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Bienvenue à Bouquinbourg
22 mai 2019

Aliénor Mandragore T.5 Le Val sans retour, Séverine Gauthier et Thomas Labourot

Aliénor Mandragore Le val sans retour

Le Val sans retour est le cinquième et dernier tome de la série Aliénor Mandragore imaginée par Séverine Gauthier et mise en dessins par Thomas Labourot. Il paraît aujourd'hui aux éditions Rue de Sèvres. 

Dans la forêt de Brocéliande, le coeur d'Aliénor oscille toujours : devenir druide, comme Merlin, son père, ou fée, comme ce que ses envies lui intiment ? Perdue, fâchée avec Lancelot à qui elle a fait pousser des cornes, la jeune fille rend visite à son ermite, censé l'aider et la guider. Mais ce dernier a perdu une partie de sa mémoire dans le Val sans retour et avec elle de précieuses informations concernant l'enfance de sa pupille. Malgré les nombreux dangers, Aliénor décide de s'y rendre sur le champ pour retrouver la mémoire perdue de son ermite, et ainsi, une partie de son passé.

Voilà une série que j'ai pris plaisir à découvrir de bout en bout ! Ouvrir un Aliénor Madragore, c'est être certain de passer un agréable moment dans une aventure loufoque, colorée et drôle. Le duo d'auteurs a revisité avec beaucoup de talent la légende arthurienne pour en livrer une version toute personnelle mais néanmoins bien documentée.
Ce dernier tome aborde la question laissée en filigrane tout au long de la série : Aliénor suivra-t-elle les traces de son père et deviendra-t-elle druide à son tour ou écoutera-t-elle son coeur qui penche vers le monde des fées ? Il faudra le lire pour le savoir ! 
La petite Aliénor a bien grandi et doit maintenant prendre ses responsabilités. Mais pour envisager son avenir, c'est son passé que la jeune fille doit découvrir. S'ensuit une quête identitaire à travers le Val qui va permettre à la jeune fille de découvrir qui est véritablement sa mère et comprendre enfin son présent.
Les dessins de Thomas Labourot ont gagné en intensité dans ce tome et offrent des paysages aussi fantasmagoriques que déjantés. Les couleurs douces, utilisées tout au long de la série, offrent ce qu'il faut de chaleur et de douceur à la quête d'Aliénor, et les planches se suivent et ne se ressemblent pas.
Une série que je referme avec regret mais avec la certitude aussi que je la relirai avec plaisir. Un seul conseil : si vous n'avez pas encore succombé à l'appel d'Aliénor et de cette réécriture du cycle arthurien, c'est le moment, la série est complète ! 

 Retrouvez toutes mes chroniques de la série :

    

Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres de m'avoir permis de découvrir cet album et suivre cette série ! 

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15 mai 2019

Le château des étoiles T.4 Un français sur Mars, Alex Alice

Le château des étoiles 4 Alex AliceUn français sur Mars est le quatrième tome de la série Le château des étoiles imaginée par Alex Alice. Il est paru en septembre 2018 aux éditions Rue de Sèvres. 

Arrivés sur Mars, Séraphin et ses amis se mettent en quête de l'expédition prussienne qui les a précédés et qui retient en otage le Professeur Dulac. Lorsqu'ils retrouvent les restes du vaisseau sans signe de vie, le petit groupe panique. Mais ils n'ont guère le temps de s'en préoccuper car Gudden, venu avec eux, dévoile son jeu : le père de Séraphin n'est pas sur Mars et Gudden n'est ici que pour permettre de rapporter de l'etherite sur Terre. Une rixe éclate alors entre Séraphin et Gudden et Séraphin est vite assommé et perd connaissance. Lorsqu'il réouvre les yeux, il est seul. Ses amis l'auraient-ils abandonné sur Mars ? Très vite, l'adolescent se rend compte qu'il n'est pas seul et que la planète est habitée par d'étranges créatures.

Deuxième tome du diptyque consacré à la planète rouge, Un français sur Mars entraîne une nouvelle fois son lecteur dans une aventure rocambolesque. Elle est bien loin, la Bretagne du précédent tome et les temps calmes de la vie de Séraphin et ses amis. Dans ce nouvel album qui se déroule exclusivement sur Mars, la petite troupe est confrontée à la trahison, l'isolement et la folie, parfois, le tout sur une planète inconnue où la vie n'a pas encore été étudiée.  
Alex Alice poursuit l'exploration de l'univers qu'il a construit, offrant à la fois de superbes planches dignes de planches de botanique, où minéral et végétal se mélangent pour mieux se confondre, et une intrigue riche et rythmée. La palette de couleurs utilisée est chaude, ressemblant parfois à un arc-en-ciel, et malgré la guerre qui sourd pour exploiter les ressources de Mars, cette dernière semble accueillante et pacifique.  
Les héros ont bien grandi depuis le premier tome, et ce sont maintenant des adolescents qui parcourent l'espace au volant de leurs engins bricolés. Le côté steampunk est toujours bien présent, avec ces machines volantes tout droit sorties de l'imagination d'inventeurs de génie.  
L'humour est toujours présent, mais c'est un tome plus sombre que signe ici Alex Alice, en proie aux affres d'un monde qui ressemble étonnamment au nôtre. La question du racisme est évoquée sous couvert de fantastique, tout comme celles de la tolérance et du vivre-ensemble. Un nouveau chapitre aussi soigné qu'intéressant, qui ouvre encore de nouvelles portes dans les aventures de Séraphin et ses amis. Une série qui gagne en densité au fil des tomes, gardant l'onirisme de Miyazaki et le côté scientifique bien marqué qui rappelle sans cesse Jules Verne. 

Mon avis sur les trois premiers tomes : 

Le château des étoiles T image 

Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres de m'avoir permis de découvrir cet album.

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24 avril 2019

Un putain de salopard T.1 Isabel, Loisel et Pont

Un putain de salopard TUn putain de salopard est la nouvelle série signée Régis Loisel pour le scénario et Olivier Pont pour le dessin. Le premier tome, Isabel, paraît aujourd'hui aux éditions Rue de Sèvres.

Brésil, 1972. Max atterrit à Kalimboantao avec l'envie de rencontrer son père. Sa mère, disparue il y a peu, y a vécu durant les jeunes années de son fils et ne lui a jamais parlé de son père. En triant ses affaires, il est tombé sur deux photos sur lesquelles elle pose avec Max et un homme. Mais lequel de ces deux hommes est son père ? Aidé de trois françaises, Christelle, Charlotte et Corinne, Max commence ses recherches, en plein milieu de l'Amazonie, tandis que la transamazonienne est en train d'être construite. Mais le milieu est rude, la prostitution et la violence omniprésentes, et la vie tient à peu. Max déchante vite de son rêve d'exotisme et se heurte à la réalité de la jungle des années 70.

Ouvrir cet album, c'est plonger instantanément dans la moiteur de la jungle brésilienne, au coeur d'une intrigue que l'on pressent riche et intense. Loisel réussit à transporter son lecteur dans une histoire qui allie sérieux et humour, le trio de françaises n'étant pas en reste pour les blagues vaseuses et la déconne. Le timide Max se déride rapidement en compagnie des trois amies et sa quête familiale prend une tournure plus légère. Mais ça serait sans compter le contexte dans lequel les jeunes gens ont débarqué. 
Christelle et Charlotte sont infirmières expatriées et rejoignent rapidement le camp forestier dans lequel elles font un remplacement. Là-bas, elles découvrent la précarité et la dangerosité du quotidien au milieu de la forêt. Les jeunes filles sont arrachées à leurs familles pour servir les appétits sexuels des hommes sur les chantiers tandis que ces derniers travaillent dans des conditions dangereuses et n'hésitent pas à utiliser la violence pour parvenir  à leurs fins. 
L'intrigue s'installe progressivement mais sans temps mort aucun. Le lecteur suit en parallèle la quête de Max, aidé de la jeune muette Baïa, et les aventures de Christelle et Charlotte. Le trait d'Olivier Pont offre à l'ensemble un dynamisme certain, porté par des couleurs chatoyantes qui rendent hommage au monde végétal. Les personnages possèdent des traits ronds qui leur confèrent une touche de légèreté bien appréciable dans ce contexte-là. 
Un premier tome hautement addictif qu'il est impossible de lâcher. Une trame de fond qui s'installe en profondeur et dont on perçoit à peine les contours, des personnages attachants et une intrigue à la fois familiale et politique. Bref, un coup de coeur !

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Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cet album.

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17 avril 2019

Prendre refuge, Zeina Abirached et Mathias Enard

Prendre refuge, Zeina Abirached et Mathias EnardPrendre refuge est un album coécrit par Zeina Abirached et Mathias Enard paru en septembre 2018 aux éditions Casterman. 

1939, Afghanistan. Autour d'un feu de camp, aux pieds des Bouddhas de Bâmiyân, une voyageuse européenne, Anne-Marie Schwarzenbach, tombe amoureuse de l'archéologue Ella Maillart. Cette nuit là, les deux femmes l'apprennent par la radio, la Seconde Guerre mondiale éclate. 2016, Berlin. Karsten, jeune allemand qui se passionne pour l'Orient rencontre Nayla, une réfugiée syrienne, dont il s'éprend, malgré leurs différences. 

Deux époques complexes, deux guerres, deux êtres que tout oppose, deux histoires d'amour en noir et blanc. Ouvrir Prendre refuge, c'est s'immerger dans une bichromie fine et graphiquement très aboutie qui bouleverse les codes du genre. Chaque planche est une déconstruction de la double page classique et emmène son lecteur au coeur de ces deux histoires d'amour compliquées.  
Réflexion sur les errances de l'amour hier et aujourd'hui, entre l'Afghanistan et l'Allemagne, entre Kaboul et Berlin, entre deux être que tout oppose, cet album est une magnifique plongée graphique et historique.   
Les auteurs ont pris comme point de départ La voie cruelle, écrit par Ella Maillart et ont tissé leur histoire autour de ce fait-là. Entre la passion entre deux femmes au milieu du désert à celle entre une réfugiée syrienne et un arhitecte berlinois, les ponts sont nombreux. Zeina Abirached et Mathias Enard interrogent la question des différences, notamment culturelles, et déroulent deux histoires d'amour singulières devant les yeux du lecteur.   
Le titre fait référence à la prise de refuge dans le bouddhisme et au lieu de rencontre d'AnneMarie et d'Ella, où des Bouddhas géants veillent sur la vallée mais peut aussi faire penser au refuge trouvé par Neyla en arrivant à Berlin, alors qu'elle fuit Alep et ses bombardements.   
Une claque visuelle autant qu'une magnifique réflexion sur l'amour et ses tourments, Prendre refuge est une pépite à découvrir d'urgence. 

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10 avril 2019

Le Japon vu par 17 auteurs, Collectif

Le Japon vu par 17 auteurs Le Japon vu par 17 auteurs est un album réalisé par un collectif d'auteurs francophones ou japonais. Il est paru 2005 chez Casterman, dans la collection Écritures. 

Dix-sept auteurs, seize nouvelles - l'une d'elle a été écrite à quatre mains -, pour raconter l'archipel nippon. Seize nouvelles tour à tour réalistes, dramatiques, fantasmagoriques ou encore oniriques pour un Japon éternel.

Ouvrir un recueil de nouvelles, surtout écrites par plusieurs mains, c'est s'exposer à l'inégalité. Et c'est exactement ce qui s'est produit ici, au fil des pages. Si j'ai plongé avec délice dans certaines histoires, certains traits, certaines sensibilité, je dois avouer que d'autres m'ont laissée de marbre, voire ennuyée. 
Davodeau, Taniguchi ou encore Shuiten m'ont conquise sans mesure - mais c'était prévisible - tandis que je suis passée à côté de Sfar - mais c'était prévisible aussi -, Little Fish ou Fabrice Neaud. L'album se lit néanmoins avec plaisir, chaque nouvelle histoire étant une promesse. 
Les dessins sont inégaux, aussi, chacun ayant son style, précis ou griffonné, chargé ou minimaliste, et racontent une histoire d'un Japon réaliste ou fantasmé. 
Malgré l'inégalité de l'ensemble, j'ai passé un agréable moment de lecture, chaque nouvelle étant remplie de détails culturels ou historiques. Amateurs du Japon, allez-y les yeux fermés : je suis certaine que vous refermerez l'album avec quelques pépites en tête.

 

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Un Mois au Japon organisé par Lou et Hilde

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3 avril 2019

Brigade Verhoeven T.2 Irène, Bertho et Corboz

Brigade Verhoeven 2Irène est le deuxième tome de la série Brigade Verhoeven. Cette adaptation en BD du roman de Pierre Lemaître signée Bertho et Corboz est parue le 13 mars dernier aux éditions Rue de Sèvres.

Camille Verhoeven, commandant de la police criminelle parisienne, est obligé d'écourter ses vacances pour enquêter sur un nouveau meurtre. Deux femmes atrocement mutilées sont retrouvées dans un loft à Courbevoie. Les enquêteurs découvrent rapidement que ce double meurtre est à mettre en relation avec un crime plus ancien, survenu à Tremblay. Le meurtrier semble s'inspirer de romans pour mettre en scène ses meurtres. L'enquête patine et Camille s'impatiente : Irène, sa femme, va bientôt accoucher et il aimerait être à ses côtés. 

J'avais découvert Camille Verhoeven avec l'excellent premier tome, Rosie, et j'avais passé un très bon moment dans les locaux de la police criminelle. Autant vous dire que j'étais impatiente de découvrir la suite !   
Ce deuxième volet est tout autant réussi et capte l'attention du lecteur en quelques planches. Celles-ci sont toujours aussi dynamiques et leur découpage - audacieux - participe de cette ambiance sombre et du suspense grandissantL'ensemble est toujours cinématographique et très vivant.
Si le dénouement est un tantinet prévisible, l'intrigue est néanmoins bien menée et respecte les codes du genre. Les personnages aux trognes bien soignées possèdent toujours ce petit quelque chose de suranné qui m'avait tant plu dans le premier tome.
Un deuxième titre sanglant et prenant à souhait. Amateurs de polars contemporains, laissez-vous tenter, l'ensemble vaut largement le détour. 

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Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cet album.

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27 mars 2019

Appelez-moi Nathan, Catherine Castro et Quentin Zuttion

Appelez-moi NathanAppelez-moi Nathan est une BD documentaire de Catherine Castro et Quentin Zuttion parue en septembre 2018 chez Payot Graphic.

Lila est une enfant heureuse. Mais le jour où l'adolescence opère des changements dans son corps, Lila s'insurge et comprend qu'elle est un garçon enfermé dans un corps de fille. Commence alors un combat pour devenir Nathan, se faire appeler "il" et construire son identité. 

J'avais vu passer cet album il y a quelques mois et je l'ai acheté pour mes lycéens, certaine que le sujet parlerait à certain.es. Et j'ai bien fait ! L'album est très souvent consulté et lu sur place et j'ai pu avoir une discussion sur le sujet avec un élève concerné.  
Je n'avais jamais lu sur la question de la transidentité et j'ai été très émue à la lecture de cet album. Nathan - le vrai prénom a été changé pour conserver l'anonymat - entreprend un véritable combat pour que son corps corresponde à ce qu'il est : rendez-vous avec des psys, formalités à l'état civil, traitement hormonal, opération. La quête identitaire est ardue, beaucoup plus que celle de ses camarades, uniquement liée à l'adolescence, et Nathan s'accroche. La relation avec ses parents est pleine d'incompréhensions au début mais ceux-ci soutiennent leur enfant et font peu à peu le deuil de leur fille pour accueillir leur fils.   
Le dessin en couleur douce est parfois trash, sanglant, cru, pour expliquer ce que traverse Nathan face à son corps. Rien de très choquant en soi, mais de l'anatomique pour expliquer le sujet.   
Les auteurs s'emparent du sujet avec délicatesse et relatent l'histoire vraie de Nathan sans pathos ni voyeurisme. Les termes sont expliqués, le suivi psychologique aussi, et la transition de Lila vers Nathan se déroule sous les yeux du lecteur tel une renaissance. 
Une lecture émouvante autant qu'instructive. Un album parfait sur le sujet. Une réussite ! 

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13 mars 2019

Et si l'amour c'était aimer ? Fabcaro

Et si l'amour c'était d'aimer, FabcaroEt si l'amour c'était aimer ? est un album de Fabcaro paru en novembre 2017 aux éditions Six pieds sous terre.

Sandrine et Henri sont heureux et amoureux et rien ne semble pouvoir gâcher leur bonheur. Mais un jour, Sandrine tombe sous le charme de Michel, livreur de macédoine à domicile et chanteur d'un groupe de rock un brin ringard. Le bel équilibre de Sandrine et Henri est rompu... 

Quand on aime, on ne compte pas. Deux mercredis BD autour de Fabcaro, mais que voulez-vous, je suis fan. En ouvrant Et si l'amour c'était aimer ?, attendez-vous à un hommage vibrant aux romans photos, avec cucul et ridicule fournis ! L'intrigue est une romance mièvre à souhait qui n'échappe pas à l'humour féroce et l'ironie de l'auteur. La galerie de personnages fait penser à un feuilleton de série B tel Hélène et les garçons et enchaîne les absurderies. L'humour est présent quasi à chaque vignette, avec cette touche propre à Fabcaro, entre absurde, parodie et références aux 90's.  

Le trait de Fabcaro est plus travaillé et ressemble au genre parodié, le dessin en noir et blanc offrant un réalisme désuet aux personnages.   
J'ai ri du début à la fin, de ces répliques cinglantes ou naïves, de ces personnages caricaturaux, de ces références cachées. Du grand Fabcaro ! A lire sans hésiter et un auteur à découvrir de tout urgence pour ceux qui passent ici et qui ne l'auraient pas encore fait ! 

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6 mars 2019

Moins qu'hier (plus que demain), Fabcaro

Moins qu'hier, plus que demainMoins qu'hier (plus que demain) est le dernier album de Fabcaro paru en mai 2018 chez Glénat. 

Des situations de couple drôles, grinçantes, parfois pathétiques, sont passées à la moulinette de  la plume de Fabcaro. De l'homme qui ne se rend pas compte que sa compagne l'a quitté et pense qu'elle est partie chercher des croissants avec sa valise, au couple qui cherche des excuses pour ne pas être invité par un couple d'amis en passant par la fin de la passion dans les échanges par messages, ce sont autant de situations qui sont présentées dans cet album. 

J'avais découvert Fabcaro il y a 3 ans avec Zaï zaï zaï zaï, un album qui m'avait littéralement fait hurler de rire. J'avais hâte de remettre ça et voir si le plaisir était intact. Et je dois avouer que je n'ai pas été déçue.  
Fabcaro est toujours aussi grinçant et tordant et jette cette fois-ci son dévolu sur le couple. Impossible de ne pas rire devant les situations qui s'enchaînent au fil des planches, certaines vraisemblables, d'autres un peu moins mais toujours finement étudié. C'est piquant, trash parfois, drôle toujours.  
Le trait de Fabcaro est fidèle à lui-même, un peu flou, avec un fort travail sur les ombres, chaque planche évoluant dans une bichromie choisie. Le dessin est là pour compléter le propos acide sans lui voler la vedette. En un mot, parfait ! 
Bref si vous avez envie de rire et que le couple est un sujet qui vous intéresse, foncez ! Pour les autres, si vous ne connaissez pas Fabcaro, commencez par Zaï zaï zaï zaï sans hésiter. Pour ma part, j'ai enchaîné avec Et si l'amour c'était d'aimer (que je vais chroniquer mercredi prochain) et qui confirme le talent de cet auteur et nos accointances au niveau de l'humour. 

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13 février 2019

Retour à Killybegs, Pierre Alary d'après Sorj Chalandon

Retour à KillybegsRetour à Killybegs est l'adaptation par Pierre Alary du roman de Sorj Chalandon, Grand Prix du roman de l'Académie française en 2011. Elle paraît aujourd'hui aux éditions Rue de Sèvres.

Tyrone Meehan, figure de proue de l'indépendance irlandaise, a été reconnu coupable de traîtrise en 2005. Pendant 25 ans, cet activiste nationaliste a livré des informations aux anglais, trahissant l'IRA et les siens. Au crépuscule de sa vie, reclus dans un cottage à Killybegs, dans le Donegal, Tyrone décide de se raconter, non pas pour justifier son geste, mais pour expliquer ce qui l'a poussé à collaborer.

Mon traître, le premier volet de cette histoire, fait partie de mes coups de coeur de l'an dernier. Un album beau, violent, vibrant. J'avais hâte de découvrir Retour à Killybegs, car si Mon traître embrasse le point de vue de Sorj Chalandon sur son amitié avec Denis Donaldson - Tyrone Meehan dans le roman - ce nouvel album donne la parole à ce dernier pour expliquer les raisons de son geste.
Quelle claque, encore une fois ! Quelle réussite ! Pierre Alary donne à voir un album au graphisme toujours aussi prenant, dans des teintes sépia qui accentuent l'ambiance. Il fait sien le texte de Sorj Chalandon qui romance l'enfance et les débuts de Tyrone à l'IRA, les violences subies, le combat, les morts aussi. L'adaptation équilibre texte et image, ces dernières dressant l'ambiance de ces souvenirs.
L'album alterne encore une fois passé et présent, ce présent lourd et pesant dans lequel Tyrone attend que l'IRA vienne l'assassiner. Les souvenirs remontent, le sentiment d'avoir été pris en étau, aussi, d'avoir voulu le bien, la paix, la cessation de toute cette violence. Tyrone s'explique, patiemment, tout en attendant ceux qui viendront venger la cause. 
Un album qui se dévore d'une traite. Un album magnifique sur cette page de l'histoire de l'Irlande. Une belle réflexion sur les notions de duplicité, de trahison, d'honneur. Bref, encore une fois
une réussite totale.

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Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour la découverte de cet album.

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