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Bienvenue à Bouquinbourg
31 mai 2012

Moi, après mois... Mai 2012

Une chouette idée et un beau logo piqués à Moka ! (avec son accord)

Un bilan mensuel des moments forts, émouvants, marquants, drôles, tristes parfois,
bref, de ces instants qui permettent d'avancer et de continuer à se construire au quotidien.

Un peu de moi à Bouquinbourg et beaucoup des autres, aussi, de ceux qui ne sont pas sur la blogo et qui m'accompagnent au jour le jour...

Moi-apres-mois

Découvrir Lille et adorer / Voir le soleil revenir pour de bon et en profiter /Me régaler avec les romans de Jasper Fforde / Prévoir notre été chinois avec précision et rêver / Allez à l'expo Tim Burton à la Cinémathèque / Passer ma première soirée dehors, sur ma terrasse, et me dire que c'est le pied /  Regarder le ciel d'été et réfléchir / Aller au cinéma, encore et encore / Rêver de la maison magnifique d'une copine / M'inscrire à mon premier stage de yoga pour aller plus loin dans ma pratique /Faire des litres de citronnades, synonyme de l'été qui approche / Réfléchir aux 30 ans de mon cher et tendre et hésiter quant à son cadeau / Adorer Moonrise Kingdom et avoir envie de le revoir / M'acheter de nouvelles boucles d'oreilles, pièces uniques faites à la main par une fille super douée / Voter, et y croire ! / Revoir un à un les films de Tim Burton grâce à l'intégrale achetée / Dormir au soleil, à défaut de lire... / M'acheter plein de robes pour cet été / Inaugurer notre barbecue avec des copains et constater qu'un barbecue électrique, à défaut de goût de charbon de bois, c'est ultra rapide et pas salissant ! / Me délecter d'un long weekend de Pentecôte et vivre sur ma terrasse / Montrer mes orteils peints en rouge à la terre entière / M'ennuyer ferme devant Cosmopolis de Cronenberg / Rêver d'un weekend à Londres / Manger les radis que j'ai plantés / Etre fatiguée car les jours plus longs m'empêchent de me coucher tôt / Compter les semaines qui me séparent des vacances... /

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30 mai 2012

Jack L'Eventreur T.1 Les liens du sang, François Debois et Jean-Charles Poupart

Jack L'Eventreur TJack L'Éventreur n'en finit pas d'inspirer la littérature. Ce premier tome qui lui est consacré, intitulé Les liens du Sang, est paru le 16 mai 2012 chez Soleil.

Londres, 1888. Les prostituées du quartier de Whitechapel sont victimes d'un tueur sanguinaire qui les dépèce et les éviscère méthodiquement. Frederick Abberline, chargé de l'enquête, peine à la mener à bien. Son supérieur hiérarchique attend des résultats, tandis que son assistant est chargé de le tenir à l'oeil. Car le passé de Frederick le hante et l'oblige à garder pour lui certains éléments de l'enquête.

S'attaquer à l'histoire de Jack L'Éventreur est à double tranchant. Sa simplicité apparente due à sa notoriété  se mue en effet rapidement en contrainte et cède la place à la difficulté. Comment être original, quand on décide de se pencher sur ce triste fait divers londonien ? Comment se départir de ce qui a déjà été écrit/filmé/dessiné ?
François Debois réussit ce pari en offrant à ce premier tome un scénario non seulement bien construit mais aussi original, qui demeure fidèle aux hypothèses de l'époque. Si la piste du médecin de la Reine est évoquée, évidemment, une autre se dessine au fur et à mesure des pages sans laisser au lecteur le temps de la comprendre. En effet, l'album s'ouvre sur un randonneur solitaire qui trouve refuge dans une cabane abandonnée et tombe sur le squelette de Frederick Abberline, tenant son journal intime. En guise de confession, ce dernier s'ouvre sur ces termes : "Moi, Frederick Abberline... Je suis Jack L'Éventreur." De ce postulat de départ, le lecteur ne sait quoi faire au fil de sa lecture. Le doute est semé, mais les preuves sont absentes. Hormis l'assistant de Frederick qui le soupçonne un temps, la place n'est pas laissée à cette possibilité... pour le moment ! Et le mystère s'épaissit avec les silences du personnage.
Jean-Charles Poupart signe dans ce premier tome des dessins soignés, qui, s'ils ne révolutionnent pas la BD du genre, lui offrent une ambiance singulière au service d'une mise en page saisissante. Le Londres de cette fin du 19e est réaliste et les couleurs sombres utilisées mettent en valeur la saleté et la misère de la ville. Les cadrages, toujours pertinents, offrent à l'intrigue une dimension cinématographique indéniable et un rythme percutant.
Un album alléchant, donc, dont il me tarde de découvrir la suite qui sort en juin. Je tiens à remercier les Éditions  de m'avoir envoyé cet album et permis de le découvrir dès sa sortie.

  Et voici ma 41e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 32e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 16/20)

 Top BD

 

Planche 1 Jack L'EventreurPlanche 2 Jack L'Eventreur

26 mai 2012

Les Triades de Shanghai, Bi Feiyu

Les Triades de ShanghaiLes Triades de Shanghai est un roman du journaliste et écrivain chinois Bi Feiyu publié pour la première fois en 1995 chez Piquier.

Années 30. Le jeune Tang quitte sa campagne pour s'installer à Shanghai. Introduit dans le milieu de la mafia, son rôle est de servir Bijou, la maîtresse du patron du gang de la Tête du Tigre. Envoûtante, la jeune femme séduit tous les hommes sur son passage grâce à ses chants et ses déhanchements. Mais Tang, rebaptisée Oeuf pourri par la jeune femme, va vite s'apercevoir que la vie dans un gang est loin d'être de tout repos.

Je poursuis ma découverte de la Chine à travers sa littérature afin de me préparer pour cet été.
J'avais été séduite par la quatrième de ce roman, imaginant me plonger dans la mafia chinoise et en comprendre le fonctionnement. Peine perdue ! Je n'ai absolument pas été charmée par les histoires de Bijou et de ses acolytes. Le récit semble être constitué d'une succession de faits, sans lien entre eux si ce n'est Tang, le narrateur. Celui-ci permet un oeil naïf sur la situation, mais rien n'est expliqué au lecteur.
Pour faire court, Bijou est belle et infidèle au patron, elle noie son chagrin dans l'alcool en brûlant d'amour pour un de ses amants, les personnages meurent à tour de bras à cause des gangs, et Oeuf pourri/Tang, au milieu de tout ça, n'en saisit pas la moitié.
Bref, je me suis ennuyée avec ce roman qui n'offre rien de plus que ce que sa quatrième ne nous dit. Aucun détail sur la Chine, son Histoire, sa mafia ou ses traditions. L'intrigue pourrait se dérouler n'importe où, àShanghai Triad n'importe quelle époque, ce serait pareil. Décevant...

Une adaptation de ce roman a été réalisée en 1995 par le cinéaste Zhang Yimou sous le titre Shanghai Triad. Une fois n'est pas coutume, je vous épargne la bande-annonce qui a extrêmement mal vieillie.

 Voici ma quatrième participation au  Challenge Dragon organisé par Catherine et 
ma deuxième participation au Challenge La littérature fait son Cinéma de Will.

                                 Challenge Dragon    

                                          

23 mai 2012

Magasin général T.1 Marie, Régis Loisel, Jean-Louis Tripp

Magasin général TMagasin général est une série d'albums associant Régis Loisel et Jean-Louis Tripp comptant à ce jour 7 tomes. Ce premier tome, Marie, est paru en mars 2006 chez Casterman.

Notre Dame des Lacs, petit village paisible québécois. Félix Ducharme vient de mourir et la communauté entière assiste à ses funérailles. Sa veuve, Marie, doit faire face à ce décès et reprendre la tête de leur commerce : le magasin général, celui qui fournit tout le village en outils, provisions, matières premières, etc. Malgré son chagrin, la jeune veuve se laisse envahir par le quotidien et ses obligations pour aider les autres et permettre à la communauté de retrouver son fragile équilibre. Jusqu'au jour où les hommes reviennent...

Loisel et Tripp nous offrent, avec cet album et plus généralement avec cette série, une chronique sociale émouvante et pleine de réalisme.
La mort de Félix, sur laquelle s'ouvre l'album, entraîne une refonte de la petite communauté et bouleverse l'équilibre fragile auquel elle s'était habituée. Chacun y va de son inquiétude quant à la capacité de Marie de reprendre le commerce de son mari. Mais l'entraide apparaît très vite et la jeune veuve se retrouve très vite entourée, aidant à son tour ceux qui en ont besoin.Planche Magasin Général T
L'originalité de cet album réside dans la technique utilisée : Loisel et Tripp ont en effet dessiné à quatre mains, créant ainsi un dessinateur fictif.  Le résultat ? Des planches riches en détails, aux couleurs douces et à l'ambiance soignée. Mais dans la mesure où je ne connais le trait d'aucun des deux illustrateurs, je  ne peux pas juger ce qui est plus de l'un ou plus de l'autre !  
Enfin, la volonté des deux auteurs d'utiliser le vocabulaire et les expressions québécois afin de coller au mieux à leur intrigue donne une touche singulière à cet album. Afin de permettre à tous une plus grande compréhension, Jimmy Beaulieu a adapté les dialogues. Ce qui donne lieu à une langue fleurie, très souvent imagée, parfaitement compréhensible grâce au contexte.
Une très jolie lecture, portée par les traits tout en rondeur des deux dessinateurs et une intrigue attachante.
Ils ont lu ce 1er tome aussi : Marion, Mango (les 6 premiers), Kikine, Noukette, Mo', Yaneck et Karine :)

  Et voici ma 40e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 

 Et ma 31e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 17/20)

 Top BD

20 mai 2012

Escapade Lilloise

Profitant d'un pont de mai et malgré le temps incertain,
nous sommes partis nous balader à Lille (à 2h de chez nous)
Et la Capitale des Flandres a su nous séduire au-delà de nos espérances !
Retour en images sur un weekend chargé en découvertes !

Pour commencer, la Vieille Bourse, située sur la Grand'Place, 
bâtiment carré qui abrite en son sein des bouquinistes.

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  L'Opéra, situé juste derrière la Bourse.
Imposant, majestueux, parfaitement intégré dans le paysage de la ville.

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 La Chambre des Commerces et de l'Industrie  - avec un beffroi culimant à 76 m -
située derrière la Vieille Bourse et la Grand'Place.

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Nous avons fait de nombreuses balades dans le Vieux Lille, la tête en l'air pour en profiter...

 

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Bien entendu, nous n'avons pas fait l'impasse sur La Piscine, à Roubaix.
Le bâtiment art déco construit de 1927 à 1932, est fermé depuis 1985, et a été transformé en musée d'art et d'industrie.
Magique !

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Les anciennes cabines de douches abritent désormais des collections.

 

 

 

 

 

 Le bassin central accueille un miroir d'eau entouré de statues...

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Enfin, pour clôturer notre escapade, un arrêt au Musée des Beaux Arts de la ville,
véritable oeuvre d'art à lui tout seul.

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 Et parce que Lille possède la chance incroyable d'avoir une librairie comme Le Furet du Nord, je n'ai pas pu m'empêcher de me perdre au gré de ses sept niveaux et d'en ressortir avec quelques achats...

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Une collection absoument géniale (je les aurais tous achetés !) Le Petit Mercure, chez Mercure de France : une anthologie thématique... J'ai craqué pour trois d'entre eux :

  • Le goût de la Normandie
  • Le goût du voyage
  • Le goût de la Chine

Deux romans repérés il y a peu et un guide consacré à la méthode Okinawa :

  • Ru de Kim Thuy
  • René Leys de Victor Segalen
  • Okinawa de Jean-Paul Curtay

Et d'occas' chez un bouquiniste de la Vieille Bourse :

  • La Pyramide oubliée d'Elizabeth Peters
  • Le scandale Modigliani de Ken Follett

 

 Bref, un weekend très agréable, mêlant balades, musées, librairies et gastronomie
(Ah... le Welsh !)
L'occasion aussi de rencontrer Nesto autour d'une citronnade...
Une parenthèse enchantée dans ce mois de mai,
et une ville que je vous conseille de découvrir !
Pour ma part, je réfléchis à y aller à l'occasion de la Braderie...

 

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15 mai 2012

Julie & Julia, Julie Powell

Julie & JuliaJulie & Julia est un best-seller autobiographique américain, tiré du blog culinaire de son auteure, Julie Powell. Paru en 2005 aux États-Unis, il est sorti en 2008 aux Éditions du Seuil. En guise de résumé, le billet posté par Julie sur son blog pour annoncer au monde son projet...

"Le livre 
L'art de la cuisine française. Première édition, 1961. Louissette Bertholle. Simone Beck. Et, bien sûr, Julia Child, la femme qui a appris à l'Amérique à faire la cuisine et à manger. Nous croyons aujourd'hui vivre dans le monde créé par Alice Waters, mais à l'origine de tout il y a Julia Child, et personne ne peut l'égaler.

La candidate 
Fonctionnaire peu motivée le jour, gastronome amateur le soir. Trop vieille pour le théâtre, trop jeune pour avoir des enfants et trop aigrie pour tout le reste, Julie Powell se cherchait un défi. Elle le trouva dans le projet Julie/Julia. Risquant sa vie de couple, son emploi et le bien-être e ses chats, elle a signé pour un contrat insensé. 365 jours. 524 recettes. Une fille dans une minable cuisine de banlieue. Jusqu'où ira-t-elle, nul ne peut le dire..."(p.34-35)

J'avais aimé le film du même nom, avec Meryl Streep parfaite dans le rôle de Julia Child. J'ai eu envie de découvrir le livre à l'origine, ainsi que le projet de Julie Powell. Et FondantOchocolat, à l'occasion du Swap Chocolat et Cinéma m'a fait le plaisir de me l'offrir ! Merci beaucoup ! Julie Powell
Qu'une américaine se lance dans le défi de la cuisine française, c'est vrai que c'est audacieux ! Raconter en détails les différentes façons de tuer un homard, de retourner tout son quartier pour trouver un os à moelle, etc.... Cela peut nous paraître dérisoire, mais l'écard culturel entre nos deux pays et nos gastronomies permet à l'humour d'être très présent. Pour un américain moyen, déguster de aspics ou des oeufs pochés au vin rouge, c'est assez conceptuel ! Suivre Julie dans ses tentatives pour tenir bon son défi et réaliser l'intégralité des recettes du livre de Julia Child est un plaisir.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'établir un parallèle assez évident sur la condition de  blogueur. Julie décrit son rapport à la blogosphère avec justesse et met en lumière ce que nous pouvons vivre au quotidien, nous blogueurs. Notre addiction à notre blog, à ceux de nos amis-blogueurs, et l'incompréhension de la plupart de nos proches quant à notre rapport à notre écran... J'ai souri, bien entendu. Et je me suis dit que depuis 2004 - année du défi de Julie - cela n'avait fait que s'accroître. 
Lectures communesJ'ai passé un très bon moment de lecture. Si j'ai craint, au début de ma lecture, un roman un peu mièvre, frôlant la chick-litt (le sous-titre Sexe, blog et boeuf bourguignon et très peu engageant...), mes craintes se sont vite évanouies grâce à un récit biographique authentique et bourré d'humour.        

 J'ai lu ce roman dans le cadre d'une lecture commune avec CottageMyrtille. Je file voir de ce pas ce qu'elle en a pensé !

Et voilà ma première participation au Challenge La littérature fait son Cinéma que Will reconduit pour la deuxième année consécutive et ma troisième participation au Challenge  Biographie organisé par Alinéa.

                                              Challenge Biographie

 Edit du 23 mai : Syl. a eu raison de moi : je m'inscris à son Challenge Les Livres Gourmands,
catégorie Tutti Frutti et je commence illico avec ce roman !

Les livres gourmands de Syl

Comme d'habitude, je ne résiste pas à l'envie de vous glisser la bande-annonce du film
réalisé en 2009 par Nora Ephron.

 

13 mai 2012

Pompéi, Robert Harris

Pompéi, Robert HarrisPompéi est un roman de l'écrivain et journaliste britannique Robert Harris paru en 2004 chez Plon.

Baie de Naples, 79 de notre ère. Des phénomènes étranges se produisent : du souffre contamine l'eau et empoisonne les poissons, l'aquarius chargé de s'occuper de l'aqueduc a disparu, tandis que le sol tremble à intervalles réguliers
Attilius, le nouvel aquarius chargé d'entretenir l'aqueduc, est dérouté et tente de contrôler la situation. Mais très vite, il comprend qu'une catastrophe va survenir malgré ses efforts.

Construit comme un compte à rebours - le récit commence deux jours avant l'erruption du Vésuve -, ce roman est vraiment captivant.
Bien que l'issue soit connue de tous, Robert Harris parvient à faire monter progressivement la tension tout au long de son intrigue. Mêlant Histoire et fiction, cette dernière est très bien ficelée et permet de croiser des personnages historiques aux côtés de personnages fictionnels, comme très souvent dans les romans historiques. Attilius collabore ainsi avec Pline l'Ancien et l'aide à noter ses précieuses informations dans son oeuvre célèbre, Histoire Naturelle. Il brave à ses côtés les pluies de pierres et de cendres pour s'approcher en bateau de la côte napolitaine au plus près du volcan.
Pompéi
est un excellent roman qui permet d'aborder cet épisode de l'Histoire de façon plaisante. Sa construction chronologique permet une gradation de la tension et offre à la lecture une saveur particulière. On connaît les conséquences de ces secousses et de l'apparition du souffre dans l'eau, mais c'est diablement intéressant de voir, à travers le personnage de Pline notamment, les hypothèses de l'époque. Mais le suspense éclôt néanmoins : quel sera le destin des personnages de fiction imaginés par Robert Harris ?
Aucune longueur ni digression, mais une intrigue très bien construite, complétée d'éléments historiques dûment vérifiés par l'auteur, malgré les imprécisions de l'époque. Un roman lisible par tous, sans aucune difficulté, que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.

Une lecture que j'inscris dans mon défi Au coeur de la Rome antique !

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10 mai 2012

Mémoires d'une dame de cour dans la Cité interdite, Jin Yi

Mémoires d'une dame de cour dans la Cité interditeMémoires d'une dame de cour dans la Cité interdite est un récit biographique de Jin Yi. Ce dernier s'est intéressé à la vie de He Rong Er, ancienne dame de cour dans la Cité Interdite. Ce livre, paru en 1999 chez Piquier, est un témoignage rare de l'époque de la dernière impératrice, Cixi.  

Le récit de Jin Yi est scindé en quatre parties, qui sont autant de sujets abordés par sa vieille amie He Rong Er. La vie quotidienne d'une femme de cour est ainsi dépeint sous toutes ses facettes. Le style descriptif créé une distanciation avec le lecteur mais permet néanmoins de s'imaginer clairement ce qui est décrit. Pas de pathos ni de larmes sur le triste destin de He Rong Er, et plus généralement, des dames de cour, mais une description, un témoignage.

Je ne connais que très vaguement l'histoire de la Chine et ses traditions. Comme tout occidental, j'en ai certaines représentations - véhiculées notamment par les médias ou les films qui nous parviennent - mais cela reste flou, et parfois trop général. 
Ainsi, je ne savais presque rien de la condition des femmes qui travaillaient dans la Cité Interdite. Travailler... Je pense qu'on peut dire plutôt vouer son existence, car finalement peu avaient le choix et s'engager dans cette voie signifiait y consacrer sa liberté.
Jin Yi nous offre ici un récit particulièrement touchant d'une femme, à l'aube de son existence, une existence contrainte. Pas de pathos, comme évoqué plus haut, mais une pudeur tout au long du texte. Un style sobre, descriptif, qui sert le récit sans chercher à susciter une émotion. Jin Yi semble coucher sur papier ses entretiens avec son amie sans chercher autre chose qu'un témoignage.
On apprend beaucoup, sur tous les rituels qui rythmaient la journée d'une dame de cour. Du lever de l'impératrice à son coucher. L'auteur s'attarde également sur tous ces détails qui nous paraissent incensés tant ils sont ritualisés : la façon dont il faut présenter sa pipe à l'impératrice, dont il faut rentrer dans une pièce sans jamais lui tourner le dos, dont il faut annoncer chaque plat, etc. Autant de précisions qui nous sont étrangères et qui peuvent paraître futiles mais qui composent la vie de cette incroyable Empire et témoignent de son incroyable rigueur. 
Un récit lu d'une traite, pour mieux m'en imprégner et me glisser dans cette époque. Un document rare, sans fantasme ni imprécision. A lire si le destin des femmes chinoises et mandchoues vous intéresse.  
 

 Voici ma troisième participation au  Challenge Dragon organisé par Catherine et 
ma deuxième participation au Challenge  Biographie organisé par Alinéa.

                                           Challenge Dragon    Challenge Biographie

 

9 mai 2012

Le Viandier de Polpette T.1 L'ail des ours, Olivier Milhaud et Julien Neel

Le viandier de Polpette TLe Viandier de Polpette est une nouvelle série imaginée par Olivier Milhaud et dessinée par Julien Neel, le créateur de la série Lou !. Le premier tome, L'ail des ours, est paru en mai 2011 chez Gallimard.

Imaginez un décor féerique : une petite auberge, nichée sur une falaise, avec un ruisseau qui coule, un moulin, une nature verdoyante etc. Son propriétaire, le comte Fausto de Scaramandra, y a été envoyé par son père alors qu'il était enfant. Oisif, le jeune homme profite du calme de son nid douillet et de ses occupants : Polpette, ancien cuistot dans l'armée, qui officie désormais à l'auberge du Coq Vert, Biryani, le serviteur qui s'est occupé de lui depuis son enfance, Alméria, la jeune femme qui gère la chaufferie des termes... La vie y est paisible. Jusqu'au jour où le père de Fausto décide de rendre visite à son fils qu'il n'a pas vu depuis quinze ans.

Le Viandier de Polpette, c'est une bouffée d'air frais. Les dessins, assez naïfs, entraînent le lecteur dans un univers édulcoré rassurant et fantaisiste.  
Le ton est décalé et
l'humour, omniprésent - surtout avec le personnage égocentrique et naïf de Fausto - offre à l'intrigue une note particulière. Et si cette dernière ne possède pas une profondeur extraordinaire en apparence et semble simpliste, détrompez-vous, il n'en est rien. Cet album possède une fraîcheur indéniable et offre une belle histoire d'amitié, d'entraide et de solidarité, portée, entre autres, par ses dessins enfantins aux couleurs douces.
Mais
Le Viandier de Polpette ne serait pas un viandier (référence au plus ancien livre de cuisine connu, attribué à Guillaume Tirel au 14e sièle - fin de la minute culture, bonsoir) sans les nombreuses recettes qui complètent le récit. En effet, chaque fois qu'il est fait mention d'un plat préparé par Polpette, ce dernier est présenté et sa préparation explicitée. Oeufs aux foies de volaille, prego, beignets d'épinard et d'agneau, etc. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec Le Gourmet solitaire de Taniguchi...
Enfin, le petit plus que j'ai adoré : la légende de l'auberge, à la fin de l'album, qui indique où chacun des personnages vit et assure ses fonctions... Une manière de prolonger l'intrigue et de visualiser davantage encore ce havre de paix qu'est l'auberge du Coq Vert !

Planche 1 Planche 2

J'ai donc été séduite par cette lecture. Les nombreux personnages croisés dans ce 1er tome laissent à penser que la suite des aventures de Polpette et de ses amis sera riche. Je serai au rendez-vous du prochain tome, sans hésiter !
Ils ont lu ce 1er tome du Viandier de Polpette :
Faelys, Jérôme, Canel, Kikine...

 Et voici ma 39e participation
à la BD du mercredi de
Mango

 Et ma 30e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 18/20)

Top BD

 

5 mai 2012

L'affaire Jane Eyre, Jasper Fforde

L'affaire Jane EyreL'affaire Jane Eyre est le premier roman de l'auteur britannique Jasper Fforde, publié en 2001 en Angleterre et paru en 2004 en France. A ce jour, quatre autres tomes des aventures de Thursday Next, l'héroïne de cette série, sont parus en France.

Thursday Next est une une détective littéraire. Sa mission ? Accompagnée de ses collègues, elle traque les faux originaux, démantèle des trafics de paternités d'oeuvres et met à jour des tentatives de plagiat.
Le monde de Thursday Next ressemble au nôtre... mais s'en éloigne par bien des points. La littérature y tient ainsi une place primordiale - au point d'avoir crée un service spécial pour la défendre -, en 1985, la Guerre de Crimée se poursuit, et certains éléments fantastiques ponctuent le quotidien...
Ainsi, Mycroft, l'oncle de Thursday, a inventé une machine permettant de plonger littéralement dans un livre, tandis que le père de la jeune femme, ancien colonel chez les ChronoGardes, erre entre les époques pour rectifier les erreurs historiques.
Le jour où Polly, la tante de Thursday, reste bloquée dans un poème et que son mari inventeur est enlevé, cette dernière se lance à leur recherche.

J'ai lu ce premier tome - ainsi que les deux suivants - il y a quelques années. Je me souviens avoir passé un très bon moment. Et c'est en vagabondant sur les blogs de lecteurs que cette série m'est revenue en mémoire et que j'ai eu envie de la relire. C'est assez rare que je relise un livre, encore plus rare lorsqu'il me plaît autant que lors de ma première lecture. Pari réussi pour L'affaire Jane Eyre
Je me suis régalée à relire les aventures de Thusrday Next. Jasper Fforde réussit le difficile pari de l'originalité avec ce thriller littéraire. Il ne ressemble à rien de ce qui a été écrit, et offre à son lecteur un univers uchronique et onirique à souhait dont ce premier tome en esquisse les fabuleux contours.
Qui n'a jamais rêvé de pénétrer dans ses romans favoris et de rencontrer ses personnages préférés ? Jasper Fforde entrouvre cette fenêtre et nous fait toucher du doigt ce rêve : Thursday va être envoyée en plein milieu de l'intrigue de Jane Eyre. Mais, et c'est un détail que je trouve furieusement bien trouvé, tant que la narration ne se passe pas dans un lieu, Thursday peut converser avec les personnages qui s'y trouvent. La règle d'or : ne pas modifier l'intrigue ni apparaître aux yeux du narrateur, ce qui se verrait irrémédiablement dans le texte ! Cela laisse rêveur... Pour ma part, j'aimerais rencontrer un bon nombre de personnages de romans et discuter avec eux de certains points de leur histoire...
Le suspense est très bien distillé et complète à merveille cette intrigue un brin barrée mais littéralement addictive. Si certains ont déploré une certaine lenteur, voire une intrigue trop rocambolesque, pour ma part, j'ai trouvé ce que je cherchais avec ce roman : un divertissement très plaisant ! 

Pour ceux qui ne connaissent pas - et c'est une injonction - ouvrez ce premier tome ! (pour commencer...)
De mon côté, je file me plonger dans Délivrez-moi, la suite des aventures de Thursday Next.

   Délivrez-moi ! Le Puits des Histoires Perdues Sauvez Hamlet ! Le début de la fin

 

Elles ont lu L'affaire Jane Eyre : Yuko, FondantOchocolat, Mango, Faelys, Miss Alfie, Vilvirt, Kathel, Tinusia, Yoshi73, Karine:)...

 

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