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Bienvenue à Bouquinbourg
huis clos
5 octobre 2011

Shutter Island, Christian De Metter et Dennis Lehane

shutter-island-bd-732x1024Shutter Island est un thriller psychologique de Dennis Lehane, publié en 2003. Une adaptation cinématographique signée Martin Scorsese est sortie en 2010, avec DiCaprio dans le rôle titre, alors qu'en 2008, Christian De Metter avait fait une adaptation en BD de ce roman, adaptation sortie chez Casterman.

Boston, années 50. Teddy Daniels et Chuck Aule, deux Marshalls fédéraux, sont dépêchés sur Shutter Island pour enquêter sur une disparition. L'ile abrite en effet un hôpital psychiatrique où sont enfermés des criminels très dangereux. Mais dès leur arrivée, les deux hommes sont confrontés à une ambiance pesante. Ni le personnel de l'hôpital ni le personnel de direction ne les aident dans leur enquête. Le doute s'installe dans leur esprit alors qu'une tempête approche. Et s'ils étaient bloqués sur l'île ? Et si les apparences étaient trompeuses et le personnel de l'île pas tout à fait honnête ? 

J'avais adoré le film de Scorsese : son ambiance, son suspense, ses non-dits et sa lumière. J'ai aimé me replonger dans cette intrigue qui, si elle perd un peu de sa saveur une fois le dénouement connu, n'en demeure pas moins passionnante. preview_page
Christian De Metter nous plonge dès la première page dans l'ambiance du roman. Avec des couleurs sépia, il nous entraîne dans les années 50, sur cette île si étrange.
Si les vignettes m'ont fait vraiment penser aux plans de Scorsese (j'ai revu le film récemment) et aux techniques cinématographiques du réalisateur, elles m'ont néanmoins permis de m'immerger complètement dans ce suffocant huis-clos. N'ayant pas encore lu le roman de Lehanne, et comme cette BD en est une adaptation, j'en déduis que le film de Scorsese lui est très fidèle.

J'ai donc passé un bon moment. Certes. Mais en réalité sans plus. Pourquoi ? Parce que j'ai eu l'impression de lire une novélisation du film ou son story-board. Christian De Metter n'a pas su donner à cette BD une singularité qui aurait pu me séduire. Oui, les couleurs créent une ambiance. Oui, son trait est flou, parfois indistinct, et participe de l'ambiance.
Mais la magie n'a pas opéré. J'ai refermé cet album en me disant que je n'avais pas eu une expérience de lecture particulière. Aucune émotion si ce n'est celle de me plonger à nouveau dans une intrigue que j'aime beaucoup. Un rendez-vous raté pour moi. J'attendais autre chose, c'est certain. Et pourtant, ce ne sont pas les éloges qui manquent sur cette BD !

   Et voici ma 25e participation
à la BD du mercredi de
Mango !

Logo_BD_du_mercredi_de_Mango_1

 

Et ma 16e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note : 13/20)

Logo_top_bd_2011

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2 octobre 2011

Le crime de l'Orient-Express, Agatha Christie

9782253010210FSLe crime de l'Orient-Express, paru pour la première fois en 1934, est un des romans les plus célèbres de la Reine du crime.

Hercule Poirot voyage dans le prestigieux Orient-Express pour rentrer à Londres. Mais un crime est commis durant la nuit, alors que le train est bloqué par la neige et notre détective belge préféré est chargé de résoudre l'enquête. Bien vite, la victime apparaît sous un jour peu flatteur. Les masques se hissent. Les témoins se taisent. Hercule Poirot enquête.

Pourquoi vous parler de ce roman connu de tous ? Parce que c'est une relecture pour moi - j'ai lu quasiment tous les romans d'Agatha Christie quand j'étais plus jeune - et que j'aime, par période, me replonger dans un de ses romans. Il est certains moments durant lesquels le charme suranné des romans d'Agatha Christie m'attire inéluctablement. Un plaisir rassurant en somme.
Si je me souvenais vaguement de l'intrigue, j'avais en tout cas bien en mémoire le meurtrier. Plaisir gâché vous me répondrez ? Non. Même si je connaissais le dénouement, j'ai dévoré ce roman en une soirée, appréciant le style d'Agatha Christie et me délectant des indices qu'elle parsème dans ses dialogues.
Je n'en dirai pas plus. D'autres l'ont fait bien mieux que moi et avant moi. UnChallenge La littérature fait son cinéma 3e catégorie excellent roman policier à découvrir ou à redécouvrir.

Une lecture que j'inscris dans le Challenge La littérature fait son cinéma de Will, avec l'adaptation cinématographique de ce roman réalisée par Sidney Lumet en 1974 avec pléthore de grands acteurs : Albert Finney, Lauren Bacall, Anthony Perkins, Sean Connery et Ingrid Bergman.

 

 

 

 

16 novembre 2009

La compagnie des spectres, Lydie Salvayre

La_compagnie_des_spectresJe viens de terminer La compagnie des spectres, court roman de Lydie Salvayre, qui a reçu le Prix Novembre puis a été élu "Meilleur Livre de l'année" par le magazine Lire en 1997.

Un huissier vient saisir un appartement habité par une mère et sa fille. Mais cette visite perturbe l'équilibre mental fragile de la mère de la narratrice, qui oscille entre le présent et l'année 1943, année charnière où sa vie a basculé.
L'huissier assiste alors impuissant au déferlement de ses  souvenirs, à l'invasion des fantômes du passé, tempérés tant bien que mal par la narratrice.
Le passé se mêle au présent, les  réminiscences de la guerre contaminent la réalité, jusqu'à ce que la malade confonde l'huissier avec des personnages historiques et se mette à l'insulter.
La situation dégénère alors...

Difficile de parler de ce court roman sans paraître plonger dans le pathos alors que le comique est pourtant là.
Huis-clos dans un appartement de Créteil, le récit alterne intrusions dans le passé et travail méthodique de l'huissier qui prend en note tout le mobilier. L'alternance cocasse de ces situations dédramatise la scène.
L'année 1943 a été très dure pour la mère de la narratrice (nous apprenons dès les premières pages pourquoi) et celle-ci est littéralement perdue dans ses souvenirs, oubliant par là même de s'occuper de sa fille.  Celle-ci en souffre, et tout comme sa mère, se sent abandonnée par la sienne.
Lydie Salvayre manie la langue française avec précision et humour. Son style incisif percute le lecteur de plein fouet.  La ponctuation est rare, laissant au lecteur le soin d'accorder paroles et pensées à chaque personnage.
Le lecteur se sent emporté avec humour dans cette situation pourtant tragique.
A lire pour la plume de
Lydie Salvayre
, trop peu connue encore, et qui mérite grandement de l'être davantage...

"Êtes-vous en possession d'un véhicule terrestre à moteur ? me demanda-t-il à brûle-pourpoint. C'était là un curieux introït. " p.13

"Ma mère, qui a beaucoup souffert, habite synchroniquement le passé et le présent, car la douleur a cette étrange vertu, dis-je métaphysique en diable, qu'elle abolit le temps ou qu'elle le désordonne, cela dépend des cas."p.29

"Son esprit intemporel opère d'incessantes navettes entre l'année 1943 et la nôtre, sans nul égard pour la chronologie officielle, c'est un symptôme, semble-t-il très difficile à expurger." p.29

"La tristesse qui me gagnait n'était pas sans mélange. Mille sentiments pénibles surgis dès le matin et que je m'étais efforcée tant bien que mal de refouler, venaient soudainement y converger. La colère. L'humiliation. La honte. La douleur d'être tiraillée  entre deux volontés ennemies : celle de paraître conforme à tous égards, combattue par celle, non moins tenace, de tout envoyer dinguer : l'huissier, ma mère et d'ailleurs toute cette histoire."p.131

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