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Bienvenue à Bouquinbourg
18 avril 2018

Vies volées : Buenos Aires, Place de mai, Matz et Mayalen Goust

Vies volées Buenos Aires Place de mai, Matz et Mayalen GoustVies volées : Buenos Aires, Place de mai est un album écrit par Matz et mis en dessins par Mayalen Goust paru en janvier aux éditions Rue de Sèvres.

Buenos Aires, 1998. Santiago et Mario sont meilleurs amis mais dans la tête de ce dernier se bousculent de nombreuses questions quant à son identité. Aussi brun que ses parents sont blonds, Mario est en effet persuadé d'avoir été adopté, lorsque la dictature militaire a fait disparaître des opposants politiques et fait adopter les nouveaux-nés par des militaires ou des policiers proches du régime. Santiago à ses côtés, il décide de rejoindre les Grands-Mères de la place de Mai qui défilent chaque semaine en plein coeur de la ville pour réclamer le retour de leurs petit-enfants, et faire un test ADN pour savoir s'il fait partie de ces enfants volés.

J'avais adoré Le Travailleur de la nuit, biographie du fougueux Alxandre Jacob signée Matz, l'an dernier. J'étais très curieuse de découvrir à nouveau son travail.   
Prenant appui sur les événements qui ont défrayé l'histoire argentine, Matz raconte la vie de ces héros fictifs meurtris par ces disparitions. Personne ne semble épargné et chaque famille porte en son sein une histoire tragique. Tortures, enlèvements, meutres, les séquelles de ces 30 000  disparitions sont là, comme en témoignent les Abuelas de Plaza de Mayo, ces grands-mères qui défilent depuis 1977 en face de la demeure du chef du gouvernement pour demander justice.
Malgré un retournement de situation assez prévisible, l'intrigue possède une force et une émotion certaines. Le scénariste s'emploie à questionner la question de la filiation, du pardon et de l'acceptation au travers de personnages complexes et travaillés.    
Les dessins résolument modernes aux tons très doux de Mayalen Goust s'accordent au texte de Matz et le complètent, les visages laissant parfois place à du vide, lorsque la question de la quête identitaire submerge l'intrigue.     
Un album dur autant que poétique, qui dénonce les horreurs de la dictature  de 1976 à 1983 en Argentine. A lire, sans hésiter. Il me rappelle Argentina Argentina de Christophe Léon, un roman jeunesse sur le même sujet que j'avais lu et beaucoup aimé il y a quelques années.
La critique de Mo', très enthousiaste elle aussi. Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour la découverte de cet album.

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Planche 3Planche 4

La BD de la semaine

Cette semaine chez Noukette !

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Commentaires
A
Très tentée par ce titre ! C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et j'aime ce que tu en montres.
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K
Il me la faut, cette BD. Depuis que j'ai lu Luz ou le temps sauvage d'Osorio, on dirait que cette histoire me touche particulièrement.
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C
Bien tentée, et je l'ai réservé en bibliothèque ! Hâte de l'avoir !
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B
Il me tarde de le découvrir pour en savoir davantage sur cette incroyable, et horrible, page de l'histoire argentine.
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F
Elle me tente beaucoup, j'aimerais en savoir davantage sur cette période que je connais peu.
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