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Bienvenue à Bouquinbourg
histoire familiale
18 février 2011

Le coeur cousu, Carole Martinez

9782070379491Hathaway m'a ravie en m'offrant, à l'occasion du Swap Nouvel An 2011, Le cœur cousu, premier roman de Carole Martinez, repéré sur son blog quelques temps auparavant...

Soledad porte bien son prénom : sa vie entière n'a été que solitude. A l'aube de sa mort, elle décide de raconter l'histoire des femmes de sa famille, à commencer par Frasquita, sa mère, couturière de génie. Ayant hérité, au sortir de l'enfance, d'une magnifique boîte à couture, leur mère a consacré des heures à coudre, broder, orner tout ce qu'elle trouvait, tissus comme plaies... Mais une fois mariée, son talent a jeté  l'opprobre sur elle et sa famille, certains l'accusant de sorcellerie et de mensonge pour renier son don.
Au fil des ans et des enfants qu'elle met au monde, Frasquita abandonne la couture pour éviter toute médisance. Mais le jour où son mari, qui se lance dans les combats de coqs,  joue et perd son épouse, la vie de Frasquita et de ses enfants bascule.

Quelle plume ! Carole Martinez m'a émue à chacune de ses pages, m'emportant loin, dans cette Espagne à la chaleur étouffante. Pour un premier roman, Le coeur cousu est une petite réussite à côté de laquelle il ne faut pas passer ! J'ai éprouvé beaucoup de sensations que la lecture [Du] Soleil des Scorta de Laurent Gaudé avait fait naître en moi...
Carole Martinez manie la langue avec une finesse rare et allie celle-ci à une intrigue romanesque et originale s'il en est, entre histoire familiale et conte.
Son récit emboîté alterne les époques et les personnages avec une aisance que j'ai rarement vue. Un récit qui coupe le souffle, émeut aux larmes et fait sourire. En bref, une petite merveille !

coup_de_coeur_2011Sans aucune hésitation, je lui décerne le titre de deuxième coup de cœur de l'année 2011. Un immense merci Hathaway pour ce roman magistral ! (son avis est ici !)

Un avant-goût de la plume fantastique de Carole Martinez :

"Mon nom est Soledad.
Je suis née, dans ce pays où les corps sèchent, avec
des bras morts incapables d'enlacer et de grandes
mains inutiles.
Ma mère a avalé tant de sable, avant de trouver un
mur derrière lequel accoucher, qu'il m'est passé dans
le sang.
Ma peau masque un long sablier impuissant à se tarir.
Nue sous le soleil peut-être verrait-on par transparence
l'écoulement sableux qui me traverse.
LA TRAVERSÉE.
Il faudrait bien que tout ce sable retourne un jour
au désert." (p.7)

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23 novembre 2009

Le fruit du dragon, Claire Ubac

dagonVoilà encore un roman que j'essaie de diffuser autour de moi tellement il m'a plu ! Le fruit du dragon est un roman de Claire Ubac publié en 2003 par  l'École des Loisirs.

Margaux rêve du voyage en Asie que son père lui a promis, rien que tous les deux. Depuis le divorce de ses parents, elle peine à discuter réellement avec lui.
Mais ce dernier s'enlise peu à peu dans une dépression liée à  cette séparation et se sent incapable de tenir sa promesse  d'emmener sa fille en périple en Asie.
L'adolescente est donc confiée à des amis de son père, un couple accompagné de sa fille Jesse, 13 ans, que Margaux a tôt fait de rebaptiser "Supernigaude".
Le voyage à travers le Vietnam va finalement se transformer en voyage initiatique pour la jeune fille, loin de ceux qu'elle aime et de ce qu'elle connaît.Elle va prendre conscience de sa relation avec ses parents, de son rapport à l'autre et de sa conception de la vie... Elle va grandir et beaucoup apprendre de ce voyage, de sa déception et de ses frustrations.

Le fruit du dragon est un roman très rafraîchissant, qui transporte le lecteur dans la moiteur du  Vietnam et les parfums d'Orient.
Les descriptions font appel à tous les sens et mobilisent le lecteur à tous les niveaux. Le Vietnam est au centre d'une représentation à la fois visuelle, olfactive et auditive.
Le lecteur vit chaque instant au côté de l'héroïne, capable, grâce à la plume de Claire Ubac, de s'imaginer lui aussi en plein milieu d'un marché d'Hanoï ou en train de visiter un temple bouddhiste.
Les personnages sont très attachants, notamment Margaux, l'héroïne, pleine de doutes et de colère.
Pour échapper à la frustration de son quotidien, elle s'invente un quotidien où Lia, son alter ego imaginaire, est détenue captive par cette famille. Ces situations cocasses l'empêchent souvent de faire preuve de bonne foi et donnent lieu à des séquences très intéressantes dans lesquelles elle découpe les scènes plan par plan,
à la manière d'un metteur en scène ou un réalisateur.

A lire pour l'originalité de l'intrigue, mêlant quête identitaire et humour, mais aussi pour le Vietnam, personnage à part entière dans ce roman.
Il m'a personnellement convaincue davantage encore de l'attrait que j'avais pour ce pays...

"
Abandonnée de sa famille et louée à des kidnappeurs sans scrupule, quelques goulées d'eau à vingt degrés de moins que la fournaise ambiante font comprendre à Lia la captive à quel point elle tient encore à la vie." p.43

"Le corps se traîne en limace, rêvant qu'on le déleste de ses vêtements et de sa chevelure lourde comme un serpent. Des odeurs violentes prennent le nez, parfums d'épices, senteur familière de poulailler, puanteur de fruits surs, d'urine ou de camphre. Les bruits sont vivants aux oreilles. Je commence à repérer la mélodie de la langue vietnamienne." p.80

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