04 mars 2015
Les Gardiens du Louvre, Jiro Taniguchi
Les Gardiens du Louvre est le dernier album de Jiro Taniguchi paru chez Futuropolis, en partenariat avec les éditions du Louvre, en novembre 2014.
Après un séjour en Europe pour un salon de la bande dessinée, un illustrateur japonais décide de faire escale à Paris afin de visiter ses musées.
Fiévreux et délirant, il débute son séjour parisien avec un sentiment de solitude exacerbé par la maladie. Alors que celle-ci lui laisse quelque répit, il décide de se perdre dans les dédales du Louvre. Mais là encore, il est pris de vertiges et d'hallucinations et c'est la Victoire de Samothrace qui vient à sa rencontre pour le guider dans ce musée tentaculaire.
Errant seul dans les couloirs du Louvre, il va se perdre à travers les époques et les genres picturaux. Croiser Camille Corot, Antonio Fontanesi, Asai Chu, ou encore Saint Exupéry, peu avant l'évacuation des oeuvres du musée en 1939. Et lors d'une escapade à Auvers-sur-Oise, c'est bien Van Gogh qui l'entraînera dans son atelier pour lui montrer sa dernière esquisse : Les Jardins de Daubigny. Un séjour parisien des plus mystérieux pour ce dessinateur japonais...
Ouvrir un album de Taniguchi, c'est à coup sûr s'immerger totalement dans un univers contemplatif des plus fascinants. De cet auteur, j'ai adoré Quartier Lointain (qui reste mon préféré), mais aussi Le gourmet solitaire, Le journal de mon père et L'homme qui marche. Et Les Gardiens du Louvre s'inscrit dans cette droite lignée d'albums tout en poésie et en contemplation, signature de l'auteur.
Et cette fois, ce n'est pas le Japon qui est à l'honneur mais Paris et ses musées. A travers l'oeil de Taniguchi, les traits de la capitale française prennent forme et s'animent, à l'image des mystérieux gardiens du Louvre que rencontre le héros.
Véritable hommage à Paris et à son histoire artistique, cet album trace des parallèles entre le Japon et la France, grâce aux artistes que Taniguchi fait revivre sous son crayon et les inspirations réciproques de leurs travaux.
Le trait de Taniguchi est fidèle à ses précédents albums, avec une différence notable : celui-ci est en couleurs. Difficile, peut-être, de rendre hommage au Louvre et à ses oeuvres en noir et blanc.
J'ai adoré suivre les errements du narrateur dans les dédales du Louvre. Me perdre à ses côtés dans ce musée et m'interroger moi aussi sur la création artistique, sur la question de l'art à travers l'Histoire. Une très belle lecture. Mais ça, ce n'est pas une surprise avec Taniguchi...
C'était ma BD de la semaine et ma 61e participation au Top BD des blogueurs de Yaneck (18/20)
Vos commentaires
- J'aime beaucoup Taniguchi en général mais là, je ne suis pas certain du tout d'apprécier celui-là. Il faut dire que j'ai beaucoup de mal avec cette collection qui intellectualise beaucoup trop pour moi
- Feuilleté par hasard pendant les vacances dans une librairie, et hier encore (là où tu sais), j'ai beaucoup aimé le dessin et fut très surpris de découvrir ce style dans cet univers manga que j'ignore complètement. Je me suis alors procuré le dernier ouvrage de l'auteur : "elle s'appelait TOMOJI " aux éditions Rue de Sèvres, je te ferai part de mes impressions...
Quant à Auvers-sur-Oise, n'hésite pas une seconde, j'ai beaucoup aimé, cela vaut le détour... - Oh super ! Je n'avais pas eu l'occasion de te dire que je voulais y aller... Je vais attendre les beaux jours et tout ce qui est organisé à partir du 4 avril sur les impressionnistes pour y faire un saut. Je te raconterai !
Bonne découverte de Taniguchi alors ! Il me tarde de connaître ton avis sur cet album.