Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Bienvenue à Bouquinbourg

16 décembre 2013

La mode sous toutes les coutures, Florence Pinaud

La mode sous toutes les couturesLa mode sous toutes les coutures est un album de Florence Pinaud paru en novembre 2013 chez Actes Sud Junior.

Le jour où l'être humain a eu l'idée de recouvrir son corps pour se protéger des éléments extérieurs et des conditions climatiques est loin. Depuis, le vêtement dit beaucoup de celui qui le porte et se fait messager de bien des codes sociétaux. La mode ? Un concept auquel personne n'échappe, pas même les plus récalcitrants. Et si chaque époque est porteuse de nouvelles tendances, bien malin celui qui peut prétendre passer au travers. Entrez dans le monde merveilleux de la mode et découvrez, au fil des pages de cet album, ses évolutions et ses adaptations.

Avec un grand format rappelant celui du mythique magazine Vogue, La mode sous toutes les coutures offre une approche à la fois historique, sociologique et technique de la mode. Scindé en deux parties - Le vêtement pour maîtriser la situation et La mode s'empare des dressings - il offre un panorama intéressant sur le sujet et balaye un large spectre qui permet une première approche très séduisante.
Le lecteur suit ainsi l'évolution des tendances - de la mode garçonne durant les Années folles aux velléités environnementales des créateurs actuels - tout en découvrant les fonctions premières des matières utilisées par l'Homme pour se couvrir. Grands créateurs tels Madeleine Vionnet, périodes marquantes, pièces phares comme le corset ou le jean, marques de prêt-à-porter à l'instar de H&M, la lecture de cet album permet une plongée dans cet univers fascinant qui touche tout un chacun. 
Les nombreuses photos et illustrations rendent hommage à l'évolution de la mode et font de cet album un très bel objet à consulter. J'ai adoré en parcourir les grandes pages, me laisser surprendre au détour d'une anecdote, sourire à l'évocation de certains styles vestimentaire, rêver avec certains noms. Une lecture très agréable, cela va sans dire, que je ne peux que vous conseiller, et un album qui gagne à être lu.

Voici une nouvelle participation
au défi Read me, I'm Fashion de L'Irrégulière. - See more at: http://bouquinbourg.canalblog.com/archives/2013/10/25/28287410.html#sthash.ujv9mjYs.dpuf

Voici une nouvelle participation
au défi Read me, I'm Fashion de L'Irrégulière. - See more at: http://bouquinbourg.canalblog.com/archives/2013/10/25/28287410.html#sthash.ujv9mjYs.dpuf

Un grand merci à Babelio  et aux éditions Capture pour cet album reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.

 

La mode sous toutes les coutures double page 2

La mode sous toutes les coutures double page

 

fashion

Voici une nouvelle participation au Challenge Read me, I'm fashion de L'Irrégulière.

Publicité
Publicité
11 décembre 2013

L'encre et le sang, Franck Thilliez et Laurent Scalese

L'encre et le sangL'encre et le sang est une nouvelle co-écrite par deux auteurs de romans policiers français, Franck Thilliez et Laurent Scalese, parue en juin 2013 chez Pocket.

Hong Kong, ville tentaculaire et démesurée. William Sagnier, écrivain raté, y traîne son spleen dans un seul but : tuer Cassandra, son ancienne maîtresse, qui a provoqué sa perte en lui volant son manuscrit pour le faire publier sous le nom de l'homme qu'elle aime. 
Au détour d'une rue d'antiquaires, William tombe sur une vieille machine à écrire qui l'aimante littéralement. Il l'achète, sans hésitation, et découvre bien vite qu'elle possède un étrange pouvoir : tout ce qui est tapé dessus se produit dans la réalité. William y voit immédiatement une façon de se venger de ceux qui l'ont détruit...

Franck Thilliez et Laurent Scalese signent ici une nouvelle efficace fondée sur une intrigue paradoxalement simple et retorse. Si le fantastique semble poindre dès le début de l'intrigue avec cet objet - fascinant s'il en est - qui offre à celui qui s'en sert une omnipotence indéniable, l'histoire bascule bien vite dans une autre dimension et offre à son lecteur un retournement des plus intéressants.
Je me garderais bien de vous en dire davantage, mais sachez qu'en 118 pages - et c'est une gageure - les deux romanciers parviennent à ficeler une intrigue originale qui ne vous laissera pas insensible.
Leurs styles se mélangent pour aboutir à une écriture dynamique très cinématographique. Le suspense est maîtrisé d'une main de maître et le lecteur sent bien vite que cet apparent cadeau venu du ciel pour orchestrer une vengeance est bien plus dangereux qu'il n'y paraît.

Une lecture rapide et rafraîchissante que je ne saurais que vous conseiller. Imaginez : et si vous aussi vous possédiez cette fascinante machine à écrire, qu'en feriez-vous ? Pour ma part, bien après avoir refermé ce livre, je continue à m'interroger...

Franck Thilliez et Laurent Scalese

5 décembre 2013

Bilan de lecture : novembre 2013 [joke inside]

Roulements de tambour...
Et la Palme d'or du mois le plus catastrophique en matière de lectures ET de billets
est accordée à l'unanimité au mois de novembre 2013 !

« Je remercie ma famille, qui m'a toujours soutenue... »

Pour la première fois depuis la naissance de ce rendez-vous mensuel,
je n'ai qu'un livre à vous présenter dans la catégorie "Les livres déjà chroniqués". 
Vous pouvez rire.
Et la catégorie "Les livres en attente d'une chronique" n'est pas mieux...
Oui, je sais. Et je n'ai même pas honte en plus.

Même que j'ai hésité à écrire ce billet-bilan assez ironique.
Mais soyons fous : le ridicule ne tue pas !

Bilan de lecture 2

L'unique livre chroniqué ce mois-ci

(cliquez sur la couverture pour lire mon billet)

Les livres en attente d'une chronique

 

                                                    Les livres en attente d'une chronique

Bilan

Que dire de ce mois de lecture ? Pas grand chose en fait. J'ai peu lu, peu eu le temps de chroniquer mes rares lectures. Encore moins de rattraper le retard accumulé dans la rédaction de mes billets. Parfois la vraie vie nous entraîne dans un tourbillon incontrôlable... et ce n'est pas plus mal ! Espérons que décembre me laisse davantage le temps de souffler... et de lire . Et avec les vacances qui approchent à grands pas, il y a de grandes chances que ce soit le cas.

Et vous, votre mois de lecture ?
L'hiver vous a-t-il donné une envie frénétique de vous plonger dans un bon livre,
ou êtes-vous entré en hibernation livresque comme moi ?

 

4 décembre 2013

Sexe et sentiments, Amandine et Eddy Simon

Sexe et Sentiments

Sexe et sentiments est un album paru  aux éditions Jungle en septembre 2013. Il est signé Eddy Simon pour le texte et Amandine pour le dessin. Si le premier a réalisé le Kama Sutra en BD en 2010, la seconde est notamment connue pour sa série Mistinguette parue aux éditions Jungle également.

Ils ont entre 14 et 17 ans. L'âge des premiers émois amoureux, des premiers baisers et des premières relations intimes. On découvre son corps, celui de l'autre et avec ces expériences nouvelles émergent des doutes, des questions.

Abordant son sujet sous un angle très pédagogique et prenant appui sur des témoignages de lycéens, Sexe et Sentiments est un album qui oscille entre fiction et documentaire pour mieux aborder un sujet au coeur des préoccupations adolescentes.
En suivant le quotidien de plusieurs ados, l'album se penche sur la question des premières fois, de l'homosexualité, de la naissance des premiers sentiments amoureux... Porté par  un graphisme rond très actuel, cet album saura séduire son public-cible par la teneur de ses propos et son accessibilité.
Les personnages doutent, réfléchissent ensemble, prennent conscience des attentes de chacun et évoluent au fil des pages. Et si parfois certaines questions restent en suspens, c'est pour mieux laisser au lecteur le soin d'y réfléchir.
Petit plus : les infos situées en début et fin d'album, sous forme de questions posées par les personnages croisés au fil des pages. De quoi en savoir un peu plus sur l'IVG, la pornographie, la contraception, l'homosexualité, le plaisir, etc.

Voilà ma 60e participation à la   organisé par Mango et ma 49e au Top BD des blogueurs de Yaneck.

Top BD

 

   Planche 1 Sexe et SentimentsPlanche 2 Sexe et Sentiments

Je tiens à remercier Audrey de LP Langage et Conseils et les éditions Jungle pour cet album.

2 décembre 2013

Moi après mois... novembre 2013

Un rendez-vous initié par Moka que je n'ai pas honoré depuis longtemps. 
Mais il est temps d'y revenir.  
Un peu de moi à Bouquinbourg et beaucoup des autres, aussi...

                                                                                      75220510_p

Un mois à mille à l'heure et un corps qui fait des siennes / Peu de temps pour lire mais sans regret / Des innovations culinaires, faute d'ingrédients sous la main / Une très belle rencontre / Un salon du tissu hollandais et beaucoup de nouveaux projets / Un Woody Allen mémorable / Un café avec Clém face au Louvre / Des coups de fil jusqu'à pas d'heure / Des invités attendus depuis 3 ans et un weekend génial / Des jours gris mais pas tristounets / Un "Non, merci" qui fait jaser / Des ballerines compensées camel qui font des envieuses / Des élèves fatigués mais attachants / Un nouveau bonnet que j'aime d'amour / Un séjour messin surprenant / Une Alice empathique et très patiente / Une expo passionnante sur les dessous / Un Chachat possessif / Une soirée débrief' au champagne / Une virée raisonnable au marché Saint Pierre / Des regards qui en disent long / Des jupes home made et de chouettes compliments / Une visite inattendue et délicieuse / Un cake chèvre-figues-pignons apprécié /  Une virée nostalgie dans Paris / Des oursons à la guimauve / Une Hélène tatillonne et une voiture impeccable / Des soirées Fringe qui me font un peu peur / Un séjour romain en perspective / Un 287 toujours aussi efficace / Une complicité qui croît / Des dommages collatéraux qui s'éternisent / Un nouveau grand frère, attentionné / Un cappuccino dantesque au pied de la tour Eiffel illuminée / Des projets, des projets / Un japonais, yeux dans les yeux / Un salon de la photo sous la pluie / Des jours qui durent des années / Moi, en mode Kevina / Un agréable déjeuner sur un campus prestigieux et une balade frigorifique / Des sourires / Un espoir déçu et du soutien / De nouvelles bottes / Un sourire qui ne  me quitte pas / Un blog silencieux, faute de temps à lui consacrer / Des critiques le concernant / Des sashimis / Un voyage éreintant en Toscane à l'horizon / Skype, my Best Friend Forever / Le délicieux Paris-Brest d'Eugénie / Des weekends attendus avec impatience / Une soeurette + des copines = une soirée géniale / Des nuits blanches /  "Sors et danse, jusqu'à la fusion de tes hanches" / Des retrouvailles émouvantes et des promesses de se revoir bientôt / Une cheville qui fait des siennes et une Sandrine arrêtée / Un dimanche qui sonne comme une évidence / Des rêves new-yorkais / Des discussions sans fin et des points communs déroutants / Une soirée théâtre géniale en très bonne compagnie / Une Manuella attentionnée et un joli biais à utiliser / Une jolie porte qui s'ouvre / Un portable dépassé et des mms qui peinent à arriver / Un sapin municipal raillé / Un renoncement pour du mieux / Un oui dit bizarrement / Des ventres qui s'arrondissent / Encore des sashimis / Des amies géniales / Des couleurs qui réapparaissent dans ma garde-robe et prennent le pas sur le noir / Te dire combien ton absence est difficile /

 

Publicité
Publicité
1 décembre 2013

Esprit d'hiver, Laura Kasischke

Esprit d'hiverEsprit d'hiver est le dernier roman de l'écrivaine et poétesse américaine Laura Kasischke paru en août 2013 chez Christian Bourgois.

25 décembre. Holly et son mari Eric n'ont pas entendu leur réveil et se sont levés tard. Tatiana, leur fille adoptive de quinze ans, leur en veut. Tandis qu'Eric part chercher ses parents à l'aéroport, Holly prépare le repas de Noël et s'apprête à recevoir ses convives. Mais l'attitude agressive de Tatiana, d'ordinaire enjouée et aimante, l'inquiète. Et la tempête de neige qui paralyse la ville laisse les deux femmes en tête à tête. La tension monte.

Esprit d'hiver est un roman singulier, c'est indéniable, et dont la lecture m'a déroutée. Laura Kasischke signe ici une oeuvre à la construction soignée et au dénouement glaçant mais dont il m'est néanmoins difficile de parler tant je suis partagée quant à mon ressenti.
L'intrigue se met en place doucement, sur fond d'un huis-clos angoissant. La neige paralyse tout et dépose sur l'intrigue un voile empesé qui semble figer le temps. 
Mais si le suspense croît graduellement au diapason de la tension due au comportement de Tatiana, le roman se perd malheureusement en cours de route et le lecteur s'égare dans les souvenirs de Holly. La narration piétine entre passé et présent, entre l'adoption de Tatiana en Sibérie il y a treize ans et le malaise de ce jour de Noël étrange. 
Au final, peu d'événements ponctuent cette journée et j'ai eu l'impression de relire plusieurs fois les mêmes souvenirs de Holly. Comme si le temps s'était réellement figé et qu'elle était perdue dans son passé. Et si l'idée de redite est intéressante, j'ai trouvé la mise en forme assez lourde et un sentiment de lassitude m'a envahie lors de ma lecture. 
La galerie de personnages est assez restreinte puisque la narration se centre sur Holly et c'est par son intermédiaire que le lecteur grapille de maigres informations sur les personnages qui gravitent autour d'elle. Holly domine le roman et les autres protagonistes sont relégués à l'arrière-plan, complètement éclipsés par cette femme perdue dans ses pensées et envahie par un malaise. Si sa psychologie est bien esquissée, il n'en demeure pas moins qu'un sentiment de frustration émerge rapidement au fil des pages. Des questions restent en suspens et le lecteur doit se contenter d'un portrait partiel et biaisé d'une femme complexe.
Un huis-clos glaçant, une fois le dénouement révélé, aux qualités littéraires indéniables, mais qui n'a pas su me séduire véritablement. C'est bien dommage.
D'autres avis : Canel, Clara, Cunéipage, Cynthia, Eimelle, Jérôme, Liliba, Lystig, Nelfe et SvCath.

 Je tiens à remercier Oliver et Priceminister pour ce livre reçu dans le cadre des Matchs de la Rentrée littéraire 2013.

                                                                           479x324_logo2_rentree-literaire2013

26 novembre 2013

Un roman argentin, Gilles D. Perez

Un roman argentin, Gilles D

Un roman argentin est le troisième ouvrage de Gilles D. Perez, paru en août 2013 chez Naïve. Agrégé de philosophie, partageant sa vie entre Paris et Barcelone, Gilles D. Perez a très tôt été fasciné par la culture hispanophone et nous livre, avec ce roman, un bel hommage à cette dernière.

Un ciel orageux. Un Boeing 747 à destination de Buenos Aires pris dans la tourmente. Le vol A 456 de la compagnie Aerolineas Argentinas n'arrivera pas à destination. Les passagers le savent. Ils paniquent. 
Parmi eux, un homme, la quarantaine, une vie paisible. Une vie qui ne lui a pas laissé le temps de passer à l'écriture. Tandis que le pilote lutte contre les éléments et que les autres passagers hurlent de voir leur vie leur échapper, cet homme pense. Il pense à tous ces livres qu'il aurait aimé écrire. Aux textes qui sommeillent en lui et qu'il n'aura pas le temps de coucher sur le papier. Au premier roman qu'il aurait écrit si la vie le lui avait permis.

Attention, petit bijou littéraire en vue ! Un roman argentin est un livre ébouriffant qui vous happe dès les premières lignes et ne vous libère qu'une fois la dernière page tournée.
Gilles D. Perez offre à son lecteur un roman à part, véritablement à part, à l'intrigue en apparence simple. Un avion en perdition, un homme qui se voit mourir et réfléchit. Mais le tour de force de ce roman réside dans la façon dont l'auteur traite cette situation. Son personnage se noie dans ses pensées, dans sa vie, repense à ses proches, à son quotidien. Puis il imagine ce qu'il aurait écrit s'il en avait eu le temps. Ce qu'il aurait fait à Buenos Aires si l'avion avait atterri. Ce qu'il aurait voulu vivre si sa vie ne tenait pas à un fil. Entre la mort qui le frôle et cet élan de vie qui le saisit, le narrateur entraîne le lecteur dans le sillon de ses réflexions. L'intrigue se déplace dans un Buenos Aires fantasmé, un Paris du présent, un roman jamais écrit, pour revenir à la carlingue de l'avion qui lutte contre les éléments. Brillant !
L'intrigue débute en hommage vibrant à Queneau et à son célèbre Exercice de style. Jouant avec les mots et avec les styles narratifs, Gilles D. Perez plante son décor et installe son lecteur dans une situation cinématographique au possible. Version communiqué de presse, british, épique ou parisienne, à chacun de choisir la tonalité qu'il préfère pour s'approprier cette situation catastrophique. Cette facilité de l'auteur de jouer avec les mots annonce dès les premières pages la couleur de son roman et semble faire écho aux velléités d'écriture de son narrateur. Métadiscours ou glissement autobiographique, le doute demeure.
Hommage à la littérature et aux grands auteurs d'Amérique du Sud, Un roman argentin demeure inclassable, une fois la dernière page tournée. Brillant, c'est certain, singulier et mémorable, sans aucun doute. Je me suis régalée, cela va sans dire.

"J'aurai été, jusqu'à la fin, fidèle à moi-même : adepte de la métaphore à tout va, comme si la vie était toujours un récit en attente." (p. 17)

"La peur siphonne la vie mentale et impose à l'esprit la contemplation d'une image fixe. Mais, quand elle laisse place à l'épouvante, l'image disparaît et il n'y a plus qu'une béance informe et incolore." (p. 53)

"J'aurais insisté, le cognac aidant, sur la ville inversée que l'on voit dans les trottoirs baignés de pluie. J'aurais parlé des fragments d'architecture offerts par les flaques d'eau, non pas de la ville éternelle, mais de la ville transitoire. Pas de la ville monumentale à la gloire des illusions mais de la ville fugitive et modeste, où chacun peut reconnaître quelque chose de sa vie, où un coin de rue porte pour toujours la trace d'une histoire, et où la lumière d'un matin est le linceul d'un amour." (p. 72)

"Cette ville est un roman que je n'ai jamais fini de lire." (p. 120)

Je tiens à remercier Sybille de LP Langages et Conseils et les éditions  pour ce roman.

 

9 novembre 2013

4 ans déjà... [culcul inside]

4 ans déjà que Bouquinbourg a ouvert ses portes ici.
Tout ça grâce à deux pieds cassés et une immobilisation forcée face à mon PC.
Jamais je n'aurais imaginé la suite de cette impulsion subite.
Comme quoi, la vie est bien faite...

4 ans, ça en fait des choses...

647 billets, 11200 commentaires, des tas de livres lus, des coups de cœur et quelques déceptions, de chouettes rencontres virtuelles, une belle rencontre réelle, des relations de confiance avec des éditeurs, des envies frénétiques d'acheter des livres, des swaps, des tags, des marathons de lecture, des partages en tous genres, une bibliothèque qui déborde, un Kindle pour éviter de mourir écrasée par mes livres et dévorée par mon chat, un design de blog qui change au gré de mes humeurs et de mes envies, ...  Bref, cela fait 4 ans que c'est un bonheur pour moi de vous parler de mes lectures (et un peu de moi)
et
de vous accueillir ici.

Et si je remercie la vie de m'avoir temporairement endommagé les pieds,
j'ai envie, aujourd'hui, de vous remercier.
Merci, chers tous, de votre présence, de vos partages, de votre soutien, de votre humour.
Merci de me permettre d'échanger autour d'une chose aussi importante dans ma vie : la lecture.
Merci de me permettre tant de belles découvertes.
Merci d'insuffler de la vie ici..
Merci pour tout.

Bloganniversaire
5 novembre 2013

Bilan de lecture : octobre 2013

Octobre a filé et avec lui les premiers signes automnaux.
Il est l'heure de faire le bilan  des lectures qui m'ont accompagnée
durant ce mois.

Bilan de lecture 2

Les livres déjà chroniqués

(cliquez sur les couvertures pour lire mes billets)

   
 

Les livres en attente d'une chronique

 

Bilan

Un agréable mois de lecture, assez éclectique. L'entrée dans l'automne m'a donné envie de renouer avec le roman d'Updike, Les sorcières d'Eastwick, abandonné en cours de route il y a quelques temps. Et je ne regrette pas !  
Un mois marqué également par la lecture de la biographie de Coco Chanel écrite par Elisabeth Weissman et qui augure de nouvelles lectures. Bref, un mois de plaisirs littéraires. Et j'en suis ravie !

Les livres déjà chroniqués

(cliquez sur les couvertures pour lire mes billets)

- See more at: http://bouquinbourg.canalblog.com/tag/Bilan%20de%20lecture#sthash.naxGTiiq.dpuf
31 octobre 2013

Les sorcières d'Eastwick, John Updike

Les Sorcières d'Eastwick, John UpdikeLes sorcières d'Eastwick est un roman du prolifique John Updike paru en 1984. Il fait partie de ces livres qui possèdent la particularité d'avoir éclipsé, par leur titre, le nom de leur auteur. Car si beaucoup connaissent de nom ces diaboliques femmes de la paisible Eastwick, peu nombreux sont capables d'attribuer à John Updike la paternité de cette œuvre.

70's. Eastwick, petite bourgade américaine sans histoire. Mais derrière les apparences et les masques se cachent un brin de sorcellerie et beaucoup de commérages. Trois amies, Alexandra, Sukie et Jane, dont les pouvoirs se sont développés suite à leur célibat, utilisent leurs dons au gré de leurs humeurs, et ce malgré les quand-dira-t-on. Mais lorsqu'arrive en ville Darryl Van Horne, un homme riche et mystérieux, les trois femmes sont piquées de curiosité. Sournoisement, Darryl va tour à tour les séduire et les aliéner. Orgies, drogues, séduction et jalousie vont devenir leur lot quotidien. Darryl, sous ses apparences ordinaires, ne serait-il pas une incarnation du Malin ?

Tant a déjà été dit sur ce roman et cet auteur qu'il est difficile de mettre des mots, mes mots, sur cette lecture. John Updike signe ici un roman foisonnant et multiple qui entraîne le lecteur dans un méandre où seule subsiste l'image de ces trois femmes, puissantes et fragiles à la fois.
La petite ville d'Eastwick est le théâtre de bien des drames et il s'y noue des relations complexes entre les habitants. Critique de cette micro-société, le roman n'épargne personne, et surtout pas les hommes. Ces derniers, hormis Darryl Van Horne, ne souffrent pas la comparaison avec les personnages féminins et restent en arrière-plan de l'intrigue. Faibles, lâches, menteurs, meurtriers parfois, ils semblent cristalliser le mal que la société fomente. Face à ces hommes secondaires, les personnages féminins - les héroïnes ainsi que les autres femmes de la ville - s'érigent en  figures de force et de pouvoir, allant même jusqu'à s'affronter pour éprouver leur domination.
 
La sorcellerie n'est finalement qu'un prétexte à l'auteur pour s'interroger sur la question de l'émancipation de la femme. Ses trois héroïnes, malgré leur posture dominante énoncée plus haut, n'en demeurent pas moins sensibles au charme masculin, et notamment à celui du manipulateur Darryl Van Horne. Et elles qui prônaient la liberté comme valeur essentielle, se retrouvent bien vite piégées par cet individu paradoxalement repoussant et irrésistible. Le lecteur suit avec avidité le mécanisme qui se met en place et les tourments par lesquels passent tour à tour Alexandra, Sukie et Jane. Et à son tour de s'interroger sur la place de la femme.
Porté par une plume splendide, une traduction agréable et des longues phrases au rythme parfait, Les sorcières d'Eastwick est un plaisir dont on aurait tord de se priver.

Et parce que le roman d'Updike a inspiré le petit écran et le septième art, voici deux bandes-annonce d'adaptations très différentes et plus ou moins fidèles à l'oeuvre originelle.
La première est celle du film Les Sorcières d'Eastwick réalisé par Georges Miller en 1987, avec Jack Nicholson, Susan Sarandon, Michelle Pfeiffer et Cher dans les rôles principaux.

 Les sorcières d'Eastwick

Le film Les sorcières d'Eastwick (1987)

  

La seconde est celle de la série de Maggie Friedman, Les Mystères d'Eastwick, dont les 13 épisodes produits ont été diffusés fin 2009 sur ABC.

Eastwick

La série Les Mystères d'Eastwick (2009)

 

Enfin, parce que j'ai tellement annoté ce roman qu'il m'était impossible de faire l'impasse sur cette partie dans ma chronique, voici un florilège de citations qui illustrent le talent d'écrivain de John Updike.

"Si Alexandra était une sorcière du genre substantiel et instable, encline par nature à se gaspiller pour s'offrir aux influences et se fondre dans le paysage, et au tréfonds de son cœur plutôt paresseuse et d'un détachement quelque peu entropique, Jane était bouillante, trapue, concentrée comme une pointe de crayon, et Sukie Rougemont, qui à longueur de journée se dépensait en ville à recueillir cancans et nouvelles et dispenser sourires et salutations, avait une essence oscillante." (p.12-13)

"Rhode Island, bien que de notoriété publique le plus petit des cinquante États, renferme pourtant ça et là des immensités désertes typiquement américaines, des étendues mal explorées enclavées au milieu de zones industrielles tentaculaires, fermes abandonnées et grandes demeures oubliées, campagnes dépeuplées que traversent en hâte des routes droites et noires, marécages pareils à des landes et rivages désolés des deux côtés de la Baie, cet énorme coin d'eau enfoncé comme un pieu jusqu'au cœur de l’État, sa capitale, dont le nom est un acte de foi." (p.19)

"Dock Street, à cette heure où la nuit précoce rattrapait les acheteurs emmitouflés, avait un aspect dévasté, ses illuminations une pathétique manœuvre pour faire obstacle au sommeil, une tentative désespérée et hagarde pour tenir quelque vague promesse prisonnière de l'âpre ciel noir." (p.276)

"Entre-temps, la neige était tombée ; on finit par oublier cette merveille annuelle, son ampleur, l'air doté soudain d'une présence, les traits obliques des flocons ruisselants qui recouvrent tout comme les zébrures d'un graveur, le gros béret qui le lendemain matin coiffe de guingois la baignoire à oiseaux, le brun soudain plus foncé des feuilles sèches encore accrochées aux chênes, les branches vert foncé des sapins ciguë ployant sous le poids et le bleu limpide du ciel pareil à un bol vidé de sa dernière goutte, l'allégresse qui à l'intérieur de la maison ricoche sur les murs, la vie soudain comme survoltée qui sourd de la tapisserie, l'intensité mystérieuse de l'intimité que sur la fenêtre, dans son pot, l'amaryllis partage avec son ombre phallique et pâle." (p.304)

"Alexandra faisait de son mieux pour se montrer à la hauteur et s'intéresser à ces gens qu'elle n'avait jamais rencontrés, mais ses cellules cérébrales n'étaient déjà que trop encombrées de gens qu'elle avait jadis rencontrés, appris à connaître, trouvés passionnants et parfois même aimés, pour bientôt les oublier." (p.333)

"La musique illumine de sa lampe palpitante la sombre caverne de nos existences." (p.351)

"N'ont d'intérêt en fait que ce que nos esprits retiennent, ce que nos vies ont confié à l'air." (p.477)

 

Et vous vous en doutez : en ce beau jour d'Halloween, 
je ne pouvais pas ne pas participer au Challenge Halloween de
Lou et Hilde

 

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité