Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Bienvenue à Bouquinbourg

12 juin 2010

Alice au Pays des Merveilles, Lewis Carroll, illustré par Arthur Rackham

ALICE_couv_241x282Redécouvrir des classiques de mon enfance adaptés en albums ? Ce sont des lectures que j'adore... Surtout quand il s'agit du célèbre Alice de Lewis Carroll, dont la lecture récente avait été un véritable plaisir...

Inutile de résumer ici l'intrigue de cette nouvelle dont la célébrité a supplanté celle de son auteur. Autant s'attacher à vous parler de cette adaptation en album, dotée d'illustrations de l'artiste britannique Arthur Rackham datant de 1907.
De format carré, ce livre est à lui seul un plaisir pour les yeux. Les pages blanc cassé font écho aux illustrations pâles au charme suranné de Rackham qui ne sont pas sans rappeler celles de Mucha ou de Doré.
On se plonge avec délice dans l'histoire d'Alice, oubliant l'interprétation édulcorée et criarde de Disney et ses raccourcis pour profiter pleinement du texte originel et de son célèbre nonsense. La plume de Carroll est autant imaginative que loufoque et c'est en lisant son texte que l'on peut en appréhender toutes les subtilités, et par là-même, le talent.
L'héroïne imaginée par Rackham au début du XXe porte en elle la douceur et l'insouciance de l'enfance tandis que les créatures merveilleuses qu'elle rencontre oscillent entre naturalisme et fantasmagorie.
Qu'il est bon de coeur
s'évader un temps avec les personnages nés de l'imagination de Carroll et portés par les illustrations de Rackham !
Allez, j'avoue, huitième coup de cœur pour moi cet année, que je vous conseille vivement de découvrir. Une petit aperçu de certaines illustrations pour vous donner l'eau à la bouche !


image2_250x357 image1_250x358 chenille 

Je tiens à remercier chaleureusement Inès Adam et les Éditions siteon0_130x51  (Cliquez ici pour découvrir le catalogue de cette maison d'édition spécialisée en littérature de jeunesse) pour cet album et cette belle découverte ! Moi qui ne connaissais pas Arthur Rackham, j'ai devant moi de belles lectures en perspectives (cet artiste a notamment illustré Peter Pan et Les Contes des frères Grimm)

50241489_pJ'inscris cette lecture dans mon Challenge Je lis aussi des albums d'Herisson. 9/11
 

Publicité
Publicité
11 juin 2010

Le Prix Fnac Adhérent

Comme vous l'avez peut-être vu dans mon blog-it, j'ai eu le plaisir d'être sélectionnée pour

le Prix Fnac Adhérent de la rentrée littéraire 2010.

Le principe : Il faut postuler en ligne sur le site de la Fnac. Une fois sélectionné, on reçoit entre 4 et 6 livres de la rentrée littéraire au début du mois de juin (donc en avant-première !) à lire avant le 5 juillet. Après notre lecture, il faut renvoyer nos impressions par écrit, afin de contribuer à la sélection des Adhérents Fnac qui sera faite dès la fin du mois d'août dans les magasins de la firme.

J'ai donc reçu il y a deux jours une enveloppe de la Fnac avec les épreuves que je dois lire ! Il y a un roman sous sa forme commercialisable et trois épreuves non corrigées :

*Quand blanchit le monde de Kamila Shamsie aux éditions Buchet Chastel

*Jardin d'hiver de Thierry Dancourt aux éditions de La Table Ronde

*En attendant la montée des eaux de Maryse Condé aux éditions JC Lattès

*La huitième vibration de Carlo Lucarelli aux éditions du Métaillé

Par mesure de discrétion, je ne chroniquerai pas ces lectures avant que le Prix soit terminé et les romans publiés. Je vais donc préparer mes billets pour ne rien oublier mais les publierai dès le début du mois de septembre !

Véro  a été sélectionnée aussi. Pour voir les romans qu'elle a reçus c'est ici !

10 juin 2010

Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables, Philippe Delerm

9782070355297FSJ'ai toujours beaucoup aimé l'écriture de Delerm et sa faculté à rendre poétique le quotidien. Après m'être délectée de La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules il y a quelques temps, je m'étais plongée avec plaisir dans La sieste assassinée où Delerm s'attarde sur des instants du quotidien dans lesquels chaque lecteur se retrouve (l'inquiétude quant à la pluie au moment de Rolland Garros, le moment où le coiffeur a terminé sa coupe et où vous ne savez que dire...)
Avec Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables, Delerm se penche ici sur les délices de l'enfance...

De la barbe à papa trop grosse et impossible à manger à la purée dans laquelle on fait des stries avec la fourchette en passant par la pomme d'amour (véritable piège  gustatif dans lequel on ne tombe qu'une seule fois !), Delerm égrène avec beaucoup de poésie ces petits riens qui ont bercé notre enfance.
J'ai souri, beaucoup, ri aussi, notamment avec le texte sur la barbe à papa et celui sur le chocolat Milka, mais j'ai aussi appris pourquoi Renaud chante Mistral gagnant (selon Delerm, il était rare de gagner au Mistral...) ou encore que je ne suis pas la seule à ne jamais voir ce qui est écrit sur le menu de mes convives et demande à chaque fois "Où est-ce que tu vois ça ?".
Bref, un petit plaisir de lecture, très rapide (trop rapide). A lire pour rire, se souvenir, et se faire plaisir !

Petit florilège de mes citations préférées, histoire de vous donner l'eau à la bouche :

"Savourer encore quarante pages de Mustang, c'est un meilleur rapport qualité-prix que pour tant d'œuvres littéraires qu'on se doit de lire sous peine de délabrement intellectuel. Aujourd'hui comme hier, c'est bon de mépriser la prescription." (p.26)

"Une invisible volute arachnéenne cerisée dérive quelque part dans le yaourt au naturel." (p.34)

"Qu'importe, si la petite barre de chocolat au lait ne plaît pas aux papilles adultes amères, sa suavité d'enfance en est multipliée." (p.39)

"La barbe à papa, ça se vendait avec une espèce de générosité bizarre : il y en avait toujours trop. [...] On sourit pour la couleur - au choix rose Barbie, mauve vieille dame permanentée, vert ventre de grenouille en peluche." (p.46)

9 juin 2010

F, comme flic P, comme Privé, Joseph Farnel

9782753805675FSUne quatrième qui annonce un roman policier à la saveur des grands classiques du genre, un privé qui enquête sur des tableaux de maîtres disparus... Je me suis lancée dans cette lecture avec envie !

Georges Lernaf est un ancien flic reconverti en privé. Lorsque Paul Sendor, un homme riche au passé douteux, le contacte pour enquêter sur la réapparition de tableaux de la collection Schloss, spoliée durant la Seconde Guerre mondiale, Georges se lance à corps perdu dans cette enquête. Aidé de son ami Emile Dujardin, commissaire de police, il va tenter d'y voir plus clair dans cette histoire. Mais rapidement, des meurtres sanglants ponctuent leurs recherches... Il faut faire vite !

La quatrième ne ment pas en annonçant un roman policier aux dialogues piquants, digne héritier des grands classiques. Les personnages sont assez archétypaux, mais ce n'est pas un inconvénient puisqu'ils s'inscrivent directement dans les codes du genre. Le lecteur se voit entraîné dans ce Paris sans chichi où les commissaires alcooliques déjeunent dans des petites brasseries au charme d'antan et où chaque réplique fait revivre un argot parfois oublié.
L'intrigue de Joseph Farnel est à la fois prenante et bien rythmée. Le lecteur ne sait jamais qui joue un double jeu et qui berne le héros.
Il fait bon vivre dans cette ambiance digne des Tontons flingueurs, où les meurtres ont une légèreté presque comique et où le coup de fourchette des personnages réchauffe les cœurs.
Petit bémol néanmoins sur le dénouement qui n'apporte aucune réponse à l'enquête de Georges Farnel. Le lecteur reste sur sa faim. Une suite est-elle prévue ? Je pense, tout du moins je l'espère...
Je garde néanmoins une très bon souvenir de lecture, et notamment d'ambiance, avec ce roman.

Je remercie 53596970_p et les éditions Alphée pour ce roman reçu dans le cadre d'un partenariat.

7 juin 2010

Fablehaven T.2 La menace de l'étoile du soir, Brandon Mull

9782092525647FSConquise par le premier opus de la saga Fablehaven, j'ai décidé de poursuivre ma découverte de ce sanctuaire secret pour créatures merveilleuses avec le deuxième tome, La menace de l'étoile du soir.

Le roman débute à la fin de l'année scolaire, près d'un an après les événements du premier tome. Kendra et son frère Seth ont repris une vie normale mais les deux adolescents sont encore marqués par les événements auxquels ils ont assisté avec leur grand-père.
Dès le début des vacances estivales, ils retournent à Fablehaven pour aider leurs grands-parents dans leur tentative de sauvegarder le sanctuaire face à la menace de la société de l'étoile du soir. A leurs côtés, un maître des potions, un c
ollectionneur d'objets magiques et une chasseuse de créatures maléfiques... Le temps presse ! Il  leur faut préserver l'artéfact caché dans Fablehaven des griffes de l'étoile du soir !

Autant j'ai passé un excellent moment de lecture avec Le Sanctuaire secret, le premier tome de la saga, autant ce deuxième opus m'a déçue. Le début du roman est long, très long, trop long à mon goût. Les deux héros sont au collège et attendent avec impatience la fin de l'année, tel le lecteur qui attend que les péripéties débutent et que l'action se situe de nouveau dans le fabuleux sanctuaire.
L'intrigue met du temps à se mettre en place et se perd en détails souvent inutiles. J'ai cru plusieurs fois que le livre allait me tomber des mains, tant mon entrain s'émoussait au fil des pages.
Les personnages n'ont pas gagné en épaisseur psychologique et voient leurs défauts exacerbés avec cette suite. Seth est toujours aussi inconscient malgré ses erreurs passées et le moralisme associé, tandis que Kendra, sa sœur, est un personnage insipide et fade, dont le caractère ne se révèle qu'à partir de la moitié du roman.
Je me suis ennuyée avec cette lecture, n'y trouvant ni la fraîcheur et la nouveauté du premier tome ni d'intérêt pour l'intrigue manichéenne et simpliste. Le roman semble structuré de façon caricaturale, et la scène finale n'en est que davantage un archétype. Même la révélation du dénouement n'a pas su aiguiser ma curiosité et me donner envie de poursuivre plus loin ma lecture.
C'est vraiment dommage car le premier tome était réellement prometteur, notamment avec cette idée de réserve pour créatures merveilleuses quelles qu'elles soient, bénéfiques ou maléfiques. Son côté à la fois fascinant et innovant avait su me conquérir malgré certaines lourdeurs dans la narration. Avec ce deuxième tome, j'ai eu l'impression de n'avoir que des aspects négatifs et de ne pas retrouver l'imagination et l'attrait du Sanctuaire Secret.

Publicité
Publicité
5 juin 2010

Meurtres au Potager du Roy, Michèle Barrière

9782253128762FSDepuis que j'ai découvert sur le blog de Latite Michèle Barrière et ses romans noirs gastronomiques, je les dévore tous un par un. Après le 16ème siècle, nous voici plongés au cœur du 17ème, à la cour de Louis XIV...

Versailles, 1683. Alors que Louis XIV affirme sa passion pour les légumes, ses jardiniers cultivent au Potager du Roy de nombreuses variétés nouvelles. Le jour où tous les melons, fruit tant prisé par le monarque, sont vandalisés et un jardinier tué, les jardiniers sont en alertes. Le même crime est commis chez un maraîcher parisien. Benjamin Savoisy, premier jardinier du Potager, se lance alors sur la piste de cet étrange complot qui semble ourdir à Versailles...

Une fois encore, je me suis régalée avec cette lecture. Rapide, extrêmement documenté (une fois encore, un carnet de recettes d'époque se trouve à la fin du roman), Meurtres au Potager du Roy nous plonge au cœur du 17ème siècle à Versailles. L'intrigue est relativement centrée sur les mœurs gastronomiques de cette époque (n'oublions pas que Michèle Barrière est journaliste culinaire !) tout en étant riche de détails historiques.
L'enquête policière est peut-être le bémol de ce roman. Pour ma part, je l'ai trouvée extrêmement prévisible et j'ai été très intriguée de la naïveté du héros de Michèle Barrière. J'ai néanmoins pris beaucoup de plaisir à me plonger dans cette époque et suivre à la fois les caprices culinaires du Roi Soleil, les modes gustatives de cette époque et l'introduction de nouveaux fruits et légumes en France, tels les petits pois, les asperges, ou encore les melons.

Dernier point positif à noter, et non des moindres : le Potager du Roy se visite toujours, à deux pas de Versailles.  L'auteur y a travaillé  quelques semaines pour préparer ce roman. Vous trouverez sur le site internet du Potager du Roi une foule d'informations pour compléter votre lecture.
A noter pour les parisiens, les samedi 2 et dimanche 3 octobre 2010, la grande manifestation 
"Les Saveurs du potager". J'y serai !


"Les écuyers sont les chefs. Ils contrôlent la qualité des plats et la quantité d'ingrédients. Les maîtres queux ont la charge des viandes et de la volaille. Les hâteurs sont ceux qui mettent les viandes à rôtir ou les poissons si l'on est maigre. Les potagers, comme leur nom l'indique, s'occupent des potages qu'ils soient de viandes ou de poissons et des bouillons pour faire les sauces. Les pâtissiers font les pâtés mais aussi les biscuits. Voilà pour la cuisine proprement dite." (p.30)

4 juin 2010

Une étude en rouge, Conan Doyle

9782253098102J'ai récemment participé à un swap ayant comme thématique le célèbre détective Sherlock Holmes. Loin d'être une spécialiste en la matière, ce swap a été l'occasion de me plonger  (enfin) dans l'œuvre de Doyle... J'ai donc débuté par Une étude en rouge, que ma swapeuse, Saperlipopette, m'a envoyé, dans lequel le lecteur fait pour la première fois connaissance avec Sherlock Holmes.

Dans une maison londonienne abandonnée, un homme est retrouvé mort. Son corps ensanglanté ne porte aucune trace de blessure, ce qui laisse la police perplexe. Sur le mur, écrit avec du sang, le mot "Rache". Les inspecteurs Lestrade  et Gregson, de Scotland Yard, demandent à Sherlock Holmes de mener l'enquête. Ce dernier met à exécution sa célèbre méthode, entraînant à sa suite son nouveau colocataire, le Dr Watson, tout juste revenu d'Afghanistan.

Un roman très rapide à lire, à la fois prenant et intriguant. J'étais vraiment ravie de me plonger dans les aventures du célèbre détective, ayant longtemps différé cette rencontre.
Conan Doyle pose ici les grands principes qui régiront ses œuvres suivantes et connus de tous : la relation entre Sherlock et Watson, la méthode  holmésienne (observation et déduction), le caractère de son héros, etc.
L'intrigue en elle-même est très bien menée, son dénouement absolument imprévisible. Le rythme du roman est rapide sans pour autant bâcler certains détails.
Verdict : je suis ravie de cette lecture et ne compte pas m'arrêter là dans ma découverte des aventures du célèbre détective. Pour compléter ce swap, j'ai acheté l'intégralité des œuvres parues dans la collection Le Livre de Poche... Merci Saperlipopette pour ce roman !

"Lorsqu'un fait semble contredire une longe suite de déductions, c'est qu'on l'interprète mal." (p.81)
"L'extraordinaire est une chose, le mystère en est une autre. Le crime le plus banal est souvent le plus mystérieux : il ne présente aucun caractère dont on puisse tirer des déductions." (p.82)

2 juin 2010

La flèche du temps, Martin Amis

9782070399147FSAttirée par la quatrième de ce roman et désireuse de lire un roman de Martin Amis, j'ai été très enthousiaste à l'idée de le découvrir...

Tod, le héros de ce roman, regarde sa vie se dérouler à l'envers et son corps rajeunir. Chaque geste du quotidien est pour lui un étrange bal où les actions s'enchaînent sans relation logique. Médecin, il reçoit dans son cabinet des patients en bonne santé qui ressortent de chez lui malades, ses relations avec les femmes commencent par une incompréhension et se terminent par une rencontre, tandis qu'au tennis, les balles viennent du filet pour finir arbitrairement dans la poche d'un des joueurs...

Lecture intrigante s'il en est, Martin Amis pousse dans La flèche du temps le nonsense jusqu'à écrire un roman où les conséquences deviennent les causes. Le personnage et le lecteur sont entraînés dans des situations qui alternent grotesque et tragique.
Pour autant, ce dispositif n'est pas
à première vue innovant (je pense en particulier à L'étrange histoire de Benjamin Button) mais Martin Amis manie d'une main de maître la narration d'une vie racontée à l'envers et non à rebours. En effet, il imagine que c'est le cours du temps qui est inversé et non simplement l'existence de son personnage. Alors que Tod retrouve sa jeunesse au fil des pages, le lecteur découvre petit à petit le passé / futur de ce curieux personnage.
Une lecture étonnante, tant dans sa tonalité que dans ses rouages, La flèche du temps est une interrogation sur l'être et l'Histoire. Expérience  à la fois déroutante et parfois même troublante,  ce roman s'avère vertigineux telle une machine à remonter le temps.
Martin Amis signe ici une œuvre de qualité dont je ne saurais que conseiller la lecture. L'avis de Cynthia sur ce roman.
Je tiens à remercier 47286893 et folio pour ce roman reçu dans le cadre d'un partenariat.

31 mai 2010

Le point sur le Challenge : les billets de mai

LogoLa fin du mois rime avec le récapitulatif mensuel de notre challenge Bienvenue en Inde, mis en place par Hilde et moi en février (n'oubliez pas de jeter un oeil à son récapitulatif BD et littérature de jeunesse !)
Mais avec un dégât des eaux ce week-end dans notre appartement, un déménagement en urgence sur deux jours et une voiture en train de mourir, j'ai cru que je n'aurais pas le temps de le faire... J'arrive enfin à  prendre le temps de brancher mon ordi et de m'installer pour rédiger ce billet...

*Tout d'abord, trois nouvelles exploratrices nous ont rejoints dans notre périple :
Delphine, Aurore, L'or des chambre. Nous les accueillons avec plaisir dans notre découverte de ce beau pays et espérons qu'elles trouveront dans cette littérature des richesses insoupçonnées...

*Ce mois-ci, 5 lectures sur l'Inde ont été faites dans le cadre de notre challenge :

Aurore : Anita cherche mari, Le chemin de Sarasvati

Delphine : L'odeur de l'Inde

Hilde :  Contes et récits de l'Inde

Mimi : Le Dieu des Petits Riens
(Je me rends compte que je n'ai lu aucun livre pour ce challenge ce mois-ci, mais le mois de juin  sera prometteur, notamment avec les lectures communes ! )

*Enfin, Delphine nous a signalé une interview intéressante d'Anita Nair sur Bibliobs, tandis que Mary Goodnight nous parle du film My name is Khan.


Les 58 voyageurs à nos côtés :
Aurore - Alexiel - Anneso - Antigone37 - Armande -  Austengirl - Babycakes  - Bookine  - Brunissende - Briggy13 - Bulle - Canel - Catherine - Charlotte - Choco -Choupynette -Delphine -  Evertkhorus - **Fleur** - Hilde  - Héloïse -  Iluze - Jeny  - Kathel  - ladyshushin -  lagrandesteph  - Latite  - Liyah  - L'or des chambre -Lou - Loulou  - Mamoun - Manu  - Marie  - Marie L  - Mary Goodnight - Mea  - MeL  - Mimi - Mme tout va bien - Moi -  Nane   - Nyenna -  Noryane -  Penelope -Pickwick -Pikachu - Saperlipopette  - Séverine- Stellade - Solène  - Stémilou - Sybille - Taliesin -  Theoma -Tinusia -   Tiphanie -Yoshi

 Bonne lecture à tous et régalez-vous bien avec ce pays et sa littérature !

28 mai 2010

La couleur du bonheur, Wei-Wei

9782757817537FSJ'avais découvert il y a quelques années la littérature chinoise avec Shan Sa. Curieuse d'en savoir un peu plus sur ce pays et son histoire, je m'étais plongée avec plaisir dans Le Palanquin des Larmes au début de l'année. Donc quand j'ai vu ce roman, je n'ai  naturellement pas hésité à  le découvrir  et connaître ainsi davantage la Chine des années 1920 au milieu des années 1980.

Nous sommes en 1920. Mei-Li est mariée à seize ans à un homme aveugle et impotent qu'elle n'a jamais vu. Elle s'accommodera
de son mariage malheureux en soignant son pauvre époux et en se dévouant aux corvées domestiques.  Malgré de longues années d'abstinence, elle deviendra mère douze ans plus tard et sa petite Bai-Lan sera sans cesse un sujet de réconfort et de joie pour elle.
Lorsque cette dernière, mariée et mère de deux enfants, se retrouve seule après que son mari a été envoyé en camp de rééducation par le régime maoïste, Mei-Li n'hésite pas à rejoindre sa fille pour la soulager et l'accompagner. Mais pour ne rien oublier de sa vie et de ses rebondissements, Mei-Li la raconte à Fan-Fan, sa petite-fille.

Je me suis plongée avec plaisir dans cette lecture. L'auteure nous entraîne
avec brio dans son pays natal, relatant avec autant de précision les événements politiques et sociaux de cette période que la vie quotidienne et les gestes qui l'accompagnent.
La construction de ce roman est vraiment intéressante : les chapitres alternent entre deux époques, celle de l'enfance et la jeunesse de Mei-Li, racontée par cette dernière, et celle de la jeunesse de Fan-Fan, qu'un narrateur omniscient prend en charge, relatant par là-même la vieillesse de Mei-Li. La relation chaleureuse entre la grand-mère et sa petite-fille baigne l'ensemble de ce roman à travers les chapitres que  Mei-Li prend en charge et confère à son personnage  une aura maternelle et protectrice rare.
Les événements politiques bousculent la vie de ce pays et le quotidien des habitants, les plongeant fréquemment dans la pauvreté voire la misère. Mais face à ces aléas de la vie, le personnage de Mei-Li insuffle à son entourage un calme à toute épreuve et un soutien indéfectible. A travers sa cuisine et ses potions miraculeuses, elle soigne et cajole sa famille et ses proches. Nombreux sont les poèmes traditionnels qu'elle raconte à ses petits-enfants, afin d'illustrer leur quotidien et le comprendre.

J'ai été happée par cette histoire, tant du point de vue historique que fictionnel. Wei-Wei nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur les événements qui ont marqué son pays d'origine des années 1920 aux années 1980 et lève ainsi le voile sur les conséquences du régime politique et du gouvernement maoïste sur les Chinois. En parallèle, elle offre à son lecteur une poésie du quotidien, notamment en cuisine, qui contrebalance la dureté de l'histoire.
J'ai lu avec horreur les punitions infligées aux opposants au régime, mais aussi certaines traditions ancrées dans l'imaginaire collectif mais dont les raisons sont parfois obscures (je pense
notamment aux pieds bandés), voire les obligations faites au peuple pour le régime, tel l'envoi de jeunes diplômés dans la campagne chinoise au nom du gouvernement, et l'obligation faite aux parents de plusieurs enfants (alors que la politique de l'enfant unique n'était pas encore en place), de choisir lequel de leur enfant échapperait à ces durs labeurs et continuerait ses études...
Un roman à la force rare, alternant fiction et histoire, et qui a le mérite d'immerger totalement son lecteur.  Pour ma part, j'ai eu du mal à en sortir.... J'ai encore en tête les tisanes de gingembre que Mei-Li prépare à diverses occasions pour soigner ses petits-enfants...

Je tiens à remercier 47286519et les Editions Capture pour ce livre reçu dans le cadre d'un partenariat et cette belle découverte !

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité