Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bienvenue à Bouquinbourg
21 octobre 2011

Séquestrée, Chevy Stevens

sequestree-chevy-stevens-L-HtyJjESéquestrée est le premier roman de Chevy Stevens paru aux Éditions de l'Archipel en septembre.

Annie O'Sullivan, agent immobilier, mène une vie tranquille sur l'île de Vancouver. Mais sa vie bascule le jour où, alors qu'elle fait visiter une maison, elle se fait enlever. Séquestrée dans une cabane isolée en pleine forêt, violée, battue et contrainte d'obéir à son ravisseur, Annie vit des jours cauchemardesques.
Pour apprendre à vivre après ce traumatisme, elle entame une thérapie. Chaque chapitre de ce roman est un monologue à son thérapeute, à qui elle raconte son calvaire de bout en bout.

Les éloges de la blogosphère ne cessent de pleuvoir sur ce thriller, et je m'attendais moi-même à un roman qui me tiendrait en haleine. Mais la magie n'a pas opéré...
L'intrigue en elle-même n'est pas très originale - la séquestration n'est pas un thème nouveau dans la littérature - et les longueurs sont pesantes. Si la construction narrative est intéressante, elle tue dans l'oeuf le suspense qui éclôt très tôt. On connaît d'avance la fin : Annie s'en est sortie puisqu'elle est là, en train de faire une thérapie. Tout le suspense réside dans le fait de savoir comment. Mais cela n'a pas suffit à éveiller mon intérêt.
Je me suis même parfois ennuyée dans la description de ces journées cauchemardesques. Chevy Stevens semble prendre un malin plaisir à décrire sévices et tortures sexuelles. Le mauvais goût n'est jamais loin et la vraisemblance s'émiette. Le personnage d'Annie relate son calvaire mais d'une manière telle qu'il est impossible de se faire à l'idée qu'elle parle à quelqu'un : les viols et autres horreurs sont racontées avec une telle distance qu'on peine à croire que le personnage les a vécus. Cela semble un détail, mais ça m'a gênée au cours de ma lecture.
Enfin, et parce que j'ai lu ce thriller jusqu'au bout, je m'attendais à un dénouement qui améliorerait mon opinion sur cette lecture. Mais je suis restée sans voix tant ce dernier était tiré par les cheveux...
Bref, un rendez-vous manqué. Peut-être que j'en attendais trop, certes, mais je ne pense pas que mon regard eût été foncièrement différent si j'avais acheté ce thriller sans le connaître.
Je tiens néanmoins à remercier Valérie et les Éditions l'Archipel pour ce roman reçu en service de presse. Les avis plus enthousiastes de Stephie, Canel et Mango

 Challenge Thriller

2/3 pour le Challenge Thriller de Cynthia

Publicité
Publicité
15 septembre 2011

Tokyo, Mo Hayder

mo-Hayder_tokyoTokyo est le troisième roman de la romancière britannique Mo Hayder. Publié en France en 2004, il traînait dans ma PAL depuis quelques temps, après avoir été dégoté chez un bouquiniste.

Grey, la vingtaine, débarque seule à Tokyo, obsédée par un sujet : le massacre de Nankin par les Japonais en 1937. Mais le seul témoin de cet épisode, un vieil universitaire, n'est pas disposé à revenir sur cette période de sa vie et à lui parler.
La jeune anglaise est rapidement embauchée dans un bar à hôtesses. Mais les cients qu'elle y rencontre sont loin d'être des hommes d'affaires lambdas. Subvenant à ses besoins, Grey continue en parallèle ses recherches sur Nankin. Car son obsession n'est pas qu'empathique : la jeune femme a bien des secrets à cacher et des réponses à trouver dans cette tragédie. Et son précédent internement en hôpital psychiatrique la pousse à chercher des vérités dans le passé.

Je connaissais de réputation Mo Hayder et de ses romans. Je savais que je m'exposais à une lecture choquante, violente, etc.
Résultat ? Une nuit d'insomnie quand, arrivée à la moitié du livre et après un début plutôt calme, l'intrigue s'accélère.  Je me suis laissé happée jusqu'à la dernière page. Vous dire que j'étais tellement tendue qu'il m'était impossible de m'endormir sans connaître le dénouement n'est pas loin de la vérité... Non, en fait c'est l'exacte vérité !
Tokyo est un roman que l'on peut qualifier de morbide. Non seulement l'histoire personnelle de Grey, l'héroïne, prend très vite une tournure dérangeante, mais les détails historiques sur le massacre de Nankin font froid dans le dos.
Si Mo Hayder avoue en postface la difficulté de trouver des documents sur cet épisode historique et, surtout, des documents exposant les faits d'une façon cartésienne, sans exagération dans la cruauté ni dans l'horreur, elle en propose ici une version très personnelle mêlée à une part fictionnelle intéressante. Les personnages possèdent une psychologie très fine et leurs vies s'entremêlent inextricablement.
Comme tout bon thriller, la tension monte progressivement (le personnage de la Nurse est devenu mon cauchemar ultime !) et les explications sont données au compte-goutte pour ménager le suspense. L'alternance de temporalité entre les chapitres - Nankin en 1937 et aujourd'hui à Tokyo - permet de faire évoluer les deux histoires de façon parallèle et de faire monter l'intensité dramatique conjointement.

Lectures communesIl y a beaucoup à dire sur ce roman mais je m'arrêterai là. Pour terminer, je vous préviens : si vous ouvrez ce livre, faites le en connaissance de cause. Pour ma part, je crois que je vais m'arrêter là dans ma découverte de Mo Hayder (je suis une trop petite nature pour ce type de thrillers...)
Tokyo
était une lecture commune avec
Manu, Estellecalim, (un peu en retard) Canel et Sophie.

Et comme je n'ai pas pu résister au Challenge Thriller de Cynthia,
je me suis inscrite dans la catégorie "Touriste planquée" (3 thrillers à lire avant le 15 juin 2012)

Challenge Thriller

27 février 2011

L'homme de Kaboul, Cédric Bannel

62155866_pDécouvrir un roman qui a pour cadre l'Afghanistan d'aujourd'hui ? Voilà une idée qui m'a séduite ! Mes lectures étant assez pauvres sur ce sujet, le roman L'Homme de Kaboul a été l'occasion d'en savoir davantage.

Appelé sur les lieux d'un suicide, Oussama Kandar, chef de la brigade criminelle de Kaboul n'est pas dupe : l'homme qui gît dans son salon n'est pas mort de son propre fait par une balle en pleine tête, malgré la mise en scène astucieuse qui tend à le faire croire. Les détails, trop nombreux, soutiennent la thèse d'un crime déguisé en suicide. Oussama se lance alors dans une enquête que sa hiérarchie semble étonnement vouloir freiner...
Pendant ce temps, en Suisse, Nick, un jeune analyste travaillant pour une structure secrète du nom de l'Entité, se voit propulsé au milieu d'une chasse à l'homme au nom d'un rapport hautement confidentiel détenu par le fugitif. 

L'homme de Kaboul fait partie de ces romans dans lesquels on s'immerge complètement sans voir le temps passer. Cédric Bannel réussit avec brio à emmener son lecteur dans ce pays à la violence très médiatisée mais au quotidien souvent peu connu.
De la condition féminine aux difficultés du quotidien en passant par le régime taliban et l'histoire de l'Afghanistan ces dernières années, le lecteur appréhende ce pays par le biais de l'intrigue qui s'y déroule sans jamais avoir l'impression d'un quelconque étalage des recherches entreprises par l'auteur sur le sujet. La carte du pays, située en début de livre, abonde dans ce sens et permet de suivre les déplacements des personnages et de comprendre les nombreuses disparités du pays.

Le style de Cédric Bannel est fluide, l'intrigue haletante à souhait - grâce notamment à l'alternance des chapitres entre la Suisse et L'Afghanistan - et les deux héros crédibles.

Malgré un dénouement un peu trop rocambolesque à mon goût, L'homme de Kaboul n'en demeure pas moins un excellent roman à suspense dont la lecture m'a enchantée.

Les avis enthousiastes aussi d'
Alex-Mots-à-Mots et d'Esmeraldae sur ce roman.

Je tiens à remercier grandement Violette de Canalblog et les logo pour l'envoi de ce roman à paraître le 3 mars 2011 et la découverte de cet auteur.

15 décembre 2010

La Tour noire, Louis Bayard

9782749113234FS

Présenté comme " le meilleur thriller de l'année " par le Washington Post et encensé par la critique Outre-Atlantique, La Tour noire est le second roman du journaliste américain Louis Bayard publié en France.

Paris, 1818. Hector Carpentier, étudiant en médecine, est accusé du meurtre d'un homme qu'il n'a jamais vu. Dans la poche de la victime, le nom et l'adresse du jeune étudiant sont inscrits sur un papier. Appréhendé par le célèbre Vidocq, le jeune homme est embarqué  à son insu dans une intrigue politique haletante. Alors que le contexte politique et social du pays est trouble, certains semblent douter du décès du Dauphin, Louis XVIII, à la prison du Temple...

Cette lecture m'a déroutée dès les premières pages par son style. A mi-chemin entre le témoignage et la confession, le début du roman m'a vraiment surprise. Le narrateur - Hector Carpentier - s'adresse directement au lecteur, procédé que je déteste, tant il empêche de s'immerger complètement dans l'intrigue. Le héros raconte donc son histoire à un "vous" qui n'est autre que le lecteur. Le roman alterne entre cette confession du héros et un autre narrateur (dont on apprend au fil de la lecture l'identité) qui relate les conditions d'un détenu dans une prison.

Passé cette première impression peu encourageante, j'ai été agréablement surprise par cette lecture. Car malgré cet effet de style qui m'a dérangée, je suis néanmoins rentrée dans ce roman tant l'auteur déploie de connaissances intéressantes sur cette période. A partir d'un point trouble de l'Histoire - la mort présumée du jeune Dauphin dans sa geôle sans que l'on ait retrouvé sa dépouille - Louis Bayard brode une fiction haletante au rythme trépidant. L'intrigue est bien construite, les personnages  sont certes peu esquissés mais sans être caricaturaux (notamment Vidocq) et le rythme rapide. Malgré une fin un peu rocambolesque et qui aurait mérité, peut-être, un développement plus important, j'ai passé un bon moment avec ce roman.

Je remercie 53811911_p et Les Éditions Le Cherche-midi pour cette lecture reçue dans le cadre d'un partenariat

12 octobre 2010

Le Projet Bleiberg, David S. Khara

couv_4Il ne m'aura fallu qu'une après-midi pour dévorer le nouveau roman de David S. Khara (qui nous avait alléchés lors de ma petite interview du 10 septembre...), le tant attendu Projet Bleiberg. Et le résultat dépasse de loin ce que j'imaginais !

Jeremy Novacek est un jeune trader New Yorkais alcoolique et dépressif. Un matin, après un ultime réveil rendu difficile par l'alcool, il reçoit la visite de deux émissaires de l'armée venus lui annoncer le décès de son père, ancien pilote de l'US Air Force dont il n'a plus eu de nouvelles depuis sa plus tendre enfance. Parti annoncer cette triste nouvelle à sa mère dans la maison de santé où elle perd peu à peu l'esprit, le jeune homme se retrouve en possession d'une étrange clé marquée d'une croix gammée.
Entre passé et présent, Histoire et actualité, Jeremy va tenter de comprendre pourquoi son père a mystérieusement disparu quand il était jeune et ce qu'il avait découvert lors de la Seconde Guerre mondiale, qui pourrait menacer l'Humanité actuelle.

Bien loin de son premier roman, Les Vestiges de l'Aube, qui traitait de vampires, David S. Khara nous entraîne avec ce nouveau roman dans une histoire palpitante servie par un rythme trépidant. Aucun temps mort dans l'action, les événements s'enchaînent à une vitesse vertigineuse, ne laissant au lecteur que peu de temps pour les assimiler. La psychologie de ses personnages est fine et vraisemblable et permet une identification certaine.
Encore une fois, David S. Khara fonde son intrigue sur une réalité historique qu'il teinte brillamment de fiction (c'est même précisé en préambule, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'aller vérifier au cours de ma lecture si certains personnages étaient fictifs ou non...) A partir de cette période noire de l'Histoire, la Seconde Guerre mondiale, il brode une fiction à la fois effrayante et pourtant réaliste, à la lumière de la folie humaine. Je ne serai pas plus prolixe pour ne pas dévoiler la clé de cette intrigue.

Bref, une excellente lecture qui m'a plongée au cœur des services secrets et des machinations  pol
iSans_titre_2tiques et idéologiques, le tout teinté d'humour ! Quoi de plus mérité que le titre de treizième coup de cœur de cette belle année 2010 ?
Merci David S. Khara pour ce roman (au sens propre comme au figuré...),  merci de m'avoir permis de le découvrir au plus vite. Continue de nous faire rêver avec ta plume si fine et tes intrigues toujours bien menées.

"Dans cet univers absurde, l'ignorance protégeait le sommeil et prolongeait l'espérance de vie." (p.11)

"Prenons un shaker. Versons-y une pointe d'Air Force, une lampée de CIA, deux doigts de Suisse et un zeste de Nazi. On obtient un cocktail que je suis curieux de goûter." (p.43-44)


Pour la plaisir, je vous remets la bande-annonce de ce roman :

                           


Publicité
Publicité
4 mai 2010

L'enfant des cimetières, Sire Cédric

9782842283575FSJ'avoue : quand j'ai vu la mention "thriller gothique" de l'éditeur, je me suis vraiment demandé ce qu'il en était. Je ne connaissais absolument pas Sire Cédric et me suis donc lancée dans cette lecture avec la plus grande d'objectivité possible (enfin, dans la mesure où celle-ci est réellement possible...)

Un tragédie familiale vient d'être commise : un fossoyeur d'une trentaire d'années, pris d'un étrange coup de folie, a abattu froidement son épouse et ses deux enfants avec une carabine, avant de se donner la mort.
David, photographe pour un quotidien, se rend immédiatement sur place pour couvrir l'événement avec Aurore, sa collègue journaliste. Le crime est d'une atrocité sans nom.
Les journaux s'emparent de cette affaire, tandis que la police récolte un indice de taille : un individu a assisté au massacre. Il s'agit du neveu du fossoyeur, âgé de dix-neuf ans. Mais ce dernier ne laisse pas à la police le temps de le retrouver et commet une fusillade meurtrière dans un hôpital, tuant au passage Kristel, la compagne de David.
Effondré, celui-ci tente par tous les moyens de comprendre  quelle folie s'est emparée de ces deux hommes. Mais en cherchant à y voir plus clair, David va se confronter aux forces occultes et à la fameuse légende urbaine de l'enfant des cimetières...

Bon, je vous le dis tout de suite : j'ai dévoré ce roman en une journée. Les thrillers me font toujours cet effet là : qu'ils soient bons ou mauvais, je ne peux jamais les lâcher.
N'étant absolument pas spécialiste de ce genre littéraire, j'ai du mal à juger ce type de lecture au regard de références précises ou de lectures antérieures avec lesquelles elles sont susceptibles de résonner. Je peux uniquement parler de ce que j'ai ressenti à cette lecture.
En réponse à ma curiosité pour la dénomination "thriller gothique", beaucoup d'éléments noirs et teintés d'ésotérique parsèment l'intrigue : la légende urbaine de l'enfant des cimetières - un adolescent albinos qui apparaît dans les cimetières et les morgues et qui s'insinue dans l'oeil de celui qui le regarde et le pousse au suicide -, les divers rituels, de sorcellerie, les développements autour des démons et des forces occultes, etc. Rien de rationnel donc, dès le début, mais c'est un pacte de lecture que Sire Cédric passe avec son lecteur dès son prologue. Qui rejette les mondes parallèles et le paranormal pose ce livre tout de suite !
L'ayant lu d'une traite, je n'ai pas eu l'impression que l'intrigue souffrait de longeurs. Le rythme est rapide, les événements s'enchaînent au pas de course et le suspense est dispensé efficacement au fil des pages.  La plume de Sire Cédric est très cinématographique et permet au lecteur de parfaitement se représenter tant les décors que les scènes de ce thriller. La psychologie des personnages principaux est suffisamment approfondie pour permettre une identification à ceux-ci, même si on peut regretter le manque de vraisemblance lorsque le personnage principal, alors en plein deuil de sa compagne, se jette à corps perdu dans la résolution de l'enquête morbide. Certains argumenteront qu'il est poussé à agir ainsi par les apparitions de Kristel et les conseils qu'elle lui prodigue pour l'aiguiller.
En résumé, un bon moment de lecture, malgré néanmoins des passages  que j'ai trouvés vraiment gore, notamment  toutes ces  énucléations et ces meurtres tous plus atroces les uns que les autres.
A savoir avant d'ouvrir ce livre !

Je tiens à remercier 51760138_p et les Editions logo_lepreauxclercs pour ce livre reçu dans le cadre d'un partenariat.

24 février 2010

La délégation norvégienne, Hugo Boris

22392977_3921710Commencé un soir, lu dans la continuité, La délégation norvégienne est le deuxième roman de l'écrivain Hugo Boris, après Le baiser dans la nuque.

René Derain part en séjour de chasse avec six inconnus, au fin fond de la forêt norvégienne. Peu avant son arrivée, son chien semble terrorisé par quelque chose dans la forêt. René n'y prend garde et arrive au chalet qu'il a réservé avec les autres convives. Plusieurs nationalités et personnalités s'y côtoient. La partie de chasse s'annonce intéressante !
Mais la tension monte lentement. Rien ne semble normal. Le héros ne comprend pas : les paroles sonnent faux et tout semble factice dans ce weekend. Leur hôte est absent mais personne ne semble s'en préoccuper outre mesure...
Le jour où, suite à une tempête de neige, ils se retrouvent isolés dans cette cabane, sans eau ni vivres, la tension atteint son paroxysme et la folie point. Vont-ils s'en sortir ? Et qu'est ce qui les observe, à  l'extérieur, aller lentement vers l'inéluctable ?

Roman très court, certes, mais très bien mené. En 267 pages, Hugo Boris transforme une partie de chasse somme toute banale en lieu de toutes les tensions.
L'aspect bestial est là, représenté par ces animaux victimes, ces gibiers, mais aussi par le côté carnassier des participants. Une question se pose très vite : qui est le bourreau et qui sera le prochain gibier ?
Mais ne vous méprenez pas ! Ni fantastique ni gore dans ce roman, mais plutôt un thriller psychologique qui joue avec les nerfs du lecteur. La tension monte petit à petit, les masques glissent, les apparences s'effondrent... Le héros s'interroge, et avec lui le lecteur.
Une intrigue simple mais bien menée,
une fin très originale, des personnages humains et inquiétants... Bref, un très bon moment de lecture !

16 février 2010

Intrusion, Elena Sender

123648ui2ikce89f5b66fviewattth12670570b31Encore un livre que j'ai eu du mal à refermer, tant l'intrigue m'a captivée... Intrusion eSans_titre_2st un thriller, mais aussi le premier roman d'Elena Sender, grand reporter au magazine Sciences et Avenir.

Cyrille Blake est neuropsychiatre à Paris. Quelques années auparavant, elle a fondé le Centre Dulac, un établissement spécialisé dans la recherche du bonheur. Les patients qui s'y rendent souffrent  de pathologies légères que le Dr Blake soigne grâce à diverses techniques : psychothérapie, yoga, hypnose, mais aussi cures de Mésératrol, un médicament encore expérimental qui permet d'atténuer les souffrances psychologiques.
Le jour où Julien Daumas pousse la porte du Centre Dulac, il  bouleverse cet apparent équilibre. A Cyrille qui ne semble pas le reconnaître, il confie son mal : des cauchemars horrifiants  dans lesquels un homme le lacère à coup de couteaux.
Ébranlée par cette rencontre, Cyrille Blake doute : pourquoi ne se souvient-elle pas de ce patient qu'elle a soigné dix ans  auparavant, lorsqu'elle était encore interne ? Souffre-t-elle d'un blocage mnésique quant à une période de son passé ? En fouillant dans ce dernier, Cyrille va découvrir des événements  terrifiants enfouis au plus profond d'elle même...

C'est rare pour moi de lire à la suite des livres qui m'enchantent autant, mais je ne vais pas le cacher, ce livre m'a conquise ! Je ne suis pas adepte des thriller en temps normal, les trouvant souvent courus d'avance et prévisibles, mais avec Intrusion, j'ai vraiment été transportée dans une intrigue à la fois dérangeante et addictive. Quatrième coup de cœur de l'année donc, pour un thriller cette fois. 
L'intrigue est à la fois haletante et très bien ficelée, le rythme est très rapide, les événements s'enchaînent, ponctués de temps morts, ilots de sérénité avant la prochaine catastrophe.  La plume d'Elena Sender est précise et recherchée, sans pathos ni violence inutile. Elle sait trouver les mots justes pour faire susciter certaines émotions chez le lecteur.
Les personnages sont à la fois émouvants et attachants. Pas de manichéisme à outrance ici, mais des êtres humains faillib
les, avec des défauts et des faiblesses qui les poussent à commettre des actes parfois insensés.
Cyrille est un personnage intéressant, passionné par son métier. Son empathie et son dévouement pour aider les autres font d'elle un personnage qui attire d'emblée la sympathie du lecteur. Julien Daumas, quant à lui, personnage à la fois traumatisé et inquiétant, fascine autant qu'il effraie.
L'aspect médical du roman est très documenté, se fondant sur des recherches en cours sur la mémoire, d'après la quatrième de couverture. Elena Sender vulgarise tout cet aspect avec brio, permettant à quiconque de se l'approprier, et le rendant par là même fascinant.
Un excellent premier roman, addictif et inquiétant...

Merci à 47286519et aux logofr pour ce livre reçu dans le cadre d'un partenariat !

11 février 2010

Level 26, Anthony E. Zuiker

9782749911229Très intriguée par ce thriller, je n'ai pas résisté et l'ai lu cette nuit... Level 26 se présente comme un livre avant-gardiste, qui tente d'allier lecture et visionnage de vidéos.  L'auteur, scénariste des Experts, espère ainsi séduire la génération adolescente actuelle, plus encline à regarder des vidéos sur Internet qu'à lire...
L'éditeur annonce ainsi : "Toutes les vingt pages, Internet peut prendre le relai du roman : enregistrez-vous sur www.level26.com."
Pour une fois, je substitue mon résumé à la quatrième de couverture, très alléchante :

"
Les policiers du monde entier répartissent les criminels sur une échelle de 1 à 25, selon leur dangerosité.
Un tueur échappe à cette classification. Cruel à l'extrême, insaisissable, sévissant sur tous les continents, il ne connaît aucune limite ni aucun mode opératoire de prédilection : c'est le niveau 26. Un seul homme peut l'arrêter. Il s'appelle Steve Dark, et depuis que ce monstre a massacré sa famille, il s'est juré de cesser de traquer les psychopathes. Mais bientôt, il n'aura plus le choix."


Cette quatrième de couverture m'avait littéralement fascinée, et ce, sans exagérer. Pourtant pas attirée de prime abord par les thrillers, j'avais succombé.
L'intrigue débute très vite : un homme, comme l'annonce la quatrième, défie les lois de cruauté et de dangerosité établies par les policiers spécialisés en criminels. Ses crimes sont atroces, parfois même écœurants, et rien ne semble l'arrêter.
Steve Dark, le seul policier à avoir été sur le point de l'arrêter un jour, poursuit sa vie meurtrie au bord de l'océan, en compagnie de sa femme, prête à accoucher. 
Tout ça est annoncé dès le résumé sur la quatrième. L'intrigue est donc posée : retiré de la police, Steve va être contraint de poursuivre ce fameux criminel. Très vite, le lecteur comprend pourquoi.
Mais l'intrigue ralentit alors, le rythme se fige presque, et le lecteur attend que le héros accepte cette mission et que la traque commence.
Petit temps mort donc, au tiers du roman, puis l'intrigue accélère de nouveau, à un rythme vertigineux, et le dénouement point son nez sans prévenir.
Pour ma part, j'ai été assez déroutée. Les chapitres étant très courts et la mise en page très aérée (ce qui est un confort de lecture d'un autre côté), l'intrigue semble survolée, effleurant en surface certains thèmes pourtant attendus. Le dénouement arrive dans une temporalité qui s'est accélérée au point que tout semble s'être déroulé en quelques jours.
Beaucoup de questions restent en suspend, surtout au niveau du fameux Level 26, peut-être par souci de déshumanisation du personnage. J'aurais néanmoins apprécié d'en savoir un peu plus sur son passé, pour appréhender davantage sa psychologie et comprendre les atrocités qu'il commet tout au long du roman. Son personnage m'a souvent fait penser à  Hannibal Lecter pour son côté invincible, indestructible et d'une dangerosité extrême, mais en moins effrayant.
En revanche, la psychologie de Steve Dark est bien esquissée et vraisemblable et permet une identification certaine.
La spécificité de ce roman (se compléter avec des vidéos), détail qui m'avait intriguée au plus au point, m'a laissée, quant à elle, assez indifférente. Ainsi, au début du roman, alors que le lecteur est amené à visionner les vidéos que le meurtrier a faites de ses crimes, le site Internet nous présente des séquences semblables à un film. On s'attendrait à un film d'une caméra amateur posée dans une cave, alors que le film se présente comme une alternance d'angles de prise de vue qui rendent incompatible la vision subjective et l'impression d'avoir accès aux archives du tueur (je suis un peu confuse, non ?)
Par la suite, j'avoue qu'il a été assez désagréable de me relever pour aller voir sur mon ordi ce qui s'était passé car le livre ne le dit pas...
L'idée était pourtant très novatrice et intéressante, mais j'ai trouvé finalement qu'elle coupait court à toute imagination du lecteur (surtout au niveau des personnages) Pour ma part, j'ai hésité à regarder les vidéos pendant ma lecture ou les visionner une fois le livre terminé... Finalement, j'ai été bien obligée de les regarder au fur et à mesure pour comprendre toute l'intrigue. Et ce manque de liberté m'a plutôt dérangée... (surtout quand on lit au lit et qu'on n'a pas envie de ressortir, allumer son ordi, pour bien tout comprendre...)

En bref, j'ai passé un bon moment de lecture, mais j'ai été assez déçue de la brièveté du texte qui ne permet pas d'exploiter cette intrigue pourtant bien menée.  Beaucoup de questions restent sans réponse et en appellent de nouvelles, ce qui est bien dommage, mais compréhensible si une suite est prévue (j'ai lu cette info sur la critique de Cynthia !)

Je remercie 47286893 et les Editions Michel Lafon pour ce livre reçu dans le cadre d'un partenariat !

10 novembre 2009

La proie des âmes, Matt Ruff

Là encore, jeproie travaille depuis quelques temps pour diffuser ce livre autour de moi, le prêter à mes proches (et le récupérer, ne vous inquiétez pas pour celui-là, même s'il a pris un peu l'eau...) et le conseiller à tous ceux qui m'entourent : c'est une réelle merveille !

Andy Gage, le personnage principal de La proie des âmes de Matt Ruff,  souffre de troubles de la personnalité multiple.
Dans sa tête cohabitent une centaine d'âmes, chacune apparue suite à un traumatisme. Andy, grâce à l'aide d'un psychiatre, a su créer dans son esprit une sorte de refuge pour celles-ci, afin qu'elles cohabitent.
Un jour, Andy rencontre Penny, une jeune femme atteinte du même mal que lui. Et pour l'aider, Andy va bouleverser l'équilibre mental
qu'il a difficilement acquis, au risque de laisser émerger certaines de ses personnalités dangereuses et  se perdre en chemin...

Jamais effrayant, ce livre vous entraîne dans une histoire chargée en suspense et en émotions. Andy et ses personnalités fascinent le lecteur, tout autant que le mystère qui entoure leurs apparitions.
L'écriture est haletante, rapide et ne laisse jamais de répit. L'auteur utilise avec beaucoup de pertinence la ponctuation, notamment les points de suspension, pour passer d'une personnalité à une autre, laissant le lecteur désorienté avant de savoir qui contrôle le corps d'Andy Gage et quel  but il poursuit...

Publicité
Publicité
<< < 1 2
Publicité
Publicité