m'avait littéralement kidnappée dans un acte de lecture nécessaire et irrépressible, les tomes suivants m'avaient certes séduite mais déçue par leur tournure invraisemblable. J'avais néanmoins été au bout de ma lecture et avais apprécié les valeurs chères à Larsson et qu'il défendait dans ses romans : la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'extrême-droite.

Venons-en maintenant à proprement parler à ce quatrième tome (ce n'est pas trop tôt, diront certains !). Si l'intrigue est intéressante et s'inscrit dans la droite lignée de ce qu'aurait pu défendre Stieg Larsson, il n'en demeure pas moins qu'il lui manque le punchy de Larsson, justement. Mikael Blomkvist est confronté à la question de l'intelligence articifielle et de l'espionnage industriel et s'érige en défenseur des libertés individuelles, aidée d'une Lisbeth aussi bougon et insaisissable que d'ordinaire, mais le rythme manque cruellement de régularité et de souffle. Je ne nie pas que David Lagercrantz parvienne à faire monter le suspense dans son intrigue, mais plutôt que celle-ci se révèle fade et déjà vue, bien loin des romans de Larsson. L'impression qui ressort est de lire un énième thriller vaguement haletant, qui se déroule en Suède, sur fond d'intrigue politique et de passé peu reluisant.

David Lagercrantz essaie d'injecter une once d'émotion dans cette intrigue - qui ressemble presque à celle d'un James Bond - grâce au personnage d'August, le fils autiste et surdoué du professeur Balder. Mais justement, c'est là que le bât blesse : d'émotion, il n'y en a pas dans ce roman. Aucune. Pas d'empathie pour les personnages, ni de peur qui surgit face au danger. Rien. La narration ne permet pas aux émotions d'émerger et l'auteur semble tenir son lecteur à distance. Et c'est un brin agaçant, cette impression d'être privé du plaisir de la lecture.

En revanche, l'invraisemblance est toujours là, comme chez Larsson et donne à l'ensemble un goût de film d'action un peu bâclé. Le timing est toujours parfait pour Mikael et Lisbeth qui se sortent de situations invraisemblables en un rien de temps, malgré de violentes blessures (Lisbeth se fait traverser par une balle mais continue sa mission malgré tout) et des assaillants de tous côtés. C'est ce que je déplorais chez Larsson. C'est dommage de le retrouver ici. 

En définitive, il est certes appréciable de retrouver les personnages de Mikael et Lisbeth, mais la nostalgie ne fait pas tout et l'ensemble demeure bancal. Comme si David Lagercrantz essayait de porter des chaussures qui ne lui vont pas. Ca ressemble à Stieg Larsson, mais ce n'est pas Stieg Larsson et ça se sent très nettement. David Lagercrantz qui s'est pourtant imprégné des personnages de Larsson pour se faire habiter par eux et mieux les faire revivre sous sa plume n'a pas réussi son challenge, un challenge de taille, il est vrai. Il n'en demeure pas moins que l'ensemble se lit rapidement, et si on passe outre des personnages secondaires caricaturaux, le rythme irrégulier et certaines scènes clairement bâclées - notamment les combats et autres affrontements -, l'expérience de lecture reste dans l'ensemble agréable, sans plus, mais laisse en bouche le goût d'opération commerciale (même si les bénéfices seront reversés à Expo, revue antiraciste créee en 1995 par Larsson). David Lagercrantz, qui dit avoir perdu le sommeil lors de l'écriture de ce roman, devrait à l'avenir imaginer ses propres personnages et retourner à ce qu'il sait faire de mieux, écrire des biographies comme celle de Zlatan Ibrahimovic.

Donc, cher lecteur, si tu n'as pas eu envie de lire en entier mon billet  (ce que je comprends dans ce monde où chaque seconde compte tant nos vies sont fascinantes et remplies...), je vais te faire un résumé en mode Twitter :  lis Millénium 4 si tu veux replonger en Suède aux côtés de Mikael et Lisbeth mais ne t'attends pas à retrouver Larsson à travers ces pages.

NB du 19/09 : Je l'avais oublié mais je le rajoute illico :

je rajoute ce roman à mon Reading Challenge 2015 !  

4. Un livre publié cette année

5. Un livre avec un chiffre dans le titre

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10 février 2014

Meurtre au Ritz, Michèle Barrière

Meurtre au Ritz, Michèle BarrièreMeurtre au Ritz est le septième tome de la saga consacrée à la famille Savoisy écrit par l'historienne de l'alimentation Michèle Barrière. Ce roman est paru en juin 2013 au Livre de Poche.

Paris, 1898. César Ritz fignole les travaux du célèbre palace parisien qui portera son nom. A la tête de ses cuisines, le non moins célèbre Auguste Escoffier. Mais la réputation du lieu est menacée lorsque le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans une des chambres froides. Heureusement, Quentin Savoisy, journaliste gastronomique en herbe, s'attèle à cette enquête, aidé de Diane sa fiancée, fervente partisane des droits des femmes.

Avec ce nouveau roman, Michèle Barrière nous entraîne dans le tourbillon du Paris de la fin du XIXe siècle. Mêlant Histoire - l'affaire Dreyfus, l'ouverture du Ritz, les mouvements féministes naissants - et fiction, la romancière réussit une nouvelle fois une intrigue très bien ficelée qui laisse la part belle à la gastronomie.
Meurtre au Ritz nous permet de pousser la porte du célèbre palace et de découvrir l'effervescence liée à son ouverture. Les cuisines y tiennent bien entendu un rôle primordial, comme toujours, et le meurtre qui ouvre le roman semble lié à celles-ci. 
M
ais l'intrigue permet également une plongée appréciable dans l'époque dépeinte. Paris est un personnage à part entière, comme toujours dans les romans de Michèle Barrière qui aime à soigner ses lieux et à conserver une cohérence historique globale. Le lecteur se promène, en compagnie de Quentin, le héros, dans les ruelles parisiennes et découvre la ville telle qu'elle était en cette année 1898.
Lire un roman de Michèle Barrière c'est perdre la notion du temps, se glisser dans une époque pour mieux en comprendre les enjeux et découvrir, au détour d'une intrigue policière, l'histoire de la gastronomie et ses subtilités. Un régal...

Intrigué par les romans noirs gastronomiques ?
Découvrez  mon interview de Michèle Barrière
ainsi que mes précédents billets sur ses romans.

 

sang-hermine

 

11 décembre 2013

L'encre et le sang, Franck Thilliez et Laurent Scalese

L'encre et le sangL'encre et le sang est une nouvelle co-écrite par deux auteurs de romans policiers français, Franck Thilliez et Laurent Scalese, parue en juin 2013 chez Pocket.

Hong Kong, ville tentaculaire et démesurée. William Sagnier, écrivain raté, y traîne son spleen dans un seul but : tuer Cassandra, son ancienne maîtresse, qui a provoqué sa perte en lui volant son manuscrit pour le faire publier sous le nom de l'homme qu'elle aime. 
Au détour d'une rue d'antiquaires, William tombe sur une vieille machine à écrire qui l'aimante littéralement. Il l'achète, sans hésitation, et découvre bien vite qu'elle possède un étrange pouvoir : tout ce qui est tapé dessus se produit dans la réalité. William y voit immédiatement une façon de se venger de ceux qui l'ont détruit...

Franck Thilliez et Laurent Scalese signent ici une nouvelle efficace fondée sur une intrigue paradoxalement simple et retorse. Si le fantastique semble poindre dès le début de l'intrigue avec cet objet - fascinant s'il en est - qui offre à celui qui s'en sert une omnipotence indéniable, l'histoire bascule bien vite dans une autre dimension et offre à son lecteur un retournement des plus intéressants.
Je me garderais bien de vous en dire davantage, mais sachez qu'en 118 pages - et c'est une gageure - les deux romanciers parviennent à ficeler une intrigue originale qui ne vous laissera pas insensible.
Leurs styles se mélangent pour aboutir à une écriture dynamique très cinématographique. Le suspense est maîtrisé d'une main de maître et le lecteur sent bien vite que cet apparent cadeau venu du ciel pour orchestrer une vengeance est bien plus dangereux qu'il n'y paraît.

Une lecture rapide et rafraîchissante que je ne saurais que vous conseiller. Imaginez : et si vous aussi vous possédiez cette fascinante machine à écrire, qu'en feriez-vous ? Pour ma part, bien après avoir refermé ce livre, je continue à m'interroger...

Franck Thilliez et Laurent Scalese

20 août 2013

Miss Marple au Club du Mardi, Agatha Christie vue par Martin Parr

Miss Marple au Club du MardiOn ne présente plus la Reine du crime, cela s'entend. Mais lorsque les Éditions du Masque demandent au photographe britannique Martin Parr d'illustrer la bibliothèque idéale de la grande dame, le résultat est pour le moins étonnant. Cinq des plus grands titres d'Agatha Christie sont ainsi sortis en mai 2013 illustrés, en couverture et en quatrième de couverture, par deux photos issues de la série Common Sense de l'artiste réputé pour son oeil critique sur la société britannique. Cinq petits bijoux grinçants qui rendent hommage aux oeuvres de la Reine du crime et cinq autres à venir en novembre.

Miss Marple au Club du mardi est un recueil de treize nouvelles mettant en scène le armachair detective éponyme imaginé par Agatha Christie. Tous les mardis soirs, Jane Marple et cinq de ses amis se penchent sur des affaires non résolues, des enquêtes insolubles et retorses qui ont laissé derrière elles un goût d'inachevé. Et les six protagonistes réunis, en alliant leurs modes de réflexion et d'analyse, vont réussir là où les plus brillants enquêteurs ont échoué.

J'adore Agatha Christie, vous le savez, et j'aime me plonger, à intervalles réguliers, dans un de ses romans. Si durant de longues années j'ai eu une nette préférence pour Hercule Poirot, l'agaçant et omniscient détective belge, j'ai découvert il y a quelques temps que le personnage de Miss Marple avait un caractère attachant et que ses enquêtes ne possédaient pas moins de piquant. 
Les treize enquêtes présentées ici mettent en scène le pire de l'être humain : mensonges, manipulations, usurpations d'identité, rien n'arrête les meurtriers dépeints ici pour parvenir à leurs desseins et c'est grâce à l'ingéniosité de Miss Marple et de ses convives que les masques tombent et que la vérité éclate. Les nouvelles se succèdent et avec elles l'envie, à chaque fois, de démasquer le coupable avant le célèbre Club du mardi.  
La Reine du crime fait mouche à chaque coup et rares sont les nouvelles dans lesquelles j'ai entraperçu une once de vérité. L'esprit retors des meurtriers l'est décidément trop pour l'intègre lectrice que je suis. Mais le plaisir est là. Et c'est l'essentiel. Et ma bibliothèque est ravie d'accueillir ce bel objet.

 

British Mysteries

Quid ? Le Challenge British Mysteries organisé par Lou et Hilde

- See more at: http://bouquinbourg.canalblog.com/archives/2011/09/24/22063208.html#sthash.wfK7oH7f.dpuf

Voici ma troisième participation au Challenge British Mysteries organisé par Lou et Hilde.

Lou et Hilde

Un grand merci à Anne et aux  pour ce recueil de nouvelles.

                         

24 mai 2013

Intrigue à Venise, Adrien Goetz

Intrigue à Venise, Adrien GoetzIntrigue à Venise est la troisième aventure de la jeune conservatrice de musée Pénélope, parue en mars 2012 chez Grasset avant de sortir en poche en février 2013.

Après Bayeux et Versailles, la jeune Pénélope part à Venise pour un colloque. Pensant visiter la Sérénissime à cette occasion, la jeune femme est vite entraînée dans une sombre histoire. Un membre de l'Académie française passionné par la ville est assassiné et bientôt, ce sont tous les écrivains français de Venise qui sont menacés. La raison de ces meurtres ? Un mystérieux tableau de Rembrandt inconnu de tous...

J'avais adoré Intrigue à l'anglaise, un peu moins Intrigue à Versailles. Verdict pour ce troisième tome ? J'ai retrouvé la fraîcheur du premier. Peut-être étais-je conquise d'avance car le lieu de l'intrigue me fascine ces derniers temps...
Le lecteur suit avec plaisir les pérégrinations de la jeune Pénélope et de son amoureux, Wandrille, journaliste de son état, dans les rues de Venise. Adrien Goetz, qui enseigne l'Histoire des Arts à la Sorbonne, réussit avec brio à glisser une foule de détails historiques dans son roman sans le rendre indigeste. Un bon point qui offre à ce livre une dimension intéressante et le singularise par rapport au genre.
Et si un Rembrandt que personne n'avait jamais vu dormait quelque part ? Voilà une idée intéressante !
Adrien Goetz a écrit ce roman alors qu'il séjournait dans la Cité des Doges. Et l'atmosphère qu'il parvient à recréer tout au long de son roman est enchanteresse. Un air de dolce vita plane tout au long des pages, malgré la gravité de l'intrigue, et la jeune héroïne découvre une ville au passé historique riche mais au présent inquiétant.

Et comme Intrigue à l'anglaise m'avait donné envie de découvrir Bayeux et sa célèbre tapisserie (ce que j'ai fait peu après), ce roman m'a donné encore plus envie d'aller arpenter les rues de la Sérénissime !

D'autres avis : Eimelle, Mrs Pepys, etc.

Venise

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17 octobre 2012

Scotland Yard T.1 Au coeur des ténèbres, Dobbs et Perger

Scotland Yard

Scotland Yard est une série prévue en deux tomes éditée chez Soleil. Dobbs en signe le scénario et Stéphane Perger les dessins. Ce premier tome, Au coeur des ténèbres, est paru en juillet 2012 dans la collection 1800.

Londres, 1889. A Scotland Yard, le talentueux inspecteur Gregson voit sa carrière entravée par son supérieur, Lestrade, qui a fait de lui son souffre-douleur.
Et lorsqu'un transfert de prisonniers débouche sur une tuerie et une évasion, Gregson est sanctionné et obligé de travailler dans les sous-sols de Scotland Yard. Bien décidé à lever le voile qui opacifie cette histoire et retrouver les criminels évadés qui terrorisent Londres par leurs meurtres, l'inspecteur va chercher dans la ville des alliés peu communs et s'associer avec la pègre.

Cet album avait tout pour me plaire. Un scénario sombre, qui évoque à la fois le Londres victorien, une enquête criminelle gérée par Scotland Yard, des références à Sherlock Holmes (avec les personnages de Lestrade, Moriarty, Wiggins), à Jack l'Eventreur, à Dracula, etc. Mais aussi des dessins soignés : de superbes aquarelles qui dépeignent à merveille la noirceur londonienne et ces meurtres sordides. Chaque double page jouit d'une organisation qui lui est propre et offre à la lecture un dynamisme inquiétant et réjouissant à la fois.
Et pourtant, la magie n'a pas opéré. J'ai lu cet album sans lui trouver de réel intérêt. L'intrigue est certes soignée mais ne m'a pas captivée. J'ai apprécié l'esthétisme et le travail de Stéphane Perger mais cela n'a pas suffi. Un rendez-vous raté avec une BD qui avait pourtant tout pour me plaire. Je l'ai lue pendant le RAT de dimanche. Peut-être n'était-ce pas le bon moment ?  Planche 1 

Je remercie néanmoins Claire Ughes et les éditions Soleil pour cette découverte.

 Voici ma 47e participation
à la BD du mercredi de Mango
  

  Et ma 38e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 13/20)

 Top BD

9 octobre 2012

Mystère rue des Saints-Pères, Claude Izner

Mystère rue des Saints-PèreMystère rue des Saints-Pères est le premier tome d'une série ayant pour hérosbiographie  un libraire parisien à la fin du XIXe siècle, écrit à quatre main par deux soeurs, Laurence Lefèvre et Liliane Korb, sous le pseudonyme de Claude Izner.

Paris, 1889. L'Exposition Universelle bat son plein et la Tour Eiffel en est la vedette. Les spectateurs se bousculent pour la voir et Victor Legris est du nombre. Mais sa découverte de la Dame de fer est écourtée : une femme s'écroule à côté de lui. A son cou, une étrange piqûre. Le jeune libraire son plonge alors dans l'enquête.

Que voilà un titre sympathique ! Les deux romancières nous offrent une intéressante plongée dans le Paris de la fin du XIXe siècle, le tout porté par une intrigue riche en rebondissements. Paris est un personnage à part entière que les deux soeurs prennent à coeur de décrire historiquement de façon précise. C'est bien simple : au fil des pages, j'avais l'impression d'assister à cette célèbre Exposition Universelle. Les bruits, les odeurs, la foule, l'excitation qu'elle produit, tous ces éléments sont relatés avec précision et participent d'une ambiance très réaliste. Les évolutions techniques, industrielles, culturelles et sociales sont également mises en avant et offrent une coloration singulière à cette enquête parisienne.
Le personnage de Victor Legris, libraire-enquêteur, porte en lui l'héritage des grands détectives qui l'ont précédé. Le duo Sherlock Holmes-Watson n'est pas loin du duo qu'il forme avec Kenji Mori, son accolyte empruntant à Holmes sa part mystérieuse et son passé de voyageur. Le suspense grandit au fil des pages, tandis que l'étau se resserre progressivement autour des suspects. Une agréable lecture qui me donne envie de découvrir la suite des aventures de Victor !

Elles l'ont lu aussi : Estellecalim, Mélusine, Argali, Mrs Pepys, Samlor... 

   Et voici ma lettre i pour le Challenge ABC de Babelio et une 2e participation au Challenge Polar historique de Samlor

                                              Challenge ABC Babelio  Challenge Polar Historique


6 septembre 2012

Le Silence des Cris, Stéphanie de Mecquenem

Le silence des crisLe Silence des Cris est le second roman de Stéphanie de Mecquenem, publié chez Edilivre en mars 2012.

Les corps mutilés de jeunes Amérindiennes sont retrouvés sans vie le long d'une nationale isolée du Grand Nord Canadien. La peur ronge les populations et l'enquête piétine jusqu'à ce que Tiphaine Dumont, jeune coroner, soit chargée de cette enquête. Accompagnée de Sir James Jeffrey, épigraphiste britannique retraité, la jeune femme part affronter courageusement la rigueur du climat et tenter de résoudre ce mystère.

En s'inspirant d'un fait réel, Stéphanie de Mecquenem nous plonge dès les premières lignes dans une intrigue bien ficelée d'autant plus poignante. Portée par un duo de détectives attachant, sorte de couple Sherlock Holmes/Watson revisité, l'histoire se déroule à bon rythme. Pour autant, pas de cadence effrénée dans ces lignes, mais plutôt le déroulement progressif d'une intrigue riche qui semble aligner son pas à celui de l'hiver endormi.
Stéphanie de Mecquenem a vécu au Québec et nous livre, tout au long de son roman, ses précieuses connaissances sur cette région et sur ses coutumes. Les indiens Cris, et leurs traditions, mais aussi la gastronomie (la poutine !), l'histoire, etc. Et tout en évitant les lourdeurs, elle glisse dans ses dialogues des expressions et mots québécois, permettant à son lecteur de s'immerger davantage...
J'ai donc découvert avec plaisir ce roman policier et surtout son duo d'enquêteurs haut en couleurs. Déjà apparus dans le premier roman de Stéphanie de Mecquenem, Mauvais Sang, Tiphaine et Sir James Jeffrey sont des personnages attachants et singuliers. Un grand merci donc, Stéphanie de Mecquenem, de m'avoir permis de découvrir votre roman.
Il fait froid, il fait très froid à la lecture du Silence des Cris, et l'on entend presque crisser les pas dans la blanche neige canadienne.

Une lecture que j'inscris dans le cadre du Challenge Québec en septembre de Karine:)

Mon Québec en septembre

 

30 mai 2012

Jack L'Eventreur T.1 Les liens du sang, François Debois et Jean-Charles Poupart

Jack L'Eventreur TJack L'Éventreur n'en finit pas d'inspirer la littérature. Ce premier tome qui lui est consacré, intitulé Les liens du Sang, est paru le 16 mai 2012 chez Soleil.

Londres, 1888. Les prostituées du quartier de Whitechapel sont victimes d'un tueur sanguinaire qui les dépèce et les éviscère méthodiquement. Frederick Abberline, chargé de l'enquête, peine à la mener à bien. Son supérieur hiérarchique attend des résultats, tandis que son assistant est chargé de le tenir à l'oeil. Car le passé de Frederick le hante et l'oblige à garder pour lui certains éléments de l'enquête.

S'attaquer à l'histoire de Jack L'Éventreur est à double tranchant. Sa simplicité apparente due à sa notoriété  se mue en effet rapidement en contrainte et cède la place à la difficulté. Comment être original, quand on décide de se pencher sur ce triste fait divers londonien ? Comment se départir de ce qui a déjà été écrit/filmé/dessiné ?
François Debois réussit ce pari en offrant à ce premier tome un scénario non seulement bien construit mais aussi original, qui demeure fidèle aux hypothèses de l'époque. Si la piste du médecin de la Reine est évoquée, évidemment, une autre se dessine au fur et à mesure des pages sans laisser au lecteur le temps de la comprendre. En effet, l'album s'ouvre sur un randonneur solitaire qui trouve refuge dans une cabane abandonnée et tombe sur le squelette de Frederick Abberline, tenant son journal intime. En guise de confession, ce dernier s'ouvre sur ces termes : "Moi, Frederick Abberline... Je suis Jack L'Éventreur." De ce postulat de départ, le lecteur ne sait quoi faire au fil de sa lecture. Le doute est semé, mais les preuves sont absentes. Hormis l'assistant de Frederick qui le soupçonne un temps, la place n'est pas laissée à cette possibilité... pour le moment ! Et le mystère s'épaissit avec les silences du personnage.
Jean-Charles Poupart signe dans ce premier tome des dessins soignés, qui, s'ils ne révolutionnent pas la BD du genre, lui offrent une ambiance singulière au service d'une mise en page saisissante. Le Londres de cette fin du 19e est réaliste et les couleurs sombres utilisées mettent en valeur la saleté et la misère de la ville. Les cadrages, toujours pertinents, offrent à l'intrigue une dimension cinématographique indéniable et un rythme percutant.
Un album alléchant, donc, dont il me tarde de découvrir la suite qui sort en juin. Je tiens à remercier les Éditions  de m'avoir envoyé cet album et permis de le découvrir dès sa sortie.

  Et voici ma 41e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 32e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 16/20)

 Top BD

 

Planche 1 Jack L'EventreurPlanche 2 Jack L'Eventreur

28 avril 2012

Le sang de l'hermine, Michèle Barrière

Le sang de l'hermineLe sang de l'hermine est le septième et dernier roman de Michèle Barrière paru en novembre 2011 aux Éditions JC Lattès. Pour ceux qui me connaissent, vous savez à quel point j'apprécie les romans noirs gastronomiques de cette auteure. Et une fois n'est pas coutume, j'ai succombé à l'appel de cette parution et j'ai acheté ce roman en grand format...

1516. François 1er règne sur la France. Quentin du Mesnil, son maître d'hôtel et ami d'enfance, est chargé du projet Chambord : construire un château pouvant accueillir le roi et sa cour lors des chasses qu'il affectionne. Mais pour cela, le souverain désire un seul architecte : Léonard de Vinci. Le vieil homme, entouré d'ennemis et de jaloux, se terre en Italie. A Quentin d'aller à sa rencontre à ses risques et périls. Certains veulent la perte du célèbre Léonard...

Quel bonheur de me plonger à nouveau dans un roman noir gastronomique de Michèle Barrière ! Premier opus d'une nouvelle série qui se déroulera au 16e siècle, sous le règne de François 1er, Le sang de l'hermine s'inscrit dans la droite lignée de ses prédecesseurs et allie avec brio une intrigue très bien ficelée et une histoire de l'alimentation toujours très pointue.
Au 16e siècle, les couverts font leur apparition en Italie et l'assiette remplace la tranche de pain, ce qui fait grandement réfléchir le héros du roman, prêt à introduire ces nouveautés à la cour du Roi de France. Mais cette dernière sera-t-elle prête à renoncer à ses traditions et à adopter ces nouveaux ustensiles ?
Sanglier, lièvre, cygne, poulet au verjus, hypocras etc. font des banquets royaux de véritables mises en scènes que Quentin, en bon maître d'hôtel, organise. Les arts de la table et l'organisation de banquets sont de son ressort et il importe grandement à Quentin de mériter son amitié avec le Roi et d'impressionner les convives de ce dernier.
A ma grande surprise, le végétarisme est évoqué, avec Léonard de Vinci :
"Je ne supporte pas que mon corps soit une sépulture pour d'autres animaux, une auberge de morts." (p.115)  L'artiste italien est, en outre, l'objet de nombreuses descriptions sur ses inventions, certes, mais aussi sur ses analyses du monde qui l'entoure, ses réflexions et ses convictions. Passionnant !

J'ai à nouveau passé un excellent moment avec ce nouveau roman. Michèle Barrière surprend son lecteur en mêlant habilement Histoire et fiction, en l'abreuvant de détails singuliers sur l'époque, et le laisse sur sa faim avec la question de Chambord... Aucun suspense de mon côté : je serais au rendez-vous des prochaines aventures de Quentin du Mesnil !

Pour ceux qui ne connaissent pas Michèle Barrière, ou que de nom, plongez-vous dans un de ses romans : vous serez séduit sans aucun doute ! Et ce n'est pas le carnet de recettes d'époques, disponible à la fin de chaque livre et permettant de prolonger sa lecture par des recettes de cuisine évoquées dans le roman, qui vous dissuadera de cette plongée dans l'Histoire...

Si vous souhaitez en savoir plus sur Michèle Barrière, vous pouvez retrouver
l'interview que j'avais faite il y a deux ans, dans ce billet.

Ou tout simplement l'écouter parler son dernier roman ci-dessous.

(Source : La Griffe Noire)

 

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