27 septembre 2017
La forêt millénaire, Jirô Taniguchi
La forêt millénaire est le dernier album du dessinateur japonais Jirô Taniguchi. Il sort ce mois-ci de façon posthume aux éditions Rue de Sèvres.
Parce que sa mère est malade et ne peut plus s'occuper de lui, Wataru, dix ans, quitte Tokyo pour aller vivre chez ses grands-parents dans la région de Tottori. C'est là que suite à un tremblement de terre, une forêt est apparue près du village. Très vite, Wataru se rend compte qu'il peut entendre les voix de la forêt et de ses animaux.
Vous savez à quel point j'aime les albums de Taniguchi, et je ne suis pas la seule. Son décès en février dernier a laissé un grand vide dans l'univers de la bande dessinée japonaise et cet album est l'un des derniers projets sur lequel il travaillait et qu'il n'aura pas eu le temps de mener à terme.Imaginez donc l'émotion qui m'a saisie lorsque je l'ai ouvert...
Faisant un pas de côté par rapport à ses habitudes, Taniguchi a pensé cet album en format à l'italienne et en couleurs. Ainsi, c'est un festival de verts qui s'ouvre dès la page de garde. Ode à la nature, réflexion sur le rapport de l'homme à son environnement, La forêt millénaire est un album poétique et contemplatif, signe distinctif de Taniguchi. Le lecteur suit le parcours identitaire de Wataru et embrasse son point de vue de Tokyoïte sur la nature environnante. C'est beau, fluide, aérien. A chaque double-page, les sons de la forêt semblent s'échapper de ces dessins soignés et oniriques. Le petit Wataru doit se faire accepter par les autres enfants, et se faire à cette nouvelle vie sans sa mère, loin de ses repères. Taniguchi esquisse avec pudeur sa souffrance et ses réflexions.
Je ne vous le cache pas : un goût d'inachevé - une frustration même - s'empare du lecteur une fois la dernière page de cette histoire tournée, mais une joie surgit dans le même temps. La joie de tenir entre les mains le dernier projet de ce grand homme. L'objet en lui-même est magnifique, doté d'une couverture cartonnée d'une fort belle facture et présente à la fin un carnet de croquis et un explicatif des racines du projet. Bref, une très belle découverte, une histoire qui laissait présager une intrigue complexe et une belle réflexion sur le rapport de l'homme à son environnement. Un grand merci aux Éditions Rue de Sèvres pour cet album.
Cette semaine chez Mo' !
Vos commentaires
- J'aime beaucoup le travail de Taniguchi alors j'ai super hâte de pouvoir me plonger dans cet ultime album, les graphismes ont l'air superbe, comme toujours !