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Bienvenue à Bouquinbourg

17 février 2018

Journaux de voyage, Albert Camus

Journaux de voyage, Albert Camus

Journaux de voyage est un ensemble de deux carnets qu'Albert Camus a rédigés en 1946 et 1949, à l'occasion de deux voyages en Amérique du Nord et du Sud. 

Au printemps 1946, Albert Camus est convié aux Etats-Unis pour une série de conférences littéraires, notamment à Harvard. Celui qui écrira La Peste l'année suivante n'est encore qu'un journaliste et écrivain à la réputation qui monte, mais dont les idées politiques inquiètent grandement les services secrets américains. Le gigantisme des villes américaines couplée à l'éloignement de ses proches rendent ce voyage douloureux pour l'écrivain. 
Trois ans plus tard, durant l'été  1949, c'est en Amérique du Sud qu'il est invité, en vedette, cette fois. Malade durant une partie de son voyage, il découvre la pauvreté et la misère, mais aussi les traditions et coutumes des pays qu'il traverse. Etouffé par les mondanités de ce voyage, il le survole à distance, échappant dès qu'il peut à ses obligations officielles pour grignoter une once de solitude. 

Revenir aux écrivains vingtiémistes des belles heures de la littérature française, telle était une de mes envies de 2018. Après bien des années à les fuir, après mon cursus de Lettres Modernes, j'ai plaisir à me replonger dans ces pages et les lire d'un oeil neuf. 
Journaux de voyage traînait dans ma PAL depuis peu et m'intéressait par sa forme. Camus en écrivain voyageur qui prend des notes et les retransmet, tel quel. De fait, sa plume est brute, sèche et parfois plate et relate les faits tels qu'il les a vécus. 
Les deux voyages sont émaillés de rares réflexions et s'apparentent davantage à des comptes-rendus de faits sans analyse derrière. Le lecteur ne saura rien desdites conférences que l'auteur donne mais aura en revanche accès à ses états d'âme. Camus relate sa souffrance, ses envies de suicide, son ennui profond des mondanités.  
Texte brut, Journaux de voyage est avant tout une prise de notes personnelle qui servira à l'auteur par la suite pour ses oeuvres - notamment La Pierre qui pousse et La Mer au plus près, nous apprend la préface. J'ai pris plaisir à le découvrir et m'immerger dans le style quasi télégraphique de l'auteur grognon et incommodé par les mondanités mais je conserve un petit goût de frustration de n'en avoir pas su davantage sur ces mois de voyage.

"Fatigué. Ma grippe revient. Et c'est les jambes flageolantes que je reçois le premier coup de New York. Au premier regard, hideuse ville inhumaine. Mais je sais qu'on change d'avis." (p.25)

"Oui, il y a un tragique américain. C'est celui qui m'oppresse depuis que je suis ici mais je ne sais pas encore de quoi il est fait." (p.28)

"J'ai toujours tout apaisé sur la mer et cette solitude infinie me fait du bien pour un moment, bien que j'aie l'impression que cette mer roule aujourd'hui toutes les larmes du monde. (p.50)


READING CLASSICS CHALLENGE 2018

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15 février 2018

L'homme de Lewis, Peter May

L'homme de Lewis, Peter MayAprès L'île des chasseurs d'oiseaux, L'homme de Lewis est le deuxième tome de La Trilogie écossaise écrite par le romancier et scénariste écossais Peter May. Il est paru en 2011 aux éditions du Rouergue.

Ile de Lewis, archipel des Hébrides. Le corps d'un jeune homme est retrouvé dans la tourbe, miraculeusement conservé et momifié. Alors qu'on suspecte une découverte archéologique, les analyses médico-légales mettent à jour un tatouage représentant Elvis Presley. La victime aurait donc vécu au 20e siècle. Les analyses ADN la mettent en relation avec Tormod Macdonald, le père de Marsaili, le premier amour de Fin. Ce dernier, après avoir démissionné de la police et divorcé, est de retour sur l'île, bien décidé à rénover la maison de ses parents pour s'y installer. Pour éviter que Tormod - aujourd'hui atteint de démence sénile - soit accusé de meurtre, Fin décide de mener l'enquête avant que l'inspecteur dépêché d'Inverness n'arrive sur les lieux...

J'avais adoré me plonger dans l'ambiance sombre et pesante du premier tome de la saga, un polar rudement bien mené sur fond d'Ecosse contemporaine. Cette nouvelle intrigue se déroule toujours sur l'île de Lewis, entre passé et présent. La narration alterne les points de vue - entre souvenirs de Tormod et enquête officieuse de Fin - jusqu'à ce que les deux convergent, dans un dénouement glaçant.

L'Ecosse est toujours un personnage à part entière dans ce second tome, Peter May apportant un soin particulier à soigner ses ambiances. Les personnages gagnent en épaisseur psychologique et en histoire personnelle. Le passé, bien présent, semble planer au-dessus de l'île et empêcher ses habitants d'avancer sereinement.

Encore une plongée des plus réussies dans cette intrigue sombre à souhait. Le Braconnier du Lac perdu, dernier tome de la trilogie, m'attend sagement. Le temps de quelques lectures bien différentes (du post apocalyptique et des carnets de voyages m'attendent dans ma PAL, notamment) et je me plongerai avec plaisir dans le dénouement de cette saga écossaise.

14 février 2018

Où le regard ne porte pas T.2 Georges Abolin et Olivier Pont

Où le regard ne porte pas TLe second volet du diptyque Où le regard ne porte pas est paru en septembre 2004 chez Dargaud. J'avais adoré le premier, je me suis lancée sans attendre dans le second !

Istanbul, juillet 1926. Le temps a passé. William, Nino, Paolo et Lisa ont grandi et se retrouvent autour de cette dernière, qui vient de perdre l'enfant qu'elle portait. A peine remise de ses émotions, elle demande à ses amis de l'accompagner à la recherche de son amant, un talentueux peintre parti au Costa Rica sur les traces d'un mystérieux livre. Au nom de leur amitié, ils acceptent.

Second volet du diptyque offert par un de mes collègues, ce tome clôt cette belle histoire d'amitié. Les enfants ont grandi, sont devenus de jeunes adultes, mais leurs liens sont toujours aussi forts et c'est sans hésiter qu'ils répondent à l'appel de l'une des leurs. L'intrigue alterne présent et passé, vies antérieures et visions, dans une tourbillonnante quête de sens.

Les dessins magnifiques d'Olivier Pont emmènent cette fois-ci le lecteur dans la luxuriante forêt costa ricaine. Le silence a sa place, comme dans le premier album, pour laisser au personnage comme au lecteur le soin de découvrir certains lieux. Un album haut en couleurs, conclusion poétique à cette histoire d'amitié. Une très belle lecture. Merci J. si tu passes par ici !

Planche 1 Planche 2

Planche 3 Planche 4

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Cette semaine chez Noukette !

10 février 2018

La pâtisserie Bliss, Kathryn Littlewood

La pâtisserie BlissLa pâtisserie Bliss est le premier roman de la new-yorkaise Kathryn Littlewood. Il est paru en 2013 aux éditions Pocket Jeunesse.

Dans la petite ville de Calamity Falls, la famille Bliss tient une adorable pâtisserie très prisée. Mais ce que les citoyens de la ville ignorent, c'est que la famille possède un livre de recettes magiques qu'elle se passe de génération en génération. Des muffins de l'amour aux cookies de la vérité en passant par les biscuits au sommeil de plomb, certaines pâtisseries possèdent des pouvoirs bien singuliers. Mais la famille tient à garder son secret et ne distille ses merveilles enchantées qu'en cas d'urgence. Ainsi, quand Céleste et Albert, les parents, sont appelés en urgence par la maire d'une ville voisine pour l'aider dans une épidémie de grippe, leurs quatre enfants se retrouvent seuls à gérer la boutique. Pour Rose, Oliver, Origan et Anis commence alors une folle aventure ! Une tante mystérieuse fait son apparition sur une moto étincelante et les envoûte de ses charmes tandis que l'idée d'utiliser le livre de recettes magiques - malgré l'interdiction formelle de leurs parents - les taraude.

C'est bien simple : j'aurais adoré découvrir ce livre à l'âge de dix ans ! Je me serais identifiée à l'héroïne, Rose, une enfant sérieuse et responsable qui adore faire de la pâtisserie et a peur de l'ennui ; j'aurais copié la couverture toute colorée du roman et dessiné de nouvelles aventures pour les personnages ; j'aurais eu envie de tester toutes les recettes... Bref, ce roman m'aurait fascinée longtemps, plus jeune (et en tant que prof doc je me dis que l'édition jeunesse a réellement pris un virage intéressant suite à la parution de Harry Potter)

Mais même si je n'ai plus dix ans ni l'âge des personnages, j'ai quand même passé un excellent moment dans les pages de ce court roman prêté par une de mes élèves. La petite ville de Calamity Falls est paisible, rythmée par les habitudes de ses habitants, et la pâtisserie de la famille est un petit havre de paix, d'amour et de magie !

L'intrigue a beau être un peu prévisible et manichéenne, les personnages secondaires porter des noms évoquant leurs caractéristiques physiques ou une connotation humoristique (M. Phibien et Cléa Molett, notamment), l'ensemble fonctionne bien, faisant la part belle aux relations familiales et au mal-être adolescent. La petite Rose peine à trouver sa place dans sa famille et à entrer en communication avec ses frères, se démenant avec sérieux pour la pâtisserie dans ses parents sans que ceux-ci ne le voient réellement. Une série délicieuse dont j'ai vraiment envie de découvrir la suite et que je ne peux que vous conseiller.

8 février 2018

Sauveur & Fils saison 2, Marie-Aude Murail

118867069_oSauveur & Fils est une série de romans imaginée par Marie-Aude Murail et publiée à L'Ecole des Loisirs. Elle compte à ce jour quatre tomes. Le deuxième, Saison 2, est paru en mars 2017.

Sauveur Saint-Yves est toujours psychologue à Orléans, père célibataire de Lazare, son fils de neuf ans. Alors qu'il poursuit la thérapie de ses jeunes patients - Ella qui voudrait être un garçon et s'appeler Elliot, Blandine, insomniaque qui veille sur sa soeur aux tendances suicidaires, Samuel, qui a cessé toute hygiène corporelle pour rompre le dialogue avec sa mère - Sauveur tente de construire son couple avec Louise, une jeune divorcée mère de Paul, le meilleur ami de Lazare. Les deux parents tentent de se retrouver le weekend et de former une famille recomposée mais entre les hamsters des enfants, Gabin, un adolescent dont la mère est internée et qui s'est installé chez Sauveur, Alice, la fille de Louise qui refuse le nouveau couple de sa mère, les journées sont décidément bien remplies ! Mais il en faut beaucoup pour amoindrir la patience et la douceur de Sauveur...

J'avais adoré découvrir la maison de la rue des Murlins où vit et officie Sauveur dans le premier tome. Et j'ai adoré retrouver cette ribambelle de personnages toujours aussi attachants, unis par Sauveur, un colosse d'1m90 aussi doux qu'il est grand. Marie-Aude Murail excelle dans l'art de créer un univers aussi vraisemblable que touchant. Chacun arrive, en toute humilité, dans le cabinet de Sauveur, et celui-ci de tenter de les aider à réparer leurs fêlures. Les histoires personnelles se succèdent, avec leur lot d'interrogations et de doutes, et permettent au lecteur de s'identifier. Une fois la porte du cabinet fermée, c'est dans la maison de Sauveur que se poursuivent les aventures, la vie réservant bien des surprises au psychologue antillais. 
La plume de Marie-Aude Murail, toujours aussi fine et précise, virevolte d'un personnage à l'autre, empruntant la voix d'un ado en colère ou d'une enseignante dépressive pour mieux revenir à son héros, Sauveur, et son calme légendaire.
Je me suis régalée à dévorer ces pages et à retrouver ces personnages que j'avais laissés à la fin du tome 1. Comme le troisième tome m'attend dans ma PAL, je le commence dès ce soir pour poursuivre l'intrigue de ce huis-clos rue des Murlins (attendez-vous donc à avoir une avalanche de cochons d'Inde sur ce blog d'ici peu !).  Un grand merci aux éditions L'Ecole des Loisirs de me permettre de pousuivre la découverte de cette série.

"La vie ne se déroulant jamais comme prévu, tout l'art de l'homme est de s'adapter." (p.209)


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7 février 2018

La passion de Dodin-Bouffant, Mathieu Burniat

La passion de Dodin-BouffantLa passion de Dodin-Bouffant est un album du dessinateur belge Mathieu Burniat paru en octobre 2014 chez Dargaud et librement adapté du roman La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet de Marcel Rouff (1924).

Dodin-Bouffant est un fin gourmet, passionné de gastronomie. Lorsque Eugénie, sa fabuleuse cuisinière, décède brutalement, Dodin se met en quête d'une remplaçante capable d'égaler ses mets raffinés et de satisfaire son palais exigeant. Il la trouve en la personne d'Adèle, une jeune  fille de ferme dotée d'une inventivité certaine, capable d'émouvoir les rares convives de ses dîners hebdomadaires. Mais lorsqu'un aristocrate de passage goûte aux recettes d'Adèle et met tout en oeuvre pour la prendre à son service, Dodin doit se battre pour la garder à ses côtés.

Je crois que j'aime les albums gastronomiques ! J'avais adoré suivre Alain Passard en cuisine aux côtés de Christophe Blain et m'évader dans l'univers féerique du Viandier de Polpette, du coup j'étais curieuse de plonger dans cet album qui nous entraîne dans une cuisine plus historique, la cuisine du Second Empire, une cuisine riche, carnée, en sauce, une cuisine de terroir, élaborée et qui fait la part belle aux bons produits, viandes comme légumes.

Mathieu Burniat a pris beaucoup de plaisir, semble-t-il, à mettre en scène les mets concoctés par Dodin et Adèle : le Saint-marcelin en sauce aux morilles côtoie ainsi les ortolans bardés, les lapereaux farcis et les vins les plus fins. Les pages se succèdent dans un tourbillon de nourriture cuisinée avec soin et amour. Le taciturne et exigeant Dodin se laisse peu à peu gagner par la candeur et la spontanéité d'Adèle, et le notable de voir son coeur dérobé par la jeune paysanne aux talents culinaires rares. Le trait fait penser aux caricatures de Daumier et l'ensemble ressemble presque à un conte dont il manquerait le "Il était une fois..." liminaire. Un album  entre pudeur et retenue, à vous donner l'eau à la bouche si vous êtes amateurs de bonne chère, et à déguster dans tous les cas.

Planche 1 Planche 2

Pl

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1 février 2018

Bilan de lecture décembre 2017 et janvier 2018

 Bilan de lecture

Une fois n'est pas coutume, je fusionne deux mois pour ce bilan de lecture. La raison est simple : mon mois de décembre était tellement maigre niveau lectures que je n'ai pas eu envie d'en faire le bilan...

Mes lectures de décembre

(cliquez sur les couvertures pour lire mes chroniques)

 

 

Mes lectures de janvier

(cliquez sur les couvertures pour lire mes chroniques)

Bilan

Un mois de décembre pauvre en lectures et un mois de janvier très rempli, voilà un bel équilibre ! Et pourtant, quand je réfléchis à ce mois écoulé, j'ai l'impression d'avoir été très active, d'avoir fait plein de choses en dehors de la lecture mais force est de constater que j'ai quand même passé du temps entre les lignes...

Comme je vous le disais dans mon bilan annuel, j'ai envie cette année de prioriser mes lectures, de ne plus céder à la facilité et de découvrir de belles plumes, de nouveaux auteurs, voire des monuments de la littérature auxquels je n'ai jamais succombé. Ce mois de janvier a été un excellent mois niveau lectures et j'ai fait de très belles découvertes. Espérons que février me permette de continuer sur cette belle lancée !

Bon mois de février à tous !

31 janvier 2018

Culottées T.2 Pénélope Bagieu

Culottées tome 2Le deuxième tome de Culottées de Pénélope Bagieu est paru en janvier 2017 chez Gallimard. 

Quinze portraits. Quinze femmes qui ne font que ce qu'elles veulent, qu'importent l'époque ou les conventions sociales. Des femmes fortes, qui font voler en éclat stéréotypes et préjugés envers les femmes. 

J'avais adoré découvrir les quinze premiers portraits des femmes au destin incroyable du premier tome des Culottées. J'ai tout naturellement plongé entre les pages de ce second tome, et j'en suis ressortie tout aussi charmée. 

Pénélope Bagieu dresse avec un humour certain les vies de ces femmes, leurs combats, leurs idéaux. C'est fort, beau, parfois triste et violent, mais toujours positif. J'ai été particulièrement émue et admirative du courage de Phulan Devi, reine des bandits indienne, mais touchée tout autant par le destin de Peggy Guggenheim, de Katia Krafft, Sonita Alizadeh, Nellie Blye, Jesselyn Radack ou encore Thérèse Clerc. Ces femmes qui par leurs actions, leurs combats, ont fait valoir le droit des femmes. Un diptyque à lire, à relire, à offrir. 

 Planche 3              Planche 1

Si vous n'avez pas ces deux albums sous la main, rendez-vous sur le blog Culottéestoutes les planches sont disponibles !

BD de la semaine saumon

Cette semaine chez Moka !

 

26 janvier 2018

Les heures silencieuses, Gaëlle Josse

les heures silencieuses, Gaëlle JosseLes heures silencieuses est le premier roman de Gaëlle Josse. Il est paru en 2011 aux éditions Autrement.

Delft, novembre 1667. Magdalena Van Beyeren, mariée à l'administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, a dû renoncer très jeune à ses rêves d'aventures pour devenir une épouse modèle. Mais ses souvenirs d'enfance la hantent, notamment lorsqu'elle accompagnait son père vérifier les bateaux et l'aidait dans sa charge d'administrateur. A son journal, elle se confie et livre ses secrets comme ses désirs inassouvis.

J'avais découvert Gaëlle Josse avec Nos vies désaccordées que j'avais adoré et j'étais curieuse de découvrir, à rebours, son premier roman. Ce dernier s'inspire du tableau Intérieur avec femme à l'épinette d'Emmanuel de Witte. Gaëlle Josse a en effet pris le parti de donner la parole au personnage féminin de ce tableau, donnant corps à sa vie comme au contexte de création de l'oeuvre.
J'ai encore une fois été charmée par la plume poétique et imagée de l'auteure qui transporte le lecteur, en quelques phrases, dans le Delft du 17e siècle.
Le caractère intime de la narration à la première personne offre une dimension particulière à la confession de cette héroïne, victime d'une époque où les femmes n'avaient que peu d'espace pour s'exprimer.  Delft est esquissée au travers de descriptions du changement de saison, et le lecteur de baigner dans la Hollande de Vermeer et ses contemporains. La musique tient encore une fois une place de choix dans l'intrigue, tout comme dans Nos vies désaccordées.
En 90 pages, Gaëlle Josse nous offre un roman lumineux et sensible, portrait d'une femme forte et déterminée. Une très belle découverte et une auteure dont je vais suivre le travail de près.

24 janvier 2018

Pyongyang, Guy Delisle

PyongyangPyongyang est un album du québécois Guy Delisle publié par L'Association en 2003.

Après son expérience à Shenzhen, Guy Delisle s'est rendu à Pyongyang pour pousuivre son activité dans l'animation.  Une immersion de quelques mois en Corée du Nord, l'un des pays les plus secrets du monde.

On retrouve dans Pyongyang ce qui fait tout le charme des albums de Delisle : un humour féroce, une auto-dérision et une humilité à toute épreuve. Mais la particularité de cet album réside dans cette expérience hors du commun en Corée du Nord. Delisle se heurte à beaucoup d'interdits, à des règles strictes qui lui sont imposées pour le contrôler, et en rend compte sans jugement. Les anecdotes se succèdent au rythme des jours, et Delisle de les rapporter avec une pointe d'humour et de questionnement.

Si son trait s'est grandement amélioré au fil du temps, sa façon de chroniquer son quotidien aussi. Pyongyang semble plus décousu que ses albums à venir, parfois un peu brouillon, des tranches de vie qui se succèdent sans réelle connexion entre. Qu'importe ! J'ai encore passé un excellent moment, comme toujours, pardonnant à Delisle ses tâtonnements pour mieux apprécier son propos et cette plongée à Pyongyang.

Planche_1 

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