30 novembre 2011
Waterloo Necropolis, Mary Hooper
Waterloo Necropolis (Fallen Grace) est un roman paru en France en avril 2011 aux Éditions Les Grandes Personnes. Son auteure, la romancière anglaise Mary Hopper, est très connue en France pour son livre La Messagère de l'au-delà, inspiré d'un fait réel.
Londres, 1861. Grace, seize ans, et sa soeur Lily, dix-sept ans, sont orphelines et survivent difficilement en vendant du cresson aux passants. Grace s'occupe avec beaucoup de dévouement de sa grande soeur, simple d'esprit.
Le jour où, après avoir été accouché d'un enfant mort-né, Grace se rend au cimetière de Brockwood pour y enterrer le corps, elle rencontre Mr et Mrs Unwin, entrepreneurs en pompes funèbres. Et leur vie bascule. Grace devient pleureuse d'enterrement, tandis que sa soeur s'occupe de basses tâches. Mais les Unwin, connus pour leur avarice, n'ont pas fait preuve de charité en engageant les deux soeurs. Ils manigancent derrière leur dos et très vite, Grace s'en rend compte...
Waterloo Necropolis est un roman que je devais lire pour mon travail. Je l'ai ouvert avec plaisir car j'avais passé un excellent moment avec La Messagère de l'au-delà.
Et ce nouvel opus ne m'a pas déçue. Mary Hooper dépeint à merveille le Londres victorien. La pauvreté, la rudesse de la vie et la violence font partie intégrante de l'intrigue. Celle-ci possède une originalité, temporelle, certes, mais aussi quant à son sujet. Le fait que l'héroïne travaille au service d'une entreprise de pompes funèbres peu scrupuleuse permet à l'auteure d'insérer des détails historiques sur l'époque et ses us et faire naître une ambiance à la Dickens (qui apparaît brièvement dans le roman). Pas d'édulcoration de cette époque, bien au contraire : la vie est dure pour les plus pauvres, les vols et viols son monnaie courante, et l'expulsion des maisons délabrées plane au-dessus des miséreux telle une épée de Damoclès.
Pour autant, pas de violence exacerbée ni de détails sordides. Tout est suggéré en finesse. Une peinture sociale et économique très réussie !
L'intrigue avance rapidement et les péripéties sont nombreuses. Le destin des deux jeunes filles suscite dès les premières pages l'intérêt du lecteur et la plume de l'auteure permet à l'empathie d'éclore.
La psychologie de l'héroïne, Grace, est travaillée tout en finesse. La jeune fille possède la psychologie d'un personnage de l'époque et évite l'écueil des anachronismes psychologiques fréquents dans les romans pour la jeunesse ancrés dans le passé (combien de fois a-t-on lu des jeunes filles s'amourachant comme des adolescentes actuelles, au mépris des convenances et des codes de l'époque ?)
Enfin, la question du handicap est soulevée avec le personnage de Lily, tout comme celle des agressions sexuelles. Deux thèmes intemporels qui toucheront des lecteurs adolescents d'aujourd'hui.
Un roman très plaisant à lire, original et historiquement bien ancré. Une lecture très agréable qui ne laisse présager que du bien de mes prochaines lectures professionnelles !
28 novembre 2011
Gran'bouilla et les cracrabouillas, Maïté Pozzer et Pauline Courtois
Gran'bouilla et les cracrabouillas est un album paru en octobre 2011 aux Editions Arphivolis.
Cinq petits rayons de lune curieux visitent l'atelier d'un potier. Y trouvant une boule d'argile, ils décident de réaliser un bonhomme. Et pour chaque étape, il faut qu'ils récitent une formule magique "Grains de grune, poussière de lune, par-ci, par-là, et voilà ! " Mais attention ! La moindre erreur dans la formule se répercutera sur le bonhomme d'argile...
Gran'bouilla et les cracrabouillas est à la fois un bel album et un très beau projet. A l'origine de ce dernier, un atelier de poterie destiné à des enfants handicapés en IME (Institut Médico Educatif) afin de leur faire appréhender le schéma corporel.
De cet atelier de poterie est né le projet de cet album. Un album qui allie des photos des réalisations en argile des enfants, des dessins de Pauline Courtois et un texte de Maïté Pozzer. La musicalité de ce dernier, sa poésie et sa prosodie permettent de rythmer cet apprentissage du schéma corporel.
A la fois outil pédagogique autant qu'album pour la lecture plaisir, Gran'bouilla et les cracrabouillas est un objet esthétique autant que poétique, souvenir d'un travail mené par les enfants d'un IME du Lot-et-Garonne.
A la fin de l'histoire se trouvent un puzzle de cartes retraçant les étapes de réalisation du bonhomme, de la boule d'argile à la silhouette définitive et un bonhomme à découper et à articuler avec des attaches parisiennes.
Une lecture bouleversante par son histoire et son ouverture sur la question du handicap.
Je tiens à remercier chaleureusement et les Éditions Arphivolis pour la découverte de ce petit bijou d'album qui m'a profondément émue.
27 novembre 2011
Mort à la Fenice, Donna Leon
Mort à la Fenice, paru en 1992, est le premier livre de la romancière américaine Donna Leon. Voyageuse dans l'âme, Donna Leon, née en 1942, a tour à tour vécu en Chine, en Arabie Saoudite, en Iran, en Suisse, en Grande-Bretagne, avant de s'installer définitivement à Venise. Mort à la Fenice est le premier roman qui met en scène le commissaire Brunetti, personnage récurrent des romans policiers de Donna Leon.
Deuxième acte de La Traviata. Le public du théâtre La Fenice, à Venise, attend sans un murmure que le chef d'orchestre entre en scène. Mais celui-ci vient d'être retrouvé empoisonné dans sa loge ! Le commissaire Brunetti est dépêché sur les lieux. Un empoisonnement à l'arsenic, une veuve éplorée ainsi que des chanteurs taiseux, le commissaire est perplexe. Mais qui a bien pu tuer le plus grand chef d'orchestre contemporain ?
Par son format Point 2, ce livre m'a suivie dans les nombreux transports en commun que j'ai été obligée de prendre la semaine dernière. Je l'ai dévoré en 2 jours ! Et je dois dire que j'ai été séduite.
Séduite par Venise, tout d'abord, que Donna Leon érige en personnage de l'intrigue. La ville n'est pas seulement le théâtre d'un meurtre. Elle participe de l'ambiance et de l'atmosphère singulière de ce roman. Donna Leon prouve, par ses descriptions détaillées et les déambulations de son héros, que cette ville ne lui est pas étrangère et entraîne dans son sillage son lecteur.
Séduite également par l'intrigue développée. Je suis amatrice de ce type d'intrigue policière classique : un mort, des suspects, un enquêteur. L'originalité réside ici dans le décor de l'intrigue : un théâtre vénitien dans toute la splendeur du baroque et l'univers de la musique. Donna Leon parvient sans peine à représenter ce spectacle intemporel qu'est l'opéra et, sans abreuver son lecteur d'une foule de détails, l'intronise dans cet univers.
Séduite enfin par le dénouement auquel je ne m'attendais pas et qui est venu me cueillir en pleine réflexion quant aux suspects.
Vous l'aurez compris : j'ai passé un agréable moment à Venise en compagnie du commissaire Brunetti. Amateur de romans policiers au charme désuet, ce roman est pour vous ! L'avis d'Elea, qui a passé une moment de lecture agréable, mais sans plus.
Et voici une participation supplémentaire au Challenge Des notes et des mots d'Anne !
Je tiens à remercier ainsi que
pour ce roman reçu dans le cadre de
l'opération Un poche, Un(e) mordu(e), Une critique !
26 novembre 2011
Lectures professionnelles
Comme beaucoup d'entre vous le savent, j'ai la chance de travailler dans le monde des livres, au contact d'adolescents. Un métier riche qui m'apporte beaucoup de bonheurs et d'échanges.
Mais qui dit gérer un centre de documentation pour les jeunes signifie, conjointement, une politique d'acquisition adaptée. Donc lecture de littérature de jeunesse.
Si ces derniers temps j'ai davantage lu de romans pour adultes (ce sont des lectures à envisager aussi pour mon public de lycéens et d'étudiants du supérieur), j'ai à me centrer dans les mois à venir sur des lectures plus adolescentes.
Voici donc l'objet de mon billet : vous dresser la liste de romans que j'ai à lire dans le cadre de mon travail. J'ai bricolé un logo "Lectures professionnelles" que j'ajouterai à mes billets afin d'y voir clair entre mes lectures plaisirs et mes lectures pro.
Cette liste est tout sauf déplaisante, vous le verrez... Elle s'augmentera peut-être, dans les mois à venir et selon les projets, de romans pour adultes.
Au fur et à mesure que je lirai ces livres, je rajouterai dans ce billet les liens vers mes chroniques.
Enfin, vous trouverez un nouveau parchemin, dans la colonne de droite, intitulé logiquement "Lectures professionnelles", qui vous enverra ici, sur ce billet récapitulatif.
Envie d'une lecture commune ? N'hésitez pas !
Alera de Cayla Kluver
Éditions du Masque
Paru le 05/01/2011
EAN : 9782702434963
Prix éditeur : 17,50€
Argentina, Argentina... de Christophe Léon (mon avis sur ce roman ici)
Oskar Éditions
Paru le 23/08/2011
EAN : 9782350007489
Prix éditeur : 11.95€
Éditions Mango
Paru le 11/02/2011
EAN : 9782740427965
Éditions Milan
Paru le 19/10/2011
EAN : 9782745954992
Prix éditeur : 10.90€
Ces années blanches de Julie Jacob-Coeur
Éditions Thierry Magnier
Paru en 04/2011
EAN : 978284420901-6
Prix éditeur : 9€
Contre courants de Richard Couaillet
Éditions Actes Sud Junior
Paru le 12/01/2011
EAN : 9782742794225
Prix éditeur : 11€

Délit de fuite de Christophe Léon
Éditions La Joie de lire
Paru le 06/01/2011
EAN : 9782889080595
Prix éditeur : 14€
Éditions Albin Michel
Paru le 04/05/2011
EAN : 9782226219893
Prix éditeur : 13.50€
Divergent T. 1 de Veronica Roth
Éditions Nathan
Paru le 06/10/2011
EAN : 9782092532300
Prix éditeur : 15.90€
Entre deux rafales d'Arnaud Tiercelin
Éditions du Rouergue
Paru le 02/03/2011
EAN : 9782812602023
Prix éditeur : 9.50€
Faim de vie de Marie-Florence Ehret
Oskar Éditions
Paru le 20/05/2011
EAN : 9782350007137
Prix éditeur : 11.95€

Good mornong Mr Paprika ! de Lucie Land
Éditions Sarbacane
Paru le 09/03/2011
EAN : 9782848654423
Prix éditeur : 15€
Imago de Nathalie Le Gendre
Éditions Syros
Paru le 07/04/2011
EAN : 9782748510881
Prix éditeur : 14.90€
Instinct 1 de Vincent Villeminot (mon avis sur ce roman ici)
Éditions Nathan
Paru le 07/04/2011
EAN : 9782092023143
Prix éditeur : 13.90€
J'me sens pas belle de Gilles Abier
Éditions Actes Sud Junior
Paru le 18/05/2011
EAN : 9782742797271
Prix éditeur : 11€
L'enfant du jeudi de Sonya Hartnett
Éditions Les Grandes Personnes
Paru le 01/09/2011
EAN : 9782361930516
Prix éditeur : 16€
L'inconnu des Andes de Sylvie Deshors
Éditions du Rouergue
Paru le 01/05/2011
EAN : 9782812602337
Prix éditeur : 12€
Le cas Rubis C. de Gaël Bordet (mon avis sur ce roman ici)
Éditions Bayard Jeunesse
Paru le 17/02/2011
EAN : 9782747034326
Prix éditeur : 11.90€
Le livre de Saskia T.1 Le réveil de Marie Pavlenko
Éditions Scrineo Jeunesse
Paru le 05/05/2011
EAN : 9782919755035
Prix éditeur : 14.90€
Noir coton de Corinne Albaut
Éditions Belin
Paru le 26/01/2011
EAN : 9782701158228
Prix éditeur : 6.50€
Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pauvre fou de Jean-Paul Nozière
Éditions Thierry Magnier
Paru le 02/02/2011
EAN : 9782844208873
Prix éditeur : 15.50€
Silence de Benoît Séverac
Éditions Syros
Paru le 01/09/2011
EAN : 9782748511420
Prix éditeur : 11.90€
Tarja de Jean-Noël Sciarini
Éditions La Joie de lire
Paru le 18/08/2011
EAN : 9782889080915
Prix éditeur : 16€
Terrienne de Jean-Claude Mourlevat
Éditions Gallimard Jeunesse
Paru le 20/01/2011
EAN : 9782070637232
Prix éditeur : 16€
Waterloo Necropolis de Mary Hooper (mon avis sur ce roman ici)
Éditions Les Grandes personnes
Paru le 01/09/2011
EAN : 9 9782361930455
Prix éditeur : 17.50€
25 novembre 2011
Le mec de la tombe d'à côté, Katarina Mazetti
Le mec de la tombe d'à côté est le second roman de la suédoise Katarina Mazetti paru en 2006 en France aux éditions Gaïa, et qui a fait grand bruit lors de sa sortie en poche en 2009 chez Babel.
Elle est bibliothécaire. Il est agriculteur. Elle est veuve. Il a perdu ses parents. Ils se recueillent sur les tombes de leurs proches disparus. Ils se rencontrent et se détestent par leurs différences. Puis ils finissent par tomber amoureux.
Ce roman a suscité un grand engouement lors de sa sortie, et a même été l'objet d'une adaptation en pièce de théâtre. Pour ma part, je suis passée à côté de cette effervescence littéraire.
Le mec de la tombe d'à côté est un roman à l'eau de rose, alternant les points de vue des deux personnages. C'est tantôt Désirée, la bibliothécaire, tantôt Benny, l'agriculteur, qui prend en charge la narration de cette rencontre, avec une pointe d'humour, mais pas assez pour que je trouve le texte piquant. L'intrigue est centrée sur cette relation amoureuse qui éclôt malgré les différences et plus généralement sur les relations de couple.
Aucune surprise dans ce texte, aucune saveur particulière à mon goût : les deux personnages sont incompatibles au niveau sentimental et s'escriment pourtant à tromper leur solitude dans cette relation vouée à l'échec. Cela ressemble à la vie, avec un côté de déjà vu. Rien de transcendant ni d'émouvant.
L'intrigue est bien trop mièvre pour moi. Je ne me suis pas sentie concernée par l'histoire entre ces deux personnages, la trouvant courue d'avance et sans aucune saveur et j'ai tourné les pages de ce roman sans aucun ressenti.
Une lecture qui ne me marquera pas.
D'autres avis sur ce livre : Ankya, Cynthia, MyaRosa, Manu, Mango, Lystig...
23 novembre 2011
Trolls de Troy T.15 Boules de poils, Arleston et Mourier
Inutile de présenter la série des Trolls de Troy, imaginée par Arleston en 1997. Le dernier né, Boules de poils, paru le 26 octobre 2011, est la première partie d'une aventure scindée en deux tomes.
Que feraient les Trolls, créatures violentes et sanguinaires, s'ils étaient réduits à la taille d'un insecte ? C'est ce qui leur arrive le jour où les frères Zip Kangrüh et Zip Tisathö, pour échapper aux assauts de Teträm et de ses comparses, leur lancent un sortilège de rétrécissement.
Les pauvres Trolls, réduit à la taille d'une libellule, partent à l'aventure pour les retrouver et les obliger à leur rendre leur taille normale.
Une nouvelle aventure de Trolls et une nouvelle fois un humour omniprésent. Chaque nom est une fois encore sujet à jeu de mot (que parfois je ne saisis pas, malgré de longues minutes de concentration...) et chaque réplique donne lieu à des illogismes dignes de ces charmantes créatures. Tout le monde sait que les Trolls sont loin d'être intelligents. Cet album le prouve une nouvelle fois avec des situations très drôles qui m'ont fait m'esclaffer plus d'une fois !
L'avantage de cet album : il fait sortir nos Trolls préférés de leur environnement habituel et les fait voyager chez les humains dans un univers à la fois médiéval et désuet très réussi.
Un tome très réussi, que j'ai aimé découvrir. Une seule hâte : avoir la deuxième partie de l'aventure au plus vite !
Un grand merci à Bénédicte et aux Éditions pour l'envoi de cet album.
Et voici ma 29e participation
à la BD du mercredi de Mango
Et ma 20e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 16/20)
La vidéo de présentation de la maison d'édition
pour avoir un aperçu de quelques planches.
Source : Soleil Productions
21 novembre 2011
Le treizième conte, Diane Setterfield
Le treizième conte, paru en 2006 chez Plon, est le premier roman de l'universitaire anglaise Diane Setterfield.
La vie de Margaret Lea se résume à son emploi dans la librairie familiale et son amour des livres et de la lecture. Peu sociable, la jeune femme préfère de loin la compagnie des livres à ceux de ses contemporains.
Quelle n'est pas sa surprise d'être contactée par Vida Winter, auteure de best-sellers. Celle-ci lui demande de rédiger sa biographie. Mais bien connue pour faire de sa vie un conte et d'inventer à chaque journaliste une version fantasque de son existence, la vieille dame n'inspire aucune confiance à Margaret. Cette dernière se rend néanmoins dans la vieille maison du Yorkshire où elle réside, à l'article de la mort. Commence alors une collaboration entre les deux femmes pour démêler le vrai du faux.
Le treizième conte est un roman étrange qui possède une grande force de séduction. Passé les premières pages, le lecteur est entraîné dans l'univers gothique de Diane Setterfield et ne peut cesser sa lecture. L'ambiance est lourde, pesante, au manoir de Vida Winter. Le calme règne dans la maison capitonnée et seules résonnent les paroles de la vieille femme. Dans ce huis-clos étrange, la vérité est mise en doute à chaque instant : et si Miss Winter mentait à Margaret ? Car cette vie distillée au compte-gouttes ressemble à s'y méprendre à un conte et semble faire écho à la vie de Margaret elle-même. De cette dernière, nous ne saurons que le minimum. Aucun ancrage temporel, c'est inutile, aucune précision sur sa vie en dehors de ses lectures. Margaret semble être un truchement pour permettre au conte à l'intérieur du conte d'éclore.
Tout converge vers le face-à-face entre les deux femmes, avec la mort qui rôde dans un silence étouffant. Les deux intrigues se mêlent progressivement, les frontières s'abolissent et le lecteur est happé par cette intrigue qui n'est pas sans rappeler Jane Eyre (roman auquel il est fréquemment fait référence).
Je suis tombée dans le piège moi aussi. Je n'avais qu'une hâte : que Vida Winter raconte sa vie aux multiples rebondissements. Son enfance au manoir d'Angerfield. Et Diane Setterfield l'a bien compris : qu'importe Margaret et sa vie en dehors de ce travail de biographe, l'intrigue se déroule presque exclusivement dans la maison de la vieille dame et dans ses souvenirs. Et c'est là l'essentiel.
Un roman incroyablement bien construit, d'une originalité rare. Une ode aux livres et aux personnages avec de nombreuses mises en abîme. Une lecture qui m'a envoûtée, hypnotisée. Un régal... Un coup de coeur, c'est certain !
Repéré chez Lalou et L'or des chambres mais elles l'ont lu aussi et l'ont adoré : Alex-mot-à-mots, Bladelor, Catherine, Choupynette, Esmeraldae, FondantOchocolat, George, Mango...
20 novembre 2011
Une heure de silence, Michael Koryta
Une heure de silence est un roman de l'américain Michael Koryta paru en octobre 2011 aux Editions du Seuil. Ce livre signe ma dernière participation au Jury Policier organisé entre le site Babelio et les éditions Seuil. Une année riche en découvertes de littérature policière d'horizons divers.
Lorsque Parker Harrison, ancien pensionnaire de La Crête aux murmures, entre dans le bureau du privé Lincoln Perry, ce dernier ne connaît pas cette mystérieuse demeure abritant un programme de réinsertion. Alexandra Cantrell et son mari, qui s'occupaient de ce centre, ont disparu depuis une dizaine d'années. Mais Perry est suspicieux : Parker Harrison ne lui inspire aucune confiance. Mais lorsqu'il visite l'ancienne demeure aujourd'hui à l'abandon et qu'il apprend qu'Alexandra n'est autre que la soeur d'un ponte de la mafia, la curiosité l'emporte sur son bon sens et l'enquête démarre.
Un coin des États-Unis, en marge des grandes villes tentaculaires, entre nature et bitume : l'Ohio. L'hiver cède sa place à un printemps sans vigueur. La surprise ne tarde pas à émerger du récit lorsque un criminel, Parker Harrison, mandate un privé pour mener une enquête qui semble à ce dernier d'une facilité déconcertante. Mais de surprise, il n'y aura quelle celle-là, tant le détective privé s'acharne à n'être et à ne rester qu'un archétype du genre. Lincoln Perry est un déchu de la police, un déchu de la vie. Tous les ingrédients sont réunis pour tirer le livre vers le bas à coup de poncifs du genre : café noir, sandwichs et déprimes post-soûlerie s'égrennent au fil des pages, comme la recette magique d'un polar réussi... L'intrigue est désespérément prise dans une mélasse où les personnages s'empêtrent dans une course courue d'avance dans le passé et contre ce dernier.
Règnent alors de longs passages dialogués où des personnages remuent leurs méninges autour d'inévitables verres de Bourbon, grand délieur de langues. Seul surnage, dans le récit, ce lieu intriguant et rendu vivant par l'auteur : la Crête aux murmures. Mais c'est maigre pour sauver un roman.
Une lecture qui m'a laissée interdite tant elle ne m'a pas surprise. J'ai éprouvé de l'ennui, c'est certain, et un manque d'attrait pour une intrigue maladroitement ficelée. L'avis de Sharon, peu convaincue elle aussi.
Je tiens à remercier et les
pour ce roman reçu dans le cadre du Jury Policier 2011.
18 novembre 2011
La source aux étoiles, Marie-José Segura
La source aux étoiles est le second roman de Marie-José Segura, paru en juin aux Éditions Mic-Mac. Souvenez-vous, je vous avais parlé il y a quelques temps du Monde des Songes, premier opus des aventures des lutins de Marie-José Segura...
Le lutin Odin raconte à ses petits-enfants un pan de sa vie. Tout débute le jour où Cantalérus, le père d'Armia, son épouse, est enlevé par un étrange botaniste inventeur de lunettes spéciales permettant de voir les elfes. Armée de courage, la jeune Armia est prête à toute pour sauver son père des griffes des humains et part à l'aventure ! Mais elle n'est pas au bout de ses surprises...
Après Le Monde des Songes, ce nouvel opus de Marie-José Segura nous entraîne à nouveau dans un univers onirique à souhait. Les chapitres se succèdent rapidement et l'intrigue progresse à grands pas.
J'ai suivi avec plaisir les pérégrinations d'Armia et de ses acolytes. Les rebondissements sont nombreux et les périls bien grands pour les petites créatures. Mais l'entraide et l'amitié permettent aux personnages de surmonter les plus grandes difficultés.
La source aux étoiles est un roman parfait pour les jeunes lecteurs en quête de merveilleux et dont l'imaginaire ne demande qu'à être stimulé. Même si certains personnages sont identiques au Monde des Songes, ces deux romans peuvent se lire indépendemment sans aucun problème de compréhension. L'auteure accorde en effet un grand soin à la description de l'univers féerique qu'elle a imaginé pour permettre aux plus jeunes une représentation très détaillée de ce dernier.
Pour terminer, bravo pour le visuel de la couverture, parfait pour illustrer les aventures des elfes et des lutins intrépides !
Je tiens à remercier Marie-José Segura pour ce roman et les Éditions Mic-Mac pour l'exemplaire que j'ai reçu.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce roman et prolonger votre lecture,
allez jeter un oeil au blog qui lui est consacré.
16 novembre 2011
Dwarf T.2 Razoark, Shovel
Le deuxième tome de la série Dwarf, Razoark, est sorti en septembre 2011 chez Delcourt. J'avais vraiment apprécié le premier, Wyrïmir. J'ai donc continué avec plaisir la lecture de cette série de fantasy.
Öth, le jeune nain héritier du trône de la Landée, accompagné de Guénïel, la Sylve et d'Albin de Morteflaque, le crapaud-magicien, cherche à entrer dans la citadelle de Traurig afin de récupérer la couronne du royaume des nains. Pendant ce temps, à l'extérieur du château, Sylves, Humains et Nains tentent de préserver l'harmonie entre les peuples. Mais chacun a des intérêts personnels en jeu...
Dans ce second volet des aventures du jeune Öth et de ses compagnons, Shovel prend le parti de complexifier son intrigue en brodant plusieurs intrigues annexes à partir des personnages secondaires. C'est foisonnant, et je dois avouer que j'ai parfois eu du mal à suivre tous ces personnages et leurs intérêts personnels. C'est dommage car l'histoire principale, développée dans le premier tome, est un peu perdue de vue au profit de ces nouvelles intrigues développées, et ce second volet fonctionne davantage comme une scène d'exposition à la série à venir que comme un opus qui fait avancer l'intrigue.
C'est dommage car Shovel avait su donner vie à un univers d'heroïc-fantasy attachant qui m'avait complètement séduite dans le premier tome. Et cet univers passe quasi au second plan des intrigues de ce second volet.
Une petite déception, donc, car ce tome détonne vraiment par rapport au premier. Mais sa lecture, si elle est parfois confuse, demeure néanmoins très agréable et laisse présager une série épique très bien ficelée.
Et voici ma 28e participation
à la BD du mercredi de Mango
Et ma 19e au Top BD des blogueurs de Yaneck
(note 14/20)