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Bienvenue à Bouquinbourg
14 mars 2011

L'ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon

696941_gfComme j'en ai entendu parler de ce roman... A en croire certaines blogueuses, c'eût été sacrilège de passer à côté. Bon, j'aime Barcelone et la quatrième de ce roman m'intriguait, donc j'ai succombé (c'est rare que je résiste, vous remarquez ?)

Barcelone, 1945. Le père du narrateur emmène son fils dans un endroit aussi mystérieux que source de fantasmes : le Cimetière des Livres Oubliés. Sont entreposés ici tous les livres dont personne ne se souvient. La règle ? La première fois que l'on s'y rend, en adopter un, pour qu'il continue à vivre grâce à ce nouveau lecteur. Daniel Sempere, le narrateur, choisit un livre sans savoir que celui-ci va bouleverser sa vie. Quelqu'un veut à tout prix le récupérer tandis que ceux qui ont connu son mystérieux auteur se taisent à son sujet...

L'Ombre du vent fait partie de ces romans fleuves qui parcourent les années à partir d'une intrigue très bien ficelée. Histoire et fiction se mêlent inextricablement autour de personnages à la psychologie solide.
Si j'ai aimé me plonger dans la Barcelone de ces années là, j'ai été peut-être un peu déçue par cette lecture. Et pourtant, je crois que cette déception n'est absolument pas due au roman en lui-même mais plutôt à mes attentes par rapport à cette lecture. Je m'attendais peut-être à un roman plus fort, plus poignant, ou une intrigue plus alambiquée. Je ne sais pas...

J'ai néanmoins passé un très bon moment de lecture et trouvé la plume de Zafon poétique à souhait et son imagination assez fascinante. L'intrigue est très bien ficelée et m'a tenue en haleine tout au long du roman, jusqu'à son dénouement vraiment imprévisible. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la nouvelle La bibliothèque de Babel de Borgès quant à ce fameux
Cimetière des Livres Oubliés. Mais je pense sincèrement que cette lecture aurait pu davantage me plaire si je n'en avais pas eu tant d'éloges si dithyrambiques.

Les avis de Cynthia, Iluze, Alex-Mots-à-Mots, Héloïze, Mazel, Choupynette et des citations choisies par L'Ogresse de Paris.

"Dans ce lieu, les livres dont personne ne se souvient, qui se sont évanouis avec le temps, continuent de vivre en attendant de parvenir un jour entre les mains d'un nouveau lecteur, d'atteindre un nouvel esprit." (p.13)

"Je pensais à mon envie de me réfugier dans son regard insaisissable, dont je craignais qu'il ne fût transparent, vide. Je pensais à la solitude qui allait m'assaillir, cette nuit, quand je l'aurais quittée, quand je n'aurais plus de stratagèmes ni d'histoires pour me concilier sa compagnie. Je pensais au peu que j'avais à lui offrir et à tout ce que je voulais recevoir d'elle." (p.235)

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13 mars 2011

Blog, Jean-Philippe Blondel

Blog_Blondel_Actes_SudLa couverture de ce roman publié chez Actes Sud en mars 2010 avait retenu mon attention il y a quelques mois chez Cynthia. Finalement, je l'ai découvert il y a peu dans le cadre de mon travail.

Lorsque le narrateur découvre un jour que son père lit son blog depuis quelques mois, le sentiment de voir son intimité violée est fort. Sa vie entière est ressassée sur ces pages, et l'adolescent se sent trahi. Il décide de se venger et de ne plus parler à son père. Mais lorsque celui-ci dépose une mystérieuse boîte devant sa chambre, les rôles s'inversent...

Il est difficile de ne pas trop en dire sur ce court roman...Son originalité  réside dans la sensibilité de son ton et l'approche psychologique par un héros masculin d'une activité souvent connue pour être appréciée par les filles, la rédaction d'un journal. L'emploi de la narration à la première personne permet de s'identifier rapidement au personnage principal et de comprendre son ressenti.
L'idée de comparer blog et journal intime n'est pas en soi originale mais permet d'aborder des problématiques de conflit génrationnel par ce biais. Le héros et son père réussissent à trouver des points communs à leurs jeunesses respectives et renouer ainsi le dialogue.
Une intrigue bien ficelée, portée par un narrateur adolescent, qui aborde aussi bien les problèmes familiaux que les dangers d'internet, le tout sans démagogie ni moralisme, et un  texte fragmenté qui ne tombe pas dans l'écueil d'employer le langage des jeunes pour les séduire sans pour autant laisser transparaître la parole de l'adulte qui écrit derrière. Bref, une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui, je pense, saura conquérir un lectorat d'adolescents, filles comme garçons, qui sauront s'identifier au narrateur, autant que les adultes !
Quant à Jean-Philippe Blondel, rencontré au Festival Encres Vives à Provins le weekend dernier, il m'a conquise par son humour et sa gentillesse (ce qui m'a poussée à acheter This is not a love song et Le baby-sitter)

12 mars 2011

Lectures communes pour le défi "L'Inde en fêtes"

logo_IndePour vous accompagner tout au long de cette année indienne, Hilde et moi vous proposons des lectures communes.
C'est l'occasion de vous rappeler qu'il est possible de programmer des lectures et / ou des lectures communes (LC) en  dehors des dates du chVignette_LCallenge et d'y apposer le logo du challenge pour qu'elles soient inscrites dans le récap.

Notre idée avec Hilde reste de promouvoir la littérature indienne et les livres sur ce pays en général. Donc aucune obligation de rester rivé aux dates que nous vous proposons si cela ne convient pas à votre emploi du temps.

 Je vous avais proposé dans ce billet ma PAL indienne. N'hésitez pas à proposer d'autres idées selon votre PAL et vos envies !

Calendrier des lectures communes :

 

54121291

23 avril

Hilde
soukee

 

India_dreams_V3_018

27 avril

L'Ogresse de Paris
Hilde
soukee


nocesindiennes

7 mai

Elea23
soukee

 

palais_des_miroirs

12 mai (à l'occasion du Puram à Thrissur)

L'Ogresse de Paris

 

sari

17 mai (à l'occasion Festival d'été au Mont Abu)

L'Ogresse de Paris

 

une_passion_indienne_8056244

 20 mai

Elea23
soukee

 

 

D'autres idées ? D'autres envies ?


10 mars 2011

Les leçons du Mal, Thomas H. Cook

MALThomas H. Cook est un romancier américain, grand nom de la littérature policière contemporaine. Son dernier roman, Les leçons du Mal, paraît aujourd'hui aux Editions du Seuil.

Lakeland, petite bourgade du Mississipi. Jack Branch, fils de bonne famille, est revenu dans la ville où sa famille a prospéré pour enseigner au lycée.
Son cours sur le Mal et ses incarnations revêt une importance toute particulière à ses yeux, dans le climat social encore marqué par la guerre de Sécession.

Lorsque ses élèves doivent choisir une personne incarnant le Mal absolu à leurs yeux, Jack encourage l'un d'eux, introverti et mis à l'écart, à travailler sur son père, meurtrier rendu célèbre pour avoir assassiné une étudiante et avoir été abattu en prison.
Mais, lancés dans ce projet de dépasser la notion de Mal et la question d'hérédité qu'elle pose, Jack et Eddie, son élève, vont aller trop loin...

Les Etats-Unis ne m'ont jamais fait rêver en littérature et ne font que peu fonctionner mon imaginaire. Or, j'ai eu un peu de mal à m'immerger complètement dans une intrigue quand je n'arrive pas à me représenter mentalement les lieux de l'action. J'ai donc eu quelques difficultés à rentrer dans ce roman qui se déroule au Mississipi dans les années d'après-guerre.
Mais une fois l'intrigue lancée, il ne m'a plus été possible de le lâcher ! Premier roman que je lisais de cet auteur, Les leçons du Mal jouit d'une construction absolument talentueuse : différentes époques se succèdent au cours d'un même chapitre, évoquant, dès le début, un procès, ce qui participe grandement du suspense distillé au fil des pages. Sans jamais être confus ni brouillon, Thomas H. Cook nous entraîne d'une main de maître dans cette histoire.

L'intrigue est simple mais fonctionne bien : un jeune enseignant pousse un de ses élèves à se pencher sur l'histoire de sa famille pour s'en détacher et réfléchir à la notion de Mal. Mais cette notion leur échappe finalement à tous deux, et les conséquences en sont dramatiques...
Les personnages possèdent une psychologie finement étudiée grandement en lien avec l'histoire du sud des Etats-Unis avant les mouvements des droits civiques. La société était alors régie par des règles qui divisaient les classes sociales, reléguant certaines familles, voire certains quartiers, sous la domination des nantis. Jack, que l'on pourrait qualifier de bien-né, tente ainsi d'aider Eddie, issu d'une famille modeste, dans un souci de libérer ce dernier du fardeau de son ascendance. Il lui rêve un avenir et le pousse à transcender ses origines. Mais la vie n'est pas si manichéenne, et le Mal revêt bien des formes...
Bref, une très bonne lecture qui a su me séduire malgré mon peu d'enthousiasme pour le lieu de l'intrigue et qui me donne envie de découvrir les autres romans policiers de Thomas H. Cook.

 Un grand merci à  logo2 et aux seuil pour ce roman policier reçu dans le cadre du Jury Policier 2011.

jury_polar

9 mars 2011

J'aurais adoré être ethnologue..., Margaux Motin

j_aurais_ador_tre_ethnologue_22905441J'avais découvert Margaux Motin avec La théorie de la contorsion et, ayant beaucoup ri, j'ai décidé de lire la première BD qu'elle avait faite : J'aurais adoré être ethnologue...

Une nouvelle fois, Margaux Motin nous livre ici des planches à l'humour féroce, alternant blagues potaches et réflexions sur la vie d'une jeune femme-mère-fashion qui aurait adoré, si elle n'avait pas été illustratrice, être ethnologue... (cf. l'illustration de la couverture, très probante !)
Les illustrations sont toujours aussi réussies et donnent au texte de Margaux Motin un dynamisme certain. La jeune illustratrice avait 
déjà fait preuve de sa verve humoristique avec ce premier tome qui n'a rien à envier à sa suite évoquée plus haut.
planche_j_aurais_adore_etre_ethnologue1275482381_f115cBref, encore une fois j'ai beaucoup ri avec cette BD, peut-être un peu plus vulgaire que la seconde, mais cela participe du charme de Margaux Motin... Que c'est bon, d'ouvrir une BD comme celle-ci et de rire à gorge déployée ! Merci Margaux Motin pour ces instants précieux !
Les avis de
c.l!ne et Héloïse, enthousiastes aussi !

Et voici ma première participation au rendez-vous hebdomadaire de Mango!

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7 mars 2011

Cendrillon, Alexandra Huard (d'après Charles Perrault)

id_5960cendrillon1J'aime beaucoup découvrir des albums de contes classiques. Qu'ils soient fidèles au texte originel ou s'en détournent, ce sont des lectures qui me ravissent à chaque fois.
La collection Tam Tam du Monde des Editions Tourbillon est parfaite pour ça puisqu'elle propose un catalogue d
e contes du monde entier, dans un petit format carré à couverture cartonnée.
Le Petit Poucet côtoie ainsi Kerwan et le dragon de l’océan ou encore Le dernier noël des trolls.

Pour ma part, j'ai été ravie de découvrir Cendrillon illustré par Alexandra Huard, une jeune illustratrice originaire d'Annecy primée pour son projet d'illustration à la carte à gratter au festvial d'illustration de Bologne en 2010.c_illustration2w

Ses illustrations aux tonalités sombres ont su moderniser ce conte de Perrault tout en se détachant sensiblement des illustrations courantes qu'il a occasionnées. J'ai été séduite par la précision de son trait tant dans son traitement des personnages que dans ses décors. Un album que j'ai adoré découvrir...

Je tiens à remercier une nouvelle fois Inès Adam et les Éditions siteon0_130x51, spécialisées en littérature de jeunesse, pour cette belle découverte !

Et pour en savoir plus sur cette jeune illustratrice de talent,
on file sur son blog !

Capture

  Et voici ma huitième participation au Challenge Des contes à rendre de Coccinelle !

 

 

6 mars 2011

Festival Encres Vives à Provins 2011

bv000002Par cette belle journée ensoleillée, nous avons décidé d'aller nous promener dans la Cité médiévale de Provins, (en Seine et Marne) afin de visiter les monuments que nous n'avions pas encore vus.
Quelle surprise de découvrir, juste avant de partir, qu'un Salon du livre était organisé ce weekend ! Ni une ni deux, nous nous préparons et filons ! 
Le Festival Encres Vives était organisé dans le centre culturel de la ville. Une jolie salle au caractère si intimiste, que je n'ai pas osé sortir mon appareil photo... J'ai préféré déambuler dans les allées des éditeurs et discuter avec les auteurs présents que les mitrailler comme une groupie...

Résultat ? J'ai discuté longuement avec Jean-Philippe Blondel (l'auteur, notamment, de Blog, dont je vais vous parler cette semaine), Louis-Philippe Dalembert, Eric Holder et Marie Desplechin (je lui ai avoué qu'à Montreuil, j'avais renoncé à attendre pour la rencontrer, vue la foule...)

jean_phillipe_blondel   F09AutLouisPhilippeDalembert 

Jean-Philippe Blondel et Louis-Philippe Dalembert

eric_holder    md

Eric Holder et Marie Desplechin

Une déception, néanmoins : Michèle Barrière, auteure de romans noirs gastronomiques que j'adore (et que j'avais interviewée dans ce billet) était annoncée, mais n'était pas là... Ce n'est que partie remise !

Ce qui m'amène à vous présenter les petits nouveaux de ma PAL,
tous dédicacés, bien entendu !
(Je n'ai pas résisté comme au Festival d'Angoulême...)

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bella 9782757808115 noires__blessures 

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(je n'ai pas su résister à celui-ci :
Shivaratri est trop proche et je suis lancée à corps perdu dans "L'Inde en fêtes"...)

Bon dimanche à tous !


5 mars 2011

Le sexe à Rome, John R. Clarke

9782732431185FSQuels étaient les mœurs sexuelles des Romains à l'Antiquité ? Pourquoi affichaient-ils tant de représentations artistiques de rapports sexuels dans leurs demeures et quelles en étaient les significations ?
John R. Clarke, professeur d'histoire de l'art à l'université d'Austin, au Texas, s'est penché sur la question à travers les vestiges de cette époque. Si le sujet peut sembler déroutant, voire prêter à sourire, le documentaire qui en résulte est tout à fait passionnant.

Il nous propose, à partir de peintures (notamment de la Maison des Mystères à Pompéi), de sculptures, d'amulettes ou encore de poteries diverses, de tenter de comprendre la représentation de la sexualité des romains (de 100 av. J.C. à 250 apr. J.C.), et de nous affranchir de la vision judéo-chrétienne que nous en avons pour mieux en percevoir les codes, qui sont parfois surprenants.
Nous apprenons ainsi qu'une sexualité épanouie était une bénédiction divine, et que les romains ne s'attachaient pas aux différences entres hommes et femmes en matière de plaisir (les termes "homosexualité" ou "hétérosexualité" n'existaient pas). Chacun faisait comme bon il lui semblait, du moment qu'il s'agissait d'un individu de situation sociale inférieure. Car finalement, aucune égalité ne régnait dans ce domaine : les Romains bien-nés faisaient ce qu'ils voulaient avec leurs esclaves hommes ou femmes (considérés comme du mobilier de leur demeure) ou des individus plus jeunes, mais il était mal-vu d'avoir ce type de rapport entre citoyens d'une même classe sociale.

Plus étonnant encore, les représentations picturales sexuelles avaient des fonctions qu'on peine à imaginer aujourd'hui : prouver sa catégorie sociale (il était bien vu d'avoir des tableaux représentant des scènes sexuelles socialement acceptées dans sa domus), éloigner le mauvais oeil (notamment dans les thermes, lors du déshabillage, il fallait rire pour éloigner le mauvais oeil dû aux convoitises) ou encore faire rêver ceux qui fréquentaient les lupanars. Car, et c'est encore une chose qui peut étonner, les lupanars n'étaient absolument pas les maisons closes propres et luxueuses qu'on peut imaginer et qui sont souvent représentées dans les films. Les Romains riches avaient leurs propres esclaves pour accomplir leurs désirs, donc seuls les classes inférieures fréquentaient ces établissements, de fait peu onéreux pour les attirer. Lorsqu'un coït coûte le prix d'une coupe de vin, le lecteur d'aujourd'hui comprend mieux que les luxueux lupanars étaient en réalité d'obscurs bouges sans lit ni coussin...

Je m'arrêteLogo_1 là, car je pourrais vous en faire un exposé beaucoup plus long si je m'écoutais. En résumé : un livre étonnant, très documenté et qui nous pousse à mettre de côté notre façon de penser la sexualité aujourd'hui pour comprendre les moeurs de cette époque.
J'inscris c
ette lecture comme huitième participation au Défi Au cœur de la Rome Antique.

 

PompeiI_235

Villa des Mystères, Pompéi

4 mars 2011

Marilyn dernières séances, Michel Schneider

9782070349289Sur Marilyn Monroe, beaucoup a été écrit, trop peut-être... Après avoir lu deux biographies la concernant, j'ai décidé de m'en tenir là sur les récits plus ou moins fantasmés concernant sa vie.

Pourquoi alors avoir succombé à Marilyn dernières séances ? Je ne sais pas. Peut-être parce que le parti de Michel Schneider n'était pas, comme bien d'autres, de comprendre le destin brisé de la star à travers son enfance, ses errements ou encore ses amants. 
Peut-être aussi parce qu'il n'affirme jamais entreprendre de comprendre celle qui fut tant médiatisée qu'elle se perdit en chemin. Il ne subsiste de la fascinante Marilyn que des souvenirs, des films, des mensonges aussi, et puis des réalités arrangées. Et Michel Shneider compose avec ces vides laissés au présent.
De ses derniers instants, il n'évoque que des bribes, décidant de laisser de côté la polémique sur cette nuit ultime où tout a basculé. Et finalement, c'est ce qui m'a plu.    
Loin des documentaires plus ou moins fiables qui promettent de révéler enfin ce qu'il advint de l'actrice adulée, Marilyn dernières séances se présente comme un ouvrage à part qui, s'il ne débute pas avec l'enfance de la jeune femme, n'échappe néanmoins pas à quelques rapides retours sur cette époque. Sa construction déconstruite chronologiquement évite, pour qui connaît un tant soit peu le parcours artistique et personnel de la belle, de lasser son lecteur. Michel Schneider alterne passé et présent, sans pour autant perdre son lecteur dans les méandres de cette vie chaotique.
Son propos ? Se pencher sur les relations qu'entretinrent Marilyn et son quatrième psychanalyste, Ralph Greenson, durant les deux dernières années de la vie de la mythique blonde. Sur leur relation destructrice, l'auteur ne porte pas de jugement, mais laisse parler les professionnels qui  connurent ce tandem improbable. Des deux, qui avait l'emprise sur l'autre ?  Qui détruisait l'autre ? Le mystère reste entier. Et finalement, des incertitudes qui demeurent sur la vie de Marylin, celle-ci semble être la plus fascinante.
Sans jamais sombrer dans une psychologie facile et hasardeuse, Michel Schneider offre ici un ouvrage étonnant autant qu'agréable. Un livre au rythme rapide, sans temps mort, au style soigné et imagé, qui a su capter mon intérêt malgré deux ouvrages déjà lus sur le sujet.

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J'inscris cette lecture comme troisième participation au Challenge Marilyn Monroe de George.L'avis deDaniel Fattore.

"REWIND. Remettre la bande à zéro. Recommencer toute l'histoire. Repasser la dernière séance de Marilyn. C'est toujours par la fin que les choses commencent." (p.15)

"Il la prend, la jette. Avec amour et abjection, il l'écoute, deux ans et demi. Il n'entend rien et la perd. Ce serait une histoire triste, sinistre, dont rien ne rachèterait la mélancolie, même pas ce sourire par lequel Marilyn semblait s'excuser d'être si belle." (p.15)

"Elle était devenue mon enfant, ma douleur, ma soeur, ma déraison." (p.24)

"Je suis son analyste, je veux incarner une image paternelle positive, un père qui ne la décevrait pas, qui éveillerait sa conscience ou lui prodiguerait, à tout le moins, de la bonté." (p.290)

"La détresse était le seul moyen pour elle de s'assurer de la présence de l'autre et elle était devenue une entité cauchemardesque qui en dépit de tout amour, de toute fragilité ou splendeur, le détruisait inexorablement. Et s'il n'avait pas envie d'être détruit ?" (p.388)

                          photo_151937_2570323_201004062832363    marilyn_monroe_les_hommes_preferent_les_blondes

3 mars 2011

India Dreams T.1 Les Chemins de Brume, Maryse et Jean-François Charles

india_dreams_tome_1_les_chemins_de_brume_7965111India Dreams est une série de BD composée de 6 tomes, publiée chez Casterman et présentée ainsi :

"Londres, décembre 1944. Emy déteste les Indes. 16 ans plus tôt, elle y a perdu ses parents. Et voilà que resurgit le passé. De façon fortuite, Emy prend connaissance du journal intime de sa mère, Amélia, jeune femme résignée, à peine sortie des principes de l’Angleterre Victorienne, et confrontée, au travers d’une Inde dite impudique, au réveil de sa propre sensualité. "India Dreams" nous permettra de connaître son incroyable destin."

Le premier tome de la série, Les Chemins de Brume, débute à Londres en 1944. Emy découvre le journal intime d'Amélia, sa mère. Celle-ci, jeune anglaise éduquée par les codes de l'Angleterre victorienne, s'embarque en 1930 pour Bombay avec sa fille, afin de rejoindre Thomas, son mari, capitaine dans l'armée des Indes au Radjasthan. Mais les retrouvailles entre les deux époux sont décevantes. Thomas semble avoir changé, et Amélia a bien du mal à s'accoutumer au climat et aux traditions indiennes.

Vignette_LCLe premier tome de cette BD était une lecture commune avec Hilde (vous trouverez son avis dans ce billet). Pour ma part, j'ai été absolument enchantée par cette lecture.
Non seulement les illustrations sont tout bonnement magnifiques (finesse
des traits et soin du détails), mais les couleurs utilisées sont très subtiles et participent de l'immersion dans cette région de l'Inde à la chaleur suffocante. L'alliance des deux offre beaucoup de sensualité à ce premier tome.planche_pg
L'intrigue développée est très bien ficelée et l'alternance d'époque (1930 et 1944) la dynamise. Ce premier tome fonctionne réellement comme le pilote d'une série en posant un cadre et des personnages tout en multipliant les ficelles de l'intrigue.
L'Inde n'est pas une toile de fond utilisée comme élément exotique : ses traditions et son Histoire font partie de l'intrigue et l'aspect colonial y est très bien décrit.

logo_Inde

Bref, une lecture qui m'a ravie et que je compte bien poursuivre avec la lecture des autres tomes.

J'inscris cette lecture comme première participation au Challenge "L'Inde en fêtes", à l'occasion de Shivaratri.
Découvrez les avis de Irrégulière, Yoshi et Nane sur ce premier tome.

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