Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bienvenue à Bouquinbourg
25 juin 2011

Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes

9782290312957Des fleurs pour Algernon est le roman le plus connu de Daniel Keyes. Publié la première fois en 1959 sous forme de nouvelle, il s'est vu décerner le Prix Hugo de la meilleure nouvelle en 1960 puis le Prix Nebula du meilleur roman en 1966, lors de sa sortie en roman.

Charly Gordon est simple d'esprit. Rejeté par sa famille, il travaille dans une boulangerie. Le jour où des scientifiques décident de tester sur lui une expérience censée modifier son cerveau et le rendre intelligent, la vie de Charly bascule. Comme Algernon, la souris-test de l'expérience, Charly voit son quotidien se modifier à la lueur de son acuité nouvelle. Il prend conscience que sa vie n'a été rythmée que par les moqueries des personnes qui l'entourent et la condescendance de ceux qui ne s'abaissent pas à ces railleries. Plus le temps passe, plus l'intelligence de Charly se développe et l'écart avec son entourage se creuse. Chargé de consigner son ressenti par écrit, Charly tient scrupuleusement un journal de bord de l'expérience.

Ouvrir ce roman, c'est pénétrer dès la première page dans la tête du héros, Charly Gordon. Dès la première page, dès même le premier mot ("Conte randu N°1"), nous, lecteur, prenons place dans cette expérience scientifique de grande envergure du point de vue de ce personnage simple d'esprit.
Daniel Keyes a eu l'excellente idée d'adopter la forme narrative du journal (Charly consigne par écrit ce qu'il ressent en regard de l'opération subie) ce qui permet de voir évoluer le personnage tant au niveau psychologique que dans son écriture. En effet, le premières pages du roman sont difficiles d'accès car écrite dans l'orthographe quasi phonétique du personnage. Cette brillante idée permet de suivre au fur et à mesure de la lecture les changements qui s'opèrent chez lui et déceler les étapes de cette transformation. Cette intimité avec le personnage est troublante, voire gênante, lorsque celui-ci prend conscience qu'il a constamment été rejeté voire raillé, et qu'il n'était pas capable de le percevoir.
Si l'idée de bricoler un être humain à coup de scalpels n'est pas en soi originale - pensez au docteur Frankenstein et à sa créature composée d'organes récupérés - et si l'idée d'une intelligence infinie est un des fantasmes de l'humanité, Daniel Keyes appréhende néanmoins ces thèmes avec intelligence. Charly est un personnage très finement étudié, dont la psychologie évolutive est brillament esquissée. Mais l'aspect le plus audacieux dans ce roman réside, à mon sens, dans la forme narrative adoptée, celle du journal intime, qui permet de se glisser dans l'intériorité du personnage et subir, par l'intermédiaire de la lecture, l'expérience scientifique dont il est le cobaye.

Un excellent roman qui m'a conquise et qui m'a permis de réfléchir sur la notion d'intelligence. Un classique à découvrir, sans hésitation !

Challenge La littérature fait son cinéma 3e catégorie
Et comme ce roman a donné lieu à une adaptation cinématographique par Ralph Nelson en 1966 (mais dont je n'ai pas réussi à trouver la bande-annonce), voici ma cinquième participation au Challenge La littérature fait son cinéma de Will.

Publicité
Publicité
Commentaires
S
@argali : Ce roman est d'une beauté incroyable et m'a fait susciter beaucoup d'émotions moi aussi...<br /> <br /> @Céline : C'est exactement ça l'adjectif, "humain".
Répondre
C
Ce roman m'a émue aux larmes. Je pense que c'est un des textes les plus humains que j'ai pu lire.
Répondre
A
J'ai trouvé ce livre très émouvant. Charly y croit vraiment et sa vie change. Je suis passée par tous les stades des émotions avec ce livre.
Répondre
S
@MyaRosa : Il est vraiment génial ! Je suis certaine qu'il te plairait !
Répondre
M
J'ai un peu honte mais même si je connais le titre de ce livre, le nom de l'auteur, je n'avais jamais lu le synopsis car j'avais bêtement décidé qu'il ne m'intéressait pas. Après avoir lu le synopsis (Enfin !) et ton avis, je dois dire que maintenant je suis bien tentée. La couverture de cette édition me plait bien.
Répondre
Publicité
Publicité