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Bienvenue à Bouquinbourg
3 octobre 2012

La douleur fantôme T.1 Plus rien qu'un souvenir, Alexis Robin et Byun Hye Jun

La douleur fantômeLa douleur Fantôme est une série en 2 tomes parue chez Paquet. Le français Alexis Robin en signe le scénario et le coréen Byun Hye Jun les illustrations. Le premier volet de cette histoire, Plus rien qu'un souvenir, est paru en mars 2008.

Vanessa, dix-sept ans, est une jeune fille à qui tout sourit. Amoureuse de Mickaël, elle accepte de prendre avec lui un raccourci par des voies ferrées. Un train arrive. Mickaël s'en sort indemne. Vanessa perd une partie de son bras droit. Une lente reconstruction s'amorce pour la jeune fille.  Mais celle-ci se rend vite compte qu'elle sent toujours son bras disparu. Et que ce dernier semble prendre une effrayante indépendance par rapport à elle...

Étrange que cette histoire de douleur fantôme. Alexis Robin nous entraîne dans une intrigue pour le moins bien ficelée et effrayante à la fois. D'un accident dramatique pour une adolescente à qui la vie souriait, il amorce un virage fantastique pour le moins étonnant et intriguant. L'indépendance du membre disparu offre à l'intrigue quelque chose de piquant, de curieux, tandis que la question du handicap est posée. Alexis Robin n'élude pas cette partie et s'attarde sur la reconstruction de son héroïne et les réactions de son entourage. C'est fin, très fin ! 
L'intrigue est complétée par les dessins de Byun Hye Jun, qui offrent une coloration de manhwa* à cette BD (* BD coréenne). Planche La douleur fantômeUn style dynamique, qui n'est pas sans rappeler celui des mangas. Des personnages grands et élancés, aux immenses yeux bleus et aux jambes interminables, des planches très fluides et dynamiques.
Un album que j'ai trouvé par hasard dans le fonds du CDI de mon lycée. Une belle découverte ! 

Et voici ma 46e participation
à la BD du mercredi de
Mango

  

  Et ma 37e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 14/20)

  Top BD

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26 septembre 2012

La dernière image, Gani Jakupi + entretien avec l'auteur

La dernière imageLa dernière image est un album du touche-à-tout Gani Jakupi paru en mai 2012 aux éditions Soleil, dans la collection Noctambule.

Engagé par un journal espagnol pour revenir au Kosovo, son pays d'origine, Gani Jakupi est confronté à l'horreur de la guerre qui oppose les Serbes aux Albanais. Accompagné d'un photographe, il traverse alors le pays détruit par les conflits et va à la rencontre des journalistes de guerre. Douze ans plus tard, il nous livre, en BD, son expérience.

Gani Jakupi donne à voir, dans cet album, un Kosovo meurtri par la guerre civile. Pas de fiction, ici, mais une BD documentaire, qui se lit comme un reportage. La violence est là, dans les traits des personnages, dans les dessins de bâtiments en ruines. Gani Jakupi nous offre des planches bouleversantes, et  poignantes de réalisme qui n'ont rien à envier à des photos. Mais pas de sensationnalisme ici, l'auteur conserve une certaine pudeur dans son texte etDerniereImage-p171 ses images. Et bien qu'il raconte une partie de son histoire et de celle de sa famille, il évite de sombrer dans le pathos et conserve une distance sur ce voyage et ce qu'il a pu voir.       
La dernière image est un album qui chamboule. Sa lecture offre un autre éclairage sur le conflit du Kosovo, en se penchant sur la question de l'information et la manière dont elle est transmise. Gani Jakupi nous entraîne dans une réflexion sur le métier de reporter et sur les dérives liées au sensationnalisme. Une lecture dont on ne ressort pas indemne.

Un grand merci à Clotilde Vu ainsi qu'à Claire Ughes de chez Soleil pour cette très belle découverte.

Et voici ma 45e participation à la BD du mercredi de Mango  et ma 36e au Top BD des blogueurs de Yaneck (note 17/20)

                             Top BD

        Gani

 Suite à ma lecture, Gani Jakupi a accepté gentiment de répondre à mes questions.

1/ L'idée d'une BD documentaire sur un reportage au Kosovo est particulièrement intéressante. Comment avez-vous choisi les moments que vous alliez relater dans cet album ? Et ceux que vous alliez dessiner ?

L’expérience a été si dense que le travail de sélection portait surtout sur ce qu’il y avait à omettre. Le premier critère a été la relation de ce que je racontais avec le journalisme, avec les médias. Ensuite, il fallait construire une ligne narrative, une carcasse qui donnerait une forme cohérente à ce qui, autrement, n’aurait été qu’un recueil d’anecdotes. Et, the last but not the least, ou plutôt – le plus important, c’était l’évaluation de chaque épisode ; ce qu’il était susceptible d’apporter, de générer comme réflexion, ou vers quelle conclusion pouvait-il mener. Une inconnue imprévisible devant laquelle on n’a pas de garde-fou, c’est la subjectivité du lecteur. Il aura souvent tendance à interpréter ce qu’il lit selon ses propres convictions. Tout ce qu’on peut, c’est faire le maximum pour maintenir la clarté des propos.

2/ Votre réflexion sur le métier de reporter de guerre vous amène à vous interroger sur la question des faits et de leur interprétation, consciente ou non. Vous posez, dans votre album, la question de l'ambiguïté de l'information. Comment avez-vous dépassé ce sentiment lorsque vous vous êtes lancé dans le projet de La dernière image, projet inévitablement personnel et qui donne à voir votre regard sur une situation donnée ?

Tout documentaire intéressant et passionnant l’est parce qu’il implique la subjectivité de son réalisateur. Autrement, ça se réduit à une simple information. Cela n’exempte pas ; il serait facile de dire « l’objectivité stricto sensu n’existant pas, j’ai carte blanche pour faire dire au matériel présenté ce que je souhaite ». Bien au contraire, cette prise de conscience génère une responsabilité. Il faut assumer la subjectivité et se mettre soi-même en balance, en quelque sorte être son propre superviseur et censeur. Un bon journaliste est responsable non seulement de ce qu’il rapporte, mais aussi de ce qu’il omet, ou de ce qu’il laisse entendre.

3/N'avez-vous pas éprouvé une tentation de fictionnaliser ce que vous avez vécu, lorsque vous avez décidé de le transmettre par le biais d'une BD ?

Surtout pas !!! J’ai perdu une dizaine de membres de ma famille dans cette guerre. Même sous la forme de documentaire, il faut un énorme travail sur soi-même pour ne pas laisser l’émotion voiler le témoignage. C’est pourquoi j’ai si tenacement tenu à l’angle d’approche principal de cet ouvrage : parler des médias m’aidait à prendre une distance avec les événements, me placer en observateur. Observateur des autres, mais, intégrité oblige, aussi de moi-même.  
Dans une œuvre de fiction j’aurais inévitablement mis l’émotion en avant. D’ailleurs, j’ai horreur des œuvres de fiction qui prétendent ménager la chèvre et le chou. Si un documentaire qui manque d’objectivité est malhonnête, une fiction « décaféinée » est une œuvre ratée. Je ne veux pas donner de noms, mais il y a eu des cas qui exemplifient mon affirmation, en relation avec la guerre de Bosnie, l’évènement le plus tragique en Europe depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Le succès a été au rendez-vous, car le public préfère qu’on lui raconte l’histoire en marche de manière la moins dérangeante possible. J’exprime mon respect envers le lecteur par le sérieux de mon travail, pas en lui offrant ce qui lui sera plus commode à consommer.   
La BD fut un choix naturel, c’est ma profession première. Mais aussi parce que c’est un promontoire idéal pour traiter de l’information : après tout, on se sert du discours écrit et de l’image. Vous aurez remarqué que je n’utilise pas de bulles dans ce livre, pour rester le plus possible du langage journalistique.

4/Vos dessins offrent une dimension particulière à votre histoire, et plus particulièrement les couleurs que vous utilisez. Ce choix de couleurs s'est-il imposé d'emblée pour vous ? Correspondait-il aux tonalités que vous avez perçues lorsque vous étiez sur le terrain ou est-ce le fruit d'une réflexion de votre part pour rendre compte de ce que vous avez vu ?

Le Kosovo du début de l’été 1999 était ensoleillé et verdoyant ; les pluies de ce printemps-là avait été abondantes. Le choix des couleurs répond à un objectif purement narratif. Il correspond à la fin de votre question : c’était évidemment une manière de rendre compte de la vision personnelle des évènements. Un traitement « expressionniste », en quelque sorte.

5/Enfin, travaillez-vous sur un nouveau projet dont vous pourriez nous dire quelques mots ?

Comme auteur complet, je suis en plein sur une contre-histoire de la révolution cubaine, un double volume pour la collection Aire Libre. Il est bien possible que cet ouvrage fasse des mécontents, car il apporte des détails jusqu’à l’heure ignorés et qui ne seront pas du goût de tout le monde. Il y aura aussi un livre de mémoires de l’après-guerre kosovare, cette fois-ci hors du contexte journalistique, mais il sera dessiné par Jorge González, l’auteur de Chère Patagonie (qui vient juste de sortir). Vous constaterai que là, j’ai renoncé au dessin ; j’avais besoin d’être accompagné ! Le premier tome d’un triptyque qui explore la ferveur religieuse et les conflits raciaux au Brésil de la fin du XIX siècle, en collaboration avec Marc N’Guessan au dessin, pour Dargaud, devrait paraître en printemps 2013. D’autres projets sont en gestation, mais je crois qu’il serait tôt pour en parler. Studio

Gani Jakupi à sa table de travail 

27 juin 2012

Zombillenium T.1 Gretchen, Arthur de Pins

Zombillenium TZombillenium est une série de BD d'Arthur de Pins comptant actuellement 2 tomes. Le premier, sorti en août 2010, s'intitule Gretchen. Et à force de l'avoir vu sur la blogosphère, je voulais savoir ce qu'il en était.

Zombillenium est un parc d'attractions où la peur est le maître mot. Chaque employé est une créature effrayante. Et Aurélien, trompé par sa femme et complètement désabusé, va vite s'en rendre compte. Tué accidentellement sur le bord de la route, il est embauché par Francis von Bloodt, le vampire qui gère le parc.

Au vu du nombre d'éloges sur la blogosphère, je m'attendais, en ouvrant cet album, à quelque chose de décoiffant, de grinçant, etc. Si j'ai aimé l'humour parsemé au fil des pages et qui offre à l'intrigue une dimension noire vraiment appréciable, j'ai trouvé cette dernière un peu légère. L'idée de départ est pourtant bonne - un parc d'attraction qui dupe ses visiteurs avec des créatures réelles que tout le monde croit déguisées - mais elle s'essouffle très vite.
Les dessins, quant à eux, ont un côté très froid. Pas de fioriture ni de rondeurs mais des planches sans relief, au trait qui semble plaqué. Les couleurs, travaillées à l'ordinateur, accentuent ce côté plastique. Je n'ai pas vraiment accroché, ayant  l'impression de lire un dessin animé en BD ! 

Planche 1Bref, un album que je suis contente d'avoir découvert mais une série que je ne poursuivrai pas. 

Ils ont lu ce 1er tome aussi : Manu, Acro, Yaneck, Theoma ...

 Et voici ma 44e participation
à la BD du mercredi de
Mango

  

  Et ma 35e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 14/20)

  Top BD

13 juin 2012

Mortelle Adèle T.1 et 2, Tan et Miss Prickly

Mortelle Adèle est une série de BD pour enfants de petit format (12x15 cm) dont les deux premiers tomes, Tout ça finira mal et L'enfer, c'est les autres, sont parus en février 2012 chez Tourbillon. Ses créateurs ? Deux jeunes français, Antoine Dole, alias Tan, au scénario, et Isabelle Mandrou, alias Miss Prickly, pour les illustrations. Le troisième tome des aventures d'Adèle sortira le 28 juin en librairie.

                                                      Mortelle Adèle T  Mortelle Adèle T

Adèle est tout sauf un ange : elle déteste tout le monde, adore martyriser son amoureux, traumatiser ses parents avec ses expériences scientifiques et railler ses petits camarades. Précoce, la petite fille n'hésite pas une seconde à faire chanter le Père Noël, essayer d'envoyer son chat sur la lune ou encore tenter de se faire payer par sa maîtresse pour chaque devoir rendu...

Vous l'aurez compris, Adèle est une gamine qu'on préfère découvrir en album qu'avoir à ses côtés ! Son intelligence lui permet dePlanche 1 Mortelle Adèle regarder le monde à travers le prisme de l'enfance teinté de réflexions d'une maturité déconcertante. Pas d'intrigue suivie, dans ces deux albums, mais une série de gags et des tranches de vie humoristiques d'Adèle et de ses proches.
L'humour est noir et grinçant, et j'ai souvent ri aux péripéties de cette petite teigne d'Adèle. Les auteurs réussissent à créer des gags en deux ou trois cases. C'est simple, rapide et efficace. 
L'ironie est maniée avec finesse et le jeune Adèle s'en donne à coeur joie. Pas sûr que les plus jeunes en perçoivent toute la subtilité, mais pour un public adulte ou en mesure de la comprendre, c'est parfait !
Au fond, malgré toutes les méchancetés qu'elle fait subir à son chat ou ses proches, la petite Adèle a un côté attendrissant : le lecteur ne peut que remarquer que son anti-conformisme est dû à sa différence. Trop mature pour les enfants de son âge, Adèle les méprise et se joue de sa candeur enfantine pour désarmer les adultes.
Petit bémol, en revanche, pour le dessin. Le trait, trop minimaliste, manque de singularité. Il colle de façon diamétralement opposée à l'héroïne et oppose à son cynisme un univers enfantin, mais il lui manque un petit quelque chose pour sortir du lot et rester en mémoire. C'est dommage, mais l
'essentiel est ailleurs.
Bref, c'est cynique, très cynique. J'adore ! Allergiques à l'humour noir et grinçant, passez votre chemin et ne croisez pas Adèle !
Merci à Inès et aux Editions siteon0_130x51 pour cette découverte.

Jérôme aussi a découvert cette petite peste...

Et voici ma 43e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 34e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 15/20)

 Top BD

 

Envie d'en savoir plus ? Rendez-vous sur le site consacré à Adèle !

Capture

6 juin 2012

La page blanche, Boulet et Pénélope Bagieu

La page blancheLa page blanche est un album collaboratif signé Boulet pour le scénario et Pénélope Bagieu pour les dessins sorti chez Delcourt en janvier 2012.

Une jeune femme est assise sur un banc. Qui est-elle ? Que fait-elle là ? Elle n'en sait rien. Sa vie est un mystère qu'elle doit élucider. Eloïse, c'est son nom, part à la conquête de sa vie. Aidée d'une de ses collègues, mise dans la confidence, elle tente de faire illusion face à ses proches et de mener l'enquête.

J'aime bien ce que fait Pénélope Bagieu. J'aime son humour et son trait minimaliste. J'avais particulièrement aimé Cadavre exquis, que j'avais trouvé bien ficelé.
Je ne connais pas Boulet. Cette collaboration m'intriguait. Et si l'idée de départ m'a séduite, la magie n'a pas opéré. La quête identitaire de l'héroïne est un peu longue et les temps morts se succèdent. J'étais intriguée, au début, des mystères qui opacifiaient sa vie, pour, au fil des pages, m'en désintéresser.
Je ne peux pas vraiment dire ce qui m'a déplu. Une intrigue principale assez maigre, qui tourne vite en rond ? Un dénouement plus profond que l'album ne l'a été dans sa quasi totalité et qui détonne avec l'ensemble ? Le ton faussement léger ? Une héroïne pas très attachante, un brin caricaturale ? Une envie d'autre chose ? Tout, peut-être ? Bref, un album à côté duquel je suis passée...
Elles ont aussi lu cet album : Leiloona, L’Irrègulière, Antigone, Lili Galipette, Iluze, Emeralda, Saxaoul
, Choupynette...

Et voici ma 42e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 33 au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 12/20)

 Top BD

La page blanche planche 1 La page blanche planche 4

 

La page blanche planche 2

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30 mai 2012

Jack L'Eventreur T.1 Les liens du sang, François Debois et Jean-Charles Poupart

Jack L'Eventreur TJack L'Éventreur n'en finit pas d'inspirer la littérature. Ce premier tome qui lui est consacré, intitulé Les liens du Sang, est paru le 16 mai 2012 chez Soleil.

Londres, 1888. Les prostituées du quartier de Whitechapel sont victimes d'un tueur sanguinaire qui les dépèce et les éviscère méthodiquement. Frederick Abberline, chargé de l'enquête, peine à la mener à bien. Son supérieur hiérarchique attend des résultats, tandis que son assistant est chargé de le tenir à l'oeil. Car le passé de Frederick le hante et l'oblige à garder pour lui certains éléments de l'enquête.

S'attaquer à l'histoire de Jack L'Éventreur est à double tranchant. Sa simplicité apparente due à sa notoriété  se mue en effet rapidement en contrainte et cède la place à la difficulté. Comment être original, quand on décide de se pencher sur ce triste fait divers londonien ? Comment se départir de ce qui a déjà été écrit/filmé/dessiné ?
François Debois réussit ce pari en offrant à ce premier tome un scénario non seulement bien construit mais aussi original, qui demeure fidèle aux hypothèses de l'époque. Si la piste du médecin de la Reine est évoquée, évidemment, une autre se dessine au fur et à mesure des pages sans laisser au lecteur le temps de la comprendre. En effet, l'album s'ouvre sur un randonneur solitaire qui trouve refuge dans une cabane abandonnée et tombe sur le squelette de Frederick Abberline, tenant son journal intime. En guise de confession, ce dernier s'ouvre sur ces termes : "Moi, Frederick Abberline... Je suis Jack L'Éventreur." De ce postulat de départ, le lecteur ne sait quoi faire au fil de sa lecture. Le doute est semé, mais les preuves sont absentes. Hormis l'assistant de Frederick qui le soupçonne un temps, la place n'est pas laissée à cette possibilité... pour le moment ! Et le mystère s'épaissit avec les silences du personnage.
Jean-Charles Poupart signe dans ce premier tome des dessins soignés, qui, s'ils ne révolutionnent pas la BD du genre, lui offrent une ambiance singulière au service d'une mise en page saisissante. Le Londres de cette fin du 19e est réaliste et les couleurs sombres utilisées mettent en valeur la saleté et la misère de la ville. Les cadrages, toujours pertinents, offrent à l'intrigue une dimension cinématographique indéniable et un rythme percutant.
Un album alléchant, donc, dont il me tarde de découvrir la suite qui sort en juin. Je tiens à remercier les Éditions  de m'avoir envoyé cet album et permis de le découvrir dès sa sortie.

  Et voici ma 41e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 32e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 16/20)

 Top BD

 

Planche 1 Jack L'EventreurPlanche 2 Jack L'Eventreur

23 mai 2012

Magasin général T.1 Marie, Régis Loisel, Jean-Louis Tripp

Magasin général TMagasin général est une série d'albums associant Régis Loisel et Jean-Louis Tripp comptant à ce jour 7 tomes. Ce premier tome, Marie, est paru en mars 2006 chez Casterman.

Notre Dame des Lacs, petit village paisible québécois. Félix Ducharme vient de mourir et la communauté entière assiste à ses funérailles. Sa veuve, Marie, doit faire face à ce décès et reprendre la tête de leur commerce : le magasin général, celui qui fournit tout le village en outils, provisions, matières premières, etc. Malgré son chagrin, la jeune veuve se laisse envahir par le quotidien et ses obligations pour aider les autres et permettre à la communauté de retrouver son fragile équilibre. Jusqu'au jour où les hommes reviennent...

Loisel et Tripp nous offrent, avec cet album et plus généralement avec cette série, une chronique sociale émouvante et pleine de réalisme.
La mort de Félix, sur laquelle s'ouvre l'album, entraîne une refonte de la petite communauté et bouleverse l'équilibre fragile auquel elle s'était habituée. Chacun y va de son inquiétude quant à la capacité de Marie de reprendre le commerce de son mari. Mais l'entraide apparaît très vite et la jeune veuve se retrouve très vite entourée, aidant à son tour ceux qui en ont besoin.Planche Magasin Général T
L'originalité de cet album réside dans la technique utilisée : Loisel et Tripp ont en effet dessiné à quatre mains, créant ainsi un dessinateur fictif.  Le résultat ? Des planches riches en détails, aux couleurs douces et à l'ambiance soignée. Mais dans la mesure où je ne connais le trait d'aucun des deux illustrateurs, je  ne peux pas juger ce qui est plus de l'un ou plus de l'autre !  
Enfin, la volonté des deux auteurs d'utiliser le vocabulaire et les expressions québécois afin de coller au mieux à leur intrigue donne une touche singulière à cet album. Afin de permettre à tous une plus grande compréhension, Jimmy Beaulieu a adapté les dialogues. Ce qui donne lieu à une langue fleurie, très souvent imagée, parfaitement compréhensible grâce au contexte.
Une très jolie lecture, portée par les traits tout en rondeur des deux dessinateurs et une intrigue attachante.
Ils ont lu ce 1er tome aussi : Marion, Mango (les 6 premiers), Kikine, Noukette, Mo', Yaneck et Karine :)

  Et voici ma 40e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 31e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 17/20)

 Top BD

9 mai 2012

Le Viandier de Polpette T.1 L'ail des ours, Olivier Milhaud et Julien Neel

Le viandier de Polpette TLe Viandier de Polpette est une nouvelle série imaginée par Olivier Milhaud et dessinée par Julien Neel, le créateur de la série Lou !. Le premier tome, L'ail des ours, est paru en mai 2011 chez Gallimard.

Imaginez un décor féerique : une petite auberge, nichée sur une falaise, avec un ruisseau qui coule, un moulin, une nature verdoyante etc. Son propriétaire, le comte Fausto de Scaramandra, y a été envoyé par son père alors qu'il était enfant. Oisif, le jeune homme profite du calme de son nid douillet et de ses occupants : Polpette, ancien cuistot dans l'armée, qui officie désormais à l'auberge du Coq Vert, Biryani, le serviteur qui s'est occupé de lui depuis son enfance, Alméria, la jeune femme qui gère la chaufferie des termes... La vie y est paisible. Jusqu'au jour où le père de Fausto décide de rendre visite à son fils qu'il n'a pas vu depuis quinze ans.

Le Viandier de Polpette, c'est une bouffée d'air frais. Les dessins, assez naïfs, entraînent le lecteur dans un univers édulcoré rassurant et fantaisiste.  
Le ton est décalé et
l'humour, omniprésent - surtout avec le personnage égocentrique et naïf de Fausto - offre à l'intrigue une note particulière. Et si cette dernière ne possède pas une profondeur extraordinaire en apparence et semble simpliste, détrompez-vous, il n'en est rien. Cet album possède une fraîcheur indéniable et offre une belle histoire d'amitié, d'entraide et de solidarité, portée, entre autres, par ses dessins enfantins aux couleurs douces.
Mais
Le Viandier de Polpette ne serait pas un viandier (référence au plus ancien livre de cuisine connu, attribué à Guillaume Tirel au 14e sièle - fin de la minute culture, bonsoir) sans les nombreuses recettes qui complètent le récit. En effet, chaque fois qu'il est fait mention d'un plat préparé par Polpette, ce dernier est présenté et sa préparation explicitée. Oeufs aux foies de volaille, prego, beignets d'épinard et d'agneau, etc. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec Le Gourmet solitaire de Taniguchi...
Enfin, le petit plus que j'ai adoré : la légende de l'auberge, à la fin de l'album, qui indique où chacun des personnages vit et assure ses fonctions... Une manière de prolonger l'intrigue et de visualiser davantage encore ce havre de paix qu'est l'auberge du Coq Vert !

Planche 1 Planche 2

J'ai donc été séduite par cette lecture. Les nombreux personnages croisés dans ce 1er tome laissent à penser que la suite des aventures de Polpette et de ses amis sera riche. Je serai au rendez-vous du prochain tome, sans hésiter !
Ils ont lu ce 1er tome du Viandier de Polpette :
Faelys, Jérôme, Canel, Kikine...

 Et voici ma 39e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 Et ma 30e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 18/20)

Top BD

 

4 avril 2012

Polina, Bastien Vivès

Polina, Bastien VivèsPolina est un album signé Bastien Vivès, sorti en 2011 chez Casterman, récompensé par Le Prix des Libraires 2011 et Le Grand Prix de la Critique BD 2012.  Lauréat en 2009 du Prix Révélation au Festival d'Angoulême avec son album Le goût du chlore, Bastien Vivès, 28 ans, poursuit son chemin dans le monde de la bande dessinée.

Polina a six ans lorsqu'elle rencontre le professeur Bojinski, chorégraphe réputé. Cette rencontre se solde par cette remarque assassine : "Il faut être souple, si vous espérez un jour devenir danseuse. Si vous n'êtes pas souple à 6 ans, vous le serez encore moins à 16 ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don." Mais quelques années plus tard, Polina retrouve le chorégraphe très strict. Et malgré sa dureté, elle apprend avec lui la rigueur nécessaire à la danse classique.

Tant a déjà été dit sur cet album que je peine à trouver quelque chose d'original à ajouter. Et pour cause : Polina est un album déroutant, et ce à plusieurs niveaux.
Déroutant par son sujet, tout d'abord, le monde très fermé des danseurs professionnels. Si vous pensez que ce n'est pas pour vous car vous ne dansez pas ou que vous n'y connaissez rien, vous vous trompez. Je suis dans ce cas-là et j'ai pourtant été captivée par l'histoire de Polina, de son enfance à son âge adulte. Aimiez-vous tant que ça la boxe pour apprécier Million Dollar Baby de Clint Eastwood ? Bon, c'est la même chose. Cet album possède la même portée universelle.
Déroutant, ensuite, dans sa temporalité, et surtout dans ses ellipses. Tout au long de ces 206 pages, on suit le parcours de Polina. De ses débuts à 6 ans à son entrée à l'école de danse puis au théâtre. Bastien Vivès parvient avec une facilité déconcertante à faire défiler les jours et les années sans aucune indication. J'ai été bluffée, notamment, par une page qui, en six cases, fait ressentir au lecteur la succession des jours d'entraînement de l'héroïne. Six cases seulement, et des journées pourtant symbolisées. Grandiose !
Déroutant, enfin, dans son dessin. L'album est en niveaux de gris et le trait de Bastien Vivès minimaliste. Ce dernier ne s'encombre ni de personnages secondaires - aux visages parfois gribouillés -, ni de décors détaillés. Le trait est simple et s'attache au personnage de Polina. Les instants dansés sont très soignés et témoignent du talent de l'auteur. Regarder une planche de dessins montrant un personnage danser, c'est assister à un ballet.
Bref, une lecture absolument incroyable, et déroutante (mais ça, vous l'aurez compris). Ne dites pas que vous n'aimez pas les dessins, qu'un album en niveaux de gris vous laisse de marbre, etc. Ouvrez Polina et venez en parler !

Les avis de Mango, Marion, Theoma, Sophie, Lili Galipette, Alex-Mot-à-Mots, d'Antigone, sur cet album.

Planche Polina

Double page Polina

Et voici ma 38e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 Et ma 29e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 17,5/20)

Top BD

Et voici les dix premiers titres du
Top BD des blogueurs du mois de mars

 

  1. Gaza 1956, Joe Sacco, Futuropolis                                           
  2. Persépolis, Marjanne Satrapi, L'Association                          
  3. Habibi, Craig Thompson, Casterman                                                            
  4. Maus, Art Spiegelmann, Flammarion                                               
  5. Le journal de mon père, Jiro Taniguchi, Casterman  
  6. Idées Noires, Franquin, Fluide Glacial  
  7. NonNonBâ, Shigeru Mizuki, Cornélius   
  8. Portugal, Cyril Pedrosa, Dupuis                                                                         
  9. Black Hole, Charle Burns, Delcourt                                           
  10. Tout seul, Christophe Chabouté, Vents d'Ouest                      

...

Pour en savoir plus sur le Top BD des blogueurs, rendez-vous chez Yaneck

 

28 mars 2012

Le retour à la terre T.1 La vraie vie, Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet

Le retour à la terre TLe retour à la terre est une série de BD en 5 tomes parue chez Dargaud de 2002 à 2008. A l'origine ? Le déménagement de Manu Larcenet à la campagne... Et l'idée de Jean-Yves Ferri de l'adapter en BD humoristique.

Quitter Paris, le périph' et Juvisy pour les Ravenelles un charmant petit village entouré d'exploitations agricoles et de vaches... La transition est un peu rude pour Manu, sa femme Mariette et Speed, leur chat. Il faut réapprendre les codes (= abattre des arbres de 50m), s'intégrer (= boire le tord-boyaux local...) et se persuader que tout est beaucoup plus calme dans cette nouvelle vie...

A force de participer aux mercredis BD de Mango, le nom de Manu Larcenet m'est devenu familier, au point d'emprunter, sans regarder, cette BD dans mon fonds.
Le retour à la terre
est un album composé de gags courts, en 6 cases, qui se fondent sur le quotidien de Manu et Mariette. Leur emménagement, leur acclimation (et celle de leur chat !) mais aussi la venue de leurs anciens amis, sont autant de temps forts tout au long de cette BD.
L'humour émerge de cette distance entre leur quotidien parisien et celui aux Ravenelles. C'est déroutant car les codes sociaux ont changé, les habitudes aussi, et les problèmes ne sont plus liés au périph'...  
Si le trait de Manu Larcenet ne m'a pas vraiment séduite, j'ai néanmoins passé un très bon moment en compagnie de Manu, Mariette et Speed. J'ai beaucoup ri et j'ai souvent été impressionnée par la faculté de Jean-Yves Ferri de faire rire en 6 cases tout en ayant contextualisé son gag de façon bien précise.
 
Les avis de
Canel, Héloïze, Stephie et Mo'.

Et voici ma 37e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 Et ma 28e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 15/20)

  Top BD 2012

Planche Le retour à la terre 2

Planche Le retour à la terre 3



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