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mort
30 octobre 2013

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill, Jean Regnaud et Emile Bravo

Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill est un album signé Jean Regnaud pour le scénario et Émile Bravo pour le dessin, paru en 2007 chez Gallimard Jeunesse et qui s'est vu décerner le prix Les Essentiels d'Angoulême en 2008.

Premier jour à la grande école pour Jean. L'occasion de se faire de nouveaux copains et de s'amuser dans la cour. Mais lorsque la maîtresse demande à chacun de se présenter et d'énoncer la profession de ses parents, le petit garçon angoisse. Car s'il sait pour son père - ce dernier est chef d'entreprise et travaille beaucoup - Jean ne sait pas où est sa mère. Cela fait si longtemps qu'il ne l'a pas vu... Le jour où il reçoit d'elle une carte postale lui annonçant qu'elle est en Amérique, le petit garçon est fou de joie.

Aucun doute possible : cet album est une pépite à découvrir sans attendre. Jean Regnaud aborde avec délicatesse un sujet délicat - celui de la mort d'un parent - et le traite en adoptant le point de vue de Jean, le narrateur. Alors que le lecteur adulte pressent dès les premières pages le funeste de la situation, l'album poursuit son décalage au fil des pages. Les mots de Jean résonnent innocemment et s'enthousiasment d'une situation que le garçonnet n'est pas en mesure de comprendre.
Les dessins d’Émile Bravo oscillent entre adéquation avec ce que le jeune héros croit - on voit ainsi la maman de Jean au Far West - et la triste réalité de la chose. C'est dans ce décalage que réside la force de cet album.

Planche 1, Ma maman est en Amérique

Mais une question demeure : quel est vraiment le lectorat visé par cet album ? Publié dans une collection jeunesse et clairement destiné à ce public, il peut dérouter les plus jeunes par le décalage énoncé plus haut. Parfaitement compréhensible par un lectorat plus âgé, il peut être délaissé à cause de ses dessins ou de sa collection. Ce qui est regrettable. 
Bref, quel que soit votre âge, lisez cette petite merveille. De mon côté, je m'interroge encore. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour découvrir un tel album ? Encore un grand mystère de ma vie...

D'autres avis : Antigone, Bouma, Mo', NouketteSylire, Yvan, etc.

Voilà ma 59e participation à la organisée par Mango et ma 48e au Top BD des blogueurs de Yaneck (18/20).

Top BD

de Mango et ma 47e au  Top BD des bloggueurs organisé par Yaneck (15/20). - See more at: http://bouquinbourg.canalblog.com/archives/bd_et_romans_graphiques/index.html#sthash.cGYx7mhY.dpuf

Et parce que l'album a été adapté au cinéma et est sorti sur les écrans le 23 octobre 2013, je vous propose d'en découvrir la bande-annonce (au moins pour écouter le timbre suave de Marc Lavoine...)

     

 

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5 juin 2013

Abélard, Renaud Dillies et Régis Hautières

Abélard T Abélard T

Abélard est un dyptique de BD paru chez Dargaud en 2011, imaginé par Renaud Dillies et dessiné par Régis Hautière.

Abélard est un petit poussin rêveur. Sa vie s'écoule en douceur dans son marais, en compagnie de ses amis, jusqu'au jour où la belle Epilie surgit. Sous le charme, Abélard décide d'aller voir le monde. Quitter ses amis, ses repères, pour voir l'ailleurs et conquérir le coeur de sa belle en lui décrochant la lune. En route pour l'Amérique où, paraît-il, une machine permettant de voler vient d'être inventée !

Abélard est une série de BD régulièrement chroniquée sur la blogosphère depuis sa parution. Les très nombreux avis élogieux ne m'ont pas laissée insensible. Et j'ai bien fait ! J'ai dévoré les deux tomes de cette série en un rien de temps, émue comme jamais par cet adorable poussin.
Difficile d'en parler tant ces albums m'ont touchée. Ce drôle de poussin tout rond, toujours coiffé d'un chapeau plus gros que sa tête, découvre le monde avec une naïveté émouvante.
Le dessin de Régis Hautière, que je découvrais avec cette lecture, possède un charme surrané par ses contours flous et ses couleurs chaudes. Le lecteur est plongé, dès les premières pages, dans l'univers singulier et philosophique d'Abélard.
L'intrigue de Renaud Dillies est simple sur le papier mais possède une force redoutable. Je défie quiconque de ne pas adhérer au charme d'Abélard ! La poésie qui se dégage de l'histoire de ce poussin est inouïe et porte un elle une universalité certaine. L'anthropomorphisme permet une fois encore de faire naître des émotions bien singulières.

Détail poétique supplémentaire : chaque jour, le chapeau d'Abélard lui délivre une maxime permettant à ce dernier de se construire et de réfléchir à sa vie et au monde qui l'entoure. L'amitié, la mort, le silence, les blessures de la vie, le chapeau permet au petit poussin de se nourrir de ses aventures et réfléchir.
Vous l'aurez compris, je suis sous le charme d'Abélard et ne sors pas indemne de cette lecture toute en finesse.

 Voici ma 54e participation
 à la BD du mercredi de Mango
    Et ma 43e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 19/20)

Top BD

D'autres avis sur ce diptyque : ChocoFleur, Jérôme, Joëlle, Lasardine, Lire pour le plaisir, MarionMo', NouketteOliv', Yvan, Yaneck etc.

Planche 1 Abélard Planche 2 Abélard

Abélard Carte

29 mai 2013

Les Comptines malfaisantes de Billy Brouillard, Guillaume Bianco

Billy Brouillard, Comptines MalfaisantesBilly Brouillard est un héros de bande dessiné imaginé par Guillaume Bianco et dont les aventures paraissent chez Soleil. Trois albums ainsi qu'un premier coffret de Comptines malfaisantes sont déjà parus. Ce deuxième coffret de trois albums est paru en avril 2013 dans la collection Métamorphose.

Quatre nouvelles composent ce coffret. Vous croiserez la Mort incarnée dans L'Heure dernière, un nez géant dans Le Nez qui dépasse, un petit garçon très méchant dans Le Bonhomme de la pluie et un enfant au sommeil très agité dans Angoisse nocturne.

Je fais un peu les choses à l'envers : je voulais vous présenter, en bonne et due forme, le premier tome des aventures du petit Billy avant de vous présenter ce coffret, mais comme j'ai commencé par lire ce coffret, c'est celui-ci que je vous présente. Logique.
Néanmoins, ce magnifique coffret en trois volumes est une petite merveille ! J'ai adoré découvrir ces quatre nouvelles un peu grinçantes, teintées d'une mélancolie inquiétante. Les personnages sont tous des enfants pas très lisses à qui la vie joue un mauvais tour. C'est cynique, parfois cruel, mais bien fait.
Le trait de Guillaume Bianco, ainsi que ses histoires, m'ont rappelé Tim Burton par ce côté sombre et torturé déjà évoqué. Je suis amateur du genre, donc j'ai été conquise dès les premières pages !
De chacune de ces nouvelles émane une réflexion à la portée universelle qui n'est pas sans rappeler les contes populaires et la littérature orale.
Une découverte que j'ai adorée. Il me tarde maintenant de découvrir le premier tome des aventures de Billy !
Je tiens à remercier Bénédicte et les Editions pour cette très belle lecture.

  Voici ma 53e participation
 à la BD du mercredi de Mango
  

    Et ma 42e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 16/20)

  Top BD

 

3 avril 2013

Ekhö Monde miroir T.1 New York, Arleston et Barbucci

Ekhö Monde miroir TEkhö est une nouvelle série signée Arleston pour le scénario et Barbucci pour les dessins. Le premier tome, New York, est paru en mars 2013 chez Soleil.    

Alors qu'un vol long courrier à destination de New York est secoué de turbulences et menace de s'écraser, deux de ses passagers se réveillent miraculeusement dans un monde étrange qui semble le miroir du nôtre. L'avion est un énorme reptile, les passagers du vol sont des créatures étranges et si  New York a conservé la topographie qu'on lui connaît, la ville semble être un mélange mi-fantasy mi-steampunk. Fourmille et Yuri, les deux passagers miraculés, ne comprennent pas ce qui leur arrivent. Sont-ils morts ? Rêvent-ils ? Et comment revenir dans leur monde ?

Séduite par les dessins de cet album, j'ai plongé avec plaisir dans cette intrigue d'héroïc-fantasy. L'idée d'un monde parallèle n'est certes pas neuve et fait penser ici au roman Neverwhere de Neil Gaiman, mais Arleston réussit à lui donner une note sympathique et humoristique très appréciable.
L'intrigue se met en place très rapidement et s'ouvre en ramifications prometteuses pour la suite. Le duo de personnages, un brin caricatural, fonctionne bien et le lecteur sait d'entrée que leur répulsion réciproque n'est que le signe d'un amour naissant dans les tomes suivants.
Pour ma part, j'ai toujours été fascinée par les mondes miroirs et leurs possibilités. Le New York présenté dans ce premier tome a su me séduire par sa loufoquerie. Empruntant à diverses époques, l'architecture est soignée et certaines planches sont vraiment de toute beauté. Les détails sont nombreux, l'humour suinte à chaque planche via les dialogues ou les décors et l'ensemble est très agréable à découvrir. L'amie des animaux que je suis a adoré les petits écureuils notaires fous de thé imaginés par Arleston... Oui, je sais, j'ai un côté cucul parfois. 
Je déplore cependant que certains plans soient centrés sur la poitrine de l'héroïne ou les fesses des personnages féminins, ainsi que certaines scènes de strip-tease confèrent malheureusement une touche un brin perverse à cet album. Dommage que les auteurs oublient que leurs lecteurs ne sont pas que des hommes avides d'attributs rebondis.

 Je remercie chaleureusement Bénédicte et les Editions pour cette très belle lecture.

  Voici ma 52e participation
 à la BD du mercredi de Mango
  

    Et ma 41e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 16/20)

  Top BD

             Planche 1 Ekhö Planche 2 Ekhö

Planche 3 Ekhö

22 mars 2013

Jayne Mansfield 1967, Simon Liberati

Jayne Mansfield 1967, Simon LiberatiJayne Mansfield 1967 est un court roman de Simon Liberati paru chez Grasset en 2011 qui obtint le prix Femina la même année.

Dans la nuit du 29 juin 1967, sur la route US 90 qui relie Biloxi à La Nouvelle-Orléans, une Buick Electra 225 bleu métallisé percute violemment un camion. Les secours interviennent rapidement et dégagent trois enfants de la carcasse de la voiture. Leur stupeur est grande lorsqu'ils se rendent compte que leur mère n'est autre que la célèbre actrice Jayne Mansfield, et que cette dernière se trouvait à l'avant du véhicule.

Voici un billet qui sonne comme le glas. Un billet d'une rencontre qui n'eut pas lieu. Un billet d'une lecture qui laisse en bouche un goût amer de déception. Ma tête résonne de phrases commençant par comment : Comment un tel livre peut-il être publié ainsi ? Comment un tel livre peut-il être primé (bon ça encore, les magouilles et autres arrangements des prix littéraires m'ont toujours laissée de marbre) ? Comment un tel livre peut-il recevoir des critiques élogieuses ? Comment... C'est sans fin, ou presque, tant mon désarroi face à une telle oeuvre est grand.
Le genre de ce livre pose problème dès la première page. Le doute est semé par le sous-titre liminaire "Roman" et persiste tout au long du livre. Roman ? Biographie ? Mélange étrange de faits tristement réels et glauques ? Je n'ai pas su arrêter mon choix, mais le terme de roman m'a profondément gênée. Où se trouve le romanesque dans ce livre ? Je cherche encore.
En revanche, Simon Liberati nous livre ici le fruit de ses recherches sur la fin de vie de l'actrice. Avec un voyeurisme dérangeant et écoeurant, il s'attarde sur l'épave de la voiture, les restes humains retrouvés, la question du corps sans vie et ses aspects platement physiologiques. Les détails scabreux se succèdent, comme si l'auteur se délectait de nous indiquer que Jayne Mansfield a tâché la belle Buick bleue de sa cervelle. La langue est plate, le style journalistique. Aucune poésie dans ces lignes, mais des descriptions informatives souvent malsaines et sordides. Pourquoi donc ? Je serais curieuse de le savoir.
Loin de se contenter de cette épisode dramatique, Simon Liberati se propose de revenir sur l'année 1967 de Jayne Mansfield, et égraine à une vitesse fulgurante les derniers mois de la jeune femme. En guise d'hommage, un portrait décadent et vulgaire, où l'actrice apparaît dépassée et perdant pied. 
Pour ma part, je ne connaissais Jayne Mansfield que de nom. Je ne connaissais ni ses succès, ni ses frasques, ni sa triste fin. J'ai eu l'audace de croire que ce livre, encensé par la critique littéraire, me permettrait d'en savoir plus sur celle qui termina strip-teaseuse dans un cabaret glauque et isolé. Je suis bien naïve, me répondrez-vous, de penser qu'en un peu plus de 150 pages, l'auteur allait satisfaire à mon besoin. En effet, il n'a rien satisfait du tout, au contraire.
J'ai refermé ce livre sans finalement avoir compris la visée de l'auteur. Un hommage, comme indiqué en quatrième, alors que l'actrice est dépeinte sous son plus mauvais jour, en fin de carrière, droguée et alcoolique, nymphomane et désabusée ? Une tranche de vie - la fameuse année 1967 - où finalement rien n'advint de bien positif dans la carrière de celle qui fut longtemps un sex-symbol ? Un roman inspirée de faits réels ?
Un rendez-vous complètement manqué, comme annoncé en préambule. Je n'ai pas été conquise une seconde. Je n'ai été au bout que parce que ce livre ne fait que 157 pages. Pour ma part, je demeure perplexe quant aux critiques élogieuses et au prix décerné. Et cette lecture renforce ma position quant à la qualité des textes primés.

D'autres avis sur ce livre : Argali, Arieste, Asphodèle, Sharon, etc.

 

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13 février 2013

Château de sable, Frederik Peeters et Pierre Oscar Lévy

Château de sable, Frederik Peeters et Pierre Oscar LévyChâteau de sable est un album paru en septembre 2010 chez Atrabile. Je l'ai découvert car, primé par les Lycéens de la Région Ile-de-France à l'occasion d'un prix littéraire régional, il a été offert au CDI de mon lycée.

Une magnifique et chaude journée d'été. Deux familles décident d'en profiter à la plage. Mais ce qui s'annonce comme une belle journée vire au cauchemar : bloqués sur la plage par une force mystérieuse, les personnages se voient vieillir en accéléré ! Chaque demi-heure passée correspond à une année de leur vie. Tentant l'impossible pour s'échapper, ils assistent impuissants à leur déchéance progressive.

Attirée par les magnifiques dessins en noir et blanc de Frederik Peeters, je me suis plongée dans ce album, intriguée par son intrigue. Un vieillissement accéléré inéluctable ? Voilà une idée intéressante. 
Il est indéniable que Frederik Peeters nous offre là un album au graphisme poignant, dans lequel les silences sont aussi importants que les paroles. La gradation du rythme du récit va de paire avec le découpage des cases et l'organisation de chaque double page. La tension monte progressivement, transformant la plage idyllique en angoissant huis-clos.Planche 1 Chateau de sable
Si j'ai un temps cru qu'une explication bien précise viendrait étayer l'idée de ce vieillissement, j'ai progressivement compris que l'intérêt de cet album résidait dans ses mystères multiples. On regarde au fil des pages les personnages tenter de sortir de cette situation qui les englue. Une belle réflexion sur la question du temps qui passe.
Une BD qui vous happe et vous entraîne dans son sillage de questions...

D'autres avis sur cet album : Canel, Choco, Mo', Yvan...

 Voici ma 49e participation
à la BD du mercredi de
Mango
  

   Et ma 40e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 17/20)

Top BD

 

Une interview des deux auteurs, pour prolonger cette lecture.

6 janvier 2013

Six Feet Under : nos vies sans destin, Tristan Garcia

Six Feet under nos vies sans destin, Tristan GarciaSix Feet under : nos vies sans destin est un essai paru en septembre 2012 chez PUF. Tristan Garcia, son auteur, est né à Toulouse en 1981 et a enseigné la philosophie avant de se tourner vers l'écriture de séries télé.

Six Feet Under [Six Pieds sous terre] est une série américaine en cinq saisons créée par Alan Ball et diffusée par HBO de 2001 à 2005.
Elle met en scène, tout en pudeur et en réalisme, le quotidien de la famille Fisher, qui gère une entreprise de pompes funèbres : Ruth, la mère adultère à la recherche d'elle-même, Nath, le fils aîné qui n'avait pas prévu de rester à Los Angeles, David, qui refoule son homosexualité pour mieux se consacrer à l'entreprise familiale et Claire, la petite dernière, qui termine ses études. Et puis Nathaniel, le père, mort dès les premières minutes du pilote, et qui, par son testament, oblige toute la famille à vivre ensemble autour de la société qu'il a créée.

La famille FisherSix Feet Under est ma série fétiche, celle qui m'a captivée, m'a fait sourire, pleurer, réfléchir. Une série dont je ne me lasse pas et dont chaque visionnage m'apporte quelque chose.
La parution de cet essai chez PUF m'a interpellée et sitôt reçu à Noël, je me suis littéralement jetée dessus. Tristan Garcia aborde, avec une plume d'une justesse inouïe, Six Feet Under sous tous ses angles. En 168 pages, il s'attarde sur les prémisses de la série - qu'il appelle le prégénérique -, décortique le générique ainsi que la première scène du pilote, puis nous propose une réflexion thématique et graduelle : les individus, la famille, le travail, l'amour, la mort, la quête du sens, le tout ponctué par le portrait des personnages principaux et l'analyse d'épisodes clés de la série.
L'analyse des protagonistes et de leur vie au cours des cinq saisons permet de les mettre en résonance et de davantage les cerner. On se rend ainsi compte que Ruth a sacrifié son bien-être pour s'occuper des siens, que le couple David/Keith est le plus solide tout au long de la série, que Claire se perd dans l'art pour s'exprimer et trouve dans la photographie la possibilité d'être avec les autres tout en les observant du dehors et que Nath, cherchera tout au long de sa vie un accomplissement inespéré.
A la fois taxée d'élitisme et encensée par la critique, Six Feet Under est un condensé de réalisme à l'état pur porté par un rythme lent, comme celui de la vie. Un petit bijou d'intelligence et d'émotions dont personne ne sort indemne. Ce petit guide en est une analyse indispensable et permet de clore le chapitre ouvert en 2001.
Avis à mes lecteurs habituels, deux choix s'offrent à vous : soit vous avez vu cette série et vous l'adorez (cela s'entend !), soit vous êtes obligés de regarder au moins le pilote pour comprendre ce que je viens de développer plus haut.

« Ample et minutieuse saga sur le temps, la finitude, la morale, la société et l'art de son temps, cette série peut pourtant prétendre à un statut proche de celui de la Recherche proustienne - à ceci près que le « je  » du narrateur aurait éclaté, s'ordonnant en une concaténation de subjectivités égales et négociant entre elles les conditions de leur éducation sentimentale, de leur possibilité de "vivre enfin" ». (p.12)

« Immense oeuvre étalée sur cinq années, Six Feet Under ressemble à une vaste opération de chimie qui dissout nos pensées, nos croyances, nos désirs et nos sentiments dans l'existence ordinaire ; et quel est le précipité obtenu à la fin ?  Notre conscience de nous-mêmes, en larmes. » (p.13)

 A défaut d'un trailer digne de ce nom, je vous laisse avec le générique, envoûtant. 

30 octobre 2012

Rebecca, Daphné du Maurier

Rebecca, Daphné du MaurierRebecca est le quatrième roman de l'écrivain britannique Daphné Du Maurier, publié en 1938. Trois des oeuvres de cette romancière furent portées à l'écran par Hitchcock : L'Auberge de la Jamaïque (1939), Rebecca (1940) et Les Oiseaux (1952).

A Monte Carlo avec Mrs Van Hopper qui la forme pour devenir dame de compagnie, la narratrice rencontre M. de Winter, qui vient de perdre son épouse. Elle tombe immédiatement sous le charme de cet homme plus âgé qu'elle et l'épouse rapidement. Mais lorsqu'ils rejoignent Manderley, la demeure des Winter, la jeune narratrice se rend compte que Rebecca, la défunte épouse de son mari, continue d'exercer une forte influence sur la maison et ses occupants. Pour la jeune narratrice, le quotidien devient vite suffocant dans cette imposante demeure envahie par le fantôme de la précédente maîtresse de maison.

Difficile de parler d'un tel monument de la littérature. Tant d'autres l'ont fait avant moi et avec certainement plus de talent. Avec Rebecca, Daphnée Du Maurier signe un véritable chef-d'oeuvre, et je ne suis bien entendu pas la première à le dire. Le mot n'est pas trop fort pour désigner ce roman à l'atmosphère peu commune dans laquelle le lecteur est littéralement happé. Pour ma part, il a retenu mon attention lors du dernier Read-a-Thon (et ce malgré Hermux, la terreur de la lecture !)
L'intrigue est savamment construite et s'enclenche dès l'arrivée à la demeure familiale. Manderley est l'archétype du manoir de famille et la narratrice surgit dans ce microcosme bien huilé sans en percevoir les rouages ni en comprendre les codes. L'actuelle Mrs de Winter se heurte à Rebecca, l'ancienne Mrs de Winter, et sa personnalité. Cette dernière, pourtant absente puisque décédée avant le début du roman, hante ses pages. Sa présence suinte à chaque instant et devient obsédante pour la narratrice comme pour le lecteur. Son fantôme rôde à Manderley, et il est difficile de savoir si c'est au sens propre ou au figuré.
L'engrenage se met en place. Le roman devient angoissant au fil des pages, et la solitude de la narratrice dans ce grand domaine ne fait qu'accentuer le sentiment de malaise dû à Rebecca. Cette femme magnifique et talentueuse aux dires de ceux qui l'ont connue, pervertit le quotidien de la nouvelle épouse de Max de Winter. La tension monte crescendo... jusqu'à la révélation finale.

Rebecca fait partie de ces romans dont la lecture vous captive littéralement. Une rencontre rare, portée par une plume imagée à souhait. Bref, un pur régal  tout à fait de saison !

La bande-annonce du film d'Hitchock, lors de sa sortie en 1940.

 

Halloween 2012, Halloween, challenge de lecture

Voilà ma quatrième participation Challenge Halloween 2012  organisé par Hilde et Lou et ma troisième participation au Challenge La littérature fait son cinéma 2 de Will.

 

 

23 mai 2012

Magasin général T.1 Marie, Régis Loisel, Jean-Louis Tripp

Magasin général TMagasin général est une série d'albums associant Régis Loisel et Jean-Louis Tripp comptant à ce jour 7 tomes. Ce premier tome, Marie, est paru en mars 2006 chez Casterman.

Notre Dame des Lacs, petit village paisible québécois. Félix Ducharme vient de mourir et la communauté entière assiste à ses funérailles. Sa veuve, Marie, doit faire face à ce décès et reprendre la tête de leur commerce : le magasin général, celui qui fournit tout le village en outils, provisions, matières premières, etc. Malgré son chagrin, la jeune veuve se laisse envahir par le quotidien et ses obligations pour aider les autres et permettre à la communauté de retrouver son fragile équilibre. Jusqu'au jour où les hommes reviennent...

Loisel et Tripp nous offrent, avec cet album et plus généralement avec cette série, une chronique sociale émouvante et pleine de réalisme.
La mort de Félix, sur laquelle s'ouvre l'album, entraîne une refonte de la petite communauté et bouleverse l'équilibre fragile auquel elle s'était habituée. Chacun y va de son inquiétude quant à la capacité de Marie de reprendre le commerce de son mari. Mais l'entraide apparaît très vite et la jeune veuve se retrouve très vite entourée, aidant à son tour ceux qui en ont besoin.Planche Magasin Général T
L'originalité de cet album réside dans la technique utilisée : Loisel et Tripp ont en effet dessiné à quatre mains, créant ainsi un dessinateur fictif.  Le résultat ? Des planches riches en détails, aux couleurs douces et à l'ambiance soignée. Mais dans la mesure où je ne connais le trait d'aucun des deux illustrateurs, je  ne peux pas juger ce qui est plus de l'un ou plus de l'autre !  
Enfin, la volonté des deux auteurs d'utiliser le vocabulaire et les expressions québécois afin de coller au mieux à leur intrigue donne une touche singulière à cet album. Afin de permettre à tous une plus grande compréhension, Jimmy Beaulieu a adapté les dialogues. Ce qui donne lieu à une langue fleurie, très souvent imagée, parfaitement compréhensible grâce au contexte.
Une très jolie lecture, portée par les traits tout en rondeur des deux dessinateurs et une intrigue attachante.
Ils ont lu ce 1er tome aussi : Marion, Mango (les 6 premiers), Kikine, Noukette, Mo', Yaneck et Karine :)

  Et voici ma 40e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 31e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 17/20)

 Top BD

11 mars 2012

Instinct T.1, Vincent Villeminot

Instinct TInstinct est le premier tome d'une saga écrite par le romancier français Vincent Villeminot, publié en avril 2011.

Tim est un adolescent tout ce qu'il y a de plus normal. Jusqu'au jour où il est victime d'un accident de voiture. Ses parents et son frère périssent sur le coup tandis que le jeune homme se réveille dans la peau d'un grizzly avant de sombrer dans le coma. Hallucination passagère ou réelle transformation, Tim n'a aucune certitude. Et lorsque l'étrange professeur McIntyre lui propose de l'emmener dans son institut spécialisé en métamorphose animale, la vie de Tim bascule.

Ce premier tome possède tous les ingrédients pour tenir son lecteur en haleine : une intrigue haletante qui démarre dès les premières pages, des personnages adolescents bien esquissés, une pointe de fantastique et beaucoup de suspense. 
En abordant le problème de la différence sous l'angle de la transformation animale, l'auteur offre à son roman une originalité de ton. Pas de pathos ni de scènes larmoyantes mais un adolescent choqué face à la mort de sa famille. Son traumatisme est là, bien  réel. Mais avec lui, cette histoire de transformation animale...
Vincent Villeminot réussit à entraîner son lecteur dans son sillage, ne lui laissant que peu d'indices pour trancher : Tim a-t-il des hallucinations ou s'est-il transformé réellement ? Pour ma part, j'ai longtemps douté, échafaudant moult scénarii dans mon esprit... Mais vous n'en saurez pas plus !
J'ai débuté ma lecture avec des a priori, lasse des romans initiatiques mettant en scène des héros adolescents sur fond de fantastique ou de merveilleux. Parce que c'est souvent facile et peu risqué. Parce que traiter d'adolescence peut se faire autrement qu'en convoquant un monde singulier aux codes éloignés du nôtre. Avec Instinct, j'ai néanmoins passé un  bon moment de lecture.
Un roman qui saura séduire un lectorat adolescent, avec un héros masculin à la psychologie fine.
Une nouvelle lecture professionnelle au compteur !

Lecture pro

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