Bienvenue à Bouquinbourg

✳️Future hypnothérapeute ✨Magicienne en positif 🌍Voyageuse et lectrice 🐰Vegan en transition 🌱Adepte du zéro déchet Metz




20 octobre 2019

Agatha Raisin T.9 Sale temps pour les sorcières, M.C. Beaton

Agatha Raisin TSale temps pour les sorcières est le neuvième tome des aventures d'Agatha Raisin, la quinquagénaire enquêtrice imaginée par l'écossaise Marion Chesney Gibbons et signé sous le pseudonyme de M.C. Beaton. Il est paru chez Albin Michel en mars 2018.

Cette fois, c'est sur la côte qu'Agatha va se ressourcer et tenter d'oublier James, tout en attendant que ses cheveux repoussent (conséquence du précédent tome). Logée dans un hôtel vieillot où habite un petit cercle de retraités, Agatha prend soin d'elle et va jusqu'à consulter une sorcière pour connaître son avenir. Mais celle-ci est retrouvée assassinée le lendemain, ce qui fait d'Agatha le principal suspect ! Tenue de rester dans la ville pour les besoins de l'enquête, Agatha ne peut s'empêcher de fouiner un peu autour d'elle.

Voilà un tome d'Agatha que j'ai adoré ! Dévoré à Amed, sur la côte est de Bali, le cadre de son intrigue était aux antipodes de ce que je vivais et j'ai rudement apprécié !     
Dans cette petit ville balnéaire endormie qui fait penser aux romans d'Agatha Christie, le temps semble s'être figé. Il pleut toujours et fait froid, ce qui encourage les habitants à rester au chaud et à se gaver de plats roboratifs, tandis que dehors la mer se déchaîne et le ciel se voile  
Notre Agatha est amoindrie par son attachement à James, dont elle n'a aucune nouvelle, et accumule les faux-pas avec la gent masculine, dans l'espoir d'oublier son voisin. Elle est agaçante, toujours aussi grinçante, de mauvaise foi, dans le jugement et souffre d'un complexe infério-supério de base mais elle demeure toujours aussi attachante dans sa vulnérabilité  
L'intrigue est très bien menée dans ce huis-clos gris et venteux de la côte anglaise et le dénouement inattendu. Un excellent moment de détente en compagnie d'Agatha !

Et voilà ma troisième participation au Challenge Halloween de Lou et Hilde

Challenge Halloween 2019, logo

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14 octobre 2019

Agatha Raisin T.8 Coiffeur pour dames, M.C. Beaton

Agatha Raisin TCoiffeur pour dames est le huitième tome des enquêtes d'Agatha Raisin imaginées  par l'écossaise Marion Chesney Gibbons et signé sous le pseudonyme de M.C. Beaton. Il est paru chez Albin Michel en novembre 2017.

Agatha, toujours éprise de son cher James, décide de se changer les idées pendant que celui-ci est parti en voyage. Elle essaye un nouveau salon de coiffure et tombe sous le charme de Mr Jonh, un coiffeur aussi séduisant qu'attentionné avec ses clientes  
Mais celui-ci a à peine le temps de courtiser la quinquagénaire qu'il meurt dans ses bras, en plein milieu de son salon de coiffure, empoisonné à la ricine. Agatha se sent investi d'une mission : découvrir ce qui est arrivé au regretté Mr John. Qui pouvait en vouloir à ce génie des ciseaux tant à l'écoute de ses clientes ?

En voilà une intrigue un tantinet capillotractée (et c'est le cas de le dire !). Cette fois, c'est en duo avec son ami Sir Charles qu'Agatha enquête, désespérée que James ne soit pas à ses côtés  
Le rythme de l'intrigue est toujours rondement mené et les visites au salon de coiffure pour dénicher des indices scandent l'ensemble. Le cerveau de la quinquagénaire carbure à plein régime, au risque de court-circuiter l'enquête de police  
Encore un roman divertissant comme il faut, au dénouement un peu prévisible mais qui fonctionne bien, et pourvu de ce charme so british qui fait de la série Agatha Raisin une lecture doudou par excellence !

 

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07 octobre 2019

Foutez-vous la paix ! et commencez à vivre, Fabrice Midal

Foutez-vous la paix ! Fabrice MidalFoutez-vous la paix ! et commencez à vivre est un livre du philosophe et écrivain Fabrice Midal paru en janvier 2017 aux éditions Flammarion.

En voilà une injonction qui sonne de façon impérieuse alors que le propos du livre est à l'opposé. Dans ce court essai de moins de 200 pages, Fabrice Midal invite son lecteur à déculpabiliser et lâcher-prise en 15 chapitres. Le ton est volontairement cinglant, un brin familier, mais toujours très juste et l'auteur appuie là où ça fait mal. Il suffit de lire les intitulés des chapitres pour s'en rendre compte :

1/Cessez de méditer. Ne faites rien  
2/Cessez d'obéir. Vous êtes intelligents  
3/
Cessez d'être sage. Soyez enthousiaste 
4/
Cessez d'être  calme. Soyez en paix
5/
Cessez de vous réfréner. Désirez ! 
6/
Cessez d'être passif. Sachez attendre 
7/
Cessez d'être conscient. Soyez présent 
8/
Cessez de vouloir être parfait. Acceptez les intempéries
9/
Cessez de chercher à tout comprendre. Découvrez le pouvoir de l'ignorance 
10/Cesser de rationnaliser. Laissez faire

11/Cessez de vous comparer. Soyez vous-même

12/Cessez d'avoir honte de vous. Soyez vulnérable

13/Cessez de vous torturer. Devenez votre meilleur ami

14/Cessez de vouloir aimer. Soyez bienveillant

15/Cessez de discipliner vos enfants. La méditation n'est pas de la Ritaline

C'est bien simple, Fabrice Midal  déconstruit sciemment tout ce que l'on a appris jusque là pour mieux apprendre à se foutre la paix. De l'injonction à la méditation à la rentabilité de nos journées en passant par le paradoxe de vouloir calmer ses enfants, le besoin de se comparer et ses répercussions, Fabrice Midal étudie ce qui assaille nos pensées et nous ronge au quotidien pour mieux nous montrer que la sagesse est là, en nous, et qu'il suffit de s'arrêter pour la voir. De prendre le tems. De méditer sans injonction à ne pas s'attacher à ses pensées. Juste être là, conscient de ce qui se passe. Et l'accepter.    
C'est bien simple, j'ai noté des idées pour m'aider dans mon propre cheminement à tous les chapitres, et s
'il ne devait rester qu'un livre lu pendant mon voyage à Bali, ça serait celui-ci. Quelle claque ! A lire, relire et à offrir autour de soi largement. Pour aller plus loin, Fabrice Midal propose des séances de méditation pour apprendre à se foutre la paix sur son site. En attendant, petit florilège de citations inspirantes :

"Foutez-vous la paix parce qu'il y a urgence dans notre monde qui crève de souffrances, de misères, d'inhumanité. C'est tout de suite qu'il nous faut créer le changement. En nous foutant la paix..."

"Et c'est justement parce qu'elle nous délivre de l'asservissement de cette dictature de l'utilité et de la rentabilité propre à notre temps [que la méditation] est une chance."

"Méditer, au fond, c'est tout simplement le fait d'être. Le fait de s'arrêter, de s'octroyer une pause, de cesser de courir pour rester présent à soi, pour s'ancrer dans son corps. C'est une école de vie."

"Arrêtez de méditer si vous le faites pour apprendre à lâcher prise, selon cette autre injonction à la mode : vous n'y parviendrez pas. Méditer, ce n'est pas se calmer, c'est entrer en rapport à votre propre vie. Ce n'est pas prendre ses distances avec l'ici-bas, ce n'est pas détourner la tête de notre quotidien mais, au contraire, c'est prendre à bras-le-corps tout ce qui fait notre existence, y compris le sexe, l'argent, le travail, les emmerdes et les joies. La vraie sagesse ne consiste pas à enfouir ses émotions, ni non plus à les exposer. Elle implique d'entrer en rapport avec elles, de les écouter, de reconnaître ce qu'elles disent pour déterminer le vrai du faux."

"Occulter nos émotions douloureuses (ou négatives), nous en vouloir de les éprouver et de les exprimer, c'est pourtant refuser quelque chose de notre part d'humanité qui est constituée de nos joies, mais aussi de nos chagrins, de nos imperfections, de nos désarrois, de nos intempéries."

"Méditer est un acte de bienveillance envers soi, un oui profond. C'est là un mouvement profondément libérateur dans notre société dominée par une vision perfectionniste qui n'a absolument rien à voir avec la réalité de notre existence humaine."

"Entrer en amitié avec soi est un travail difficile, tant il nous faut défaire de mécanismes incrustés en nous."

"C'est seulement en me reconnaissant le droit d'être tel que je suis que je reconnais pleinement aux autres, à l'humanité, au monde, le droit d'être tels qu'ils sont..."

"La méditation n'a pas pour vocation à rendre plus calme les adultes ni, à fortiori, les enfants. Elle n'est pas là pour les empêcher d'être des enfants, mais, au contraire, pour les autoriser à être des enfants, à se ressourcer, à vivre, à s'épanouir à l'heure où nous mettons une incroyable pression sur eux et où nous ne savons plus ce que signifie être un enfant. Une séance de méditation n'équivaut pas à un cachet de Ritaline. Elle ne calme pas, mais elle apaise. Un enfant calme, c'est un enfant qui n'est pas turbulent selon nos critères, c'est-à-dire un gamin qui joue seul dans son coin sans déranger notre propre quiétude. Etre apaisé signifie que les tensions et les conflits n'ont plus d'espace pour être."

"Ceci dit, s'émerveiller ne signifie pas s'abriter de la réalité, ni rêver les yeux ouverts. S'émerveiller n'est pas refuser de se confronter aux difficultés du quotidien - et en laisser la charge aux autres. S'émerveiller, c'est ne pas se laisser dévorer par ces difficultés, c'est aussi les affronter, mais admettre que celles-ci ne constituent qu'une part de la réalité. A nous de chercher où est l'autre part, de reconnaître dans un premier temps que tout ne va pas mal, que nous avons juste des emmerdes qui ne réussiront pas à corrompre la totalité de notre existence. Cet émerveillement apparaît même dans des situations extrêmes."

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05 octobre 2019

Agatha Raisin T.7 A la claire fontaine, M.C. Beaton

Agatha Raisin TA la claire fontaine est le septième tome des aventures de la quinquagénaire anglaise imaginée par l'écossaise Marion Chesney Gibbons et signé sous le pseudonyme de M.C. Beaton. Il est paru chez Albin Michel en novembre 2017.

De retour de Chypre après y avoir suivi James, Agatha reprend sa vie routinière à Carsely, le village des Cotswolds où elle s'est installée pour prendre sa retraite. Mais alors qu'elle aspire à un peu de calme, le village s'émeut pour le village voisin, Ancombe, dont la source réputée pour ses bienfaits, est l'objet de virulentes querelles. Une société souhaite acheter son exploitation mais de fervents défenseurs de l'environnement s'y opposent.
La querelle prend une toute autre tournure lorsque le président du conseil municipal est assassiné, alors que devait avoir lieu le vote pour l'exploitation de la source. L'intérêt d'Agatha est éveillé. Son duo avec James se reformera-t-il à cette occasion ?

Durant mon voyage à Bali, j'ai lu (entre autres !) cinq tomes des aventures d'Agatha Raisin. Attendez-vous donc à voir ces chroniques apparaître sur le blog dans les jours qui suivent !    
La série Agatha Raisin n'est pas de la grande
littérature et ne prétend jamais l'être mais offre un divertissement savoureux et un plaisir à chaque fois renouvelé. Cette fois-ci, M.C. Beaton glisse vers le versant écologique avec cette intrigue tournée autour de l'exploitation par un grand groupe d'une source de village. Les opposants sont nombreux, et si le roman est paru il y a  plus de vingt ans en Grande-Bretagne, il n'en demeure pas moins que les arguments mis en avant sont totalement actuels  
Agatha, en anti-héroïne par excellence, rouspète contre les écolos et orchestre même la campagne de communication du groupe souhaitant commercialiser la source.     
L
'humour est toujours aussi présent et les retournements de situation nombreux. Agatha est agaçante dans sa naïveté envers les hommes, après son mariage échoué avec James, mais c'est ce qui la rend d'autant plus attachante. Un roman parfait à lire en vacances !

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29 août 2019

Journal intime d'un touriste du bonheur, Jonathan Lehmann

Journal intime d'un touriste du bonheurJournal intime d'un touriste du bonheur est le récit que l'ancien avocat d'affaire franco-américain Jonathan Lehmann a écrit durant son voyage de trois mois en Inde fin 2016. Il est paru en mai 2018 aux éditions de La Martinière. L'auteur est aussi l'auteur du programme Les antisèches du bonheur.

J'ai reçu ce livre en cadeau à mon abonnement au magazine Respire, et autant vous dire que j'étais très sceptique avant de l'ouvrir. Je connaissais rapidement le parcours du créateur des antisèches du bonheur et je craignais de découvrir la success story de cet ancien avocat d'affaires reconverti en chantre de la méditation,  annoncée par le bandeau de l'éditeur.
Et je dois vous avouer que j'ai été agréablement surprise. Vraiment. Jonathan Lehmann est agaçant dans sa posture d'occidental qui a brûlé la vie par les deux bouts et croit tout connaître lorsqu'il découvre l'Orient et sa sagesse millénaire, mais son auto-dérision permet, dès les premières pages,
de rire avec lui de ses pensées et de ses incompréhensions culturelles, linguistiques et spirituelles.
A l'image d'un journal intime, le lecteur suit au jour le jour le récit de ces trois mois en Inde, de Jodhpur à Mumbai en passant par Pune, Arambol, Rishikesh, Goa, Varkala, Amritapuri et Udaipur. Trois mois d'ashrams, de méditations, de rencontres, de gourous, d'enseignements, de tantrisme, de constellations familiales, aussi. Et au fur et à mesure de son voyage, Jonathan grandit, guérit de ses blessures, et fait ses deuils. C'est beau, et ça résonne, évidemment. Car quelle que soit la forme de la blessure, elle est là, en chacun de nous. Et c'est libérateur de lire le parcours d'un homme en quête de guérison, un homme auquel il est étonnament si facile de s'identifier. L'humour est omniprésent et offre à l'ensemble une fraîcheur salvatrice, au milieu de ces réflexions et décryptages de pratiques méditatives et spirituelles.

L
e titre même du livre vient d'une remarque condescendante reçue dans un des derniers ashrams qu'il fréquente, de la part d'une disciple d'un des maîtres, qui taxe son voyage de shopping spirituel. Loin de rester piqué par cette remarque, Jonathan Lehmann l'analyse et prend conscience avec humilité de sa démarche, de son voyage, de celui qu'il était quand il est arrivé au début de ces trois mois en Inde, et de celui qu'il est à présent. Et c'est en ça que le livre fonctionne. Par son passé d'occidental matérialiste, Jonathan Lehmann était bien loin de l'écoute de soi, de la bienveillance et de la gratitude, et c'est aux côtés d'Amma et d'autres gourous qu'il ouvre finalement son coeur à ces pratiques ancestrales pour une vie plus douce.
L
'humilité est finalement ce qui m'a le plus touchée dans ce récit. L'humilité de cet ancien avocat new yorkais abonné aux gros contrats, aux fêtes, aux drogues et à la séduction, et son parcours, une fois son père décédé et sa petite amie partie, pour soigner ses blessures.
Moi qui lis beaucoup de textes de développement personnel, qui pratique la méditation et le yoga depuis plusieurs années,
qui essaie toujours d'être dans la gratitude et le non jugement, j'ai fait aussi, en toute humilité, pas mal de belles découvertes dans ce livre (notamment le truc tout bête, lorsqu'on critique quelqu'un, de rajouter à la fin de sa phrase : "comme moi". Parce que lorsqu'on critique quelque chose chez quelqu'un, c'est qu'il résonne en nous parce qu'on le possède. Le mieux étant d'arrêter de critiquer tout court, on est d'accord, hein ?).
Une bien belle lecture donc et qui n'est pas sans me rappeler celles de Touriste de Julien Blanc-Gras et Mange, Prie, Aime d'Elizabeth Gilbert. Elle va de ce pas rejoindre ma bibliothèque de livres inspirants et je ne peux que vous conseiller de vous plonger dedans vous aussi. 

"Je ne m'aime pas suffisamment, alors je réclame du monde extérieur qu'il m'aime à ma place. Mais le monde extérieur ne peut pas m'aimer vraiment, il ne me connaît pas. Le monde extérieur ne peut qu'approuver mon image. Et quand il le fait, c'est comme une drogue dure, de la cocaïne ou du sucre : ça créé une accoutumance et le besoin de revenir chercher la même chose peu de temps après." (p.108)

"Alors quand je vois [cette fichue culpabilité] débarquer et que je me mets à questionner mes choix ou mes actions passées, plutôt que de rajouter du contenu mental négatif [...] je m'efforce désormais d'agir ou d'observer. Agir s'il y a quelque chose que je peux faire, ici et maintenant, pour corriger la situation qui me tracasse. Observer s'il n'y a rien à faire, et regarder les pensées coupables sans jouer leur jeu ; sans m'identifier à elles ; sans leur donner d'énergie ; sans y ajouter volontairement d'autres pensées de même nature.
Pour m'aider dans ces moments-là, j'aime me répéter le mantra suivant : "Je ne peux pas changer le passé, mais je peux toujours faire de mon mieux, ici et maintenant." Il m'aide à revenir à l'instant présent et à ne pas trop me perdre dans des pensées inutiles et chronophages."
(p.187)

"Il existe selon [Prem Baba] deux outils majeurs pour faire évoluer les consciences : la pratique du silence, c'est-à-dire la vie méditative (semblable à l'approche préconisée par Goenka) ; et la connaissance de soi, c'est-à-dire la compréhension des blessures d'enfance et des différentes couches du Moi." (p.235)

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22 août 2019

Agatha Raisin T.6 Vacances tous risques, M.C. Beaton

Agatha Raisin TVacances tous risques est le sixième tome des aventures de la quinquagénaire anglaise Agatha Raisin imaginée par l'écossaise Marion Chesney Gibbons et signé sous le pseudonyme de M.C. Beaton. Il est paru en mai 2017 chez Albin Michel.

Abandonnée par James Lacey alors qu'ils étaient sur le point de se marier, Agatha fulmine. Celui-ci est parti à Chypre, où les tourtereaux avaient prévu de passer leur lune de miel. Ni une ni deux, Agatha prend un vol et se lance à la recherche de l'élu de son coeur. Mais les vacances ne se passent pas tout à fait comme prévu : à peine l'a-t-elle retrouvé que Rose, une touriste britannique, est tuée devant leurs yeux. Agatha le sent : c'est l'enquête dont elle avait besoin pour briller à nouveau devant James !

Ce qui est rigolo avec ce livre, c'est que je l'ai lu une première fois l'été dernier, mais que j'avais complètement oublié de le chroniquer. Voulant continuer la série, je me suis aperçue que je n'en avais quasi aucun souvenir. Je l'ai donc relu la semaine dernière, alors que j'étais en vacances dans ma famille.    
Et voilà un tome assez réjouissant, puisqu'il déplace l'intrigue à Chypre, où Agatha a suivi James. Bye bye les Cotswolds, donc, voici venue l'heure du soleil et de la mer pour la quinquagénaire toujours aussi revêche  
L'enquête est bien ficelée et les personnages secondaires intéressants, tandis qu'en toile de fond se dessine la relation entre Agatha et James. L'humour est toujours aussi présent tandis que l'ensemble se lit avec plaisir. Petit bémol pour un rythme un peu répétitif et une intrigue qui manque de rebondissements, mais rien qui n'empêche de bouder son plaisir.   
Un tome que j'ai eu plaisir à relire (c'est fou d'avoir si peu de mémoire et de ne pas se rappeler le dénouement ! Mais quelque part, c'est agréable, je suis toujours surprise !) et qui m'a donné envie d'enchaîner directement sur le tome 7, que je pense glisser dans ma liseuse pour Bali.

Mes chroniques des précédents tomes :

 Agatha Raisin T Agatha Raisin T

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25 juillet 2019

Le coeur et l'esprit : vivre le travail autrement, Leah Weiss

Le coeur et l'espritLe coeur et l'esprit est un essai de la chercheuse et professeure américaine Leah Weiss paru en janvier aux éditions Harper Collins.

Comment donner du sens à son activité professionnelle ? Être davantage  bienveillant avec ses collègues ? Plus à l'écoute ? En pratiquant la pleine conscience. Introduire cette pratique méditative dans la sphère professionnelle permet de développer des qualités d'écoute et de présence qui changent sa façon d'être au monde.

Lea Weiss reprend dans cet ouvrage les grandes lignes du cours qu'elle donne sur la pleine conscience et la compassion à l'Université de Stanford.
Scindé en trois parties, Le coeur et l'esprit permet une approche théorique très étayée sur le sujet alliée à des exercices concrets pour mettre en pratique ce que les études démontrent.
1/ Donner un sens au travail, c'est possible : dans cette première partie, et après une introduction des plus complètes, l'auteure revient sur la notion d'environnement professionnel toxique, explique les bienfaits concrets de la pleine conscience et développe l'idée d'embodiment, la pleine conscience du corps.

2/ Apporter tout ce que nous sommes au bureau : la deuxième partie de l'essai permet de réfléchir concrètement à sa présence professionnelle et en donner le meilleur, en cultivant notamment la compassion, en prenant soin de soi mais aussi en étant à l'écoute de ses émotions et en évitant de les réprimer.

3/ Échec et réflexion : les marques du succès : dans cette troisième et dernière partie, Leah Weiss revient sur la notion d'échec pour mieux avancer avant de s'intéresser à la question de la résilience et du futur des entreprises, plus concernées par le bien-être de leurs employés.

Une lecture extrêmement riche et dense sur la question de la pleine conscience au travail, pourvue d'une bibliographie conséquente. L'alternance d'apports théorique - notamment par le biais d'études - et d'exercices pratiques permet d'alléger le propos. Ce dernier souffre parfois de quelques lourdeurs, dues au fait que l'essai découle d'un cours universitaire, mais la lecture n'en demeure pas moins des plus instructives pour qui veut se pencher sur sa sphère professionnelle et trouver une certaine forme d'apaisement et de sérénité. Un grand merci aux éditions Harper Collins pour la découverte de ce livre.

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12 juillet 2019

Le jardin arc-en-ciel, Ito Ogawa

Le jardin Arc-en-ciel Ito Ogawa Le jardin arc-en-ciel est le troisième roman de la japonaise Ito Ogawa à être traduit en France. Il est paru en 2016 aux éditions Philippe Picquier.

Quand Izumi rencontre Chiyoko, la lycéenne est sur le point de se jeter sous un train. La jeune mère célibataire décide de prendre sous son aile la jeune fille fragile. Leur amitié se transforme rapidement en relation charnelle.
Avec Sosuke, le fils d'Izumi, elles décident un jour de tout quitter pour recommencer une vie ailleurs. Et c'est ainsi qu'elles atterissent dans un petit village réputé pour avoir le plus joli ciel étoilé du Japon. C'est dans une vieille demeure délabrée que les deux femmes décident de s'installer malgré le quand-dira-t-on. Mais Chiyoko s'aperçoit rapidement qu'elle est enceinte d'une précédente relation. La famille Takashima accueille Takara dans la joie et décide dans la foulée d'ouvrir une maison d'hôtes ouverte à tous, sous couvert d'un joli drapeau arc-en-ciel.

Chaque fois que j'ouvre un roman d'Ito Ogawa, c'est un réel enchantement. Après Le restaurant de l'amour retrouvé et La papeterie Tsubaki qui m'avaient complètement charmée, l'auteure revient avec une nouvelle intrigue tout aussi positive et bienveillante, tournée cette fois vers la question de l'homosexualité, sujet ô combien délicat dans la société japonaise actuelle.
Portée par les voix des quatre personnages - Izumi, Chiyoko, Sosuke et Takara - l'intrigue avance à bon pas et déroule les années de vie de cette famille pas comme les autres. De la fuite à l'installation dans la maison délabrée, de l'ouverture de la maison d'hôtes aux études supérieures des enfants, les années coulent et avec elles le sentiment très fort que l'amour et la bienveillance sont plus forts que l'intolérance et les préjugés.
Ito Ogawa nous offre encore une fois un roman doudou qui posent les bonnes questions. Autour de la cuisine de Chiyoko, les hôtes s'ouvrent et la famille évolue. Il fait vraiment bon vivre dans cette maison d'hôtes sous les étoiles, dans ce petit coin reculé du Japon.
Dernier roman de l'auteure traduit en France, Le Ruban m'attend maintenant sagement dans ma PAL. Mais il ne va pas y rester longtemps, tant passer quelques heures en compagnie de la plume de cette auteure est un enchantement. Aviez-vous compris que je vous conseillais chaudement ses livres ? J'espère...

 

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10 juillet 2019

Eloge du vivant, Isabelle Célestin-Lhopiteau

Eloge du vivantEloge du vivant, est un ouvrage de la psychologue Isabelle Célestin-Lhopiteau paru en mai aux éditions Harper Collins.

Isabelle Célestin-Lhopiteau nous offre ici une parfaite présentation de la médecine intégrative, cette façon d'envisager la santé qui allie médecine allopathique et approches thérapeutiques complémentaires telles l'hypnose, le qi gong, la sophrologie, le yoga, la méditation, l'acuponcture, l'auriculothérapie, l'ostéopathie, la musicologie ou encore la phytothérapie. A travers son parcours, ses observations et son travail autour de cette notion, l'auteure nous permet une approche complète du concept.

L'ouvrage se scinde en trois parties :

1/ Des chamans à l'hypnose : vers la médecine intégrative. L'auteure nous présente son parcours à travers le monde pour comprendre les médecines traditionnelles et les pratiques psychocorporelles qu'elles recouvrent.

2/ Quelles pratiques complémentaires choisir ? Face à l'explosion des maladies chroniques dans notre monde actuel, la médecine moderne atteint ses limites. Les médecines complémentaires sont ici détaillées et leurs effets expliqués par des schémas, des illustrations et des tableaux.

3/ Les six invariants du soin. Dans cette dernière partie, Isabelle Célestin-Lhopiteau aborde les analogies des médecines complémentaires : le travail sur le souffle, la modification de la conscience, les postures d'ouverture, le travail global sur l'alimentation et le sommeil, le pouvoir de la sociabilisation et le travail sur les émotions.

Un glossaire, une liste des exercices et une bibliographie complètent harmonieusement le propos.

A travers ce parcours de présentation de la médecine intégrative, Isabelle Célestin-Lhopiteau nous offre des outils solides pour appréhender sa santé autrement. Chaque pratique est expliquée et méritera une lecture complémentaire spécifique pour en cerner tous les aspects, mais ce livre a le mérite de les mettre en relation et d'offrir une vision globale des plus enrichissantes. 
Je me suis régalée, trouvant cette lecture fluide et facilitée par le découpage clair, la mise en page agréable et les schémas et autres illustrations qui complètent avec finesse le propos. J'ai pioché de nombreuses idées dedans et ai mis en pratique plusieurs exercices (notamment de qi gong) tout en réfléchissant intensément à ma future activité.
Un incontournable pour qui souhaite envisager sa santé de façon holistique et découvrir des pratiques complémentaires pour améliorer son corps et son mental au quotidien. Un immense merci aux éditions Harper Collins pour la découverte de ce livre que j'ai déjà prêté et conseillé largement autour de moi.

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10 juin 2019

De la joie d'être paresseux, Jennifer McCartney Palmer

De la joie d'être paresseux, Jennifer McCartney PalmerDe la joie d'être paresseux est le dernier ouvrage de la journaliste canadienne Jennifer McCartney Palmer. Il est paru en mai chez Mazarine.

Dans une société tournée vers la réussite, le succès et la productivité, il est bon de se pencher sur les vertus de la paresse. Si celle-ci est perçue avant tout comme un défaut, elle n'en possède pas moins des avantages indéniables. Et c'est ce que Jennifer McCartney Palmer nous démontre dans ce livre. Les études prouveraient que les paresseux vivraient ainsi plus longtemps, seraient plus intelligents et plus efficaces au travail. Voilà une bonne raison de découvrir la méthode du Juste Assez (JA) pour une vie plus légère et plus heureuse !

Voilà un petit livre qui a été une réelle bouffée d'air frais, parfaite pour débuter ce mois de juin ! Avec un humour féroce, Jennifer McCartner Palmer - auteure également de De la joie d'être bordélique - nous démontre l'illusion de l'injonction au succès et vante les mérites de sa méthode, le JA, grâce à des conseils et des astuces bourrés de dérision
Ainsi, arrêtez d'apporter du fait maison lors des fêtes, sinon vous aurez à vie cette étiquette qui vous contraindra d'apporter quelque chose fait de vos mains à chaque fois. Idem, cessez de vouloir déplacer des montagnes au bureau : avoir l'air occupé suffit pour créer l'illusion du travail accompli. Côté ménage, laissez tomber le grand nettoyage, un petit coup de vinaigre blanc et ça suffit (du moment que vous ne léchez pas la cuvette de vos toilettes !)
Voilà en partie ce que vous trouverez en ouvrant ce livre : des conseils plein d'humour, certes, mais pas que. Parce que sous couvert d'une ironie féroce, l'auteure met en garde contre ces injonctions sociétales culpabilisantes, ce modèle économique qui oblige tout un chacun à donner le meilleur à chaque instant, quitte à se laisser submerger par la fatigue, le stress et la frustration. Être le meilleur dans son travail, dans son couple, avec ses amis, sa famille, dans ses loisirs, sur les réseaux sociaux. Ce qui est proprement intenable mais que la société nous présente comme un idéal à atteindre. Comme le rappelle très justement  Jennifer McCartney Palmer : 99% de la population mondiale est dans la moyenne. Donc cessons de culpabiliser et de tout donner à chaque instant.
Une lecture dévorée d'une traite et qui m'a fait le plus grand bien, moi la perfectionniste de haut niveau, intraitable avec elle-même, qui culpabilise à chaque instant de ne pas être à cette hauteur inatteignable définie par une société qui s'intéresse plus au profit qu'au bien-être individuel. J'ai beaucoup ri, certes, mais j'ai pris conscience aussi que la paresse a du bon et qu'il faut lâcher aussi, ce perfectionnisme qui nous colle à la peau. A lire donc, à offrir, aussi, si ce billet vous fait penser à quelqu'un de votre entourage. De mon côté, j'ai déjà quelques idées de proches à qui offrir ce livre...

Petit florilège des conseils les plus drôles, loufoques ou piquants :

"Faites bouillir de l'eau en cuisine en début de semaine et congelez-la en portions individuelles. Ainsi, vous en aurez sous la main pour la cuisine." (p.42)

"Nous vivons dans une société qui exige que notre maison soit propre. Lorsque vous y parvenez, vos amis se mettent à considérer ce fait comme acquis. Peu à peu, la pression monte et vous stresse.[...] Inévitablement, un événement survient qui vous empêche de vous surpasser constamment niveau propreté. Et voilà que vos proches se mettent à murmurer "Ouh là, il/elle se laisse vraiment aller, ça m'inquiète pour lui/elle." Ne nettoyez plus votre chambre et vos parents penseront que vous fumez de l'herbe et que vous volez des eye-liners au supermarché du coin." (p.49-50)

"Quand quelqu'un vous demande si une pomme a été lavée, répondez toujours oui. Vous lui rendrez service." (p.57)

"Le secret pour faire la fête alors qu'on avance en âge consiste à être là. Inutile d'en faire plus. Et oubliez ces tableaux sur Pinterest exposant les meilleurs cadeaux à offrir et le ruban idéal pour des confitures maison. Apportez ce genre de machins une fois et vous deviendrez la personne qui apporte des trucs faits maison. La pression sera immense. Vous serez totalement cuit ! Contentez-vous d'être présent. C'est le minimum, mais c'est aussi l'essentiel." (p.116)

Un grand merci aux éditions Mazarine pour la découverte de ce livre et les fous rires que j'ai eus grâce à lui !

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