30 octobre 2012
Rebecca, Daphné du Maurier
Rebecca est le quatrième roman de l'écrivain britannique Daphné Du Maurier, publié en 1938. Trois des oeuvres de cette romancière furent portées à l'écran par Hitchcock : L'Auberge de la Jamaïque (1939), Rebecca (1940) et Les Oiseaux (1952).
A Monte Carlo avec Mrs Van Hopper qui la forme pour devenir dame de compagnie, la narratrice rencontre M. de Winter, qui vient de perdre son épouse. Elle tombe immédiatement sous le charme de cet homme plus âgé qu'elle et l'épouse rapidement. Mais lorsqu'ils rejoignent Manderley, la demeure des Winter, la jeune narratrice se rend compte que Rebecca, la défunte épouse de son mari, continue d'exercer une forte influence sur la maison et ses occupants. Pour la jeune narratrice, le quotidien devient vite suffocant dans cette imposante demeure envahie par le fantôme de la précédente maîtresse de maison.
Difficile de parler d'un tel monument de la littérature. Tant d'autres l'ont fait avant moi et avec certainement plus de talent. Avec Rebecca, Daphnée Du Maurier signe un véritable chef-d'oeuvre, et je ne suis bien entendu pas la première à le dire. Le mot n'est pas trop fort pour désigner ce roman à l'atmosphère peu commune dans laquelle le lecteur est littéralement happé. Pour ma part, il a retenu mon attention lors du dernier Read-a-Thon (et ce malgré Hermux, la terreur de la lecture !)
L'intrigue est savamment construite et s'enclenche dès l'arrivée à la demeure familiale. Manderley est l'archétype du manoir de famille et la narratrice surgit dans ce microcosme bien huilé sans en percevoir les rouages ni en comprendre les codes. L'actuelle Mrs de Winter se heurte à Rebecca, l'ancienne Mrs de Winter, et sa personnalité. Cette dernière, pourtant absente puisque décédée avant le début du roman, hante ses pages. Sa présence suinte à chaque instant et devient obsédante pour la narratrice comme pour le lecteur. Son fantôme rôde à Manderley, et il est difficile de savoir si c'est au sens propre ou au figuré.
L'engrenage se met en place. Le roman devient angoissant au fil des pages, et la solitude de la narratrice dans ce grand domaine ne fait qu'accentuer le sentiment de malaise dû à Rebecca. Cette femme magnifique et talentueuse aux dires de ceux qui l'ont connue, pervertit le quotidien de la nouvelle épouse de Max de Winter. La tension monte crescendo... jusqu'à la révélation finale.
Rebecca fait partie de ces romans dont la lecture vous captive littéralement. Une rencontre rare, portée par une plume imagée à souhait. Bref, un pur régal tout à fait de saison !
La bande-annonce du film d'Hitchock, lors de sa sortie en 1940.
Voilà ma quatrième participation Challenge Halloween 2012 organisé par Hilde et Lou et ma troisième participation au Challenge La littérature fait son cinéma 2 de Will.
Vos commentaires
- Superbe roman ! J'adore les Daphné du Maurier, elle maîtrise parfaitement la psychologie de ses personnages.
- Ah ! C'est moi le premier commentaire de ce nouveau billet !
Le premier, histoire de te dire que ce dernier est encore un régal de critique, très humble, très écrit et tout en nuances. Tu régales tes lecteurs !
Bravo également à la mutation de ton blog que je suis pas à pas ! Tout n'est pas rose et facile, mais le résultat est totalement probant ! C'est superbe et c'est tout toi !
Biz ma Belle.
Que de superlatifs, que de points d'exclamation !!! - Heu... Presque !!!! Merci de ton soutien indéfectible, charmant coloc' ! Et pourtant, j'ai peiné sur ce billet, ne trouvant ni les mots ni l'inspiration pour un roman qui m'a pourtant séduite... Quant à la déco du blog, tu l'as suivie pas à pas et tu sais à quel point je me suis posé des questions !! Mais si tu trouves que ça me ressemble, je suis ravie.
Vivent les superlatifs, bizz mon Beau !