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Bienvenue à Bouquinbourg
amour
3 février 2011

La mécanique du coeur, Mathias Malzieu

9782081208162FSLa mécanique du coeur est le second roman de l'écrivain et musicien Mathias Malzieu, chanteur du groupe de rock Dionysos, et a été à l'origine d'un projet plus vaste regroupant un CD et des films d'animation en guise de clips.
J'en avais beaucoup entendu parler à sa sortie en 2007, mais il a fallu attendre qu'une lycéenne se plante devant moi en me demandant de le lire pour que je le fasse passer en priorité dans mes lectures...

Édimbourg, 1874. Par la nuit la plus froide de l'hiver, naquit le petit Jack. Sa jeune mère disparaît dans le froid tandis que Madeleine, la sage-femme qui l'a mis au monde, répare son cœur gelé. Pour permettre au petit Jack de vivre, elle lui greffe une horloge à la place du cœur.
Le petit Jack grandit, et cette bizarrerie anatomique l'empêche de se faire adopter par des parents aimants. Le jeune garçon reste avec Madeleine. Jusqu'au jour où il rencontre une petite chanteuse qui chamboule son fragile équilibre et met en péril sa santé : la mécanique de son cœur ne lui permet aucune émotion forte. L'amour lui est interdit !
Mais le jour où la petite chanteuse disparaît sur les routes pour rejoindre son Espagne natale, Jack n'écoute plus son cœur et se lance seul dans un périple amoureux...

Quel joli conte ! J'ai lu d'une traite ce court roman, me laissant entraîner dans cette histoire merveilleuse aux allures de Tim Burton.
Mathias Malzieu écrit très bien (ça, je m'en doutais vus les textes de Dionysos...) et fait preuve d'une étonnante imagination avec ce roman.
Le récit alterne entre fiction et réalité (le petit Jack croise sur son chemin le terrifiant Jack l'Éventreur et Méliès), porté par une ambiance au charme suranné.
L'histoire d'amour entre les deux personnages, Jack et la petite chanteuse, semble être frappée par le sceau de la fatalité... Je n'en dirai pas plus, promis ! Si ce n'est que je vous encourage vivement à le lire...

Edit du 10 février 2014 : en bonus, la bande-annonce 

de Jack et la mécanique du coeur, réalisé par Stéphane Berla et Mathias Malzieu,

sorti le 5 février.

 

 

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29 novembre 2010

Clara Militch, Ivan Tourguéniev

claraVoici une nouvelle qui m'a attiré l'œil par sa couverture très accrocheuse (c'est  pourtant rare que je succombe à cet argument !) et qui m'a permis de découvrir Tourguéniev. Parfait !

Jacques Atarov, un jeune homme de vingt-cinq ans timide et peu sociable, rencontre un soir dans une soirée mondaine une jeune actrice du nom de Clara Militch. Lorsque celle-ci tente de lui parler en tête-à-tête, le jeune homme maladroit la repousse.
Malgré sa culpabilité, il oublie peu à peu la jeune femme, jusqu'au jour où il apprend le suicide de Clara, que certains mettent sur le compte d'un chagrin amoureux. Le jeune
homme, fou de douleur,  va alors tenter de comprendre cette femme et les raisons qui l'ont poussée à se donner la mort.

Courte nouvelle très agréable à lire, Clara Militch est l'histoire d'un amour impossible par-delà la mort. Tourguéniev entraîne son lecteur dans cette intrigue à la fois simple et bien menée. Les personnages ont la naïveté et la fraîcheur de la jeunesse qui rend leur histoire à la fois tragique et empathique.
Une très bonne lecture, encore une fois avec cette collection, qui me permet de découvrir un auteur que je n'avais jamais lu et ajouter certains de ces livres à mes lectures futures !

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Une lecture de plus pour le Challenge 2 euros de Cynthia et pour le Défi "Une année en Russie" de Pimpi.

16 octobre 2010

Le plus bel âge, Joanna Smith Rakoff

9782258081345FSLe plus bel âge est le premier roman de l'américaine Joanna Smith Rakoff, publié en France en 2010 aux Presses de la cité.

Une bande d'amis depuis l'université évolue  à New York. Entre ces quatre filles et ces deux garçons - Lil, Sadie, Beth, Emily, Tal et Dave - les amitiés se nouent et se dénouent au fil du temps, au même rythme que leurs amours. Entre mariages et licenciements, amours non partagées et déceptions, ces six jeunes adultes grandissent ensemble...

Annoncé comme un roman d'apprentissage, Le plus bel âge se présente comme une peinture sociale d'une génération, entre promesses et désillusions.
Non sans rappeler Bret Easton Ellis et Jay Mcinerney, Joanna Smith Rakoff nous livre ici un roman dense à multiples facettes.
Porté par un rythme parfois très lent, il amorce des problématiques assez ethnocentrées qui ne tendent pas à une forme d'universalité, comme le laisse entendre la quatrième. Des tragédies personnelles aux doutes existentiels en passant par les amours compliquées de cette bande de jeunes adultes, ce roman oscille entre littérature sentimentale et réflexion plus profonde sur le monde d'aujourd'hui.
Si j'ai été portée par la première partie de ce récit, je dois avouer que je me suis ennuyée à la longue, ne parvenant ni à m'identifier aux personnages principaux ni à m'intéresser à leurs petits états d'âme.
Une lecture que je ne regrette absolument pas car elle m'intéressait de prime abord, mais qui ne me laisse pas un grand souvenir une fois la dernière page tournée...

Je tiens à remercier  logo2et les éditions presses_de_la_cit_ pour ce roman reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.


Le plus bel âge par Joanna Smith Rakoff

Le plus bel âge
Joanna Smith Rakoff

Critiques et infos sur Babelio.com

21 septembre 2010

Soie, Alessandro Baricco

9782226088819FSCela faisait longtemps que je voulais lire ce court roman d'Alessandro Baricco, publié pour la première fois en France en 1997. Après avoir longuement réfléchi, j'ai décidé de le classer non pas en littérature italienne (où il aurait tout à fait sa place) mais en littérature japonaise, même si l'appellation"littérature sur le Japon" serait plus appropriée (mais dans ce cas là, je ne m'en sortirai pas des catégories !)

1861. Hervé Joncour s'occupe d'acheter et de vendre des vers à soie pour les filatures du petit village de Sud de la France où il vit, paisiblement, avec son épouse.
Alors qu'il commerce d'ordinaire avec des pays méditerranéens, cette année, une dramatique épidémie s'abat sur les vers à soie et leurs précieux œufs.
Pour sauver son village de la ruine, Hervé s'embarque pour le Japon, où, dit-on, les vers à soie sont saufs.
Une fois là-bas, il fait la rencontre d'une jeune occidentale envoûtante...

Qu'il est difficile de ne pas en dire trop ! La longueur de ce roman ne me permet pas de développer outre mesure son intrigue, sous peine d'en dévoiler ce qui fait son essence.
Je vais donc rester évasive, et vous parler plutôt des sensations que j'ai éprouvées durant cette lecture. Beaucoup de plaisir, déjà, à la découverte de la plume de Barrico, imagée et poétique à souhait. Un sentiment bizarre d'immersion totale dans cette intrigue dramatique empreinte de poésie.
Malgré les 120 pages de son roman, Alessandro Baricco nous entraîne dans un univers de lenteur où certains gestes sont décortiqués à l'extrême. Paradoxalement, les années passent rapidement, rythmées par certaines répétitions, tant dans l'intrigue que dans la narration... Je n'en dirai pas plus !
Se plonger dans ce roman c'est comme embarquer avec Hervé Joncour pour le Japon, contrée inconnue et ô combien source de fantasmes au XIXe.
Petit florilège des citations qui m'ont marquée :

"On était en 1861. Flaubert écrivait Salammbô, l'éclairage électrique n'était encore qu'une hypothèse et Abraham Lincoln, de l'autre côté de l'Océan, livrait une guerre dont il ne verrait pas la fin." (p.7)

"Elle pleuvait, sa vie, devant ses yeux, spectacle tranquille." (p.36)

"Elle gardait les lèvres entrouvertes, on aurait dit la préhistoire d'un sourire." (p.53)

15 septembre 2010

Mariage à l'indienne, Kavita Daswani

mariage Une nouvelle lecture sur l'Inde... Cela faisait quelques temps que je n'avais pas succombé...

Anju est une jeune indienne trentenaire et célibataire. Partie faire ses études à New York, elle a décidé de rester dans cette ville pour se lancer dans le monde de la mode. Mais entre ce modèle occidental et les traditions de son enfance, la jeune femme est tiraillée... Surtout quand sa famille se morfond de la voir toujours célibataire.

La couverture de ce livre semblait me prévenir : attention, roman à l'eau de rose... Pourtant, j'ai décidé de me lancer, intriguée par le résumé de l'éditeur et pensant (à tord) que l'intrigue allait détromper cette couverture guimauve.

En réalité, il s'agit bien d'un roman sentimental comme je déteste, où la mièvrerie et les considérations égocentriques et ô combien inutiles suintent à chaque page. L'héroïne, Anju, est l'archétype de la trentenaire célibataire qui subit la pression de son entourage pour rentrer dans la norme en se mariant.

Malheureusement, cette version indienne de Bridget Jones n'a su en rien me séduire. Le récit est centré sur ce personnage qui n'est en rien attachant et l'intrigue suit un schéma trop prévisible.

La recherche de l'homme parfait qui saura aimer cette jeune femme Logoindépendante et moderne n'a rien d'original, et les  soupçons de détails sur l'Inde et ses traditions sont si maigres qu'il n'ont pas réussi à retenir mon attention. J'ai bien failli arrêter ma lecture en cours, me disant au fur et à mesure que je tournais les pages: "Mais, c'est de la chick-lit en fait..." Mais vu qu'il s'agissait d'une lecture commune, je suis allée au bout, sans surprise ni intérêt... Dommage.

A l'occasion de notre Challenge Bienvenue en Inde, j'avais lancé l'idée de cette lecture commune avec paikanne, mamzellebulle,Elea23, Stellade. Allez donc voir ce qu'elles en ont pensé ! 


Vignette_LC

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7 août 2010

Tamara Drewe, Posy Simmonds

L'heure est venue pour moi de sortir mon blog de sa torpeur estivale et de vous faire part
de mes récentes découvertes livresques !
J'espère que votre mois de juillet a été plus réussi que le mien
(voiture de location tombée en panne en Suède... 10° en camping et pluie battante... mouais... on a fait mieux comme détente !)

Bref,  avant que mon déménagement en région parisienne ne perturbe ma connexion internet le 15 août,
je me devais de partager avec vous mon coup de cœur de l'été...
S'il ne doit y en avoir qu'un, ce sera définitivement ce titre là (et je crois même
qu'il sera en tête de mes coups de cœur annuels !)

Souvenez-vous, il y a quelques mois de cela, je vous avais présenté un roman graphique
qui m'avait subjuguée
, Gemma Bovery de Posy Simmonds.

J'ai poursuivis ma découverte de cette auteure avec un autre de ses romans graphiques, Tamara Drewe.

Tamara_Drewe_couv      tamara42

Tamara Drewe est une jeune anglaise sophistiquée : nez refait, plastique parfaite, boulot d'enfer (chroniqueuse dans un célèbre journal) et vie trépidante, rien ne lui résiste.
Le jour où, au décès de sa mère, elle retourne dans le petit village où elle a grandi afin de remettre à neuf la demeure de son enfance, elle va bouleverser la vie paisible de ses habitants.
Dans la bucolique retraite d'écrivains tenue par la dévouée Beth Hardiman, les esprits s'échauffent à la vue de la belle Tamara. Qu'il s'agisse du jardinier Andy, son ami d'enfance, de 
Glen, l'universitaire en mal d'inspiration, ou encore de Nick Hardiman, auteur de best-sellers, personne ne sortira indemne du retour de Tamara Drewe dans les parages...    

Avis aux amateurs de campagnes anglaises en tous genres : fantastique étude sociologique par le prisme de la société anglaise, Tamara Drewe est un roman graphique rare. Chaque double page est un plaisir pour l'œil, alternant textes à l'humour féroce et illustrations soignées et poétiques.
Les personnages sont croqués à merveille : de la belle citadine qui réapprend les joies de la vie rurale au rocker égocentrique insupportable en passant par la femme au foyer dévouée et aimante, chacun se reconnait dans un des traits de caractère que Posy Simmonds décrit avec férocité. Rien n'est épargné dans notre petite société... Et c'est ce qui est bon ! Tant à dire sur cette lecture... Je vous laisse maître de vous laisser convaincre par mon enthousiasme hors norme... ou pas !

coeurCe titre fait partie du cercle étroit de livres que je ne voulais pas voir finir, et qui accompagne ma vie de tous les jours une fois la dernière page tournée.
 Bien évidemment, et avec un énorme logo, onzième coup de cœur de l'année, amplement mérité.
Attention, je vous aurais prévenus : ouvrir Tamara Drewe, c'est s'abandonner à la dépendance que ce roman graphique procure. Il y a un avant et il y a un après... Tout du moins pour moi !

Et pour ceux qui, comme moi, veulent faire perdurer leur dépendance à ce titre, ruez-vous sans hésiter sur l'adaptation ciné de Stephen Frears sortie le 14 juillet sur nos écrans, admirablement fidèle à l'œuvre de Posy Simmonds et prolongement délectable pour les afficionados...

 

 


 

15 juin 2010

Ma soeur, mon amour, Chitra Banerjee Divakaruni

masoeurDepuis que j'ai découvert Chitra Banerjee Divakaruni avec La maîtresse des épices et La reine des rêves, j'apprécie vraiment beaucoup cette auteure. C'est donc tout naturellement que je me suis inscrite à une lecture commune dans le cadre de notre Challenge Bienvenue en Inde pour découvrir ce titre.

Sudha et Anju sont cousines. Orphelines de pères, elles ont été élevées à Calcutta par trois femmes : leurs mères rerspectives et une de leurs tantes. Inséparables et complices, les deux jeunes filles se rêvent un avenir professionnel et sentimental moderne. Mais dans l'Inde traditionnaliste, tout n'est pas si simple... Et quand il est temps pour elles de se marier, leurs voix auront peu de poids dans la balance des castes et des mœurs indiennes.

Encore un roman de
Chitra Banerjee Divakaruni que j'ai lu d'une traite et adoré. Contrairement aux deux précédents romans que j'avais lus de cette auteure, l'Inde ne joue pas un rôle primordial dans cette fiction. C'est une toile de fond peu étayée qui sert à contextualiser l'intrigue sans pour autant permettre au lecteur novice d'en savoir plus sur les codes de ce pays ou encore ses traditions. C'est peut-être mon unique déception avec ce roman.
J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre le parcours de ces deux jeunes filles - puis jeunes femmes - même si celui-ci est malheureusement semé d'embûches et empesé par le poids des traditions. L'alternance de points de vue à chaque chapitre entre les personnages de Sudha et Anju permet de suivre chacune des héroïnes dans son destin singulier sans perdre de vue ce qui se trame pour l'autre.
Vignette_LCBref, une excellente lecture, encore une fois, qui a fait l'objet d'une lecture commune pour notre Challenge Bienvenue en Inde. Allez donc voir les avis d'Hilde (qui a coorganisé ce challenge avec moi !), de Séverine et de L'Or des chambres sur ce roman.

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22 mai 2010

Requiem pour une étoile, Jennifer D. Richard

9782221111482FSA l'occasion de ma seconde participation à l'Opération Masse Critique de Babelio, j'ai eu le plaisir de recevoir Requiem pour une étoile, le second roman de Jennifer D. Richard.

Le monde est au bord du chaos. Partout la violence et la pauvreté règnent. Pour permettre à sa famille d'échapper à une destinée funeste, Illidan part travailler pendant un an à la Fournaise. Lieu de toutes les violences et de toutes les atrocités, la Fournaise se présente comme un des derniers endroits où l'on peut encore gagner de l'argent dans ce monde. Mais à quel prix ?
De retour de cet enfer, Illidan se rend compte qu'il a tout oublié de son passé. De sa vie de famille à son année à la Fournaise, rares sont les bribes de souvenirs qui lui reviennent. Et si finalement son amnésie était salvatrice pour sa santé mentale, effaçant dans les méandres de sa mémoire ce qu'il a vu à la Fournaise, ou ce qu'il a fait ?

Difficile de ne pas en dire trop...  D'une lecture très rapide, ce roman est absolument incroyable ! Jennifer D. Richard manie d'une main de maître son intrigue, dévoilant juste ce qu'il faut au lecteur pour permettre à celui-ci de s'imaginer son univers apocalyptique sans en comprendre les codes. C'est une sorte de contrat de lecture implicite passé entre l'auteure et celui qui la lit dès les premières pages.
Le flou qui règne autour de ce monde en plein chaos participe de l'ambiance et de l'ambiguïté de cette intrigue. On ne sait rien de ce qui précède le début du roman, si ce n'est que la terreur et la violence règnent sur ce monde.
Les personnages sont énigmatiques, eux aussi, et leur part de mystère est aussi au service de l'intrigue. Pourquoi Illidan a-t-il tout oublié ? Pourquoi ses fils craignent-ils tant leur mère, une femme pourtant parfaite en apparence ? Et quel est ce mystérieux contrat que Sigrid, la femme d'Illidan, a passé avec un homme à la mine patibulaire ? Que de questions se chevauchent tout au long de cette lecture. Et c'est en cela que réside le talent de Jennifer D. Richard :  faire s'interroger son lecteur sur une intrigue floue contextualisée dans un univers dont elle ne nous donne pas les codes... Brillant !
Le roman est divisé en trois parties, chacune prise en charge par un personnage et narrée d'après son point de vue. Au fil des pages, le mystère se dissipe peu à peu... jusqu'à la révélation finale, qui intervient dans les dernières pages.
Formidable histoire d'amour impossible, Requiem pour une étoile ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant. En 225 pages, Jennifer D. Richard entraîne avec brio son lecteur dans une intrigue dense au rythme rapide.
Une excellente découverte pour moi, un roman lu en une après-midi, une expérience de lecture étrange. Merci Jennifer D. Richard pour ce voyage ! Je m'en vais de ce pas découvrir Bleu poussière, le premier roman de cette auteure paru en 2007.
Merci encore à logo2et aux éditions logo pour ce roman fabuleux !

Requiem pour une étoile par
Jennifer Richard

Requiem pour une étoile

Requiem pour une étoile

Jennifer Richard

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15 avril 2010

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

le_cercle_litteraire_des_amateurs_depluchures_de_patates1Je viens de terminer Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, roman largement plébiscité par les lecteurs ces derniers temps. Malheureusement, son auteure, Mary Ann Shaffer, n'aura  pas eu le temps de voir son livre publié, décédant en 2008 à l'âge de 74 ans.

Janvier 1946. Juliet, jeune auteure en mal d'inspiration, reçoit un matin une lettre d'un inconnu de l'Île de Guernesey, ayant en sa possession un recueil de textes qui lui a appartenu.
Désireux d'en savoir plus sur Charles Lamb, l'auteur du recueil, Dawsey Adams demande à Juliet de le mettre en contact avec une librairie londonienne, ce que la jeune femme fait avec joie. Les échanges cordiaux entre les deux personnages se poursuivent au fil des semaines, allant jusqu'à s'élargir aux autres habitants de Guernesey...
Au fil de sa correspondance, Juliet va pénétrer dans l'intimité des habitants de cette petite île, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et découvrir leur fameux cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates... Au point de vouloir quitter Londres pour découvrir Guernesey et ses habitants...

Quelle plume agréable ! D'une lecture fluide, ce roman me laisse une très bonne impression, une fois la dernière page tournée.
La forme épistolaire, si elle ralentit l'action en différant les événements, permet d'apporter un rythme particulier à l'intrigue, lent sans être ennuyeux.  Pourtant pas adepte de cette forme littéraire, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture !
Les différents personnages dépeints par les auteures ont une psychologie relativement développée, avec la particularité d'être esquissées par les autres personnages au fil des lettres. L'idée de faire débuter la correspondance de Juliet avec un seul habitant de Guernesey puis d'étendre celle-ci à quasiment tous les habitants de l'île, permet d'avoir un panel de personnages très intéressant. Chacun raconte ses souvenirs de guerre, sans jamais tomber dans un pathos larmoyant, malgré quelques anecdotes dures. Le ton est délibérément joyeux, malgré le sujet.
En parallèle de cette correspondance qui va nourrir son sujet d'écriture, Juliet relate ces événements à Sidney, son éditeur, et Sophie, la sœur de celui-ci, permettant au lecteur de combler les ellipses de la narration.
Il fait bon vivre à Guernesey, et ce roman, à la fois léger et drôle, permet de passer un très bon moment de lecture, à mi -chemin entre l'évasion sur cette île et les témoignages de guerre.
Je remercie 51373085 de m'avoir envoyé ce roman.47287542

Et hop ! Une lecture de plus pour Mon challenge Livraddict ! 4/10

29 mars 2010

Gemma Bovery, Posy Simmonds

gemma_boveryUne collègue m'a prêté ce roman graphique et j'en ai été curieuse car j'adore les réécritures et autres récits apocryphes sur le roman de Flaubert (rappelez-vous Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary, que j'avais adoré)
Gemma Bovery s'inscrit bien dans la ligné du roman de Flaubert, tout en le modernisant...

Gemma est anglaise et sa vie ressemble en bien des points à celle d'Emma Bovary. Mariée à Charlie, elle décide de traverser la Manche avec son van pour s'installer dans une ferme en Normandie. Mais l'ennui guette la jeune femme. Charlie, divorcé, se rend souvent en Angleterre voir ses enfants, tandis que sa jeune femme se morfond dans la campagne normande. Jusqu'au jour où elle rencontre un jeune étudiant célibataire... Pendant ce temps, son voisin, le boulanger du village, secrètement amoureux d'elle, épie ses moindres faits et gestes...

Ce roman graphique est une pure merveille ! Drôle, assez déroutant et esthétiquement incongru, sa lecture est un réel plaisir.
Gemma, double moderne de la célèbre Emma, est une jeune femme préoccupée par son quotidien, et que ni son passe-temps - la décoration de maisons - ni la vie dans son petit village ne satisfait.
Le personnage de Charlie, doux rêveur solitaire, est parfait en mari trompé.
2_PosyGemmaBoveryPage
Les dialogues sont savoureux, tout autant que les textes plus romancés. La lecture se fait lente, à décortiquer chaque page, telle la vie de Gemma.
Un réel plaisir de lecture, déroutant pour qui n'a pas l'habitude des romans graphiques. Une esthétique innovante donnant réellement l'impression de lire un journal intime où chaque illustration a été collée.

Avis aux amateurs de Madame Bovary, voici Gemma Bovery, son double en roman graphique truculent !

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