04 mai 2011
L'homme qui marche, Jiro Taniguchi
Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Taniguchi avec L'homme qui marche, publié en 1995 chez Casterman.
De cet homme, nous ne saurons rien de précis, si ce n'est qu'il habite en ville avec sa compagne et profite de la nature urbaine pour prendre le temps. Prendre le temps d'observer son environnement, les personnes qu'il croise ou encore les animaux, grimper dans un arbre pour en admirer la vue ou regarder la neige tomber. Faire finalement, ce que peu font...
A nouveau, Taniguchi nous transporte dans un univers à part, où la poésie domine. Peu de bulles dans cette BD, peu de dialogues et de réflexions, mais finalement, la lecture s'en trouve d'autant plus poétique. On suit avec bonheur les pérégrinations pourtant simples de ce promeneur qui a su garder l'oeil ouvert sur ce qui l'entoure et dégager la poésie de la vie quotidienne.
L'homme qui marche est une ode à cette méditation qui nous manque parfois - souvent - quand, embrumés par notre quotidien et l'acidité d'un fatras anxiogène, nous oublions de rêver un peu...
Une très belle BD de Taniguchi, encore une fois, qui m'a séduite autant que les autres et que j'ai trouvée très similaire au Gourmet solitaire, découverte il y a peu.
Et voici ma neuvième participation
à la BD du mercredi de Mango !
Et ma première au Top BD des blogueurs de Yaneck !
(note : 15/20)
Vos commentaires
- je n'ai pas lu cet album mais ce que tu en dis me fait fortement penser au "Promeneur" (de Taniguchi également). J'ai du mal à apprécier les récits contemplatifs, je ne suis donc pas sure de savoir apprécier cet album-là comme il se doit
- Quel beau billet !!! Très agréable à lire au réveil (oui je sais j'ai vu l'heure), c'est doux y compris dans la couleur employée et on y sent toute la poésie de Taniguchi <3
Merci pour ce réveil en douceur, accompagné du soleil et des chants d'oiseaux entrants par la fenêtre ouverte.
*c'est une belle journée* - Ce n’est pas mon album préféré de Jiro Taniguchi. Premièrement parce que le titre révèle tout le contenu de l’histoire
, deuxièmement parce qu’il se lit très vite à cause du manque de texte et troisièmement parce que le récit est beaucoup trop contemplatif. C’est peut-être l’absence de sujet qui m’a dérangé, car on a beau être un maître pour rendre n’importe quel sujet intéressant, quand il n’y a pas de sujet, cela devient quand même assez difficile d’intéresser le lecteur, même pour Jiro Taniguchi.
On peu effectivement se demander quel est le but d’un album sans histoire, d’un homme qui marche sans but en flânant au gré du hasard des rues et des ‘évènements’. Un tome où un oiseau qui passe dans une casse équivaut à de l’action par rapport au reste du récit. Et pourtant, malgré les apparences, ce tome de Jiro Taniguchi n’est pas totalement sans but, car il nous fait faire quelque chose d’impensable dans ce monde où le temps est de l’argent : il nous fait prendre le temps. Prendre le temps de regarder autour de nous et de nous émerveiller avec ces petites choses insignifiantes qui nous entourent. Sacré Taniguchi ! - Pour moi, cet album est un petit concentré de philosophie zen. Mais forcément, comme toute philosophie étrangère, il est parfois un peu rude à appréhender. Malgré ma passion pour le Japon, c'est un des Taniguchi que j'aime le moins. Il me manque le but dont parle Yvan, ou pourrait-on dire le support, à la promenade. Ce que j'avais trouvé dans le gourmet solitaire.
- @Mo' : C'est sûr que si tu n'aimes pas les récits contemplatifs, passe ton chemin avec cet album !
@Lae : Merci à toi, chère soeurette, soutien indéfectible ! Ravie d'avoir illuminé ton réveil (malgré l'heure tardive et le fait que je sois au boulot depuis 2h30...)
@Jérôme : Moi aussi ! J'ai été bercée de bout en bout par cette poésie à chaque page... J'aime les albums de Taniguchi comme celui-ci !
@Mathilde : Oh oui ! Mais il faut savoir au préalable que l'intrigue ne prime pas... C'est la lenteur et l'image qui séduit avant tout.
@Noukette : Il est vraiment génial ! Je ne peux que te le conseiller fortement !
@Yvan : Tu as entièrement raison : cet album n'est absolument pas sans but. J'ai eu l'impression que le temps se suspendait pendant ma lecture... Un grand moment !
@Yaneck : Je te comprends. Le Gourmet solitaire nous livre plus facilement ses clés. Cet album est peut-être un peu moins accessible mais je pense qu'il parle à certains lecteurs à un instant t. J'étais très réceptive lors de ma lecture, peut-être aurais-je pu l'être moins à d'autres moments ?
@Manu : Tu n'as pas encore découvert Taniguchi ? Je te conseille alors "Quartier Lointain", de loin un de mes préférés !
@Mango : Merci !C'est vrai que c'était difficile d'en parler et j'ai mis du temps à le rédiger !
@Delphine : Coïncidence ? J'espère qu'il te plaira autant qu'à moi !