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Bienvenue à Bouquinbourg

2 septembre 2017

New York Odyssée, Kristopher Jansma

new york odyssée kristopher jansmaNew York Odyssée est le deuxième roman de l'américain Kristopher Jansma paru en janvier aux éditions Rue Fromentin.

Jacob, William, George, Sara et Irène, cinq amis liés depuis l'université et que l'entrée dans la vie active a poussés à s'installer à New York. New York, la ville qui ne dort jamais, synonyme d'effervescence, de fêtes, d'excès. Brûler la vie par les deux bouts et ne pas s'en soucier, tel était le désir de ces jeunes adultes. Mais un événement brutal va les ramener à la raison et les obliger à donner une autre direction à leur vie.

J'ai pris le parti - comme la quatrième de l'éditeur - de ne pas vous spoiler sur ledit événement, au risque de ne pas suffisamment vous allécher, peut-être. Mais sa révélation participe de l'ambiance de son intrigue et je ne veux pas gâcher cette découverte à ceux qui ouvriront ces pages.

New York Odyssée m'a été offert par mes libraires, lorsqu'en sortie scolaire avec mes pioupious du club lecture (oui, je parle de mes lycéens comme des pioupious et j'assume !) je leur ai annoncé que j'avais eu ma mutation et que je quittais la région. Nous avions passé deux heures à échanger autour des livres et avant de partir, elles m'ont collé celui-ci dans les mains, certaines qu'il me plairait. Et elles ne se sont pas trompées !

Véritable plongée dans le New York effervescent et du quotidien effréné des jeunes cadres d'aujourd'hui qui s'offrent le luxe d'un mode de vie malsain avant d'en payer chèrement les pots cassés, New York Odyssée est également une magnifique histoire d'amitié. De ces histoires qui ont pour toile de fond un Manhattan désenchanté, où le vernis se fissure rapidement pour laisser voir la partie sombre de chacun. Les paillettes et la vie trépidante se craquellent et donnent à voir le drame intime et les fêlures de chacun. Le lecteur s'attache à ces personnages si vraisemblables, se prend d'empathie pour leurs blessures, leurs errements, s'identifie, parfois, à leurs interrogations. C'est beau, c'est triste, c'est vibrant. Bref, un roman à découvrir sans hésiter. Elizabeth et Céline, si vous passez par Bouquinbourg, merci beaucoup de ce très beau roman qui a accompagné mon départ d'Ile-de-France.

"Ces soirs-là, nous savions pourquoi nous étions venus en ville. Quitte à vivre vraiment, alors nous voulions ressentir ces fêlures dans la voix, ce tremblement de toutes les extrémités. Et si nos appartements étaient des cercueils, et nos bureaux des pierres tombales, et nos rêves du poison - si tous nous allions lentement vers la mort - au moins nous nous relevions ensemble de ces épreuves grandioses et terribles." (p.16)

"Que les sceptiques doutent. Que l'avenir soit incertain. Dans une ville de huit millions d'âmes, ils seraient toujours deux, ensemble, du début à la fin." (p.61)

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31 août 2017

Au fond de l'eau, Paula Hawkins

Au fond de l'eau, Paula HawkinsAu fond de l'eau est le nouveau roman de la britannique Paula Hawkins, mondialement connue pour son thriller La fille du train (qui m'avait réconciliée avec les thrillers l'an dernier). Il est paru en France en juin chez Sonatine.

Lorsque Nel est retrouvée morte dans la rivière, sa soeur, Jules, est obligée de revenir à Beckford, la ville de leur enfance, pour s'occuper de sa fille, Lena. Le passé ressurgit et Jules doit affronter l'effroyable présent : sa soeur s'est donné la mort dans le bassin aux noyées, cette partie de la rivière où des femmes se sont jetées dans l'eau pour en finir. Alors qu'elle faisait un reportage photographique sur cette partie de la rivière, Nel a été emportée par son projet artistique. C'est ce que tout le monde croit, y compris l'inspecteur Sean. Mais Jules se rend rapidement compte que la mort de sa soeur survient quelques temps à peine après le suicide d'une adolescente du village, Katie, la meilleure amie de Lena. Et si ces deux morts étaient liées ?

J'avais été complètement happée par l'intrigue de La fille du train, me prenant au jeu de cette narration alternée savamment orchestrée, et j'attendais ce nouveau roman avec impatience. Hélas, il est bien difficile d'être à la hauteur d'une pépite littéraire, quel qu'en soit son genre. Et Paula Hawkins n'est pas parvenue à transformer l'essai.

Au fond de l'eau est un thriller efficace, certes, mais qui ne possède en rien la saveur de La fille du train. Ses personnages sont assez communs, sans réelle complexité psychologique et son intrigue ficelée trop rapidement pour ne pas être prévisible. Paula Hawkins opte à nouveau pour une narration alternée mais sans la singularité d'un narrateur aux souvenirs confus, comme dans son précédent roman. Et l'air de rien, l'ensemble perd de son charme. Les personnages se succèdent pour prendre en charge la narration et offrir au lecteur leur point de vue, mais  le tout reste plat, sans relief. Si j'avais tourné les pages de La fille du train à une vitesse vertigineuse, je me suis passablement ennuyée à Beckford sur les traces de Nel et de ce bassin aux noyées. Un thriller très commun, qui n'a su ni me terroriser ni me surprendre. C'est bien dommage...

Nelfe en revanche a passé un très bon moment entre ces pages.

30 août 2017

La petite librairie des gens heureux, Veronica Henry

La petite librairie des gens heureux, Veronica HenryLa petite librairie des gens heureux est un roman de la journaliste et romancière britannique Veronica Henry paru en février 2017 aux éditions La City.

Lorsque son père disparaît, Emilia revient à Peasebrook, le village des Cotswolds de son enfance, pour reprendre sa librairie. Nightingale, c'est le nom de cette petite librairie, est une sorte de cocon où chacun vient chercher un peu de chaleur humaine et de bienveillance à travers les livres et les échanges. Emilia trouve très rapidement sa place dans l'univers créé par son père mais peine à maintenir à flot la boutique. Et lorsqu'un promoteur peu scrupuleux lui tourne autour pour racheter son bien, la jeune femme hésite. Mais cela serait sans compter les nombreux clients de la boutique qui, chacun à sa manière, offrent à Emilia de jolis enseignements.

Encore un livre qui se déroule dans les Cotswolds, où mes pas m'ont menée cet été ! La vie est décidément bien faite... Feel good book par excellence, La petite librairie des gens heureux met en scène une galerie de personnages en proie à une question, un problème, et qui se retrouvent liés au destin de la petite librairie. Les livres comme échappatoire, comme lien social, comme évasion, l'idée n'est pas nouvelle mais elle est toujours agréable à croiser.

Agréable à lire, très léger (j'avais besoin de ça quand je préparais mes cartons), ce roman fait penser à un mélange de The Holidays (pour le côté doudou de l'Angleterre) et Vous avez un message pour toute la difficulté de faire vivre une petite librairie aujourd'hui. J'ai passé un bon moment, feel good à souhait. Et même si l'ensemble est prévisible à souhait, que les personnages sont un peu caricaturaux et que l'auteure force un peu sur le côté bienveillant de la petite communauté de Peasebrook, j'ai tout pardonné et me suis glissée avec plaisir dans ces pages qui aurait été parfaites comme lecture d'automne.

Un roman feel good que j'ai partagé en lecture commune avec Tante Fi !

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28 août 2017

Le blog fait sa rentrée ! [Bilan de lecture juillet/août 2017]

Après presque deux mois de silence radio, me revoilà à Bouquinbourg, prête à vous parler de ces lectures qui m'ont accompagnée cet été. Un été très rempli, comme vous le savez si vous me suivez ici ou sur Insta - entre Paris, Metz, Toulouse, Bordeaux, l'Angleterre et la Crète - , un été synonyme d'un nouveau déménagement et d'un nouveau départ, mais un été qui a aussi apporté son lot de sombres nouvelles. La perte d'un être cher est venue endeuiller ces journées ensoleillées, déposant un manteau de souffrance et de douleur sur le mois d'août. Je n'en dirai pas plus si ce n'est qu'A. m'était cher et qu'il était un fidèle de Bouquinbourg depuis ses premières heures. Il ne commentait jamais, mais m'envoyait régulièrement des messages privés pour me parler de mes billets, de ses lectures, m'en conseiller certaines, me demander mon avis sur d'autres. Nos discussions littéraires se prolongeaient avec grand plaisir à chaque fois que nous nous voyions et il faisait partie de ces lecteurs dont j'aimais à connaître les impressions de lecture. Il m'avait ainsi largement encouragée à découvrir Le roman du mariage, me disant qu'il avait souvent pensé à moi durant sa lecture et qu'il était certain que je l'apprécierais. Il avait raison... Très récemment, c'est avec Les deux vies de Baudouin que nos lectures se sont croisées et nos impressions recoupées sur cet album poignant et ô combien positif. Bref, c'est avec le coeur lourd que je reviens ici. Mais je reviens car la littérature est justement une des choses qui nous reliait et qu'il aimait. Il n'en demeure pas moins que ces échanges informels, imprévus et précieux autour de la lecture vont me manquer, entre autres...

Cet été a donc été singulier mais la lecture y a trouvé sa place, comme d'ordinaire. Étant beaucoup en vadrouille, c'est mon Kindle que j'ai glissé dans mon sac à dos et qui a été mon complice livresque estival la plupart du temps. Je reviens tout juste chez moi et mon appartement n'est pas encore aménagé mais mes livres ont d'ores et déjà été sortis des cartons pour trouver une place - provisoire - sur mes étagères. En revanche, je suis complètement déconnectée de la rentrée littéraire pour le moment mais je me sens très à l'aise avec cette idée. Je laisse la frénésie éditoriale passer et je viendrai plus tard picorer les pépites qui émergeront, piochées chez les lecteurs qui ont des goûts communs avec moi. 

Mon nouveau chez moi

Bon, parlons peu, parlons bien : qu'ai-je lu cet été, et quelles sont les chroniques qui vont fleurir ici dans les prochains jours ? Petit tour d'horizon de mes lectures estivales qui fera office de bilan de lecture juillet/août. 

Mes lectures de l'été (chroniques à venir rapidement)

** Romans **

 

Romans été

 

** BD **

BD été 1

BD été 2

 ** Bilan **

Vu comme ça, on a l'impression que j'ai lu beaucoup de BD et peu de romans. C'est pas faux (Perceval, sors de ce corps !). Mais en réalité, ma grosse lecture estivale a été le troisième tome d'Outlander, dans lequel je suis toujours plongée du reste (1020 pages tout de même !). J'adore m'immerger dans l'Ecosse du 18e, comme à chaque fois, et j'ai entrecoupé mon immersion par la lecture de la série des Agatha Raisin de M.C. Beaton, des romans rapides grignotés ça et là qui m'ont fait voyager dans les Cotswolds quand j'y étais en chantier.

Bon, il ne faut pas se leurrer, je lis toujours beaucoup moins en été qu'en automne/hiver. Et cet été n'a pas dérogé à la règle. Entre le déménagement, les soirées en tous genres, le catamaran, la planche à voile, le paddle, le kayak, construire un mur en pierres sèches, visiter Oxford et Christ Church, palmer dans la mer Égée, randonner en Crète, jouer au ballon dans la piscine (ah non, soeurette n'a pas voulu...), boire des smoothies sur le roof top, emménager, aller voir des concerts, des feux d'artifice, buller dans un lagon merveilleux, aller manger chez Cyril Lignac, bref, parfois, entre tout ça, j'ai trouvé le temps de lire. Mais pas tout le temps...

Mais la rentrée revient, l'automne aussi et je sais que je vais retrouver mon rythme de lecture habituel. En attendant, j'ai du pain sur la planche avec ces chroniques à rédiger (les brouillons sont déjà faits, ne vous inquiétez pas !). Heureusement que je me suis offert un nouveau joujou ultra rapide pour que bloguer reste un plaisir (ces derniers temps, je méritais une médaille pour ma patience). Le voilà avec mes réceptions en services de presse et les derniers cadeaux de fin d'année reçus lors de mon départ. 

Mes prochaines lectures

Deux mois sans bloguer, et voilà le résultat : un billet fleuve... Vous avez bien du courage si vous l'avez lu jusqu'au bout ! Bon mois de septembre à tous et belles lectures !

8 juillet 2017

Blogueuse en plein déménagement, blog en pause !

Home sweet home

Pour une énième fois, je remets ma vie dans des cartons avant de voguer
vers de nouvelles aventures.
Plutôt qu'une présence irrégulière ici (ou une disparition sans explication comme l'été dernier !)
je préfère mettre mon blog en pause estivale.
Je vous retrouve fin août, le temps d'aménager un peu
et de prendre du temps pour moi.

Bel été à tous !

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2 juillet 2017

Bilan de lecture juin 2017

Bilan de lecture doré

Mes lectures du mois de juin

(cliquez sur les couvertures pour lire mes chroniques)

 

Bilan

Encore un mois qui a filé à toute vitesse et durant lequel je ne pensais pas avoir lu grand chose (je suis le nez dans mes cartons, en train de préparer mon déménagement imminent !). Mais finalement non, j'ai pas mal lu vues les circonstances ! En revanche, les deux prochains mois risquent d'être chaotiques : je déménage puis serai en vadrouille avec ma liseuse une bonne partie de l'été. Je crois que je vais donc mettre mon blog en pause estivale (et éviter de disparaître sans laisser de traces comme l'été dernier^^) et revenir fin août vous parler de mes lectures. Si vous voulez continuer à suivre mes aventures, n'hésitez pas à aller sur mon Insta

Bon mois de juillet à tous !

 

Les livres chroniqués

(cliquez sur les couvertures pour lire mes chroniques)

liquez sur les couvertures pour lire mes chroniques)

1 juillet 2017

Une saison à la petite boulangerie, Jenny Colgan

Une-saison-a-la-petite-boulangerieUne saison à la petite boulangerie est un roman de l'écossaise Jenny Colgan paru en 2016 aux éditions Prisma. C'est la suite de La petite boulangerie du bout du monde.

Polly coule toujours des jours heureux à Mount Polbearne, en Cornouailles, avec Huckle, son amoureux et Neil, son macareux, dans le phare qu'ils ont acheté. Elle prépare chaque jour avec amour du pain dans sa petite boulangerie. Mais le jour où sa propriétaire décède et que le neveu de celle-ci reprend la direction de la boutique, tout s'effondre pour Polly. Ce dernier veut rogner sur les coûts de revient et proposer des produits de piètre qualité, sous vide. Polly est désemparée. A cela s'ajoutent des problèmes financiers et la perspective qu'Huckle retourne aux Etats-Unis pour subvenir à leurs besoins...

L'été dernier, j'avais passé un moment délicieux en Cornouailles, en compagnie de Polly et de son macareux, Neil. J'ai retrouvé avec grand plaisir tous les ingrédients qui ont fait le charme de ce premier tome. Le cadre enchanteur, tout d'abord, mais aussi l'aspect chaleureux et positif de ce petit coin de l'Angleterre battu par les vents.

Polly est encore une fois malmenée par la vie mais son personnage saisit chaque occasion de rebondir et de prendre l'adversité comme une façon de se dépasser. C'est positif, sans dégouliner de bons sentiments. L'intrigue se déroule tranquillement, suivant les effluves des pains croustillants préparés par l'héroïne. Une lecture doudou, sans hésiter, que j'ai adoré lire durant cette période un peu compliquée de fin d'année et que j'ai partagée avec Tiphanie.

Une nouvelle lecture pour le Challenge Feel Good et le Mois anglais de Lou et Cryssilda.

Encore une participation au Challenge Feel Good

Logo Challenge Feel good

Logo Challenge Feel good

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Encore une participation au Challenge Feel Good

Logo Challenge Feel good

Encore une participation au Challenge Feel Good

Logo Challenge Feel good

21 juin 2017

Les deux vies de Baudouin, Fabien Toulmé

Les deux vies de BaudouinLes deux vies de Baudouin est un album de Fabien Toulmé paru en février 2017 chez Delcourt, dans la collection Mirages.

Baudouin, la trentaine, a une vie des plus mornes. Juriste dans un grande boîte à la Défense, il passe son temps au boulot ou dans les transports. Une fois le soir venu, c'est Morrison, son chat, qu'il retrouve en guise de compagnon. Baudouin déprime dans sa vie routinière, enfermé dans un travail qui l'accapare sans le passionner. Mais sa vie bascule lorsqu'il apprend qu'il a une tumeur et qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Il décide alors avec Luc, son frère, de dresser une liste de toutes les choses qu'il souhaite vivre avant de mourir. Accompagné de ce dernier, médecin humanitaire épicurien et optimiste, Baudouin part en Afrique et commence à vivre comme jamais il ne l'avait fait jusqu'alors.

Quel album ! Quelle claque ! Je ne m'attendais à rien en l'ouvrant, je l'ai refermé en larmes, avec l'envie de le faire découvrir à plein de gens de mon entourage... Si le propos de départ m'a rendue prudente - je craignais un énième livre sur un personnage condamné qui découvre à quel point la vie est belle quand on lui annonce sienne est quasi finie - cet a priori s'est envolé au fil des pages de ce gros album (plus de 250 pages !). Fabien Toulmé - qui a fait beaucoup parler de lui avec la parution de Ce n'est pas toi que j'attendais - traite le sujet avec intelligence et ne sombre dans aucun écueil.

Oser changer de vie, vivre ses rêves, voilà qui est audacieux dans une société en crise où l'argent semble être l'unique bouée de sauvetage. C'est ce que Baudouin décide de faire quand il est acculé, quand il comprend que gagner tant d'argent, en étant rongé par le stress au boulot et incapable d'entretenir une relation amoureuse stable, est inutile. Alors Baudouin plaque tout, son appart, ses meubles, colle Morrison chez ses parents et part trois semaines en Afrique. Trois semaines pour écouler ce qu'il y a sur sa liste. Trois semaines pour s'autoriser à refaire de la musique, lui le musicos passionné mais brimé dans son choix professionnel par des injonctions parentales raisonnables. Trois semaines pour choisir le bonheur et l'insouciance plutôt que la raison et la morosité. Trois semaines pour vivre, enfin. Et c'est libérateur, pour le lecteur aussi, de voir cette vie assumée, cette vie choisie et non plus subie. Le propos est clair, mais en rien caricatural. On est loin de l'album bien-pensant et moralisateur qui prône une jolie vie. Et Fabien Toulmé est là où on ne l'attend pas...

Baudouin ressemble à plein de jeunes cadres qui, rongés par une injonction sociale écrasante, en oublient de construire leur vie personnelle au profit d'un quotidien triste et solitaire. Le personnage est émouvant, dans ses errances et ses peurs, et jamais caricatural. Son frère Luc, trublion téméraire, apparaît comme un sauveur de ces derniers mois de vie, leur donnant une saveur que Baudouin ne se serait jamais autorisé à connaître. La relation qu'entretiennent les deux frères est vibrante d'authenticité - la narration alternant présent et enfance des deux personnages - et Fabien Toulmé soigne cet aspect sans tomber dans le larmoyant. La maladie est brièvement évoquée, mais laisse rapidement la place à cette furieuse envie de vivre qui anime Baudouin.

Le trait assez minimaliste, qui ne m'a pas vraiment séduite de prime abord, accompagne finalement bien le propos. Bref, un album que j'ai dévoré d'une traite et dont je suis ressortie bouleversée. A lire, sans hésitation. Sans aucune hésitation même.

Les avis de Jerome, Mo et Noukette.

 Planche 2 Planche 3

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Cette semaine chez Stephie !

18 juin 2017

Watership Down, Richard Adams

Watership Down Richard AdamsWatership Down est un monument de la littérature anglaise écrit en 1972 par Richard Adams et écoulé à plus de 50 millions d'exemplaires à travers le monde. Sa réédition, en septembre 2016 par Monsieur Toussaint Louverture, a permis de remettre ce roman sur le devant de la scène.

Parce qu'un jour son jeune frère Fyveer lui prédit une grande catastrophe, Hazel décide de fuir sa garenne avec tous ceux qui le souhaitent pour trouver un ailleurs meilleur. Voici donc une bande de lapins séditieux, mus par un instinct de survie, lancés à l'aventure. Les dangers sont nombreux jusqu'à leur terre promise, celle que Fyveer a vue en rêve, mais le courage ne leur manque pas.

Incroyable épopée au rythme intense, Watership Down est un roman marquant à plus d'un titre. Tout d'abord parce que ses personnages sont des lapins, mais pas des lapins humanisés, non. De vrais lapins, qui ont un quotidien de lapins, entre grignotage de trèfles, terriers et prédateurs divers. Des lapins à quatre pattes, qui se battent avec leurs griffes et leurs dents, détestent nager et ne comprennent pas le monde des humains et leurs terrifiants objets. Richard Adams réussit l'exploit de donner à voir l'intériorité de ce monde animal avec un oeil des plus aiguisés.

Marquant également par le vocabulaire singulier que l'auteur imagine pour ses personnages. La langue des lapins est fleurie, à l'image des plantes qu'ils adorent : fu inlè désigne ainsi le lever de la lune, sfar le fait d'être pétrifié de peur,  farfal le repas, etc. L'univers des lapins est riche, tout comme les légendes qu'ils aiment à raconter le soir, lors des veillées, et qui mettent en scène Shraavilshâ, un héros légendaire. J'ai eu l'impression de redécouvrir Le Seigneur des anneaux, par cet aspect linguistique et culturel riche et cette mythologie (Krik, le dieu des lapins, est fréquemment évoqué).

Marquant, enfin, car très vite le lecteur oublie qu'il s'agit finalement de lapins. La portée universelle est là, dans le courage et les valeurs de ce groupe de lapins valeureux qui tentent coûte que coûte de survivre et de construire une nouvelle garenne. Les parallèles sont nombreux - et certains m'ont sans aucun doute échappé - et plus d'une fois, dans les scènes de combats où le courage ne manque pas aux petits lapins, j'ai oublié qu'il s'agissait d'animaux. Epopée remplie d'espoir et de poésie, Watership Down est une de ces lectures qui marque durablement. J'ai adoré trembler aux côtés d'Hazel et ses troupes, frémir à l'apparition de la moindre belette, espérer qu'ils atteignent leur terre promise. Bref, un régal, un délice. Un roman à découvrir d'urgence. Merci de ce chouette conseil S. ! Jérome aussi avait adoré.

Une nouvelle participation au Mois anglais de Lou et Cryssilda !

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17 juin 2017

Les filles de Hallows Farm, Angela Huth

Les_filles_de_Hallows_FarmLes filles de Hallows Farm est un roman de la femme de lettres et journaliste britannique Angela Huth paru en 1995 et adapté au cinéma sous le titre Trois anglaises en campagne en 1998.

1941, dans une ferme reculée du Dorset. Pour soutenir l'effort de guerre, les femmes sont appelées dans les champs pour remplacer les hommes partis au combat. C'est ainsi que Prue, Stella et Agatha, trois étudiantes aux caractères opposés, se retrouvent chez les Lawrence. La rencontre avec la dureté de la vie agricole va rapidement souder les jeunes femmes mais bouleverser l'équilibre de la famille, et troubler notamment Joe, le fils réformé pour des raisons médicales. Dans cette campagne anglaise où la guerre ne semble pas avoir lieu, les journées sont rythmées par les travaux agricoles et très vite, Prue, Stella et Agatha se prêtent au jeu.

La rencontre avec ce roman est un hasard absolu puisque je pensais qu'il m'avait été conseillé par une amie il y a longtemps, je suis tombée sur lui en brocante par le plus pur hasard (alors que je suis plutôt dans l'optique de ne pas acheter de livres vu que je déménage) et quand, toute contente, j'ai annoncé à ladite amie que j'avais trouvé ce livre, elle m'a dit ne pas le connaître... Bref, face à cette situation ubuesque, j'ai décidé néanmoins de le lire durant le Mois anglais.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j'ai adoré ce roman ! En ce moment, je lis assez souvent des livres évoquant la Seconde Guerre mondiale (je crois que mon voyage à Prague m'a bouleversée) mais je m'étais peu intéressée à cette question de volontariat des femmes, enjointes à supporter l'effort de guerre en remplaçant les hommes. Le cadre de l'intrigue - le Dorset - est absolument enchanteur et nous plonge dans une campagne anglaise séduisante à bien des égards. Les personnages sont traités avec finesse et évoluent avec les mois passés dans le monde rural. La romance point, évidemment, dans ce microcosme refermé sur lui-même, et le lecteur d'imaginer ce que nos aïeux ont pu endurer, entre longues séparations, décès, blessures de guerre. Un roman pas mièvre pour un sou, néanmoins, bien ficelé, avec des personnages forts et vraisemblables. Une très belle plongée dans la campagne anglaise que je ne peux que vous conseiller.

Une nouvelle lecture pour le Mois anglais de Lou et Cryssilda.

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